Golden City, tome 2 : Banks contre Banks
de Daniel Pecqueur (Scénario), Nicolas Malfin (Dessin)

critiqué par Shelton, le 12 septembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Mais qui est là caché dans l'ombre ?
Nous avions refermé le tome 1 de cette série sur une interrogation dramatique : Harrison Banks arriverait-il à éviter la prison qui le guettait… Mais dès l’ouverture de Banks contre Banks, le second volet de cette série, nous comprenons bien que la machination est colossale et qu’il n’a que très peu de chance de s’en sortir… D’autant plus que le cerveau de la manipulation est installé au cœur de Golden City, que dis-je au plus près du centre névralgique et stratégique de la Banks organisation… oui car la … manipule tout…
N’en disons pas trop, regardons plutôt les effets de cette diablerie : Harrison est abandonné à son triste sort, son catamaran est piégé, tout le monde semble lui en vouloir à mort, comme cette splendide tueuse à gages, le Chacal qui a bien du mal à cerner qui sont ses ennemis, Mifa qui le cherche surtout si elle peut en tirer quelques profits…
Mais surtout, on commence à comprendre les fondements de cette machination, Banks a été remplacé par un autre Banks (clone, rebot, sosie ?), le véritable Harrison perdant instantanément tous ses droits, y compris son existence même…
On voit aussi les débuts d’une expérimentation particulière, l’équipement d’un pélican avec une caméra spéciale. Cela peut paraître une petite anecdote mais, en fait, on retrouvera le pélican tout au long de la série et souvent à des moments capitaux et vitaux pour nos amis. Car, c’est aussi une des nouveautés de cet album, on commence à comprendre et sentir que les amis de Harrison Banks se situeront dans les milieux populaires et oubliés de cette société et donc que Mifa, Apple et le reste de la bande, pélican inclus, auront un rôle important dans la recherche de la vérité pour rétablir Harrison dans ses droits, mais ce n’est pas encore d’actualité…
On commence aussi à mesurer que le scénariste de cette série a choisi d’aborder des sujets multiples, graves et d’actualité : trafic d’organes, répartition des richesses dans le monde, démocratie, droits de l’homme…
Enfin, le rideau de cet album tombe sur une scène pathétique que j’intitulerais « quand Judas réalise que les trente deniers de la trahison n’apportent pas le bonheur ». Mais je vous laisse découvrir le montant réel, la nature du marché et l’identité de Judas… Il faut quand même que je vous laisse découvrir quelques éléments, c’est aussi ça le plaisir du lecteur…
Au niveau de la narration graphique, Nicolas Malfin progresse énormément et je considère que cette série atteint un bon niveau de maturité très rapidement. Félicitation aussi à ceux que l’on oublie trop souvent, les coloristes qui donnent chair et réalité aux dessins, aux personnages en particulier…
Une très très belle série à lire sans aucune modération et dont les auteurs seront à Bercy Village les 16, 17 et 18 septembre 2005… A ne pas manquer pour tous ceux qui habitent en Ile de France…