Aliocha
de Henri Troyat

critiqué par Dirlandaise, le 7 octobre 2005
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Une belle amitié
L’histoire se situe à Paris en 1924. Alexis est un jeune garçon de quatorze ans qui vit avec ses parents, des émigrés russes qui ont fui la révolution bolchévique. Le père d’Alexis, Georges Pavlovitch Krapivine, possédait des usines de filature et de tissage en Russie et la famille était riche. Tous les soirs, il y avait des invités à la table familiale. L’avenir s’annonçait clair et radieux. La révolution les oblige à abandonner tout ce qu’ils possèdent et à se réfugier en France. La splendeur des Krapivine est maintenant chose du passé. La famille doit vivre dans un modeste appartement et le père d’Alexis doit maintenant gagner sa vie comme représentant en articles de bureau. Alexis fréquente le lycée Pasteur et s’y fait un ami en la personne de Thierry Gozelin, un garçon de son âge, brillant et passionné de littérature. Le père de Thierry est un architecte renommé et très riche. Les deux garçons deviennent rapidement inséparables et bientôt, ils caressent le rêve de devenir de brillants écrivains. Alexis accepte mal son statut de réfugié et s’emploie à devenir un français authentique et à renier son passé russe. Il ne lit que des auteurs français et délaisse les auteurs russes au grand désespoir de sa mère qui affectionne particulièrement Tolstoï qu’elle considère comme le plus grand poète de Russie. Thierry Gozelin incite Alexis à ne rien rejeter et grâce à lui, Alexis découvrira les grands auteurs russes qu’il finira par lire dans sa langue maternelle.

Très beau roman de Henri Troyat, rempli de pudeur et de sensibilité. L’histoire d’une belle amitié qui transformera deux jeunes vies et se terminera de façon tragique. L’écriture de Troyat est sobre, concise, simple et authentique. Elle va droit au cœur et elle exprime bien l’importance de l’amitié dans l’existence quand on a quatorze ans et toute la vie devant soi. Plusieurs faits historiques sont relatés notamment la mort de Lénine et la reconnaissance de l’U.R.S.S. par l’Angleterre et ensuite la France, ce qui constitue une terrible nouvelle pour les parents d’Alexis, restés fidèles au tsar Nicolas II. On y apprend aussi dans le livre, beaucoup de détails intéressants sur l’art culinaire et les cérémonies religieuses de la Russie de cette époque. Captivant !
Une amitié de jeunesse intense et inoubliable 9 étoiles

Inspiré de son propre parcours, Henri Troyat nous conte une belle amitié entre Aliocha, le héros du roman, et Thierry Gozelin. Par cette rencontre, Aliocha, en fait, Alexis, émigré russe, désargenté, vit une belle aventure tant intellectuelle qu’amicale.
Un roman très attachant.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 17 novembre 2013


Amitié pour l'éternité 9 étoiles

L’histoire se situe à Paris en 1924. Alexis est un garçon de quatorze ans qui vit avec ses parents, des émigrés russes qui ont fui la révolution bolchévique. Son père, Georges Pavlovitch Krapivine, possédait des usines de filature et de tissage en Russie, la famille était riche et l’avenir s’annonçait clair et radieux. La révolution les oblige à abandonner tout ce qu’ils possèdent et à se réfugier en France. L’aisance des Krapivine est maintenant chose du passé. La famille doit vivre dans un modeste appartement et le père d’Alexis doit maintenant gagner sa vie comme représentant en articles de bureau. Alexis fréquente le lycée Pasteur et s’y fait un ami, Thierry un garçon de son âge, brillant et passionné de littérature. Le père de Thierry est un architecte renommé et riche. Les deux garçons deviennent inséparables et bientôt, ils caressent le rêve de devenir de brillants écrivains. Alexis accepte mal son statut de réfugié et s’emploie à devenir un vrai Français et à renier son passé russe. Il ne lit que des auteurs français et délaisse les auteurs russes au grand désespoir de sa mère qui affectionne Tolstoï qu’elle considère comme le plus grand poète de Russie.
Tiraillé entre la langue française et la langue de sa Russie natale, Alexis reste sourd au propos de ses parents et indifférent à leur culture, jusqu’au jour où il rencontre Thierry. Tous les deux, ayant un goût marqué pour la littérature, développeront une belle amitié. Alexis s’étonnera d’entendre parler de «sa chance» par un garçon aussi intelligent que Thierry qui, de surcroît vit dans l’aisance. Son seul obstacle est son infirmité, ce qui le rend différent des autres, tout comme Alexis dans sa condition d’émigré. Thierry incite Alexis à ne rien rejeter lui disant « Tu regretteras plus tard de ne t’être pas davantage intéressé à ton pays d’origine ». Grâce à Thierry, il découvrira les grands auteurs russes qu’il finira par lire dans sa langue maternelle. Les deux adolescents passent un mois de vacances fabuleux ensemble, au chalet des parents de Thierry. Ils se rendent à des rendez-vous d’amis, visitent Chamonix, promenades aux cheminées des fées, etc. L’entrée des cours a sonné et Thierry est toujours absent. Inquiet, Alexis lui écrira une lettre et une réponse lui revient sans tarder, le rassurant. Dans leur entretien épistolaire, ils échangent leurs impressions du dernier livre lu et cette correspondance continuera jusqu’au dénouement de la tragédie.
C’est un livre, plein d’émotions, rendant hommage à la littérature, possiblement inspiré de la vie de l’auteur. Dans une belle écriture sans lourdeur, il nous fait connaître les us et coutumes russes, du début du XXe siècle. Les thèmes populaires de l’amitié, de la richesse, ainsi que celui de la différence subie par chacun des deux amis sont bien représentatifs de la société d’aujourd’hui, et si bien rendus par Henri Troyat. C’est un écrivain que j’aime beaucoup.

Saumar - Montréal - 91 ans - 6 mai 2012


La littérature comme trait d'union entre les peuples 10 étoiles

Alexis, affectueusement surnommé Aliocha, est un adolescent de 14 ans et demi, aux traits fins et aux yeux verts, originaire de Russie. Ce garçon est partagé entre ses origines incarnées par ses parents qui ne pensent qu'à retourner en Russie, pays qu'ils ont quitté à cause de la Révolution de 1917 et son amour démesuré pour la littérature française et la distinction de ses habitants. Thierry Gozelin, grand ami d'Aliocha, partagera ce goût pour la littérature et l'écriture et trouvera dans ce jeune immigré russe quelqu'un de dévoué qui ne le juge pas à son apparence, lui qui est bossu.

"Aliocha" est un roman d'apprentissage dans lequel le jeune héros fera son éducation intellectuelle et affective ( plus amicale qu'amoureuse ). La France sera aussi le terrain favorable à l'exploration de ses racines russes qu'il a beau rejeter, mais qui ne font que s'affirmer.

Henri Troyat fait preuve de finesse et dépeint un jeune homme parfois maladroit, mal à l'aise avec ses origines, peu admirable lorsqu'il éprouve de la honte pour sa demeure et pour l'accent de sa mère, mais tout ceci ne fait que masquer le mal être adolescent et sa difficulté à contruire son identité.

Ce roman se lit d'une traite : il est beau, touchant et culturellement intéressant par ses références historiques. C'est un roman que j'ai découvert adolescent et qui ne cesse de me hanter. A lire !

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 21 mars 2012


Amitié élégante 8 étoiles

J’ai beaucoup aimé le style épuré de l’auteur. Il fait preuve d’une belle simplicité pour décrire la rencontre d’un jeune adolescent avec un copain qui par sa vivacité intellectuelle va laisser une marque dans la vie du narrateur, au point où l’on comprend que cette amitié a été cruciale dans le développement de sa personnalité, notamment en ce qui a trait à ses origines russes. Un excellent moment de lecture.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 10 août 2010


J'adore 9 étoiles

Moi aussi j'adore Henri Troyat. C'est un écrivain exceptionnel et un vrai coup de coeur de mon adolescence. Je ne me souviens pas de toute l'histoire dans le détail pour ce livre mais je l'avais beaucoup apprécié. C'est vrai que la superbe amitié de ces deux adolescents fait chaud au coeur. Avec Monsieur Troyat c'est toujours ainsi, de superbes émotions. Il faut lire cet auteur, c'est l'un des meilleurs.

Lalie2548 - - 39 ans - 5 mai 2010


Une histoire tout en finesse. 8 étoiles

Enfin quelqu'un qui se passionne autant que moi pour l'oeuvre de Henri Troyat ! Merci Dirlandaise :-). Aliocha est un très beau roman qui m'avait marquée lorsque je l'avais lu même si ce n'est pas mon livre préféré de cet auteur. Roman court mais dense, il témoigne d'une grande sensibilité et aborde avec retenue la complicité entre deux adolescents très différents: Aliocha, l'exilé russe et son ami Thierry passionné de littérature.
Un mélange de "L'ami retrouvé" et "du Fils de Satrape" (courte autobiographie de l'auteur). A lire.

Manon - Paris - 35 ans - 23 décembre 2005