Guy Jacquemelle par Antinea, le 4 mars 2012


pouvez-vous vous présenter à la communauté des Cliennes et des Cliens en quelques lignes, s’il vous plaît

J’habite Paris depuis un peu plus de vingt ans. C’est une ville qui me fascine, mais je garde l’œil curieux et candide d’un provincial. Je suis toujours admiratif lorsque je me promène sur les quais, place de Furstenberg ou place Dauphine de la beauté et de la magie de cette ville. J’ai toujours essayé de concilier deux passions : le journalisme et les nouvelles technologies. Pigiste , j’ai collaboré à L'Express, au Nouvel Observateur et au magazine Elle et je travaille également comme responsable marketing dans les nouvelles technologies. J’ai publié deux essais Le Grand Oral de l'Ena (Editions du Mécène, 1995) , Citizen Cannes (Editions du Mécène, 1997) et deux romans La Sandale rouge (Ramsay, 2008 ), Les années insouciantes ( Editions Beaurepaire, 2011). J’ai également créé en 1999 alalettre.com, un site consacré à la littérature, que je continue d’animer régulièrement.

Vous êtes journaliste, alors la lecture, l’écriture, la description, le rapport des faits, cela vous connaît. Mais quelle est la part du journaliste et part du romancier dans vos deux ouvrages (la sandale rouge ; les années insouciantes) ? Autrement dit : pourquoi écrire des fictions ? Comment passez-vous de l'écriture factuelle au récit ?

Ces 2 romans sont deux œuvres de fiction. J’ai laissé vagabonder mon imagination pour faire vivre à mes personnages des faits totalement imaginaires. Le journalisme est un milieu qui m’a toujours captivé. Jeanne , l’héroïne de la Sandale rouge est d’ailleurs une jeune journaliste originaire du Sud-ouest qui « débarque » à Paris pour son premier CDD. Une seule chose lui importe : chercher la vérité, donner au lecteur les moyens de s’informer, ne jamais renoncer. Ce que j’aime dans la fiction, c’est qu’on a toute liberté pour plonger ses personnages dans les pires situations et leur faire vivre des aventures que l’on oserait à peine affronter soi-même.

Comment écrivez-vous ? Vous faut-il une ambiance particulière ? qu’est-ce qui déclenche chez vous l’envie ou le besoin d’écrire une fiction ?

J’aime écrire dans les cafés le samedi après-midi . Après une dizaine de minutes, je n’entends plus le bruit autour de moi , je suis coupé du monde et je laisse mon stylo courir sur la feuille blanche . Je peux ainsi écrire une heure, deux heures, trois heures … Le soir , j’aime retravailler cette première esquisse, la corriger, la changer, l’étoffer ou parfois la jeter à la poubelle.

vos deux premiers romans pourraient très bien ne pas être des fictions: ce sont des intrigues résolument actuelles (corruption, luttes de pouvoir) ; vous êtes vous inspiré de faits réels vécus ou rapportés dans le cadre professionnel ? Ecrivez-vous pour dénoncer de tels agissements ?

Je vous rassure tous les faits évoqués dans ces romans sont inventés et n’ont jamais existé. Heureusement ! En fait pour ces deux romans j’avais à chaque fois en tête une question à laquelle je souhaitais répondre : Pour la Sandale rouge j’ai imaginé une journaliste confrontée à un événement dramatique. Quel choix allait-elle faire ? Surfer sur le succès et céder à la facilité, ou au contraire lutter et rechercher la vérité ? De même Les années insouciantes met en scène deux amis d’enfance que les aléas de la vie ont séparé. Comment réagit-on , lorsque 10 ans après un ami vous appelle à l’aide ? Se met-on en danger pour le secourir ou fait-on semblant de ne pas avoir entendu son appel ?

Jeanne (la sandale rouge) et Christophe (les années insouciantes) sont de véritables héros, des gens courageux, mais ils sont aussi très proches de nous. Vous semblez avoir une grande foi en la nature humaine. Pensez-vous que, dans le contexte actuel (la crise) nous pourrions, nous, citoyens, faire bouger les choses

Je suis résolument optimiste. D’ailleurs quand la situation est un peu difficile, j’ai toujours en tête deux citations qui m’aident à avancer : « le pire n’est jamais sûr « et « où il y a une volonté, il y a un chemin ». J’ai foi en la nature humaine. Je préfère voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide et je suis persuadé que nous pouvons tous à notre niveau faire bouger les choses. Il suffit de le vouloir.

Parlez-nous de vos auteurs préférés: que recherchez-vous auprès d'eux ?

J’aime la littérature du dix-neuvième siècle et du début du vingtième : Balzac, Zola, Stendhal, Hugo, Dostoïevski, Tolstoï, Jane Austen, Edith Wharton, Alain-Fournier... La richesse des sujets, la précision des descriptions, l’analyse des sentiments, des récits empreints de lyrisme et jalonnés de grands moments épiques, tous ces auteurs décrivent une humanité dérisoire et grandiose. Parmi les auteurs contemporains, j’aime aussi beaucoup Stephan Zweig, Milan Kundera, Paul Auster, Tatiana de Rosnay, Valérie Tong Cuong, Delphine de Vigan, Carole Martinez. J’aime également les thrillers, et apprécie Fred Vargas, Douglas Kennedy, Stieg Larsson ou Harlan Coben… J’aime me faire peur et essayer de deviner ce qui va arriver au héros.

Souhaitez-vous partager un autre point avec nous ?

Oui je souhaite vous remercier. Merci chère "Antinéa" d’avoir lu mes deux romans et de faire partager votre enthousiasme auprès de la communauté des internautes de Critiques Libres.

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