Carlota Fainberg de Antonio Muñoz Molina

Carlota Fainberg de Antonio Muñoz Molina
( Carlota Fainberg)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Jules, le 18 mai 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 971ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 786  (depuis Novembre 2007)

Une rencontre dans un aéroport

Claudio est espagnol et professeur « invité » dans une université américaine du Nord-Est, au département « Hispanique » de lettres.
Le matin même il a quitté son domicile pour l'aéroport de Pittsburgh où il doit s'embarquer pour Buenos Aires. Il y est attendu pour faire une conférence à un congrès.
L'aéroport est bloqué par une énorme tempête de neige et tous les vols sont suspendus. Il est immédiatement repéré par un compatriote qui ne va plus le lâcher pendant des heures. Celui-ci est dans les affaires, dynamique, direct et a la quarantaine au physique solide. Il a aussi la confidence facile. Claudio, homme plutôt timide, dominé plutôt que dominant, va se laisser entraîner dans un long discours qui aura pour thème les rapports entre son interlocuteur et une femme, Carlota Fainberg, cinq ans plus tôt à Buenos Aires.
Enfin, son avion va décoller et il verra cette ville sous un autre angle…
Je ne dirai pas que j’ai autant aimé ce livre que « Beatus Ille » du même auteur, mais son but est aussi différent. Au départ il ne pensait écrire qu’une nouvelle et c’est en cours de route que les choses se sont présentées autrement. Il n'a pas ce côté aussi profond et recherché. Par contre, il n’a pas non plus le côté direct et accrocheur des grandes nouvelles.
Une chose m’a aussi dérangé assez vite : la volonté de Munoz Molina d’utiliser constamment des mots anglais dans ses phrases. Cela ne m’a pas paru naturel. Par contre, il faut laisser à l’auteur d'avoir écrit quelques grandes pages et cela à plusieurs reprises. C’est le cas lorsqu’il décrit les relations entre son interlocuteur et Carlos Fainberg, dans la description qu'il fait de l’hôtel « Town Hall » ainsi que celle qu'il nous donne de la faune qui circule dans un aéroport, surtout américain.
Antonio Munoz Molina écrit bien, son histoire est bien menée et ses personnages bien campés. Même le sien en homme jeune mais timoré et vite inquiet, qui ose à peine manger un steak parce qu’il sait qu'il est plein de cholestérol et qu'un jour.
Je reste pourtant sur une impression que la sauce n’a pas été excellente pour moi…

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Cariota ou Carlota ?

6 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 1 mai 2011

Aérogare de Pittsburgh, Pennsylvanie, USA. Une tempête de neige bloque tous les avions au sol.
Claudio, universitaire espagnol travaillant en Amérique, attend le prochain vol pour Buenos Aires. Dans la salle de transit, il croise Abengoa, un compatriote. C’est à peine qu’ils font connaissance que Marcelo Abengoa raconte son dernier voyage à Buenos Aires. Il y a quatre ans, il se trouvait dans la capitale argentine. Au Town Hall Hotel il rencontre alors une femme sublime et mystérieuse : Carlota Fainberg. Claudio l’intello un peu coincé écoute les frasques du volubile Abengoa. Arrivé à Buenos Aires, Claudio va, lui aussi, croiser le Town Hall Hotel.
Dans un style précis et élégant, Antonio Muñoz Molina ménage le suspense pour mieux nous surprendre par une fin inattendue. Avec ce roman court (moins de 200 pages), Antonio Muñoz Molina nous montre la force du verbe, et l’influence de l’imaginaire sur le monde réel.

De l'utilité des critiques

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 14 avril 2004

J'adresse ce petit message à Clarabel juste pour attirer son attention sur un point: il est évident que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, et heureusement !

Mais pourquoi choisir comme second roman de Munoz Molina celui à propos duquel ma critique était claire: je n'avais pas beaucoup aimé...

Bien sûr il ne faut pas toujours prendre une critique pour la Bible mais, tant qu'à faire, j'aurais choisis "Beatus Ille" qui est superbe. J'aurais courru moins de risques de mal dépenser mon argent.

Quant à "Une ardeur guerrière" il s'adresse davantage aux hommes.

C'est souvent un problème quand on a aimé un auteur de bien choisir un second livre de cet auteur. C'est un des intérêts de critiques libres: aider à se donner le maximum de chances de ne pas se tromper...

Je suis toujours à la disposition de celui qui souhaiterait un conseil dans les cas où je connais l'écrivain, bien sûr...

Je ne lui avais donné que 3,5 par rapport aux autres.

Les spectres sonnent toujours deux fois ...

6 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 13 avril 2004

Si ce n'est le titre du roman, on pourrait s'interroger sur le rôle de Carlota Fainberg dans ce roman d'Antonio Munoz Molina. La blonde et sculpturale Carlota, fantasme d'un homme que Claudio, narrateur de l'histoire, a rencontré par hasard dans un aéroport de Pittsburgh. (...)

Jules résume l'histoire du roman : la rencontre entre deux hommes bloqués dans un aéroport et le déballage verbial de ce Marcelo sur un épisode de sa vie, la rencontre de la sublime Carlota Fainberg dans un hôtel de Buenos Aires ...

Le contraste entre les deux hommes est souligné par le narrateur, lui éminent professeur d'universitaire contre cet autre espagnol vulgaire, fruste et prétentieux... Cela donne de truculents commentaires : l'autre "tellement cheap pour dire les choses crûment", lui "adapté aux rites et à la réserve de l'étiquette universitaire nord-américaine"... pour finalement être reconnu comme un pair, "aussi vite comme un de ses compatriotes, c'était que je partageais peut-être, sans m'en rendre compte, quelque chose de sa vulgarité, de sa brutale franchise espagnole."
(L'effet de boomerang ne se fera pas attendre : d'appartenir au "vieux machisme espagnol" lui jouera des tours en fin de roman...)

C'est seulement à mi-parcours du récit qu'est enfin introduite Carlota Fainberg, qu'elle prend sa place dans le roman.. Pff, c'est long !!! ... Et pour quoi ?? deux jours de parties de jambes en l'air et un souvenir impérissable de cette superbe blonde, épouse du directeur de l'hôtel Town Hall, "un espèce de musée archéologique"...

A son tour, Claudio (l'universitaire mal dans sa peau) va suivre les traces des amours de Carlota et Marcelo. A Buenos Aires, le blues va le saisir. Il va louper son intervention sur le poème de Borges. Et découvrir toute la vérité sur Carlota Fainberg.

Mais avant d'en arriver là, comme le chemin semble long !! L'auteur prétend avoir écrit un roman court (187 pages) mais son sujet paraît terriblement brouillon, un condensé de beaucoup de choses en peu de pages... Dommage. Et cet américanisme persistant, ces mots américains glissés dans le récit du narrateur, tendent à peser le style. Antonio Munoz Molina m'avait enchantée avec "En l'absence de Blanca", mais il peine à retenir mon attention avec "Carlota Fainberg".
Roman confus et dispersé pour une trame romanesque qui s'égare à maintes reprises, "Carlota Fainberg" serait presque décevant.

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  Carlota Fainberg 4 Clarabel 14 avril 2004 @ 19:18

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