Golden City, tome 3 : Nuit polaire
de Daniel Pecqueur (Scénario), Nicolas Malfin (Dessin)

critiqué par Shelton, le 24 septembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
BRRRRRR, quel frigo !
Nous avions laissé ce pauvre Banks – façon de parler de ce riche qui venait de chuter dans les bas-fonds de la société – en attente de partir pour une longue détention… Mais où irait-il, pour combien de temps, pourrait-il, un jour, revenir ? Ces questions étaient là, mais les pistes… ne pointaient pas à l’horizon… Enfin, si, on pensait bien que le prochain album nous aiderait à avancer vers la vérité…
Nuit polaire est un épisode qui commence par une série de pages d’une force étonnante, avec un minimum de texte, un maximum d’émotion, une sobriété que j’aime, une froideur… enfin pas surprenante puisque nous arrivons dans une zone polaire, en plein hiver… C’est tout simplement l’arrivée de Harrison Banks au pénitencier… et ce lieu promet d’être le plus sinistre qui soit… les gardiens sont à la hauteur, les prisonniers sont tatoués, numérotés et perdent immédiatement toute identité…
Mais pendant ce temps là, la vie continue à Golden City, la ville rêvée des riches… Les enfants, ceux qui sont orphelins que nous avons déjà rencontrés dans les deux premiers albums, veulent savoir ce qui se passe réellement là-bas, là où ils aimeraient vivre, là où on ne manque de rien… Pour cela, le pélican Nikos, équipé de sa caméra, va envoyer de belles images… et c’est encore plus beau que ce que s’imaginait la petite Apple… Mais, que voit-elle, Harrison Banks entrain de se promener avec une belle blonde au bras… Mais Banks est en prison ???
Pendant que les enfants se demandent comment une telle chose est possible, Harrison découvre l’objet de ce pénitencier, utiliser les prisonniers pour nettoyer les fonds marins. Il est là pour perpette, plus rien pour le distraire, ni alcool, ni télé, ni radio, ni livre… Juste un travail dangereux et mortel… surtout si le personnel a reçu une mission secrète, tuer Harrison le plus rapidement possible… Ceux qui ont pris sa place, ne laissent rien au hasard… et pourtant…
Adressons, tout de suite, nos félicitations au dessinateur, Nicolas Malfin, qui se surpasse dans les scènes sous-marines…
Du côté de Golden City, on découvre, petit à petit, les dessous de l’affaire… Certaines femmes semblent bien manipuler les choses… Mais surtout on apprend comment la ville fut construite, jadis, du temps de la maman de Harrison…
Il semblerait que tout soit fini pour le pauvre Harrison, jusqu’au moment où la sœur Léa vient visiter le pénitencier… Mais comment pourrait-elle croire le prisonnier qui se plaint d’être victime d’une telle machination :
« Je suis victime d’une erreur judiciaire, on m’accuse de crimes que je n’ai pas commis, aidez-moi… je vous en supplie, dites-leur que je suis Harrison Banks… »
Difficile à croire… à moins que… et nous voilà plongé dans un épisode de la jeunesse de Harrison…
Avoir créé un personnage qui a un certain âge, Harrison Banks, c’était se donner les possibilités de retourner en arrière pour comprendre comment il était devenu ce grand du monde… et Daniel Pecqueur, le scénariste, en profite et en fait usage avec un talent immense, indiscutable… Un peu comme si la bédé était un véritable art narratif … Enfin à vous de juger !
Je ne veux pas vous en dire trop, mais ce troisième album est très important dans la compréhension de l’ensemble de l’histoire, la narration graphique est toujours aussi forte, le suspens intenable, intolérable, inacceptable et le fait que ce soit à suivre ne sera tolérable que parce que le tome 4 est déjà en librairie… Alors à vous de lire…