Loin de Chandigarh de Tarun J. Tejpal
( The alchemy of desire)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
Moyenne des notes : (basée sur 17 avis)
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Absolu...
L'amour n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres, c'est le sexe "
C'est la première phrase de ce livre. Ne vous y fiez pas. C'est juste pour vous donner la tonalité : l'amour, le sexe et deux êtres humains, l'être et la quête de soi.
Ce livre est comme une déclaration à l'amour - l'amour où le plaisir, l'esprit, le corps, l'autre – tout se fond – tout s'oublie.
Ce livre est comme une déclaration aux corps des femmes, à leur mystère, à leur infinie douceur.
Ce livre est une quête de soi, une quête par l'écriture : c'est l'écrit qui interroge l'amour, l'amour interroge l'écrivain. Il se cherche.
La construction de ce livre est improbable. Il commence par la fin. Tarun Tejpal nous emmène alors sans ordre dans une histoire d'amour. Pas d'ordre, tout en désordre et pourtant tout se structure. La structure des deux amoureux est dévoilée. La quête du narrateur, de l'écrivain est aboutie. Ecrire, s'interroger, se perdre, souffrir et un livre dans le livre en sort improbable. L'histoire qui se répète, de la multiplicité des destins et finalement tous identiques, n'en recherchant qu'un : l'Amour.
L'écriture est superbe. Quelques phrases vous transforment le livre, presque mine de rien. Quelques phrases sonnent comme des préceptes de vies.
Et puis il y a cette fin. Pour ceux qui, je sais qu'ils existent, lisent la dernière phrase d'un livre avant de le commencer, surtout ne le faites pas. Mais quand vous finirez ce livre, que vous lirez cette dernière phrase, alors les frissons, la certitude que vous n'êtes plus le même. Les livres, ce livre dans ce qu'ils ont de plus forts : nous emmener ailleurs et en sortir changé.
L'amour absolu existe. Nous le recherchons tous. Pourtant...
Les éditions
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Loin de Chandigarh [Texte imprimé], roman Tarun J. Tejpal traduit de l'anglais (Inde) par Annick Le Goyat
de Tejpal, Tarun J. Le Goyat, Annick (Traducteur)
Buchet-Chastel / LITTERATURE ETR
ISBN : 9782283021125 ; 25,35 € ; 02/09/2005 ; 677 p. ; Broché -
Loin de Chandigarh [Texte imprimé], roman Tarun J. Tejpal traduit de l'anglais (Inde) par Annick Le Goyat
de Tejpal, Tarun J. Le Goyat, Annick (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253118015 ; 9,70 € ; 28/03/2007 ; 692 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (16)
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Alchimie du désir
Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 83 ans) - 4 mai 2024
Arrivé au terme d’une longue enquête entrecoupée de multiples digressions et rebondissements Tarun Tejpal livre enfin la clé de l’énigme faisant la part du destin. Avec talent il excelle à décrire les mœurs hypocrites et dépravées cachées sous le vernis du rationalisme occidental pour les uns, sous la domination cruelle des puissants pour les autres. L’exotisme du récit se déploie par une infinité de détails sur les villes et les campagnes du Pendjab, état multireligieux peuplé principalement de Sikhs, de Musulmans et d’Hindous, par la très riche diversité des panoramas à l’approche des contreforts himalayens encore habités de bêtes sauvages.
Il reste à imaginer le symbole de cette référence à Chandigahr capitale régionale au nord de New-Dehli : https://connaissancedesarts.com/monuments-patrimoi…
une fois dedans... c'est envoûtant
Critique de Melannni (, Inscrite le 7 janvier 2013, 40 ans) - 4 août 2013
Bravo! Je lirai avec plaisir les autres livres de cet auteur qui seront à coup sûr excellents !
Le sexe n'est pas le ciment du couple mais l'amour .
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 25 novembre 2010
Et puis au milieu du roman c'est comme si on était transporté dans un autre lieu , une autre vie , celle de Catherine , son enfance et sa vie de femme .
Quand on lit ce livre on est déconnecté de la réalité .
Un merveilleux voyage vers l'Inde ; vers les passions du corps.
Les deux phrases du début et de la fin donnent encore plus de force au roman
Agréablement dépaysant
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 26 mai 2010
Pour moi, un récit qui restera agréablement dépaysant , captivant, foisonnant, mais sûrement aussi bien (ou trop ?) romanesque ……
Amour trop illusoire
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 14 février 2010
"De temps à autre, elle atteignait des sommets si hauts que, l'ayant perdue de vue, je devais attendre qu'elle redescende pour renouer contact. Parfois, elle revenait, impatiente de repartir à l'assaut d'un autre pic. Parfois, elle revenait affaiblie et je devais la préparer à nouveau. Je tentais de la suivre, de rester à sa hauteur, mais ce n'était pas toujours possible. Il n'y a pas de doute : dans le sexe, les hommes stationnent au camp de base. Ils peuvent jouir des nombreux plaisirs de la moyenne montagne, mais les sommets vertigineux leurs sont refusés. Il leur manque le souffle, l'imagination, l'abandon, l'anatomie. Leur tâche consiste à préparer les vrais grimpeurs : les femmes artistes des hautes cimes. Ces chamois capables de sauter d'arête en arête, de sommet en sommet, jusqu'à la vastitude de l'éternité. Depuis des millénaires, les hommes luttent contre cette certitude. Ils connaissent l'existence des altitudes inaccessibles."
A d'autres moments, ces interludes distrayantes se transforment en répétitions exacerbantes, avec par exemple ce fameux "musc" qui revient en leitmotiv ; voire en incohérence irritante : à notre époque, et ce même en orient, le matérialisme, la pornographie, la médiatisation colore notre rapport au monde, à l'autre et au sexe, et il m'est difficile de croire que deux êtres nus peuvent se suffire à eux-même, que le corps pur n'est jamais délaissé au profit des affriolants artifices dont s'ornent les amants.
Autre ironie, ce couple qui se prétend si fusionnel, sans aucun tabou physique et oral, et dont la femme apprend après une dizaine d'années de vie commune que son mari se masturbe seul régulièrement.
J'ai assez longuement critiqué ces passages d'amour et de sexe, qui constituent les 3/4 du récit. Cependant, sur la forme, mon point de vue est tout autre. L'abondance, la diversité, la pertinence, du vocabulaire, qu'il concerne des termes spécifiques indiens, explicités à la fin de l'ouvrage, ou des mots appartenant à notre propre langue est admirable et souligne sans doute une talentueuse traduction.
Quand à la construction du récit, elle est elle aussi remarquable. On entre dans l'histoire par la fin, et on reviendra tout doucement au début, sans même s'en rendre compte, sans -presque- jamais être perdu, par ellipses interposées.
Cependant, le fait qu'il y ait deux histoires en une me suggère qu'il aurait mieux fallu laisser toute la place à celle de Catherine, bien plus riche il me semble, ce qu'a d'ailleurs ressenti un autre membre de CL.
Si indépendamment l'un de l'autre les 2 protagonistes principaux, Fizz et le narrateur, sont attachants (malgré la perfection de Fizz), leur couple est agaçant, leur fusion trop chimérique, leur amour encore plus fictif. Il y a aussi trop d'exagérations sur le pouvoir du désir : un homme qui jouit en 3 coups de rein non pas car il a des problèmes sexuels mais juste parce que sa maitresse s'est absentée 2 heures. Et pas une fin si perturbante et bien trouvée comme le suggère une critique.
Enfin, comme d'autres ont su le faire ressentir au travers de leur critique, l'exotisme est ici remplacé au profit d'un récit cohérent et sincère, un brin historique, ce qui est somme-toute une -petite mais longue- réussite.
Exaltant, envoûtant !
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 6 janvier 2010
Un roman passionnant, passionné, et quel déchirement de le refermer.
un bon roman indien
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 21 février 2009
oui pour les personnages si différents.
oui pour les situations étonnantes bien évoquées (y compris pour l'attente aux passages à niveau...)
moins pour la complaisance de l'auteur dans les affaires de sexe, ce n'était probablement pas indispensable d'en mettre tant !
Tout compte fait une bonne lecture.
parfum de vie
Critique de Kikiki (, Inscrit le 13 décembre 2008, 63 ans) - 13 décembre 2008
Kamasutra
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 9 décembre 2008
Un roman en deux parties, presque deux histoires en une, un peu l'histoire dans l'histoire, puisqu'il est question d'un écrivain qui bien sûr cherche l'inspiration qui lui dictera son roman.
On commence par la fin, et au final on se retrouvera au début du livre : la boucle sera bouclée.
La première partie justement décrit les affres de l'écrivain en panne d'inspiration.
C'est touffu, foisonnant, exotique, mais on n'accroche guère (lire le billet de Babsid sur Critiques Libres).
Et personnellement on a trouvé que Tarun J Tejpal se regardait un peu trop le nombril (voire un peu en-dessous), tout comme (hasard ?) un autre indien qu'on a lu il y a peu : Hanif Kureishi.
Il faudra attendre la seconde partie, l'histoire dans l'histoire, pour vraiment décoller, lorsque l'écrivain tourmenté découvre les carnets intimes d'une anglaise de l'époque post-coloniale.
Cette seconde partie nous conte l'histoire d'une dame anglaise mariée à un prince indien (on est au pays des maharajas) mais qui, malheureuse en mariage comme l'on dit, découvrira les sommets du plaisir dans les bras d'un ou deux autres amants indiens.
Le charme sensuel de ces deux histoires tient à leur sujet commun : l'alchimie du désir (c'est le titre orgiinal en VO), la chimie des corps et du plaisir.
[...] Il n'y a pas de doute : dans le sexe, les hommes stationnent au camp de base. Ils peuvent jouir des nombreux plaisirs de la moyenne montagne, mais les sommets vertigineux leur sont refusés. Il leur manque le souffle, l'imagination, l'abandon, l'anatomie. Leur tâche consiste à préparer les vrais grimpeurs : les femmes, artistes des hautes cimes. Ces chamois capables de sauter d'arête en arête, de sommet en sommet, jusqu'à la vastitude de l'éternité. Depuis des millénaires les hommes luttent contre cette certitude. Ils connaissent l'existence des altitudes inaccessibles.
Ce gros pavé est une ode sensuelle entièrement consacrée à la femme et à son plaisir (et donc, en miroir, au désir de l'homme). Nulle pornographie, à peine quelques pages d'érotisme (un peu quand même sur 700 !), mais surtout un fleuve débordant de sensualité car on s'y frotte, caresse et baise sans fin. Qu'il s'agisse des ébats de l'auteur avec son épouse dans la première partie (si l'écrivain est en panne d'inspiration, il n'y a rien d'autre en panne chez lui !) ou qu'il s'agisse des amours tumultueuses de l'anglaise dans la seconde histoire. De l'exotisme et de l'érotisme !
Quelques pages superbes dans ce roman touffu qu'on aurait voulu plus économe, comme cette description d'un interminable embouteillage à un passage à niveau, lorsque le «serpent de voitures» attend le passage du train :
Le python semblait avoir sombré dans le coma, incapable de se ranimer. Puis tout à coup, un frémissement le parcourut. Un mouvement, un bruissement. Le train n'était ni visible, ni audible. Pourtant, des hommes, des femmes et des enfants remontèrent à bord des véhicules. Nous aussi. Les moteurs vrombirent. Au loin, un sifflement retentit, une trépidation parcourut le sol, il y eut un cliquetis de roues d'acier; sans avoir rien vu, on comprit que le train était passé. Tout était figé. Les derniers pisseurs avaient émergé des fossés pour regagner leur voiture. Le serpent semblait retenir son souffle. Puis, dans un rugissement et un crachat soudains, il entra en action. D'abord il se souleva, ondula, s'ébranla. Ensuite, le serpent venant en sens inverse commença à se mouvoir vers nous. Et le nôtre à se redresser : tout ce qui dépassait s'aligna, dans un tumulute de cris et d'insultes. Le serpent devait passer par un sas étroit et il s'effila de lui-même pour s'y faufiler. Après de longues minutes de klaxons, coups de freins et bousculades, on franchit la bosse de la double voie ferrée, tandis que le serpent avançait en face.
Invite à la sensualité
Critique de Grubzul (Montreuil sous Bois, Inscrite le 17 octobre 2008, 61 ans) - 17 octobre 2008
Les scènes crues et assumées de ce roman sont une invite au Désir et au total abandon de soi. On se délecte des descriptions vivantes de l’Inde pourtant discrètes, de la fertilité imaginative et efficace de l’auteur, de la multitude d’histoires dans l’histoire, de l’autodérision parfois grinçante du narrateur, de la personnalité attachante de la douce Fizz, de l’érotisme torride - mais jamais vulgaire - le tout offert à un lecteur laissé pantelant et comblé par cette dentelle de phrases joliment ouvragées habillant la chair et l’âme.
exotique
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 8 septembre 2008
Erotique mais non pornographique...
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 9 septembre 2007
Livre d’un érotisme torride (l’Inde est le pays du Kama-Sutra) et Tejpal semble un obsédé sexuel de première, ¾ des pages sont consacrées aux descriptions de rapports sexuels : l’auteur avec Fizz, Syed, le fils du nawab avec Umaid son beau serviteur, puis avec la cohorte de tous les mâles jeunes et vigoureux de sa maison et pour finir Catherine et son serviteur Gaj Singh… A part ça pas grand-chose, de longues descriptions, quelques considérations vaguement philosophiques, les affres de l’écrivain devant la page blanche et de fumeux projets de romans dont les premiers jets finissent immanquablement à la corbeille.
Heureusement, Tejpal sait en rester à un érotisme très hot qui frise la pornographie la plus vulgaire mais ne tombe jamais dedans. Il arrive même parfois à une certaine poésie dans la description du sexe et de la passion. Et il en arrive finalement à la conclusion : « Le sexe n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est l’amour… » On ne le lui fait pas dire !
Finalement, le plus grand mérite du livre reste de nous faire découvrir l’exotisme de la vie quotidienne dans l’Inde actuelle. Ce gros pavé de 678 pages reste quand même assez indigeste.
pas de nirvana pour moi
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 8 août 2007
Cependant, quel contraste entre ce que j'ai ressenti et ce qu'ont ressenti les autres critiques.
Pour moi, les 300 premières pages ont été d'un ennui mortel. J'ai eu beau essayer, l'histoire d'amour de Fizz et du narrateur m'a laissé de glace. Je n'y ai trouvé aucune magie sinon l'alchimie de deux corps somme toute banale. Nulle part dans ces pages je n'ai retrouvé l'Inde chatoyante de Salman Rushdie, l'Inde qui m'avait émerveillée. A l'inverse, je l'ai trouvée fade et glacée.
Néanmoins, en lectrice avertie, j'ai poursuivi ma lecture. Un livre ne peut être fondamentalement mauvais.
Heureusement, j'avais raison.
C'est avec plaisir que j'ai découvert l'histoire de Catherine. Un enchantement. En somme, cette histoire dans l'histoire aurait dû être le roman. C'est à cet endroit précis que palpite la vie, la passion, la traque. Ici, le narrateur à retrouvé grâce à mes yeux.
Mais une fois cette quête achevée, tout retomba dans la grisaille.
Notons tout de même certaines réflexions sur la vie judicieusement placées. Et une vision orientale des choses très intéressante.
En somme, je suis peut-être passée à côté de ce livre que j'ai moyennement apprécié.
L'analyse de Patryck Froissart
Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 7 juillet 2007
Auteur : Tarun J Tejpal
Traduit de l’anglais (Inde) par Annick Le Goyat
Titre original : The alchemy of Desire
Edition française: Buchet & Chastel – Paris – 2005
675 pages
ISBN : 2 283 02112 X
Les grandes passions font les grands romans, lorsqu’elles naissent et vivent sous une grande plume. La conjonction entre une histoire forte et une écriture puissante se produit, en un siècle de littérature, à peu près autant de fois que la main compte de doigts.
Le livre de Tarun J Tejpal est de ces fulgurances.
Rien n’est petit en ce volumineux roman saisissant. Irraisonnable et illimité est, comme il se doit, l’amour entre la belle musulmane Fizz et le narrateur hindou, sur fond de partition indo-pakistanaise. Irrationnels, deviennent, au regard déformant de leur passion, les lieux qu’ils habitent, ou traversent, et souvent complètement fous les personnages qu’ils acceptent dans leur champ de vision. Bousculées, renversées, annihilées sont toutes les barrières, religieuses, sociales, économiques, géographiques, qui se dressent au travers de leur chemin de passion. Sans borne sont l’exploration et les ressources du corps de Fizz.
Résumons :
Au commencement, Fizz déclare le narrateur, vague étudiant sans destin lors de leur rencontre, talentueux conteur d’histoires, lui achète une machine à écrire et le constitue, d’autorité, grand écrivain.
De Chandigarh à Delhi, de Delhi à Gethia, coin perdu et grandiose de l’Himalaya, où le narrateur achète et restaure, grâce à l’héritage qu’il reçoit soudain de sa grand-mère Bibi Lahori, dont l’histoire, racontée en tiroir, est à elle seule un passionnant roman, une demeure fantastique où Catherine, l’épouse américaine de Syed, un Nawab homosexuel et dépravé, a vécu des amours interdites, meurtrières et débridées avec Gaj Singh, l’amant et homme de confiance de son mari princier, Fizz attend, espère, encourage la naissance du chef d’œuvre, comme on attend celle d’un enfant. Deux gestations, longues, pénibles, avortent. La troisième tentative échoue à Gethia quand l’écrivain raté perd à la fois le désir d’écrire et celui du corps de Fizz, et s’introduit dans la folie de l’ancienne propriétaire de la maison dont il a découvert, dans un vieux coffre, les carnets intimes dans lesquels elle a consigné le roman de sa vie amoureuse.
Le couple se brise. Fizz disparaît.
Le narrateur sombre dans la solitude et l’alcool, hanté par le fantôme de la Memsahib, et tout se délabre en lui et autour de lui, jusqu’au moment où, taraudé par les non-dits des carnets, il entreprend, tel un détective, une enquête obstinée qui le mène jusqu’à Manhattan.
Cette quête de l’au-delà du roman de Catherine lui donne enfin, lorsqu’il comprend qu’elle est sans fin, la clé du seul roman qu’il peut écrire : « son histoire propre... La vivre. Et, après l’avoir vécue, l’écrire. »
Il ressort sa vieille machine à écrire et Fizz annonce son retour.
Non, vraiment, rien n’est petit dans ce roman qui en renferme plusieurs, s’entrelaçant dans l’histoire sanglante et mouvementée de l’Inde du vingtième siècle, vue et commentée sans complaisance, sous le Je du narrateur, par Tarun J Tejpal, par ailleurs célèbre journaliste indien d’investigation.
Un roman passionné qui se lit passionnément.
Patryck Froissart, El Menzel, le 5 juillet 2007
nirvana
Critique de Marie83 (, Inscrite le 13 avril 2006, 65 ans) - 13 avril 2006
Tout d'abord on recherche un thème, en l'occurence pour moi, amour,sensualité,exotisme. Mais très vite tout cela devient secondaire devant le foisonnement des thèmes abordés,des réflexions philosophiques,les descriptions des lieux et des personnages,des situations.
Dès les premières pages, la comparaison avec l'oeuvre de Salvador Dali s'est imposée.Comment ne pas être ébahi devant un tel étalage de génie.
Chaque réflexion, chaque phrase est un petit chef-d'oeuvre .
Aucune lourdeur,pas de pompeux,que du fluide, de l'aérien.
Tourner la dernière page est un déchirement.
Merci infiniment à Mr Tarun Tejpal pour ce premier livre. Ce voyage en Inde fût fabuleux pour moi. Vite, vite un suivant!
Envoûtant
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 11 novembre 2005
Telle est la première phrase accrocheuse de ce roman, qui pourtant n’est pas le reflet de son contenu.
Depuis quinze ans, Fizz et son époux vivent un amour total. Une passion empreinte d’un désir ardent que les années n’ont pas émoussé. Il est toujours sous le choc éprouvé lors de leur première rencontre, ébloui à la fois par sa beauté et son esprit. Elle est toujours admirative de sa grande culture littéraire, et cet amour des livres contribue à cimenter leur relation.
Rien ne semble pouvoir porter atteinte à leur harmonie, leur bonheur d’être ensemble.
Jusqu’au jour où ils achètent une grande maison perdue dans les montagnes.
Cette maison, qu’ils ont immédiatement aimée et voulue, va tout faire basculer. Car elle recèle un secret ; celui d’une femme morte depuis longtemps et qui ne laissera plus le mari de Fizz en paix lorsqu’il l’aura découvert…
Remarquablement écrit, remarquablement construit, ce roman est jubilatoire.
Le choix de Tarun J. Tejpal de ne pas narrer les faits dans l’ordre peut tout d’abord surprendre. Mais c’est certainement cette originalité qui en fait sa force. Cette construction permet au lecteur de bien mesurer la force de cette passion amoureuse, ainsi que la force du tourbillon qui entraîne irrémédiablement le héros vers le souvenir d’une autre femme.
L’écriture quant à elle est puissante, suggestive. Tout au long de ces sept cents pages, on se sent en Inde… on la sent. Tout comme on ressent le désir des protagonistes.
Quelle brillante réussite pour un roman axé sur la sensualité !
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