Les entremetteurs et autres nouvelles
de Edith Wharton

critiqué par Saule, le 13 septembre 2005
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Incontournable Wharton...
Edith Wharton est à la mode : on la réédite constamment et après le recueil de nouvelles inédites traduites l'an passé par Jean Pavans ("Preuve d'Amour") en voici un autre, des nouvelles traduites cette fois ci par Claire du Parc et Aude de Mézerec.

La première nouvelle, "Les entremetteurs", est une variation de "Les metteurs en scène", une nouvelle critiquée à l'époque par Jules sur ce site. Au contraire de cette dernière qui fut écrite en français, "Les entremetteurs" fut écrite en anglais. Il s'agit d'un jeune homme et une jeune femme qui assortissent des gens de bonnes familles, des sortes de marieurs en fait. Ils se rencontrent par hasard, se revoient pour des raisons professionnelles et bien vite on se rend compte qu'une autre sorte de relation est en train de naître...ce qui est embêtant car chacun voyait déjà l'autre casé dans un mariage idéal.

Deux nouvelles traitent d'une jeune fille qui écrit un premier roman et qui attend fébrilement la réponse soit d'un éditeur soit d'un écrivain respecté, on imagine une touche légèrement autobiographique là-dedans. Quoique Wharton sait être cruelle avec les pseudo-artistes et les amateurs "éclairés" d'art : elle excelle dans la satire du monde de l'art, que ce soit l'artiste imbu de lui-même ou l'admiratrice fervente qui se pâme devant la moindre croûte produite par lui. A ce titre "La descendance de l'homme" qui avait donné son nom à un recueil publié en anglais, est excellente.

Dans un autre registre, "Les réfugiés" ainsi que "L'art d'écrire un récit de guerre" sont basées sur la propre expérience de Wharton qui avait mis sur pied un service d'aide aux réfugiés pendant la guerre. J'ai bien aimé également l'histoire intelligente d'une enfant adoptée qui fait le désespoir de ses parents mais qui parviendra à les réunir.

En résumé c'est un recueil inégal (certaines nouvelles sont un peu du remplissage), incontournable pour les fans mais pour les autres je conseille de commencer par un autre recueil ("Fièvre Romaine" par exemple). Mentionnons la belle traduction de Claire du Parc (par ailleurs charmante et avec qui j'avais pu parlé sur une liste de discussion dédiée à Wharton) et Aude de Mézerac, ainsi que leur très intéressante préface.
inégal 8 étoiles

Je partage tout à fait l'avis de notre specialiste es-wharton .
ce recueil (que j'ai acheté en livre de poche - biblio) est inégal.

la nouvelle principale est vraiment sublime, c est un pur chef d'oeuvre, une entrée en matiere indispensable et tres accessible au monde d'Edith Wharton (j'espere que Saule ne contredira pas)

il y a meme beaucoup d'humour : 'laisser un pauvre diable comme moi faire les comptes d'un livret de banque où les rentrées sont d'une importance aussi indécente. C'est le genre de chose qui vous convertit au socialisme.'

j'ai beaucoup aimé , également, la nouvelle qui suit :'Giboulées de mars' .
j'ai trouvé tres sympa la lecture de 'sables mouvants' et 'les refugiés'.
le reste ne m'a pas trop accroché.

Prince jean - PARIS - 51 ans - 14 mai 2007