Je ne sais pas ce qu’il faut le plus admirer chez ce beau Merle, Si c’est la plume ou bien son chant. Car de ce cocu de Fontenac, aux autres faits, lesquels déferlent. Toujours j’ai trouvé ça, attachant. Même si, de déchiffrer l’ancien français, m’a fait tordre du bec
Du petit croissant jusqu’au couchant. J’ai tant traversé d’états d’âme, presque aussi sot qu’un blanc-bec .Que mon orgueil s’est vu démarchant . L’infime terme, la moindre phrase, le moindre paragraphe .Pour tenter le lecteur s’affichant.
Après m’avoir laissé un temps folâtrer et dilater dans la chaleur de l’onde, la Babeau me requit de me lever et me savonna exactement toutes les parties du corps sans en excepter aucune, ce qui me fut, comme bien on pense, de vif et grand plaisir et d’autant que cette suave onction me ramentevait ma bonne Barberine quand, à Mespech, elle récurait en un baquet, de ses fortes et douces mains, mes enfances impubères. Et combien plus délicieux ce savonnage-là en mon âge viril, Babeau, que ce fût la courtoise coutume de son état, ou qu’elle fût sans détour en sa rusticité, ne laissant pas de louer bien haut les objets de son nettoiement, ajoutant aux mignonneries de sa dextre les caresses du verbe « Ha Monsieur, disait-elle, quelle fortes épaules ! Et quel profond poitrail ! Que musculeux vos bras et que longues vos jambes ! Que bien fournies, vos toisons, du blond le plus beau ! N’est-ce pas pitié d’avoir à rabattre ce poil pour complaire à nos raffinées ! Où sont l’usance et le profit de faire de l’homme une femme, et bien vainement, car trois jours, vous serez plus piquant qu’hérisson dans le lit, alors que de présent votre poil est tout doux et laineux que brebis ! » Ce disant, elle me passait dessus, qui cy, qui là, sa main ensavonnée . Si plaisant que fût ce moment, il le fallut bien finir, et la Babeau m’ayant rincé, me requit de saillir de la cuve m’enveloppant de la peignoire laquelle me tombait jusqu’aux orteils tant longue elle était me frotta à l’arrache-peau.
-Mon gentilhomme, dit-elle tandis que sur la couche je m’étendais à l’aise, dispos et étirant mes membres, je m’ensauve et vous envoie la barbière d’estuves. Elle est fort dextre : vous en serez content.
Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 20 juillet 2017 |