Les enquêtes de William Monk, tome 09 : Mariage impossible
de Anne Perry

critiqué par Mademoiselle, le 20 septembre 2005
( - 37 ans)


La note:  étoiles
Avis mitigé
Quel bonheur de retrouver Monk, Hester et Rathbone pour ce 9eme tome !

Rathbone accepte à contrecœur de défendre Killian Melville, un jeune architecte promis à un bel avenir. Celui-ci est accusé de rupture de promesse mais lui prétend n’avoir jamais demandé la jeune fille en mariage. Il la trouve charmante et prétend même que s’il voulait se marier il n’hésiterait pas une seconde à l’épouser. Seulement voilà, il ne veut ni ne peut l’épouser mais refuse obstinément de révéler son mobile. La partie est acharnée, les adversaires n’hésitant pas à produire des témoins prétendants que Melville est homosexuel, ce qui est un crime à l’époque. Le lendemain, on découvre qu’il s’est suicidé.

Pour une fois, l’enquête ne souffre pas de longueurs, sauf pendant le procès avec tout ce défié de témoins. Mais le résumé au dos du livre donne maladroitement un indice grâce auquel on devine l’identité du coupable. Quant à la raison pour laquelle Killian Melville refusait d’épouser Zillah, alors là chapeau ! J’étais persuadée d’avoir deviné la raison et je suis tombée des nues en apprenant la vérité.

Pas de révélations sur le passé de Monk, cette fois-ci. Rathbone, quant à lui, est en colère contre toute la société et perd son sang-froid, chose inhabituelle pour lui. Mon plus grand regret est qu’Anne Perry ne dévoile jamais les sentiments d’Hester à propos de Monk et Rathbone tandis que dans les autres tomes, ceux-ci sont disséqués en détail par l’auteur. Monk apparaît trop tardivement à mon goût mais est bien présent ensuite.

Ayant placé le thème du mariage au cœur de son roman, Monk et Rathbone s’interrogent sur leurs positions à l’égard de celui-ci. Il ne faut surtout pas louper la dernière page quoique je trouve qu’elle arrive sans crier gare. Jusqu’à ce moment-là, le lecteur n’a pas l’impression que Monk a prit conscience de ses sentiments et tout à coup…

Comme toujours, Anne Perry décrit les bas-fonds et les travers de la société victorienne :
« Je voudrais des filles qui soient jolies, l’interrompit Monk. L’une d’elle au moins doit devenir femme de chambre, à terme…
Il haïssait le rôle qu’il devait jouer et les mots avaient peine à franchir ses lèvres.
-Bien sûr, je comprends, monsieur ! Une mignonne, voilà ce que je vais vous fournir ! On n’envoie pas des gamines quelconques pour ce genre de place. Celles qui ne sont pas belles, elles se retrouvent à éplucher les patates ou à récurer les sols…
-On m’a raconté que vous preniez même des petites filles déformées, poursuivit le détective, impassible.
Il eût aimé pouvoir emmener avec lui toutes les petites filles que la femme s’apprêtait à lui présenter. Dieu seul savait ce qui leur arriverait. Sans doute les plus laides seraient-elles celles qui, au bout du compte, souffriraient le moins. »
surprise 9 étoiles

Un roman typique de la série monk qui associe de façon prodigieuse suspence, intrigue bien ficelée, personnages bien campés et révélations.

Gwendoline - - 40 ans - 11 juillet 2006