Attraction
de Guillaume Le Touze

critiqué par Laure256, le 17 octobre 2005
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Fatale attraction
Irène est en voyage en Grèce lorsqu’elle fait la connaissance de Sidonie, une adolescente handicapée mentale, pour qui elle va se prendre d’affection. En revanche elle n’apprécie que peu la mère de cette dernière, Martine. On reconstruit peu à peu le passé d’Irène, mari décédé (assassiné ? je vous laisse lire la suite) avant de réaliser que l’auteur nous mène en bateau : Irène est mythomane, elle se reconstruit un passé - tout comme un présent - rêvé, bien éloigné du réel. Elle quitte son job pour revenir dans son village natal reprendre la quincaillerie de son père, s’installer avec Léopold son dernier amant (mais y en a-t-il vraiment eu d’autres ?) et héberger la jeune Sidonie enceinte et délaissée par sa mère… De fausse piste en fausse piste, ce roman est déstabilisant, il faut apprendre à composer avec le mensonge, mais le lecteur s’attache à ce personnage troublant d’Irène, attraction fascinante autant qu’inquiétante. Ma première lecture de ce jeune auteur déjà renommé, que je vais continuer à découvrir.
La vérité et ses aménagements 6 étoiles

Guillaume Le Touze, dans ses précédents romans, a déjà prouvé qu’il était un décortiqueur d’âme et ce livre-ci ne déroge pas à cette règle.
Ici, son personnage principal, Irène, se complaît dans la tragédie où elle semble d’ailleurs rechercher sa propre identité et, quand la vie ne lui en fournit pas assez, elle se l’invente.
Ces mensonges sont sans doute pour elle un refuge, une échappatoire pour fuir cette réalité qui ne lui convient pas. Entre vérité et mensonge, elle finit même par ne plus s’y retrouver entraînant avec elle son entourage et le lecteur. Mais aucune importance, celui-ci est un habitué des fictions même déroutantes. Irène “est simplement portée par la certitude inaltérable que le monde se pliera à ses désirs”.
Bien que son écriture, à l’indéniable pouvoir “d’attraction”, soit toujours très juste, attachante et émouvante, je suis hélas un peu moins emballée qu’à la lecture de ses précédents livres.

Voni - Moselle - 64 ans - 4 novembre 2005


Singulière réalité 7 étoiles

J’ai beaucoup aimée aussi ce roman ou le personnage principal s’arrange avec son histoire, possède un tel aplomb dans le mensonge.
Guillaume Le Touze, utilise deux niveaux de narrations qui dressent des chemins différents. L’auteur interpelle de ce fait le lecteur, qui se questionne sur la véracité de sa lecture, remet en doute son contenu
Il jongle avec cette dualité narrative qui nous trouble. Un beau jeu de rôle qu’il met admirablement en scène par son écriture fluide et complaisante. Des personnages attachants
On sort perturber de cette lecture. Une véritable hallucination littéraire !

THYSBE - - 67 ans - 17 octobre 2005