En fait, si Tournier avait utilisé "voletaient" au lieu de "voltigeaient", j'aurais été complètement conquis. Peut-être que le mot lui a échappé, d'ailleurs, parce que voltiger ne semble pas vraiment juste ici.
@ Myrco, je ne comprends as pourquoi tu as lancé ce fuseau alors que tu avais déjà ton opinion toute faite.
Si tu es contre la modernité, tu ne lis pas Wolkenstein, OK !
Pourtant, je peux te dire que j'avais gardé une impression mitigée de "Gatsby le Magnifique" il y a 30 ans et quand j'ai relu ce roman traduit par Mme Wolkenstein, c'était un plaisir, le texte coulait...
Tu as quatre anglicistes : Feint, Stavro, Saule et moi qui te disent préférer Wolkenstein et tu ignores les arguments de Stavro et Feint que je rejoins totalement.
Traduire "son of a bitch" par "pauvre bougre" c'est complètement faux !
Son of a bitch est une injure bien claquée. Et c'était plus grossier du temps de Scott Fitzgerald que maintenant où les Américains parlent de façon grossière presque tout le temps et où personne n'y fait plus attention. Donc "enfoiré" est la traduction parfaite.Maintenant, tu fais bien ce que tu veux !
Holà,Holà!Nous avions juqu'ici un échange courtois alors je te prierai S.V.P de remiser ton agressivité envers moi au vestiaire,quoi qu'il t'en coûte.Merci
Tu es sûrement une angliciste chevronnée mais de là à te mettre en position d'expert du type "si moi je te dis que Wolkenstein est la meilleure,c'est qu'elle est la meilleure"(Je sais ce ne sont pas tes propos mais c'est ce qu'ils sous-tendent).
Par contre quand tu prends des exemples précis,je veux bien discuter.Pour l'expression dont tu parles,tu as probablement raison...si l'on choisit une traduction grossière,pourquoi ne pas utiliser tout simplement "fils de pute" moins datée d'aujourd'hui qu'enfoiré?Mais comme le dit le plus subtil Stavro,il faudrait avoir le contexte.
Je ne crois pas qu'il soit nécessaire non plus d'embrigader Feint (qui ne s'était pas exprimé sur la question)ni Saule dont j'ai rallié la préférence pour l'imparfait avant que tu ne le fasses.
Enfin si j'ai ouvert ce fuseau,c'était pour essayer de regrouper des éléments de choix ,chacun étant évidemment libre ensuite de choisir selon ses propres critères.Personnellement,il est vrai mes recherches ne me portaient pas en faveur de Wolkenstein mais j'hésitais alors entre Liona,Tournier et Jarowski.
Encore une chose,je ne suis pas contre la modernité (comme tu es péremptoire!)je cherche autant que possible le respect de la lettre et de l'esprit.
Notez bien tous le "subtil Stavro" ! C'est pas si souvent qu'on m'associe ce qualificatif en ces lieux...
Je trouve qu'"enfoiré", c'est quand même plus affectueux que "fils de pute" (je pense au commentaire de Stavro).
Notez bien tous le "subtil Stavro" ! C'est pas si souvent qu'on m'associe ce qualificatif en ces lieux...
;-))
Bon mais moi qui ne suis pas du tout angliciste je choisis quoi ? :-)))
Bon mais moi qui ne suis pas du tout angliciste je choisis quoi ? :-)))
Ne te marre pas Piero;-))
Il n'y a pas consensus alors chacun fait comme il le sent au vu ou non de cet échange.
Perso je crois que je vais me laisser tenter par la dernière en date c-a-d la Jarowski chez Folio.Je me dis qu'avec un peu de chance elle devrait dépoussiérer les anciennes tout en évitant peut-être ce que je reproche à Wolkenstein.Et puis si Gallimard lui a fait confiance pour son édition dans la Pléîade,pourquoi pas moi?On verra bien!Je crois que je vais aussi acheter une édition en anglais pour comparer,cela me fera un bon exercice!
Bon je vais aller voir à la bibliothèque quelle version ils possèdent;
Je viens de prendre "Le bruit et la fureur", une édition de 1949 de Gallimard ! On verra...
Je viens de prendre "Le bruit et la fureur", une édition de 1949 de Gallimard ! On verra...
Tiens, c'est marrant cette idée de dépoussiérer un texte avec la traduction. Je ne m'étais jamais fait la réflexion que ce n'est pas quelque chose qu'on ferait avec un roman français. Imaginez que quelqu'un entreprenne de dépoussiérer Molière en remplaçant les faquins par des connards (l'exemple est extrême et caricatural, bien sûr puisque c'est un exemple). On crierait au scandale si on touchait à un cheveux de textes vieux de 200 ans alors qu'on trouve normal de réactualiser une traduction vieille de 10 ans. Je comprends qu'il y ait différentes traductions et ça me semble normal qu'on en préfère une à une autre, mais c'est la notion d'actualiser, de dépoussiérer, de "c'est comme ça qu'on dirait aujourd'hui" qui m'interpelle. Du reste, je ne sais pas s'il y a grand chose à en dire...
C'est amusant parce que tu es en train de reprendre une partie de l'argumentaire que j'exposais plus haut
Par contre Feint disait très justement que les traducteurs plus anciens "étaient souvent très timorés" et selon moi avaient souvent tendance à s'éloigner du texte.C'est en ce sens qu'un dépoussiérage peut être salutaire mais je pense qu'on ne peut pas transiger sur le respect du lexique et de la syntaxe qui correspondent à ceux de l'époque ou alors ce n'est plus vraiment une traduction faite dans le respect de l'oeuvre (selon moi mais j'admets que l'on puisse préférer ce que j'appellerais une version modernisée de l'oeuvre).L'écourtement du titre donné par l'auteur (enfin je suppose) me paraît témoigner de ce non respect.
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Personnellement,je demeure opposée à l'option modernité de Wolkenstein.Pour prendre un exemple,si nous avions eu entre les mains une traduction de "Agnès Grey" dans cet esprit,elle aurait probablement viré l'imparfait du subjonctif sous prétexte que cela n'a plus cours et franchement,nous aurions beaucoup perdu du charme de sa prose!
Par contre Feint disait très justement que les traducteurs plus anciens "étaient souvent très timorés" et selon moi avaient souvent tendance à s'éloigner du texte.C'est en ce sens qu'un dépoussiérage peut être salutaire mais je pense qu'on ne peut pas transiger sur le respect du lexique et de la syntaxe qui correspondent à ceux de l'époque ou alors ce n'est plus vraiment une traduction faite dans le respect de l'oeuvre (selon moi mais j'admets que l'on puisse préférer ce que j'appellerais une version modernisée de l'oeuvre).L'écourtement du titre donné par l'auteur (enfin je suppose) me paraît témoigner de ce non respect.
Quand j'ai dit maladroitement "reprendre",je voulais dire évidemment que ta remarque était convergente;-)
Tiens, c'est marrant cette idée de dépoussiérer un texte avec la traduction. Je ne m'étais jamais fait la réflexion que ce n'est pas quelque chose qu'on ferait avec un roman français. Imaginez que quelqu'un entreprenne de dépoussiérer Molière en remplaçant les faquins par des connards (l'exemple est extrême et caricatural, bien sûr puisque c'est un exemple). On crierait au scandale si on touchait à un cheveux de textes vieux de 200 ans alors qu'on trouve normal de réactualiser une traduction vieille de 10 ans. [...]Euh.. c'est déjà fait, au moins pour "Les Fourberies de Scapin", en français moderne (une édition de 2009)
qu'on trouve sur Amazon.
J'ignorais, merci pour l'info. Mais c'est un peu une blague, non ? Aucun prof de français ne ferait étudier les fourberies sur cette base. Alors qu'on pourrait très bien conseiller à la fac de lire Gatsby dans sa dernière traduction au titre qu'elle serait plus moderne, non ?
Tiens, c'est marrant cette idée de dépoussiérer un texte avec la traduction. Je ne m'étais jamais fait la réflexion que ce n'est pas quelque chose qu'on ferait avec un roman français. Imaginez que quelqu'un entreprenne de dépoussiérer Molière en remplaçant les faquins par des connards (l'exemple est extrême et caricatural, bien sûr puisque c'est un exemple). On crierait au scandale si on touchait à un cheveux de textes vieux de 200 ans alors qu'on trouve normal de réactualiser une traduction vieille de 10 ans. Je comprends qu'il y ait différentes traductions et ça me semble normal qu'on en préfère une à une autre, mais c'est la notion d'actualiser, de dépoussiérer, de "c'est comme ça qu'on dirait aujourd'hui" qui m'interpelle. Du reste, je ne sais pas s'il y a grand chose à en dire...Il y a parfois dans les traductions des pratiques qui sont vraiment datées. Par exemple on rencontre dans la traduction d'A l'ouest rien de nouveau des passés simples qui sont tout à fait contraire au projet d'écriture de Remarque ; voilà un livre qui aurait bien besoin d'une nouvelle traduction.
Je suis entièrement d'accord avec toi, Feint. Quand la traduction par puritanisme ou je ne sais quoi en est venu à déformer l'original, il faut évidemment la changer. Ce que je pointais, c'est plutôt le phénomène qui consiste à "actualiser" une bonne traduction au prétexte qu' "aujourd'hui, on dirait comme ça" alors même que le texte original, lui, n'est pas forcément écrit dans le langage d'aujourd'hui en VO.
Myrco, si tu me trouves un seul "fils de pute" dans une traduction d'anglais en français, chez Hemingway, notamment, je t'offre un livre.
Son-of-a-bitch, je ne l'ai jamais vu traduit ainsi. Parce que ce mot peut (ou pouvait) avoir chez les anglo-saxons, des tas de connotations différentes.
Mon mari me dit que pour lui SOB se traduirait de nos jours par "connard" !
Et puis, à péremptoire, péremptoire et demi !
Son-of-a-bitch, je ne l'ai jamais vu traduit ainsi. Parce que ce mot peut (ou pouvait) avoir chez les anglo-saxons, des tas de connotations différentes.
Mon mari me dit que pour lui SOB se traduirait de nos jours par "connard" !
Et puis, à péremptoire, péremptoire et demi !
Ça peut se comprendre aussi. Cela aurait-il un sens de traduire aujourd'hui Shakespeare en français de la Renaissance ? Ne vaut-il pas mieux essayer de tendre vers une langue plus atemporelle ?
Or il y a des usages qui sont d'un temps et et qui ne sont plus d'un autre. Certaines expressions, qui ont pu être pertinentes car expressives pour le lecteur d'une époque peuvent être tout à fait incongrues pour le lecteur d'une autre (par exemple parce qu'elles sont totalement sorties de l'usage).
Or il y a des usages qui sont d'un temps et et qui ne sont plus d'un autre. Certaines expressions, qui ont pu être pertinentes car expressives pour le lecteur d'une époque peuvent être tout à fait incongrues pour le lecteur d'une autre (par exemple parce qu'elles sont totalement sorties de l'usage).
(C'était une réponse à Stavro.)
J'avais formulé cette suggestion sous forme d'interrogation à laquelle tu apportes une réponse qui semble fondée.
Je ne vois pas en quoi j'ai pu être péremptoire.
Je ne vois pas en quoi j'ai pu être péremptoire.
Oui, je le comprends parfaitement. Mais c'est juste frappant. Le petit Français lira Shakespeare dans une langue (plus ou moins) moderne et le petit Anglais le lira dans une langue archaïque. Et vice versa pour Rabelais.
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