Le chat du Rabbin, tome 4 : Le paradis terrestre
de Joann Sfar

critiqué par Zanimarre, le 26 septembre 2005
(alby sur Chéran - 50 ans)


La note:  étoiles
N'est pas chat qui croit
Avec le chat du rabbin, le lecteur suit les aventures intellectuelles d'un félin qui découvre le monde en suivant son maître, un rabbin bon vivant qui aime son dieu de manière pragmatique.
Dans cet épisode, le chat suit le Malka des lions, un conteur itinérant qui gagne sa vie en émerveillant les enfants et les jeunes femmes, et en s'efforçant de terroriser la populace avec son lion. Le lion arrive en rugissant, le Malka invoque le Tout Puissant, et fait décamper le félin.
Mais, le Malka vieillit, et son lion aussi. Ils n'ont plus de succès. Alors, une nuit, un serpent propose de les piquer. Le chat intervient, et dit qu'un ami ne tue pas lorsque l'on est malheureux, qu'un ami réconforte. Alors, le lion explique qu'il ne veut pas mourir par courage, pour cesser d'être à la charge de son maître, mais par lâcheté, pour éviter de voir sa déchéance.
Le chat du rabbin est une BD pleine de cet humour érudit qui paraît parfois si étrange à l'occidental ignorant de la culture juive. Car, le chat, c'est nous, avec nos a priori balourds sur les questions de l'amour, du sexe et de la religion. Les réponses sont toujours très fines, très poétiques. Une bd qui rend rend beau des idées.
L'art de raconter des histoires 7 étoiles

Le tome 4 des aventures du chat du rabbin se concentre essentiellement sur la figure emblématique du Malka des Lions, personnage rencontré dans le tome 2. Le personnage est toujours accompagné de son lion, mais les deux compères se sentent plus vieux, peut-être moins intéressants pour les autres, c'est sans doute pour cette raison qu'un serpent les suit leur offrant ses services s'ils souhaitent quitter au plus vite ce monde ! Le Malka veut entrer dans les mémoires, appartenir aux racontars populaires et entretient cette idée en narrant des histoires dans lesquelles il se met en scène.

Dans cette bande dessinée, on ressent le goût pour l'oralité des légendes, le plaisir d'écouter des histoires et la tendresse de Sfar pour le monde qu'il décrit. La fin de la BD est un peu plus engagée et montre que certains hommes ont une grande facilité pour semer le trouble dans un univers qui fait rêver.

Cette fois-ci, j'ai apprécié le scénario de Sfar, le personnage de Malka est suffisamment décrit pour que l'on s'y intéresse et l'humour est toujours aussi plaisant.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 3 janvier 2012