Berceuse de Chuck Palahniuk

Berceuse de Chuck Palahniuk
( Lullaby)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 30 septembre 2005 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 307ème position).
Visites : 5 425  (depuis Novembre 2007)

Les mots qui tuent

Ce roman s’inscrit dans la vision unique et le style chaotique que l’écrivain culte a déjà élaboré avec ses ouvrages précédents.

Carl Streator est un journaliste enquêtant sur le syndrome de mort subite du nourrisson. Le résultat de ses recherches l’amène à penser qu’une comptine – en fait un sortilège d’élimination - tirée d’un livre pour enfant serait à l’origine de plusieurs décès. Un tuyau d’un infirmier nécrophile le met en contact avec Helen Boyle, une agent immobilière se spécialisant dans la vente et re-vente de maisons hantées. Les deux, ayant perdu des bébés, décident alors de traverser l’Amérique pour détruire tous les exemplaires du poème maléfique, en compagnie de la secrétaire d’Helen, Mona, une adepte de Wicca, et Oyster son copain, un justicier environnemental.

Avec une narration brutale axée sur l’humour noir, Palahniuk s’attaque à la culture moderne, la consommation et le bombardement médiatique. Ses personnages de détraqués sont surréalistes ; victimes de la société ou acteurs volontaires ? Difficile de le déterminer. D’ailleurs, le lecteur en vient en perdre de vue le sens profond de l’œuvre, au fur et à mesure qu’il s’engouffre dans l’exaltation de cette aventure déjantée.

Bien que publié dans la collection noire de Gallimard, ce n’est pas un polar. Et malgré ses nombreux débordements dans le domaine de la sorcellerie, ce n’est pas un suspense d’horreur ou de fantastique. C’est inclassable. Certains ont tenté d’expliquer, je ne me risquerai pas à cet exercice périlleux. Si le tout aurait pu résonner plus fort, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit ici d’un road story définitivement original, discutable sur ses thématiques, mais tout de même divertissant.

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à la longue ça lasse.....

3 étoiles

Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 12 juin 2010

Bon Fight Club j'ai adoré..... trop déjanté, anti-conformiste, etc....
Choke : bien apprécié, l'univers marrant d'un accro du sexe et de ses amis, complètement loufoque, des situations bizarres, improbables... j'avais déjà un sentiment de déjà-vu

Alors là, avec Berceuse ça y est on est en plein dedans !!!!! Redite de chez redite de chez redite etc..... les mêmes ingrédients que choke et fight club, la même écriture, les mêmes personnages déjantés.... Là vraiment je me dis que trop c'est trop, on se perd un peu dans l'écriture, Palahniuk passe souvent du coq à l'âne, des situations burlesques, une intrigue tout simplement impossible, enfin bref vraiment je n'ai pas du tout, mais alors du tout accroché. Peut-être que si ça avait été mon 1er Palahniuk j'aurais plus apprécié, je ne sais pas. Je suis incapable de mettre plus d'1.5 étoile, et du coup ne le conseille vraiment pas dans les priorités, surtout pour ceux qui ont déjà lu Palahniuk.

Chuck Palahniuk !

7 étoiles

Critique de Lynch (Perpignan, Inscrit le 15 avril 2007, 48 ans) - 12 août 2009

Bon, je me hasarde à tenter une petite critique sur ce roman. Je dis tenter parce qu'il est bien difficile de parler d'un livre de Chuck Palahniuk.
J'ai lu il y a quelque temps "Survivant" et "Monstres invisibles" et je serais bien en peine de devoir raconter leurs histoires aujourd'hui. En effet cet auteur n'est pas tout à fait comme les autres. Il est pour moi une sorte d'extra terrestre de la littérature actuelle. Ses romans sont tordus , foisonnants d'idées, écrits dans un style que je qualifierais de chaotique. Si je n'ai que de vagues souvenirs des deux romans cités ci-dessus, "berceuse" me semble quand même légèrement moins original, bien que cela soit très relatif lorsque l'on parle d'un roman de cet auteur. Beaucoup de choses ont été dites sur ce livre dans les autres critiques, je me contenterai donc de vous encourager à découvrir cet auteur différent et unique, au style si particulier et si reconnaissable.

Envoûtant, comme à chaque fois

9 étoiles

Critique de Loras (, Inscrite le 13 juin 2007, 37 ans) - 24 janvier 2008

Palahniuk? Je prend !
Ce livre est réellement digne de son auteur. Un véritable scénario à la Chuck P., comme on les aime.
L'auteur de Fight Club révèle ici l'étrange pouvoir de mort d'une berceuse découvert par un journaliste... Déchiré entre l'envie de s'en débarrasser et celle de l'utiliser (comme le lui conseille cette bizarre agent immobilière), il va parcourir le pays aux côtés d'Helen, sa secrétaire et du petit ami de celle-ci, tous liés à la mortelle chanson.

Un style bien particulier, le style de Palahniuk, qui envoûte le lecteur dans une atmosphère sombre où la tension est palpable.

Envoûtant

8 étoiles

Critique de Bouzouki (, Inscrite le 20 novembre 2007, 49 ans) - 27 novembre 2007

Palahniuk nous entraîne comme d'habitude dans un univers glauque à souhait, mais comme d'habitude en ce qui me concerne, je me laisse happer. Streator, qui se jure de pas utiliser le sortilège de mort sur personne, va bientôt décimer tous ceux qui l'énervent ou même qui le contrarient sans le moindre remord. En dépit du titre, un roman qui réveille.

recette de possession

8 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 5 septembre 2006

Bien sûr, il y a un style Palahniuk, une manière de faire, une marque de fabrique, pire, une recette.

- Prenez une idée (la plus déjantée possible) et étendez-la au maximum en choisissant des bifurcations improbables mais néanmoins logiques.
- Peuplez votre histoire de personnages grands estropiés de la vie qui ont une façon désespérée mais néanmoins drôle de (ne pas) s'en sortir.
- Casez autant que possible des critiques à peine voilées du grand Occident : de la consommation, de l'égoïsme ou encore de la médiatisation.
- Utilisez des gimmicks, des répétitions, des ritournelles systématiques pour imprimer à votre récit des effets incessants de "déjà vu" (à prononcez "déjà-vous" comme les Américains) à même de lui forger une identité.

Le tout vous fait une histoire qui sent un peu la recette...
Mais tout de même, même avec les effets de "déjà-vous", même avec les réflexions "il nous fait encore le même coup que dans cet autre roman...", et bien même avec tout ça, les idées de Chuck P sont suffisamment déjantées et politiquement incorrectes et violemment perturbantes pour qu'on se dise tout de même à la fin "Putain c'était tout bonnement génial !"

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