Je devrais recevoir le livre vendredi et commencer ce w-e.
L’histoire de Moïse est touchante quelque part avec ce besoin d’amitié dans laquelle il s’est jeté avec passion. Mais elle permet de comprendre déjà comment fonctionnent les rapports dans ce village de Rivière au sel petite communauté où l’on n’hésite pas à rejeter celui qui ne ressemble pas aux “autres “ avec une méchanceté et une intolérance choquante ; que l’on soit Etranger comme Francis Sancher (“Les histoires les plus folles se mirent à circuler…aurait tué un homme…trafiquant de drogue”) ou laissé pour compte comme Moïse (“A l’école, la maîtresse l’oubliait, mi-Chinois mi-Nègre…”). On comprend aussi qu’il y a un profond mystère certainement dramatique dans le personnage de Francis et une grande souffrance…
Quant à Mira je crois que cette seule phrase la résume à elle seule ,”Ils ne savent pas ce que c’est que de sortir brûlante du ventre déjà froid de sa mère, de lui dire adieu dès le premier moment du monde” ; fille sauvage, en communion avec la nature seule consolatrice face à la méchanceté et comme une intruse au coeur de cette famille Lameaulnes qui règne en maître grâce à sa réussite et son argent .
Les descriptions sont denses, les histoires se mêlent les unes aux autres au fur et à mesure que l'on passe d'un portrait à l'autre d'une façon très habile et addictive.
Quant à Mira je crois que cette seule phrase la résume à elle seule ,”Ils ne savent pas ce que c’est que de sortir brûlante du ventre déjà froid de sa mère, de lui dire adieu dès le premier moment du monde” ; fille sauvage, en communion avec la nature seule consolatrice face à la méchanceté et comme une intruse au coeur de cette famille Lameaulnes qui règne en maître grâce à sa réussite et son argent .
Les descriptions sont denses, les histoires se mêlent les unes aux autres au fur et à mesure que l'on passe d'un portrait à l'autre d'une façon très habile et addictive.
J’ai lu Mira et Aristide, page 49 à 80.
On fait la connaissance de Mira, un personnage pittoresque, décrite dans un style très personnel. Quoique toute sa vie tienne sur seulement 16 pages, on voit le genre de fille qu’elle est : une fille libre et fantasque mais mal aimée.
Son frère Aristide est moins sympa. Jaloux, méchant, persuadé que sa sœur a été violée. Drôle de personnage décrit lui aussi sur 16 pages dans un style un peu confus et assez spécial mais pas désagréable.
On fait la connaissance de Mira, un personnage pittoresque, décrite dans un style très personnel. Quoique toute sa vie tienne sur seulement 16 pages, on voit le genre de fille qu’elle est : une fille libre et fantasque mais mal aimée.
Son frère Aristide est moins sympa. Jaloux, méchant, persuadé que sa sœur a été violée. Drôle de personnage décrit lui aussi sur 16 pages dans un style un peu confus et assez spécial mais pas désagréable.
J'ai terminé le livre.
Bon moment de lecture.. J'attendrai début février pour les commentaires.
Bon moment de lecture.. J'attendrai début février pour les commentaires.
Récupéré hier, commencé ce matin, c'est parti ...
Voici le tableau:
Aaro: en cours
Koudoux: Terminé
Lobe: en cours
Ludmilla: en cours
Myrco: attente de réception
Pieronnelle: en cours
SJB: en cours
Tistou: reçu
Aaro: en cours
Koudoux: Terminé
Lobe: en cours
Ludmilla: en cours
Myrco: attente de réception
Pieronnelle: en cours
SJB: en cours
Tistou: reçu
Oh, plus que reçu puisque j'attaque le chapitre "Sonny" (en fait j'en suis à la moitié). C'est l'intérêt de passer de (très) mauvaises nuits et de ne pas dormir !
Traversée de la mangrove se révèle très agréable à lire. C'est le genre de lecture où il faut accepter de lâcher prise et de se laisser trimballer par l'auteur. Et cette forme de roman choral, moi, me plait beaucoup. Tiens ça m'évoque cet exercice d'écriture réalisé sur C.L. Vos Ecrits ; "Bohain", que nous avions réalisé à 8 mains, fin 2014 début 2015. Et dont je conserve un excellent souvenir !
Personnellement, dans cette Traversée de la mangrove, j'accepte tout ce qui vient, aussi bien les fréquents commentaires négatifs concernant la personnalité de Francis Sancher que les (beaucoup) plus rares positifs. Je me laisse porter, littéralement ...
Bon choix de lecture commune.
Traversée de la mangrove se révèle très agréable à lire. C'est le genre de lecture où il faut accepter de lâcher prise et de se laisser trimballer par l'auteur. Et cette forme de roman choral, moi, me plait beaucoup. Tiens ça m'évoque cet exercice d'écriture réalisé sur C.L. Vos Ecrits ; "Bohain", que nous avions réalisé à 8 mains, fin 2014 début 2015. Et dont je conserve un excellent souvenir !
Personnellement, dans cette Traversée de la mangrove, j'accepte tout ce qui vient, aussi bien les fréquents commentaires négatifs concernant la personnalité de Francis Sancher que les (beaucoup) plus rares positifs. Je me laisse porter, littéralement ...
Bon choix de lecture commune.
J'ai commencé le livre aussi, j'attaque également le chapitre Sonny. Pour l'instant je n'accroche pas trop, je l'ai peut-être lu trop distraitement et je vais reprendre au début pour voir.
Les mauvaises nuits s'enchainant ... et bien voilà, lecture terminée. J'attends Février comme convenu ...
Merci Tistou! Ce fut bref et efficace!
@Saule
J’avoue qu’il est facile de perdre sa concentration. Puisque chaque chapitre est un peu une mini-biographie d’un personnage, j’ai tendance à être distrait si cela ne concerne pas le défun au centre de l'intrigue.
@Saule
J’avoue qu’il est facile de perdre sa concentration. Puisque chaque chapitre est un peu une mini-biographie d’un personnage, j’ai tendance à être distrait si cela ne concerne pas le défun au centre de l'intrigue.
Je suis sur le point de terminer le livre et je croyais que la règle était de donner son avis au fur et à mesure de l’avancement ; disons toutes les trente pages environ.
J'attendrai début février pour les commentaires.Bon, je vais faire comme Koudoux : j'attendrai début février pour les commentaires.
Je suis sur le point de terminer le livre et je croyais que la règle était de donner son avis au fur et à mesure de l’avancement ; disons toutes les trente pages environ.
Oui SJB ...tous les 50 pages environ en s'adaptant bien sûr à la structure propre à chaque ouvrage. C'est la méthode que nous avions adoptée pour les lectures communes. Sans vouloir le moins du monde offenser Benjamin - que nous devons remercier sincèrement pour son initiative et son implication dans l'animation de CL- je la crois préférable à cette méthode décalée.
Je crains en effet qu'on se prive de remarques plus spontanées qui naissent au fur et à mesure de la lecture, ont trait parfois à des points précis, peuvent s'inscrire dans une impression évolutive...et constituent la matière plus ou moins riche propice à de véritables échanges (ce qui me semble être le but d'une lecture commune).
Au lieu de cela, j'ai peur que l'on aboutisse à l'expression d'un sentiment final global peu éloigné des critiques que nous pouvons être amenés à faire à l'issue de nos lectures individuelles...mais je peux me tromper;-)
Chaque livre est différent. Pour celui-ci, je crois que les gens peuvent commenter à leur guise car je ne crois pas qu’il y’aura de grands revirements.
Peut-être juste garder la fin pour plus tard.
Je fais confiance aux participants. Alors si vous désirez inscrire des commentaires après chaque période de lecture, ou souligner des points importants pendant qu’ils sont frais en mémoire, allez-y.
De toute façon, ceux qui ne veulent vraiment pas être ‘contaminé’ attendent toujours avant de lire le fil.
Peut-être juste garder la fin pour plus tard.
Je fais confiance aux participants. Alors si vous désirez inscrire des commentaires après chaque période de lecture, ou souligner des points importants pendant qu’ils sont frais en mémoire, allez-y.
De toute façon, ceux qui ne veulent vraiment pas être ‘contaminé’ attendent toujours avant de lire le fil.
De toute façon, ceux qui ne veulent vraiment pas être ‘contaminé’ attendent toujours avant de lire le fil.
:-)
Pour ce livre il est vrai que le seul mystère concerne Francis Sancher. Au fur et à mesure on en apprend un peu plus sur lui au travers des autres personnages. Mais on en apprend aussi beaucoup sur la Guadeloupe ,ses habitants et sa Nature ; Nature incroyable par la variété de ses arbres et cette Mangrove si étonnante ,souvent liée aux personnages comme Mira dans sa ravine, Aristide dans les bois et bien d'autres, en passant parr la Pépinière aux orchidées...et je suis conquise par cette écriture si imagée de l'auteure et en même temps sans concession concernant les mœurs des habitants à la violence sourde,aux souffrances et au besoin d'amour et d'amitié, à cette sorte de racisme des Békés envers les "nègres" comme ils disent, tout en n'hésitant pas à se mélanger à eux et à créer des métissages source de reproches et d'intolérance..
J’ai terminé le livre et je suis plutôt réservé.
Je trouve qu’on arrive pas à se faire une bonne idée de la nature de la Guadeloupe ; les forêts ne sont pas bien décrites et le nom des arbres est la plupart du temps inconnu. Il est souvent question de ravines mais je ne me souviens pas d’avoir vu le nom d’un ruisseau. Les paysages sont mal définis.
Je devrais sans doute relire le début parce que les liens de parenté entre les personnages sont très embrouillés. Et ces personnages ne sont jamais très reluisants, c’est le moins qu’on puisse dire.
Je trouve qu’on arrive pas à se faire une bonne idée de la nature de la Guadeloupe ; les forêts ne sont pas bien décrites et le nom des arbres est la plupart du temps inconnu. Il est souvent question de ravines mais je ne me souviens pas d’avoir vu le nom d’un ruisseau. Les paysages sont mal définis.
Je devrais sans doute relire le début parce que les liens de parenté entre les personnages sont très embrouillés. Et ces personnages ne sont jamais très reluisants, c’est le moins qu’on puisse dire.
La nature est décrite principalement en rapport avec les personnages. Mais il y a de belles descriptions
"A mille mètres d'altitude, la forêt de Guadeloupe se rabougrit. disparus, les châtaigniers grande feuille, les acomats boucan, les cachimans montagne, les bois rouge carapate. C'est le royaume des côtelettes aux feuilles gaufrées d'un vert noirâtre qui ne s'élèvent guère au dessus de deux mètres du sol. La terre se couvre de broméliacées aux fleurs violettes et sans parfum, d'orchidées blanches striées de veinules couleur robe d'évêque" !
Xantippe est un personnage interessant et fort, homme des bois qui fait peur aux habitants parce qu'il est "différent" ; ce village a du mal à accepter la différence et pourtant cette différence a toujours une histoire dramatique comme celle de Xantippe.
Man Sonson me touche beaucoup car elle porte la souffrance des autres , elle a une sorte d'aura particulière et par elle on en apprend sur les rapports blancs/nègres:
"C'est que nous ne sommes pas n'importe quelle qualité de Nègres. Les yeux des blancs n'ont jamais brûlé les nôtres." (quelle image!) ..."Leopold, avait été cravaché à mort par un Blanc auquel il n'avait pas voulu céder le passage...les amis de Leopold avaient voulu le venger. Le sang avait coulé...les champs de canne s'étaient embrasés..."
Par Man Sonson on en apprend beaucoup aussi sur la Guadeloupe "d'avant" et les épreuves comme le cyclone , la guerre de 39/40, l'incendie de La Pointe qui a tout détruit ,l'école...La petite "Négresse noire" aimait beaucoup les livres...
Elle est voyante et extraordinairement humaine "Souffrances, accidents, morts en tout genre ne m'ont pas quittée un seul instant".
Sa rencontre avec Francis Sancher est belle et nous permet d'en connaître enfin un autre aspect que tous les racontars "Je peux dire aujourd'hui que ces années-là furent les plus belles de ma vie. Dans le dénuement, au fond des bois " (encore l'influence de la nature..) Mais aussi, "Moi mort vivant, j'ai toujours fui les femmes". Le secret avance un peu...
Bon je "parle" trop :-)
"A mille mètres d'altitude, la forêt de Guadeloupe se rabougrit. disparus, les châtaigniers grande feuille, les acomats boucan, les cachimans montagne, les bois rouge carapate. C'est le royaume des côtelettes aux feuilles gaufrées d'un vert noirâtre qui ne s'élèvent guère au dessus de deux mètres du sol. La terre se couvre de broméliacées aux fleurs violettes et sans parfum, d'orchidées blanches striées de veinules couleur robe d'évêque" !
Xantippe est un personnage interessant et fort, homme des bois qui fait peur aux habitants parce qu'il est "différent" ; ce village a du mal à accepter la différence et pourtant cette différence a toujours une histoire dramatique comme celle de Xantippe.
Man Sonson me touche beaucoup car elle porte la souffrance des autres , elle a une sorte d'aura particulière et par elle on en apprend sur les rapports blancs/nègres:
"C'est que nous ne sommes pas n'importe quelle qualité de Nègres. Les yeux des blancs n'ont jamais brûlé les nôtres." (quelle image!) ..."Leopold, avait été cravaché à mort par un Blanc auquel il n'avait pas voulu céder le passage...les amis de Leopold avaient voulu le venger. Le sang avait coulé...les champs de canne s'étaient embrasés..."
Par Man Sonson on en apprend beaucoup aussi sur la Guadeloupe "d'avant" et les épreuves comme le cyclone , la guerre de 39/40, l'incendie de La Pointe qui a tout détruit ,l'école...La petite "Négresse noire" aimait beaucoup les livres...
Elle est voyante et extraordinairement humaine "Souffrances, accidents, morts en tout genre ne m'ont pas quittée un seul instant".
Sa rencontre avec Francis Sancher est belle et nous permet d'en connaître enfin un autre aspect que tous les racontars "Je peux dire aujourd'hui que ces années-là furent les plus belles de ma vie. Dans le dénuement, au fond des bois " (encore l'influence de la nature..) Mais aussi, "Moi mort vivant, j'ai toujours fui les femmes". Le secret avance un peu...
Bon je "parle" trop :-)
Finalement, je n'ai reçu le livre qu'hier et vais essayer de commenter au fur et à mesure...
LE SEREIN (je ne pense pas qu'il s'agisse d'un terme spécifiquement créole bien que faisant ici l'objet d'une note...il m'est arrivé de l'utiliser alors que je n'ai aucune ascendance de ce côté là).
Il s'agit de la présentation des personnages. Je trouve que leur multiplicité introduite sur quelques pages seulement fait que ce n'est pas très digeste, d'autant que sont évoquées des lignées. Il faudra probablement y revenir pour bien les situer.
Le climat qui préside aux relations sociales, empreint de jalousies, mesquineries, appétence pour le scandale ,etc...masqué sous une convivialité de façade lors de réunions qui regroupent les habitants autour d'évènements de la vie courante (enterrements, manifestations festives...) me paraît assez représentatif de petites communautés villageoises où tout le monde ou presque se connaît. Je dirais que c'est bien vu mais non spécifique de la société guadeloupéenne.
LE SEREIN (je ne pense pas qu'il s'agisse d'un terme spécifiquement créole bien que faisant ici l'objet d'une note...il m'est arrivé de l'utiliser alors que je n'ai aucune ascendance de ce côté là).
Il s'agit de la présentation des personnages. Je trouve que leur multiplicité introduite sur quelques pages seulement fait que ce n'est pas très digeste, d'autant que sont évoquées des lignées. Il faudra probablement y revenir pour bien les situer.
Le climat qui préside aux relations sociales, empreint de jalousies, mesquineries, appétence pour le scandale ,etc...masqué sous une convivialité de façade lors de réunions qui regroupent les habitants autour d'évènements de la vie courante (enterrements, manifestations festives...) me paraît assez représentatif de petites communautés villageoises où tout le monde ou presque se connaît. Je dirais que c'est bien vu mais non spécifique de la société guadeloupéenne.
Finalement, je n'ai reçu le livre qu'hier et vais essayer de commenter au fur et à mesure...
LE SEREIN (je ne pense pas qu'il s'agisse d'un terme spécifiquement créole bien que faisant ici l'objet d'une note...il m'est arrivé de l'utiliser alors que je n'ai aucune ascendance de ce côté là).
Il s'agit de la présentation des personnages. Je trouve que leur multiplicité introduite sur quelques pages seulement fait que ce n'est pas très digeste, d'autant que sont évoquées des lignées. Il faudra probablement y revenir pour bien les situer.
Le climat qui préside aux relations sociales, empreint de jalousies, mesquineries, appétence pour le scandale ,etc...masqué sous une convivialité de façade lors de réunions qui regroupent les habitants autour d'évènements de la vie courante (enterrements, manifestations festives...) me paraît assez représentatif de petites communautés villageoises où tout le monde ou presque se connaît. Je dirais que c'est bien vu mais non spécifique de la société guadeloupéenne.
On y revient forcément au fur et à mesure des vies des personnages autour de cette veillée funèbre.
MOÏSE
On ne peut qu'éprouver de la compassion pour le personnage de Moïse, au demeurant bon fils et ami dévoué, mais injustement rejeté dès l'enfance notamment pour son origine ethnique (mère chinoise), ignoré, méprisé, insulté. Le coup de grâce sera le rejet par celui en qui il croyait enfin trouver un ami, lui causant une blessure profonde.
L'auteure nous livre par ailleurs quelques éléments sur ce Sancher à la personnalité intrigante. On se dit que le bonhomme semble avoir quelque chose à cacher: il ne livre son vrai nom au facteur que par nécessité, son accent trahit son origine hispanophone sans qu'il daigne révéler sa nationalité, Mais n'est-ce pas tout simplement une tentative naïve et maladroite de faciliter son intégration ou tout au moins son acceptation par la communauté ? Homme cultivé, il laisse filtrer à son insu, sous une apparence physique solide, une âme tourmentée comme sous le poids d'une fatalité à laquelle il aurait en vain tenté d'échapper. D'ailleurs, c'est son comportement erratique la nuit dans la forêt qui sera à l'origine de la curiosité de Moïse qui aura elle-même pour conséquence la rupture de leur relation.
Mais ce qui ressort le plus de cette histoire, ce sont les caractéristiques de cette micro société rurale: la perméabilité aux superstitions (la propriété Alexis), l'importance du qu'en dira-t-on ( le refus de la prostituée), la propension à la médisance (les soupçons d'homosexualité, l'argent de Sancher supposé sale...) et au colportage de rumeurs malveillantes, le mépris pour le travail intellectuel non reconnu comme tel, seul le travail à la sueur de son front étant valorisé.
Je note également quelques remarques nostalgiques sur une Guadeloupe qui ne nourrit plus son homme et la tristesse des exilés vers la métropole.
Sur le plan de l'écriture, l'attrait de ce texte réside pour moi dans l'usage d'un vocabulaire dépaysant qui lui confère un charme certain pour nous continentaux; ce sont des expressions décalées et parlantes telles "devant-jour", "maison de changement d'air", "maison haute et basse"...
A l'inverse, j'ai trouvé bizarrement inappropriée la tirade prêtée à Sancher plus ou moins dans un demi-sommeil (p41 édition Folio): des propos soi-disant sans signification mais pas aussi décousus qu'ils auraient dû l'être à mon sens dans le contexte.
On ne peut qu'éprouver de la compassion pour le personnage de Moïse, au demeurant bon fils et ami dévoué, mais injustement rejeté dès l'enfance notamment pour son origine ethnique (mère chinoise), ignoré, méprisé, insulté. Le coup de grâce sera le rejet par celui en qui il croyait enfin trouver un ami, lui causant une blessure profonde.
L'auteure nous livre par ailleurs quelques éléments sur ce Sancher à la personnalité intrigante. On se dit que le bonhomme semble avoir quelque chose à cacher: il ne livre son vrai nom au facteur que par nécessité, son accent trahit son origine hispanophone sans qu'il daigne révéler sa nationalité, Mais n'est-ce pas tout simplement une tentative naïve et maladroite de faciliter son intégration ou tout au moins son acceptation par la communauté ? Homme cultivé, il laisse filtrer à son insu, sous une apparence physique solide, une âme tourmentée comme sous le poids d'une fatalité à laquelle il aurait en vain tenté d'échapper. D'ailleurs, c'est son comportement erratique la nuit dans la forêt qui sera à l'origine de la curiosité de Moïse qui aura elle-même pour conséquence la rupture de leur relation.
Mais ce qui ressort le plus de cette histoire, ce sont les caractéristiques de cette micro société rurale: la perméabilité aux superstitions (la propriété Alexis), l'importance du qu'en dira-t-on ( le refus de la prostituée), la propension à la médisance (les soupçons d'homosexualité, l'argent de Sancher supposé sale...) et au colportage de rumeurs malveillantes, le mépris pour le travail intellectuel non reconnu comme tel, seul le travail à la sueur de son front étant valorisé.
Je note également quelques remarques nostalgiques sur une Guadeloupe qui ne nourrit plus son homme et la tristesse des exilés vers la métropole.
Sur le plan de l'écriture, l'attrait de ce texte réside pour moi dans l'usage d'un vocabulaire dépaysant qui lui confère un charme certain pour nous continentaux; ce sont des expressions décalées et parlantes telles "devant-jour", "maison de changement d'air", "maison haute et basse"...
A l'inverse, j'ai trouvé bizarrement inappropriée la tirade prêtée à Sancher plus ou moins dans un demi-sommeil (p41 édition Folio): des propos soi-disant sans signification mais pas aussi décousus qu'ils auraient dû l'être à mon sens dans le contexte.
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