Joseph Balsamo de Alexandre Dumas

Joseph Balsamo de Alexandre Dumas

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par CCRIDER, le 19 septembre 2005 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 563ème position).
Visites : 9 027  (depuis Novembre 2007)

Prototype du roman historique

Alexandre Dumas restera toujours le maître absolu du roman historique. Dans ce titre relativement moins connu , il développe toute sa verve. Le lecteur est emporté dans le tourbillon totalement dépaysant du monde de la fin du règne de Louis XV, avec les arrivées quasi-simultanées, d'un alchimiste-magnétiseur, Balsamo alias Cagliostro et celle plus médiatisée de la jeune Marie-Antoinette au-dessus de la tête de qui s'amoncellent de bien sombres présages.
Louis XV de son côté, finit son règne sous la coupe de sa maîtresse, la du Barry, accumule les erreurs de gouvernement, alors que les forces sombres commencent à se déchainer. Balsamo en fait partie . C'est lui le Grand Cophte qui doit coordonner l'action des loges et de tous les conjurés qui se sont donnés pour mission d'abattre la royauté.
Un "pavé" palpitant, passionnant tant par la description d'une société si différente de la nôtre que par l'intrigue elle-même pleine de rebondissements imprévus. Ah, que de leçons, nos auteurs de romans historiques ont à prendre chez le grand Dumas !

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Joseph Balsamo

9 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 7 décembre 2011

Ce livre c'est la fin du règne de Louis XV qui à cette époque n'était plus le Bien-aimé. C'est le début de la fin pour la monarchie française. Ce livre, c'est aussi la vieille noblesse, comme Le vieux Taverney ou Richelieu, qui fait face à une noblesse libérale qui a lu les philosophes. C'est aussi un système qui favorise toujours les favoris du roi au détriment de la compétence. Il y a aussi les magouilles de la Du Barry. Il y a aussi Joseph Balsamo qui est à la tête du mouvement qui veut mettre un terme à cette vieille monarchie qui n'a plus sa place.

Dans Joseph Balsamo, Dumas a pris soin de faire des personnages nuancés. Ils ont tous leurs qualités et leurs défauts. C'est ce qui les rend plus humains, plus vrais. Tous les personnages ont des zones d'ombre.

Pour moi, Alexandre Dumas est le meilleur auteur. Après avoir lu sa trilogie des mousquetaires et le Comte de Monte Cristo, je redécouvre cet auteur avec la série Les Mémoires d'un médecin.

Le début de la fin de la Monarchie

10 étoiles

Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 3 octobre 2008

"Joseph Balsamo" est la première partie du cycle "Les Mémoires d'un médecin", il est suivi du "collier de la Reine", de "Ange Pitou" (qui est plus un prologue du roman suivant) et "La comtesse de Charny", on peut aussi ajouter "le chevalier de Maison-Rouge" bien qu'il ne fasse pas partie de l'ensemble (écrit avant le cycle), il est sa suite directe.

Joseph Balsamo est chef d'une société franc-maçonne et il promet aux affiliés la chute de la monarchie française. Balsamo est une espèce de sorcier capable de voir l'avenir et les difficultés grâce à Lorenza, femme qui l'aime quand elle est en transe et le déteste quand elle est réveillée. C'est aussi l'ascension de la comtesse Dubarry, maîtresse de Louis XV, l'arrivée de Marie-Antoinette et les premiers signes que le règne ne sera pas heureux, accident faisant des centaines de morts pendant le feu d'artifice célébrant la noce de l'infante et du dauphin (futur Louis XVI), nous faisons également connaissance avec la famille Taverney, Philippe jeune soldat partagé entre ses idées progressiste et le respect de son rang, Andrée dont le jeune philosophe Gilbert est amoureux, mais Andrée n'a que du mépris pour lui car c'est un serviteur, donc à peine un homme...

Cette première (longue) partie met en place les évènements qui aboutiront à la Révolution, le roman alterne les scènes comiques, les scènes où les Dubarry essaient de berner la comtesse de Béarn (jeux de mot involontaire) alors que celle-ci n'est pas vraiment dupe, et les scènes tragiques, le viol d'Andrée. Chacun des personnages a ses qualités et ses défauts ce qui fait qu'on s'y attache même Balsamo, présenté comme quelqu'un uniquement obsédé par sa mission et prêt à tout pour la mener à bien sera obligé par les évènements à montrer sa part d'humanité, Gilbert est un personnage qui peut, dans une scène attirer la sympathie du lecteur et une seconde plus tard la haine. Dumas a mieux travaillé ses personnages, en tout cas il y a moins de manichéisme que dans d'autres de ses romans.

Très bon roman une fois de plus

Du grand roman dans l'Histoire

10 étoiles

Critique de Adrenocrome (, Inscrit le 15 avril 2005, 44 ans) - 5 juin 2008

J’ai commencé à lire Alexandre Dumas avec des romans plus « connus » : les Mousquetaires (trilogie) m’avaient mis l’eau à la bouche, les Valois (Reine Margot, etc.) ont maintenu mon appétit à lire Dumas intact, et même un petit peu renforcé, ensuite j’ai attaqué les mémoires d’un médecin avec son premier tome « Joseph Balsamo », et là ce fut pour moi une révélation. Pas que la tétralogie soit mieux écrite, je pense, du moins de mon humble avis de lecteur du haut de mes 27 ans, pas que l’humour et l’ironie si délicieuse chez Dumas soient plus fins, …quoi que…, pas non plus que les nombreux détails historiques tombant parfois par fines gouttes, et parfois par torrents soient encore plus subtilement mélangés à l’action et soient encore meilleur qu’à l’habitude. Les évènements historiques, les personnages (très nombreux), les idées, l’époque, tout cela apporte un petit plus encore au roman car, comme à son habitude, Dumas a très bien saisi l’époque où il écrit
Ces romans mettent en scène des intrigues se déroulant dans une atmosphère qui accroche mon intérêt au plus haut point. Ces époques de grands changements, qui marquent le passage d’un âge à un autre. Où toutes les passions humaines sont attachées aux grands évènements. Où ces personnages mis dans les mains de la providence vont jouer leur rôle. Ce fut une révélation pour moi de trouver un style de littérature si riche, si passionnant, si instructif, si touchant, et si captivant à la fois qu’on en vient à avoir un goût de trop peu après les milliers des pages qui forment ce premier tome, que l’on est forcé d’enchaîner au plus vite avec « Le Collier de la Reine », qui suit dans la chronologie, c’est peut-être le seul « défaut » que je peux reprocher à cette œuvre, mais comme il n’est pas bien sérieux…
Tous ces grands personnages pleins de strass et paillettes, de charisme et d’éloquence font rêver. Le Paris des lumières, des castes, des sociétés secrètes passionne, surtout quand on sait, que Dumas écrit sur une base historique solide, même si quelques détails sont parfois arrangés pour le bien du roman.
Toutes ces idées tourbillonnantes, ces gens de tout bords rattachés chacun à leur cause et prêts à tomber, mais alors avec panache.
Joseph Balsamo c’est le début de la chute de la monarchie heureuse, ce sont les intrigues, les magnétiseurs, les francs-maçons, Les publicistes, les philosophes, les vices d’une l’aristocratie qui se pervertit, calomniée, et représentée par des personnages du duc de Richelieu et le vieux baron de Taverney.
Les aristocrates loyaux le sont par Philipe de Taverney.
Les loges et les Illuminés représentés par Balsamo et soufflent un vent de liberté, qui annonce la révolution.
Et Gilbert, où l’on pourrait reconnaître Dumas, jeune homme qui fait son entrée dans le monde Parisien.
« Il résulta de cette impression inusitée chez Gilbert, et contre laquelle son orgueil inné se roidissait en vain, que pendant les premiers instants la surprise et l’admiration le rendirent silencieux et souple. Le sentiment de sa misère et de son infériorité l’écrasait. Il se trouvait bien pauvrement vêtu près des seigneurs chamarrés d’or et de cordons, bien petit près des Suisses, bien chancelant quand, avec des gros souliers ferrés, il lui fallut marcher sur les parquets de mosaïques et sur les marbres poncés et cirés des galeries. »
Chaque fois que je doit juger un des tomes, je ne peux faire autrement que de juger l’ensemble de la tétralogie qui est pour moi le plus grand roman historique que j’ai lu, bien au dessus de tout les autres, qui n’a de rival que les œuvres du même créateur.
Mais une fois encore, il s’agit de mon avis.

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