L’été c’est fait pour lire et nous n’échappons pas à l’idée d’ajuster nos lectures en fonction de la situation du monde, de notre pays ou de notre propre vie. Donc, il n’est pas étonnant de lire des livres d’histoire pour comprendre d’où l’on vient, pour avoir des éclairages spécifiques sur l’Ukraine et la Russie, sur le Moyen-Orient, sur le Groenland et que sais-je encore… Mais, comme la politique semble un peu malade chez nous, on peut aussi réfléchir à notre démocratie et son avenir… Oui, je sais, sujet délicat mais donc bien incontournable !
Pour cela je propose d’inviter les philosophes à prendre un petit café avec nous. Alors, j’aurais pu déployer un tapis rouge à quelques penseurs grecs dont les livres ont posé les jalons de cette grande réflexion sur l’organisation de la cité et la politique. Mais souvent ces ouvrages conséquents nous semblent – peut-être à tort – trop éloignés de nos réalités quotidiennes. Alors, j’ai invité deux femmes du vingtième siècle, deux femmes fortes, reconnues et aux idées pointues pour ne pas dire innovantes… Ce sont deux philosophes que j’aime beaucoup, que je lis régulièrement et qui ne sont pas si simples d’accès, reconnaissons le.
Mais j’ai choisi, pour aller à leur rencontre deux petits ouvrages qui ne sont pas, à proprement parler, des livres aboutis et terminés. Ce sont des écrits qui auraient pu devenir plus mais qui sont restés des ébauches, des notes, des travaux en cours : « Note sur la suppression générale des partis » de Simone Weil et « La politique a-t-elle encore un sens » d’Hannah Arendt.
Simone Weil est arrivée à Londres pour rejoindre la France Libre et on lui demande de travailler sur les mesures qu’il faudrait prendre pour reconstruire la France une fois la guerre terminée. Elle écrit alors ce texte, Note sur la suppression générale des partis politiques. Pour elle, les partis politiques sont dangereux dans la mesure où ils pousseraient les acteurs politiques dans un sens en bridant leur réflexion propre. Le parti déciderait pour l’individu sans laisser le libre arbitre… D’ailleurs s’il fallait illustrer ce point, on pourrait prendre le vote récent sur la loi concernant la fin de vie. Durant les débats, des partis ont exprimé des positions parfois radicales. Si on se basait sur les points de vue la loi pouvait passer mais d’extrême justesse. Mais les partis ont laissé chaque député voter en son âme et conscience et la loi est passée… C’est pour cela que Simone Weil préconisait de se passer des partis politiques…
Hannah Arendt, elle, s’interroge sur le sens de la politique. Il faut dire que cette recherche du sens est une démarche permanente dans ses recherches et ses écrits. Pour la politique, elle commence par surprendre ses lecteurs en affirmant que contrairement à des idées reçues, cette interrogation initiale sur le sens de la politique est vieille comme le monde ou presque. On n’a pas attendu le vingtième siècle pour sembler désabusé de la politique, avoir des doutes sur le personnel politique et craindre la médiocrité des dirigeants… Rien de nouveau dans ce monde ! Quand elle parle de la violence internationale, du commerce des armes et des tensions entre les pays, on a presque l’impression qu’elle parle de l’année 2025…
Bon, deux regards de qualité sur notre monde et comme l’été c’est fait pour lire, même si les philosophes n’ont pas toujours raison, je ne peux que vous souhaiter une bonne double lecture !
Pour cela je propose d’inviter les philosophes à prendre un petit café avec nous. Alors, j’aurais pu déployer un tapis rouge à quelques penseurs grecs dont les livres ont posé les jalons de cette grande réflexion sur l’organisation de la cité et la politique. Mais souvent ces ouvrages conséquents nous semblent – peut-être à tort – trop éloignés de nos réalités quotidiennes. Alors, j’ai invité deux femmes du vingtième siècle, deux femmes fortes, reconnues et aux idées pointues pour ne pas dire innovantes… Ce sont deux philosophes que j’aime beaucoup, que je lis régulièrement et qui ne sont pas si simples d’accès, reconnaissons le.
Mais j’ai choisi, pour aller à leur rencontre deux petits ouvrages qui ne sont pas, à proprement parler, des livres aboutis et terminés. Ce sont des écrits qui auraient pu devenir plus mais qui sont restés des ébauches, des notes, des travaux en cours : « Note sur la suppression générale des partis » de Simone Weil et « La politique a-t-elle encore un sens » d’Hannah Arendt.
Simone Weil est arrivée à Londres pour rejoindre la France Libre et on lui demande de travailler sur les mesures qu’il faudrait prendre pour reconstruire la France une fois la guerre terminée. Elle écrit alors ce texte, Note sur la suppression générale des partis politiques. Pour elle, les partis politiques sont dangereux dans la mesure où ils pousseraient les acteurs politiques dans un sens en bridant leur réflexion propre. Le parti déciderait pour l’individu sans laisser le libre arbitre… D’ailleurs s’il fallait illustrer ce point, on pourrait prendre le vote récent sur la loi concernant la fin de vie. Durant les débats, des partis ont exprimé des positions parfois radicales. Si on se basait sur les points de vue la loi pouvait passer mais d’extrême justesse. Mais les partis ont laissé chaque député voter en son âme et conscience et la loi est passée… C’est pour cela que Simone Weil préconisait de se passer des partis politiques…
Hannah Arendt, elle, s’interroge sur le sens de la politique. Il faut dire que cette recherche du sens est une démarche permanente dans ses recherches et ses écrits. Pour la politique, elle commence par surprendre ses lecteurs en affirmant que contrairement à des idées reçues, cette interrogation initiale sur le sens de la politique est vieille comme le monde ou presque. On n’a pas attendu le vingtième siècle pour sembler désabusé de la politique, avoir des doutes sur le personnel politique et craindre la médiocrité des dirigeants… Rien de nouveau dans ce monde ! Quand elle parle de la violence internationale, du commerce des armes et des tensions entre les pays, on a presque l’impression qu’elle parle de l’année 2025…
Bon, deux regards de qualité sur notre monde et comme l’été c’est fait pour lire, même si les philosophes n’ont pas toujours raison, je ne peux que vous souhaiter une bonne double lecture !
L’été c’est fait pour lire et, souvent, quand je prends un livre en mains, je suis assailli par une rafale de souvenirs et d’images. La cause est multiple, nom de l’auteur, nature du thème, circonstances de lecture… A chaque fois, une histoire, un reliquat du passé, une tranche de vie, même réduite…
Il y a peu de temps, en déambulant chez Emmaüs, j’ai trouvé un fac-simile des fables de La Fontaine illustrées par Benjamin Rabier. Il était à l’état neuf et vendu pour seulement 3 €. Je n’ai pas hésité d’autant plus que…
C’était il y a fort longtemps, une soixantaine d’années. Nous habitions la région lyonnaise et nous avions une sorte de petit grenier où nos parents laissaient quelques cartons de ce qu’ils n’avaient pas réussi à ranger dans la maison. Pour nous, c’était un peu une caverne d’Ali Baba pleine de trésors. Un jour, j’avais trouvé et sorti de la poussière un fablier illustré par Benjamin Rabier. Immédiatement, je trouvais les dessins si beaux que j’en découpais quelques-uns probablement pour remplacer les images que je ne recevais pas à l’école… Certains frères et sœur, fascinés par ces belles illustrations firent de même. Autant vous dire qu’en deux heures, nous avions saccagé le beau livre, édition originale de 1906 ! Bon, ce fut un drame familial, nous avons été grondés puis tout cela est tombé dans l’oubli. Je ne peux même pas vous dire si nous avions gardé nos découpages !
Mais si j’avais été fasciné par le travail de Benjamin Rabier, je n’avais pas été le premier. Hergé raconte comment lui aussi avait été marqué par ces dessins :
« Car ces dessins étaient simples. Très simples, mais robustes, frais, joyeux et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés, tout était dit : le décor était indiqué, les acteurs en place, la comédie pouvait commencer. Les coloris, eux aussi, m’enchantaient. C’étaient des aplats de couleurs, sans aucun dégradé, des couleurs franches, lumineuses, nettement délimitées par un trait énergique et fermé. C’est ainsi que Benjamin Rabier est devenu, à mes yeux, un maitre ! »
Tout est dit et on peut affirmer que l’illustration selon Rabier est un modèle précurseur du récit en bande dessinée. Prenez le temps de regarder, par exemple, son travail sur La cigale et la fourmi et vous allez comprendre sans difficulté. Sept dessins pour vingt-deux vers et vous allez même finir par voir bouger la fourmi !
Je ne peux donc que vous encourager à rechercher ce fac-simile que l’on trouve encore et de profiter du talent fou de cet illustrateur dont on peut lire encore les albums des aventures du canard Gédéon. J’aime beaucoup ce canard et je crois avoir réussi à persuader deux de mes petits-enfants de les lire dont un parle même de « Mon canard » tant il l’aime bien !
Très bonne lecture en compagnie de Jean de La Fontaine et de Benjamin Rabier !
Il y a peu de temps, en déambulant chez Emmaüs, j’ai trouvé un fac-simile des fables de La Fontaine illustrées par Benjamin Rabier. Il était à l’état neuf et vendu pour seulement 3 €. Je n’ai pas hésité d’autant plus que…
C’était il y a fort longtemps, une soixantaine d’années. Nous habitions la région lyonnaise et nous avions une sorte de petit grenier où nos parents laissaient quelques cartons de ce qu’ils n’avaient pas réussi à ranger dans la maison. Pour nous, c’était un peu une caverne d’Ali Baba pleine de trésors. Un jour, j’avais trouvé et sorti de la poussière un fablier illustré par Benjamin Rabier. Immédiatement, je trouvais les dessins si beaux que j’en découpais quelques-uns probablement pour remplacer les images que je ne recevais pas à l’école… Certains frères et sœur, fascinés par ces belles illustrations firent de même. Autant vous dire qu’en deux heures, nous avions saccagé le beau livre, édition originale de 1906 ! Bon, ce fut un drame familial, nous avons été grondés puis tout cela est tombé dans l’oubli. Je ne peux même pas vous dire si nous avions gardé nos découpages !
Mais si j’avais été fasciné par le travail de Benjamin Rabier, je n’avais pas été le premier. Hergé raconte comment lui aussi avait été marqué par ces dessins :
« Car ces dessins étaient simples. Très simples, mais robustes, frais, joyeux et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés, tout était dit : le décor était indiqué, les acteurs en place, la comédie pouvait commencer. Les coloris, eux aussi, m’enchantaient. C’étaient des aplats de couleurs, sans aucun dégradé, des couleurs franches, lumineuses, nettement délimitées par un trait énergique et fermé. C’est ainsi que Benjamin Rabier est devenu, à mes yeux, un maitre ! »
Tout est dit et on peut affirmer que l’illustration selon Rabier est un modèle précurseur du récit en bande dessinée. Prenez le temps de regarder, par exemple, son travail sur La cigale et la fourmi et vous allez comprendre sans difficulté. Sept dessins pour vingt-deux vers et vous allez même finir par voir bouger la fourmi !
Je ne peux donc que vous encourager à rechercher ce fac-simile que l’on trouve encore et de profiter du talent fou de cet illustrateur dont on peut lire encore les albums des aventures du canard Gédéon. J’aime beaucoup ce canard et je crois avoir réussi à persuader deux de mes petits-enfants de les lire dont un parle même de « Mon canard » tant il l’aime bien !
Très bonne lecture en compagnie de Jean de La Fontaine et de Benjamin Rabier !
L’été c’est fait pour lire et la lecture a de nombreuses missions ou fonctions allant de la simple information à l’esthétique pure en passant par l’occupation du temps jusqu’à la compréhension ultime et existentielle de notre monde, de notre vie… L’album de bande dessinée que je vous propose aujourd’hui est à la fois une aventure humaine, que dis-je, une double aventure humaine, celle de deux victimes d’AVC, Elise et Louis, mais c’est aussi la description très précise de tous ceux qui œuvrent autour de ces malades, médecins, infirmières, ergothérapeutes, kinés et autres… sans oublier les aides-soignantes ; enfin, c’est la vie quotidienne des familles, amis et proches des victimes car, eux aussi, ne les oublions pas, sont des victimes et des acteurs de la reconstruction, à commencer par les parents.
Une bande dessinée est avant tout un livre qui raconte une histoire avec du texte et du dessin. Ici c’est le travail de Céline Théraulaz et il faut la mettre en avant car elle a su, dans un premier temps, capter les forces du témoignage/récit d’Elise et Louis, comprendre comment les présenter sans tomber dans le pathos le plus lourd ou rester dans un descriptif anatomique sans émotion, puis pour clore, trouver le moyen d’imbriquer les deux aventures humaines de façon pertinente et agréable à lire. Un très beau travail construit avec finesse et humanisme !
Ce récit commence donc par deux AVC, accident vasculaire cérébral, l’un en 2017 pour Elise, l’autre en 2015 pour Louis. Mais dans les deux cas nous sommes en présence de jeunes (27 ans et 24 ans), de jeunes actifs en fin d’études et en bonne santé apparente… L’AVC vient foudroyer une vie en bonne voie et il va falloir se reconstruire car plus rien ne sera identique à la vie « d’avant ».
Si le sous-titre de l’album est « avancer et se reconstruire à deux après un AVC », reconnaissons que la reconstruction est largement collaborative avec les différents soignants dont certains sont très attentifs, humains et d’une valeur médicale au top. Tout cela n’en demeure pas moins une longue période d’efforts, lente, délicate, difficile, avec des rechutes… C’est là qu’être deux vient consolider le travail entrepris seul.
J’ai d’abord lu une première fois cet album comme une aventure humaine, comme la vie d’Elise et Louis et j’ai été séduit par la narration graphique de Céline Théraulaz. Puis, j’ai relu la bédé pour prendre en compte tous les aspects informatifs que j’avais trop négligés la première fois. C’est réellement passionnant, précis, complet. On y traite de l’AVC, des soins intensifs, de la rééducation, de la convalescence, du retour à la vie « normale ». D’ailleurs, la bande dessinée traite de la normalité, une véritable question souvent oubliée… Qu’est-ce qu’être normal ? Suis-je assez normal pour être en couple ? Pour être parent ?
Que l’on soit victime, proche d’une victime, parent ou pas, ce livre parle à tous car il s’adresse à notre humanité. C’est pour cela que je ne peux que vous en conseiller la lecture et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Une bande dessinée est avant tout un livre qui raconte une histoire avec du texte et du dessin. Ici c’est le travail de Céline Théraulaz et il faut la mettre en avant car elle a su, dans un premier temps, capter les forces du témoignage/récit d’Elise et Louis, comprendre comment les présenter sans tomber dans le pathos le plus lourd ou rester dans un descriptif anatomique sans émotion, puis pour clore, trouver le moyen d’imbriquer les deux aventures humaines de façon pertinente et agréable à lire. Un très beau travail construit avec finesse et humanisme !
Ce récit commence donc par deux AVC, accident vasculaire cérébral, l’un en 2017 pour Elise, l’autre en 2015 pour Louis. Mais dans les deux cas nous sommes en présence de jeunes (27 ans et 24 ans), de jeunes actifs en fin d’études et en bonne santé apparente… L’AVC vient foudroyer une vie en bonne voie et il va falloir se reconstruire car plus rien ne sera identique à la vie « d’avant ».
Si le sous-titre de l’album est « avancer et se reconstruire à deux après un AVC », reconnaissons que la reconstruction est largement collaborative avec les différents soignants dont certains sont très attentifs, humains et d’une valeur médicale au top. Tout cela n’en demeure pas moins une longue période d’efforts, lente, délicate, difficile, avec des rechutes… C’est là qu’être deux vient consolider le travail entrepris seul.
J’ai d’abord lu une première fois cet album comme une aventure humaine, comme la vie d’Elise et Louis et j’ai été séduit par la narration graphique de Céline Théraulaz. Puis, j’ai relu la bédé pour prendre en compte tous les aspects informatifs que j’avais trop négligés la première fois. C’est réellement passionnant, précis, complet. On y traite de l’AVC, des soins intensifs, de la rééducation, de la convalescence, du retour à la vie « normale ». D’ailleurs, la bande dessinée traite de la normalité, une véritable question souvent oubliée… Qu’est-ce qu’être normal ? Suis-je assez normal pour être en couple ? Pour être parent ?
Que l’on soit victime, proche d’une victime, parent ou pas, ce livre parle à tous car il s’adresse à notre humanité. C’est pour cela que je ne peux que vous en conseiller la lecture et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
J'ai été surpris de recevoir plusieurs messages liés à la chronique sur cette bande dessinée AVC de personnes victimes d'AVC ou proches de victimes. Oui, comme je le disais, cette BD est indispensable pour que nous comprenions mieux cette maladie...
L’été c’est fait pour lire et vous avez constaté qu’après avoir visité la maison de Balzac à Paris j’ai décidé de donner cette année un peu de place à ce grand romancier. J’ai pris le temps de relire certains titres de la Comédie humaine et je suis heureux de constater que depuis la première chronique estivale balzacienne, vous êtes déjà trois à avoir annoncé publiquement l’envie et l’intention de lire un roman de Balzac. Cela me rend heureux, je vous l’avoue… L’objectif est atteint et je vais continuer à enfoncer le clou… Sait-on jamais !
La Comédie humaine est un grand ensemble romanesque, avec certains personnages récurrents, et on peut même affirmer qu’il s’agit d’une magnifique fresque de l’humanité. On peut même être parfois surpris d’une telle densité d’écriture car cela fait au total environ quatre-vingt-dix livres en vingt et un an ! Certes, tous ne sont pas énormes, mais quand même… Dans la maison Balzac, il y a entre autres, une présentation en gravure de nombreux personnages de ces romans et c’est là que l’on mesure qu’il y a encore beaucoup à lire et découvrir… Moi, quand j’eus terminé la visite avec une excellente guide-conférencière, je n’avais qu’une seule hâte, passer par la librairie du musée.
Alors, comme la Comédie humaine est déjà dans ma bibliothèque, je me suis concentré surtout sur les livres d’accompagnement, d’explications, sur les biographies… Et le choix était immense ! C’est alors que, picorant ici et là dans les quatrièmes de couverture, je suis tombé sur ces mots : « Parce qu’il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère ». Coup de foudre immédiat, c’est ce livre qu’il me fallait…
Il s’agit d’un texte sans aucune prétention universitaire de Titiou Lecoq, féministe, romancière et essayiste. A sa sortie, en 2019, je n’avais pas prêté attention à cet ouvrage, mais maintenant je voulais absolument voir comment elle allait traiter son sujet, ce brave Honoré. Le titre intriguait aussi : Honoré et moi. Parlerait-elle plus de Balzac ou d’elle ? Donnerait-elle envie de se replonger dans certains romans ? Bref, un livre énigme que j’avais envie de dévorer… et grand bien m’en prit !
Dès le soir même je plongeais sans retenue dans ce texte que je quittais quelques heures plus tard à la dernière page. Passionnant, différent de ce que j’avais déjà lu sur ce romancier et un texte qui ne commettait pas l’erreur de transformer Honoré en contemporain tout en montrant chez lui des aspects très modernes et même parfois en avance sur son temps… Non, Balzac ne fut pas féministe mais, par exemple, il parle sans hésiter du viol au sein du couple, une notion bien peu partagée de son temps… Bien sûr, elle ne parle pas que de cet aspect…
Le plus important c’est de suivre Titiou prendre plaisir à lire Balzac, à le suivre dans ses difficultés, dans ses excès mais toujours en mesurant qu’ouvrir un texte de la Comédie humaine c’est entrer dans une histoire que Balzac prend plaisir à nous raconter… Et comme l’été c’est fait pour lire profitons de ce bonheur !
La Comédie humaine est un grand ensemble romanesque, avec certains personnages récurrents, et on peut même affirmer qu’il s’agit d’une magnifique fresque de l’humanité. On peut même être parfois surpris d’une telle densité d’écriture car cela fait au total environ quatre-vingt-dix livres en vingt et un an ! Certes, tous ne sont pas énormes, mais quand même… Dans la maison Balzac, il y a entre autres, une présentation en gravure de nombreux personnages de ces romans et c’est là que l’on mesure qu’il y a encore beaucoup à lire et découvrir… Moi, quand j’eus terminé la visite avec une excellente guide-conférencière, je n’avais qu’une seule hâte, passer par la librairie du musée.
Alors, comme la Comédie humaine est déjà dans ma bibliothèque, je me suis concentré surtout sur les livres d’accompagnement, d’explications, sur les biographies… Et le choix était immense ! C’est alors que, picorant ici et là dans les quatrièmes de couverture, je suis tombé sur ces mots : « Parce qu’il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère ». Coup de foudre immédiat, c’est ce livre qu’il me fallait…
Il s’agit d’un texte sans aucune prétention universitaire de Titiou Lecoq, féministe, romancière et essayiste. A sa sortie, en 2019, je n’avais pas prêté attention à cet ouvrage, mais maintenant je voulais absolument voir comment elle allait traiter son sujet, ce brave Honoré. Le titre intriguait aussi : Honoré et moi. Parlerait-elle plus de Balzac ou d’elle ? Donnerait-elle envie de se replonger dans certains romans ? Bref, un livre énigme que j’avais envie de dévorer… et grand bien m’en prit !
Dès le soir même je plongeais sans retenue dans ce texte que je quittais quelques heures plus tard à la dernière page. Passionnant, différent de ce que j’avais déjà lu sur ce romancier et un texte qui ne commettait pas l’erreur de transformer Honoré en contemporain tout en montrant chez lui des aspects très modernes et même parfois en avance sur son temps… Non, Balzac ne fut pas féministe mais, par exemple, il parle sans hésiter du viol au sein du couple, une notion bien peu partagée de son temps… Bien sûr, elle ne parle pas que de cet aspect…
Le plus important c’est de suivre Titiou prendre plaisir à lire Balzac, à le suivre dans ses difficultés, dans ses excès mais toujours en mesurant qu’ouvrir un texte de la Comédie humaine c’est entrer dans une histoire que Balzac prend plaisir à nous raconter… Et comme l’été c’est fait pour lire profitons de ce bonheur !
L’été c’est fait pour lire et je classe dans la catégorie estivale de nombreux romans policiers dont certains, je le dis souvent, sont avant tout des romans. Donc, aujourd’hui, ce sera « Trois étoiles et un meurtre » de Peter May.
Je me souviens de ma première rencontre avec ce romancier écossais, résidant en France et devenu citoyen de notre pays il y a huit ans. C’était au Salon du livre de Paris – du temps où il y en avait un, bien sûr – et il était sur le stand du Rouergue pour présenter sa trilogie écossaise. Je ne le connaissais pas et après avoir parlé avec lui un quart d’heure je suis reparti avec son livre que j’avais adoré. Du coup, trouvant ce roman un peu par hasard, j’ai décidé de poursuivre l’expérience.
Inconvénient, mineur j’en conviens, ce roman est le cinquième d’une série, Assassins sans visages. Je dis mineur car les sept romans sont sept histoires criminelles différentes n’ayant aucun lien entre elles. C’est quand même mieux de les lire dans l’ordre car la vie du personnage central, Enzo MacLeod, en devient plus cohérente. Néanmoins, l’ayant lue dans cet ordre-là, je vous parlerai de cette série en commençant par ce volume et nous reviendrons au premier tome dès que possible !
Le thème général est simple et il est bien rappelé dès le début du roman : Enzo MacLeod, médecin légiste écossais venu s’installer en France pour une histoire d’amour, est devenu enseignant universitaire et, un soir, après avoir un peu trop bu en bonne compagnie, fait le pari de trouver les sept assassins inconnus de sept crimes décrit par un journaliste français. Là où gendarmerie et police avait échoué, il réussirait !
Dans ce roman, le chef étoilé Marc Fraysse, le médiatique grand chef de « Chez Fraysse » a été retrouvé mort et on n’a jamais compris ce qui s’était passé. Sept ans après les faits, Enzo se rend sur place et mène l’enquête. Il est aidé par une gendarme, celle qui a été sur place la première, qui a mené les premiers interrogatoires... Cette enquête était un peu son échec personnel et elle souhaiterait autant que cela se termine par la révélation de la vérité. Mais les différents protagonistes n’en ont peut-être pas trop envie… La femme de Marc, la maitresse de Marc, le frère de Marc…
Alors, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que dans ce roman on mange bien, on y boit bien et pour le reste vous découvrirez tout cela en le lisant. J’aime beaucoup les constructions romanesques de Peter May, sa façon de développer ses personnages, de leur donner de l’importance même quand il s’agit objectivement d’acteurs secondaires mis en place pour une fausse piste… Pour moi, ce sont avant tout, ce « Trois étoile et un meurtre » en particulier, des romans agréables à lire, parfaitement adaptés à des lectures de vacances et j’ai bien l’intention de lire la série entière cet été, en suivant l’ordre de préférence…
N’hésitez pas à vous laissez tenter et bonne lecture !
Je me souviens de ma première rencontre avec ce romancier écossais, résidant en France et devenu citoyen de notre pays il y a huit ans. C’était au Salon du livre de Paris – du temps où il y en avait un, bien sûr – et il était sur le stand du Rouergue pour présenter sa trilogie écossaise. Je ne le connaissais pas et après avoir parlé avec lui un quart d’heure je suis reparti avec son livre que j’avais adoré. Du coup, trouvant ce roman un peu par hasard, j’ai décidé de poursuivre l’expérience.
Inconvénient, mineur j’en conviens, ce roman est le cinquième d’une série, Assassins sans visages. Je dis mineur car les sept romans sont sept histoires criminelles différentes n’ayant aucun lien entre elles. C’est quand même mieux de les lire dans l’ordre car la vie du personnage central, Enzo MacLeod, en devient plus cohérente. Néanmoins, l’ayant lue dans cet ordre-là, je vous parlerai de cette série en commençant par ce volume et nous reviendrons au premier tome dès que possible !
Le thème général est simple et il est bien rappelé dès le début du roman : Enzo MacLeod, médecin légiste écossais venu s’installer en France pour une histoire d’amour, est devenu enseignant universitaire et, un soir, après avoir un peu trop bu en bonne compagnie, fait le pari de trouver les sept assassins inconnus de sept crimes décrit par un journaliste français. Là où gendarmerie et police avait échoué, il réussirait !
Dans ce roman, le chef étoilé Marc Fraysse, le médiatique grand chef de « Chez Fraysse » a été retrouvé mort et on n’a jamais compris ce qui s’était passé. Sept ans après les faits, Enzo se rend sur place et mène l’enquête. Il est aidé par une gendarme, celle qui a été sur place la première, qui a mené les premiers interrogatoires... Cette enquête était un peu son échec personnel et elle souhaiterait autant que cela se termine par la révélation de la vérité. Mais les différents protagonistes n’en ont peut-être pas trop envie… La femme de Marc, la maitresse de Marc, le frère de Marc…
Alors, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que dans ce roman on mange bien, on y boit bien et pour le reste vous découvrirez tout cela en le lisant. J’aime beaucoup les constructions romanesques de Peter May, sa façon de développer ses personnages, de leur donner de l’importance même quand il s’agit objectivement d’acteurs secondaires mis en place pour une fausse piste… Pour moi, ce sont avant tout, ce « Trois étoile et un meurtre » en particulier, des romans agréables à lire, parfaitement adaptés à des lectures de vacances et j’ai bien l’intention de lire la série entière cet été, en suivant l’ordre de préférence…
N’hésitez pas à vous laissez tenter et bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et dans l’actualité des livres – cela vous aura peut-être échappé – il y a eu une sacrée nouveauté courant mai 2025 : l’album La Pléiade de l’année a été consacré à un héros, Sherlock Holmes. On pourrait même compléter cette information en précisant que cet évènement a été accompagné par la parution des aventures (certains diront enquêtes) complètes de Sherlock Holmes en deux volumes. Alors, reprenons cela tranquillement si vous le voulez bien…
Depuis que cette collection La Pléiade existe les romans policiers n’étaient que fort peu nombreux à y avoir trouvé une place. Il faut dire que l’on avait l’habitude de trouver là les grands classiques de la littérature – citons quelques titres comme Pascal, Zola, Balzac, Proust, Beauvoir, Sand ou Colette – et il n’y avait eu que quelques exceptions comme des nouvelles d’Allan Edgar Poe. Cette fois-ci, place au premier des grands détectives Sherlock Holmes. Quant aux albums qui sortent à la cadence d’un par an depuis mai 1962, ils se consacraient entièrement à un auteur et le premier était sur Honoré de Balzac. Une première exception était survenue l’année 2023 avec le premier auteur qui se voyait deux fois à l’honneur, Céline et c’était à l’occasion de la publication de ses inédits… Cette fois-ci, c’est un héros qui fait son apparition dans cette illustre - pour ne pas dire plus – collection des albums !
Pour certains, c’est inadmissible car il y avait encore de nombreux auteurs qui auraient pu être mis en avant, pour d’autres, c’est la reconnaissance d’une littérature policière de qualité car les romans d’Arthur Conan Doyle ne sont pas simplement des romans policiers mais bien des romans, tout simplement ! Je laisserai chacun se faire son opinion mais cet évènement ouvre de nouvelles perspectives éditoriales et on peut imaginer, qui sait, un album Poirot ou Arsène Lupin dans les prochaines années…
Quand on dit « album consacré à un héros », précisons bien que Baudouin Millet, l’auteur, trace le récit complexe des relations entre un auteur et son héros. D’ailleurs, il avait voulu le faire disparaitre mais il a échoué devant la résistance forte des lecteurs. Souvent, on sourit du fait que certains héros échappent à leurs romanciers, rarement on mesure la force, le poids et la volonté des lecteurs… Il y a encore de belles études et recherches à mener !
Même si le lecteur holmésien n’apprendra pas à chaque page, je pense qu’il appréciera l’iconographie exceptionnelle de cet album, la tendresse de Baudouin pour son personnage et son auteur, son humour et sa légèreté parfois car il ne s’agit bien que de littérature, enfin cela le replongera dans ses lectures d’adolescence comme ce fut le cas pour moi…
Alors, bonne lecture à toutes et tous !
Depuis que cette collection La Pléiade existe les romans policiers n’étaient que fort peu nombreux à y avoir trouvé une place. Il faut dire que l’on avait l’habitude de trouver là les grands classiques de la littérature – citons quelques titres comme Pascal, Zola, Balzac, Proust, Beauvoir, Sand ou Colette – et il n’y avait eu que quelques exceptions comme des nouvelles d’Allan Edgar Poe. Cette fois-ci, place au premier des grands détectives Sherlock Holmes. Quant aux albums qui sortent à la cadence d’un par an depuis mai 1962, ils se consacraient entièrement à un auteur et le premier était sur Honoré de Balzac. Une première exception était survenue l’année 2023 avec le premier auteur qui se voyait deux fois à l’honneur, Céline et c’était à l’occasion de la publication de ses inédits… Cette fois-ci, c’est un héros qui fait son apparition dans cette illustre - pour ne pas dire plus – collection des albums !
Pour certains, c’est inadmissible car il y avait encore de nombreux auteurs qui auraient pu être mis en avant, pour d’autres, c’est la reconnaissance d’une littérature policière de qualité car les romans d’Arthur Conan Doyle ne sont pas simplement des romans policiers mais bien des romans, tout simplement ! Je laisserai chacun se faire son opinion mais cet évènement ouvre de nouvelles perspectives éditoriales et on peut imaginer, qui sait, un album Poirot ou Arsène Lupin dans les prochaines années…
Quand on dit « album consacré à un héros », précisons bien que Baudouin Millet, l’auteur, trace le récit complexe des relations entre un auteur et son héros. D’ailleurs, il avait voulu le faire disparaitre mais il a échoué devant la résistance forte des lecteurs. Souvent, on sourit du fait que certains héros échappent à leurs romanciers, rarement on mesure la force, le poids et la volonté des lecteurs… Il y a encore de belles études et recherches à mener !
Même si le lecteur holmésien n’apprendra pas à chaque page, je pense qu’il appréciera l’iconographie exceptionnelle de cet album, la tendresse de Baudouin pour son personnage et son auteur, son humour et sa légèreté parfois car il ne s’agit bien que de littérature, enfin cela le replongera dans ses lectures d’adolescence comme ce fut le cas pour moi…
Alors, bonne lecture à toutes et tous !
L’été c’est fait pour lire et c’est aussi l’occasion de revenir sur un évènement vécu durant l’année. En effet, souvent le temps nous manque et on ne peut pas méditer ou approfondir ce que l’on vit. Pourtant, c’est essentiel pour apprendre, grandir, affermir nos idées, prendre des décisions importantes… Par exemple, cette année, je parle de l’année scolaire (universitaire ou professionnelle, à votre choix), nous avons été beaucoup à assister à un spectacle hors normes à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône, un podcast sur scène, avec en meneur de revue (en quelque sorte), un certain Philippe Collin. Il s’agissait en un après-midi (et une soirée) de revivre en compagnie de Léon Blum, une vie entière, que dis-je, « Une vie héroïque ».
Alors, me direz-vous, pourquoi revenir sur le sujet ? Il y a à cette question, plusieurs réponses et qui sont en lien avec cette chronique estivale. Tout d’abord, les deux premières concernent la lecture… En effet, Philippe Collin a écrit un ouvrage très accessible, pédagogique et très vivant, qui retrace la vie de Blum en suivant le plan de son podcast, de son spectacle… Pour tous ceux qui étaient là dans la salle, ce sera une sorte de révision, d’approfondissement et de réveil des souvenirs, une façon de prolonger cette admirable journée… Avec cette phrase qui a résonné plusieurs fois dans l’Espace des arts : « Il y a quelque chose qui ne me manquera jamais, c’est la résolution, c’est le courage, et c’est la fidélité. » On peut préciser aussi que le texte est accompagné d’une illustration photographique de très grande qualité et d’une richesse incroyable !
Mais, comme certains semblent toujours inquiets devant un travail journalistique et médiatique, il est utile d’ouvrir au prolongement de la réflexion par d’autres lectures, comme l’été c’est fait pour lire… Trois volumes sont venus, pour moi, compléter ma connaissance du personnage. Tout d’abord, la biographie de Serge Berstein, Léon Blum. Il s’agit d’un ouvrage très complet, peut-être un peu volumineux pour certains (presque 800 pages au total) et dont l’accès est à mon avis réservé aux passionnés d’histoire (mais pas que…).
Deux livres plus accessibles, par la taille et le fond, sont à mettre sur votre liste estivale si vous voulez approfondir vos connaissances sur Blum : « Les 40 jours de Blum » de Jean-Michel Gaillard, un bel ouvrage de synthèse sur la période qui va suivre le résultat des élections de 1936 et le vote de la chambre comme président du conseil. Une période fascinante de discussion, négociation, engagements… bref, ce qui aujourd’hui semble impossible en France ! Le second ouvrage est le portrait de Blum par Frédéric Salat-Baroux, Blum le magnifique, un ouvrage qui permet d’entrer en contact avec l’homme qu’il fut ! Un livre très bien écrit et idéal pour l’été…
Enfin, il ne vous restera plus qu’à visiter la dernière maison de Léon Blum, à Jouy-en-Josas, afin d’être en contact avec sa vie humaine, sa bibliothèque, l’espace où il a fini sa vie en compagnie de son épouse Jeanne…
Très bonne lecture !
Alors, me direz-vous, pourquoi revenir sur le sujet ? Il y a à cette question, plusieurs réponses et qui sont en lien avec cette chronique estivale. Tout d’abord, les deux premières concernent la lecture… En effet, Philippe Collin a écrit un ouvrage très accessible, pédagogique et très vivant, qui retrace la vie de Blum en suivant le plan de son podcast, de son spectacle… Pour tous ceux qui étaient là dans la salle, ce sera une sorte de révision, d’approfondissement et de réveil des souvenirs, une façon de prolonger cette admirable journée… Avec cette phrase qui a résonné plusieurs fois dans l’Espace des arts : « Il y a quelque chose qui ne me manquera jamais, c’est la résolution, c’est le courage, et c’est la fidélité. » On peut préciser aussi que le texte est accompagné d’une illustration photographique de très grande qualité et d’une richesse incroyable !
Mais, comme certains semblent toujours inquiets devant un travail journalistique et médiatique, il est utile d’ouvrir au prolongement de la réflexion par d’autres lectures, comme l’été c’est fait pour lire… Trois volumes sont venus, pour moi, compléter ma connaissance du personnage. Tout d’abord, la biographie de Serge Berstein, Léon Blum. Il s’agit d’un ouvrage très complet, peut-être un peu volumineux pour certains (presque 800 pages au total) et dont l’accès est à mon avis réservé aux passionnés d’histoire (mais pas que…).
Deux livres plus accessibles, par la taille et le fond, sont à mettre sur votre liste estivale si vous voulez approfondir vos connaissances sur Blum : « Les 40 jours de Blum » de Jean-Michel Gaillard, un bel ouvrage de synthèse sur la période qui va suivre le résultat des élections de 1936 et le vote de la chambre comme président du conseil. Une période fascinante de discussion, négociation, engagements… bref, ce qui aujourd’hui semble impossible en France ! Le second ouvrage est le portrait de Blum par Frédéric Salat-Baroux, Blum le magnifique, un ouvrage qui permet d’entrer en contact avec l’homme qu’il fut ! Un livre très bien écrit et idéal pour l’été…
Enfin, il ne vous restera plus qu’à visiter la dernière maison de Léon Blum, à Jouy-en-Josas, afin d’être en contact avec sa vie humaine, sa bibliothèque, l’espace où il a fini sa vie en compagnie de son épouse Jeanne…
Très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et j’avoue que lorsque j’ai lu le titre de ce livre, 3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories scientifiques, je me suis dit ce livre est pour la chronique estivale Qui n’a jamais imaginé comprendre ces grandes théories dont on parle souvent sans bien comprendre l’objet même de la réflexion ? Qui n’a jamais pensé que les mots scientifiques pourraient bien définir la réalité de nos vies ? Seulement, voilà, il nous manque des clefs…
Décrivons donc les grands principes de base de cet ouvrage. Cinquante théories scientifiques présentées à chaque fois sur une double page. Temps de lecture estimé à 3 minutes. C’est clairement une moyenne, on a le droit de lire à sa vitesse sans stress, on a la possibilité de chercher un mot dans le dictionnaire (oui, les dictionnaires existent encore et sont souvent très pratiques !) … Disons que pour certaines théories, il n’est pas inutile d’aller en lire une autre qui donne un bon éclairage… Donc, parfois, on veut une théorie et il faut un bon quart d’heure de lecture pour percevoir le sens de la chose…
Le plan est toujours le même : la théorie expliquée, un condensé, une réflexion, une bibliographie, les théories associées et une illustration schématique. Autant vous dire que vous n’allez pas basculer instantanément dans l’expertise, non, vous allez juste comprendre l’objectif avoué de cette théorie et c’est déjà bien ! Paul Parsons est un véritable scientifique, spécialiste du cosmos, et il réalise ce qui nous manque beaucoup de nos jours, à savoir une belle synthèse claire et précise. En d’autres termes, ce livre est une vulgarisation !
A ce stade, il ne me restait plus qu’à tester et j’ai choisi la théorie du réchauffement climatique. Il parait que c’est d’actualité…
D’abord, le temps imparti est bien respecté et on y apprend la réalité des variations de température en 4.6 milliards d’années. Plus surprenant, on découvre que Svante Arrhenius (1859-1927) avait montré en son temps que l’augmentation des rejets de carbone dans l’atmosphère, liés aux activités humaines, aboutissait à une hausse de température. Si on doublait le CO2 rejeté, on pourrait aller à une hausse de 4°C. Cette hausse pourrait devenir réalité en 2100 ! Mais il faut compléter les éléments théoriques à la lumière des faits qui se sont déroulés depuis quelques années : fonte des glaces, élévation de la température des mers et de leur niveau, augmentation des activités géologiques comme éruptions volcaniques, tremblements de terre et autres glissements de terrain sans oublier les sécheresses qui se multiplient.
On peut compléter cette théorie par deux autres : la Terre boule de neige et le Catastrophisme. Je précise que l’on ne trouvera pas dans ce livre de taille modeste les solutions aux problèmes planétaires (faut quand même pas rêver !) mais cela fait du bien de comprendre un peu mieux les enjeux scientifiques climatiques… mais il faudrait agir un peu plus, ce qui est une « théorie politique » si je ne m’abuse !
Très bonne lecture !
Décrivons donc les grands principes de base de cet ouvrage. Cinquante théories scientifiques présentées à chaque fois sur une double page. Temps de lecture estimé à 3 minutes. C’est clairement une moyenne, on a le droit de lire à sa vitesse sans stress, on a la possibilité de chercher un mot dans le dictionnaire (oui, les dictionnaires existent encore et sont souvent très pratiques !) … Disons que pour certaines théories, il n’est pas inutile d’aller en lire une autre qui donne un bon éclairage… Donc, parfois, on veut une théorie et il faut un bon quart d’heure de lecture pour percevoir le sens de la chose…
Le plan est toujours le même : la théorie expliquée, un condensé, une réflexion, une bibliographie, les théories associées et une illustration schématique. Autant vous dire que vous n’allez pas basculer instantanément dans l’expertise, non, vous allez juste comprendre l’objectif avoué de cette théorie et c’est déjà bien ! Paul Parsons est un véritable scientifique, spécialiste du cosmos, et il réalise ce qui nous manque beaucoup de nos jours, à savoir une belle synthèse claire et précise. En d’autres termes, ce livre est une vulgarisation !
A ce stade, il ne me restait plus qu’à tester et j’ai choisi la théorie du réchauffement climatique. Il parait que c’est d’actualité…
D’abord, le temps imparti est bien respecté et on y apprend la réalité des variations de température en 4.6 milliards d’années. Plus surprenant, on découvre que Svante Arrhenius (1859-1927) avait montré en son temps que l’augmentation des rejets de carbone dans l’atmosphère, liés aux activités humaines, aboutissait à une hausse de température. Si on doublait le CO2 rejeté, on pourrait aller à une hausse de 4°C. Cette hausse pourrait devenir réalité en 2100 ! Mais il faut compléter les éléments théoriques à la lumière des faits qui se sont déroulés depuis quelques années : fonte des glaces, élévation de la température des mers et de leur niveau, augmentation des activités géologiques comme éruptions volcaniques, tremblements de terre et autres glissements de terrain sans oublier les sécheresses qui se multiplient.
On peut compléter cette théorie par deux autres : la Terre boule de neige et le Catastrophisme. Je précise que l’on ne trouvera pas dans ce livre de taille modeste les solutions aux problèmes planétaires (faut quand même pas rêver !) mais cela fait du bien de comprendre un peu mieux les enjeux scientifiques climatiques… mais il faudrait agir un peu plus, ce qui est une « théorie politique » si je ne m’abuse !
Très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et il est important, pour ne pas dire essentiel, de fournir aux plus jeunes de la lecture de qualité. J’ai entendu que deux ministres avaient décidé de créer une dynamique estivale à la lecture des enfants et adolescents, je ne peux que partager cette envie mais je sais, par expérience personnelle d’ancien jeune, puis de père et de grand-père, que pour donner le bonheur de la lecture à un jeune lecteur, il faut lui offrir un ouvrage de qualité. Une traduction moyenne d’un roman étranger sans profondeur, ne peut qu’échouer sous le lit sans avoir été terminée.
Le choix d’un album pour enfant est très délicat. Si l’adulte prescripteur – parent, professeur ou bibliothécaire – ne prend en compte que ses propres goûts, il y a peu de chance que cela fonctionne. Il faut laisser l’enfant prendre le livre en main et réagir, et à partir de là, cela peut fonctionner. J’ai longtemps accompagné des enfants de grande section dans la lecture d’albums illustrés et j’ai souvent été très surpris de la qualité de leur regard, de leur réaction, de leur lecture… Je me souviens d’un album de Fred Bernard et François Roca, Jésus Betz. C’était un livre assez difficile d’accès et il faisait partie d’une sélection imposée. Ce sont les dessins de François qui ont poussé les enfants dans l’histoire et les mots de Fred sont devenus rapidement comme une évidence, comme incontournables dans cette histoire. Ce fut une belle réussite mais il a fallu laisser un espace de liberté aux jeunes lecteurs pour qu’ils rentrent en contact avec les personnages. On s’est aperçu alors que les enfants pouvaient intégrer des histoires complexes, lourdes, difficiles… Bravo !
Du coup, pour compléter cette entrée en matière, j’ai pensé à ce magnifique album des mêmes auteurs, Le pompier de Lilliputia. Après tout, les pompiers sont trop souvent les héros malgré eux de cette période estivale et le héros est bien un pompier de New York. Certes, un pompier de petite taille et qui souffre depuis sa jeunesse de cette différence… Mais le petit héros saura un jour montrer ses qualités humaines et de pompier, bien sûr. Son père, le maire de la ville finira par le regarder autrement que comme un « petit » …
C’est une très belle histoire, profondément humaine et inspirée d’une réalité, l’existence d’un quartier de New York réservé aux gens de petite taille… Les mots de Fred Bernard, écrivain originaire de Bourgogne, sont totalement adaptés à la lecture de chacun. C’est-à-dire que selon l’âge, y compris pour les adultes, chaque lecteur trouvera là une histoire qui lui convient et cela permettra, j’en suis certain, d’ouvrir de très belles discussions estivales en familles et entre amis… Lire c’est bien, partager ses impressions de lectures, c’est encore mieux !
Ce peut être aussi l’occasion de lire ou relire de nombreux albums de ce duo d’auteurs de grande qualité et je pense à des albums comme La comédie des Ogres, L’Indien de la tour Eiffel ou Soleil noir !
Alors, bonne lecture !
Le choix d’un album pour enfant est très délicat. Si l’adulte prescripteur – parent, professeur ou bibliothécaire – ne prend en compte que ses propres goûts, il y a peu de chance que cela fonctionne. Il faut laisser l’enfant prendre le livre en main et réagir, et à partir de là, cela peut fonctionner. J’ai longtemps accompagné des enfants de grande section dans la lecture d’albums illustrés et j’ai souvent été très surpris de la qualité de leur regard, de leur réaction, de leur lecture… Je me souviens d’un album de Fred Bernard et François Roca, Jésus Betz. C’était un livre assez difficile d’accès et il faisait partie d’une sélection imposée. Ce sont les dessins de François qui ont poussé les enfants dans l’histoire et les mots de Fred sont devenus rapidement comme une évidence, comme incontournables dans cette histoire. Ce fut une belle réussite mais il a fallu laisser un espace de liberté aux jeunes lecteurs pour qu’ils rentrent en contact avec les personnages. On s’est aperçu alors que les enfants pouvaient intégrer des histoires complexes, lourdes, difficiles… Bravo !
Du coup, pour compléter cette entrée en matière, j’ai pensé à ce magnifique album des mêmes auteurs, Le pompier de Lilliputia. Après tout, les pompiers sont trop souvent les héros malgré eux de cette période estivale et le héros est bien un pompier de New York. Certes, un pompier de petite taille et qui souffre depuis sa jeunesse de cette différence… Mais le petit héros saura un jour montrer ses qualités humaines et de pompier, bien sûr. Son père, le maire de la ville finira par le regarder autrement que comme un « petit » …
C’est une très belle histoire, profondément humaine et inspirée d’une réalité, l’existence d’un quartier de New York réservé aux gens de petite taille… Les mots de Fred Bernard, écrivain originaire de Bourgogne, sont totalement adaptés à la lecture de chacun. C’est-à-dire que selon l’âge, y compris pour les adultes, chaque lecteur trouvera là une histoire qui lui convient et cela permettra, j’en suis certain, d’ouvrir de très belles discussions estivales en familles et entre amis… Lire c’est bien, partager ses impressions de lectures, c’est encore mieux !
Ce peut être aussi l’occasion de lire ou relire de nombreux albums de ce duo d’auteurs de grande qualité et je pense à des albums comme La comédie des Ogres, L’Indien de la tour Eiffel ou Soleil noir !
Alors, bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et la bande dessinée est mise régulièrement à l’honneur dans cette chronique car c’est une lecture comme une autre, car c’est une lecture finalement assez complexe car obligeant à une double lecture, texte et image, enfin, parce que j’aime passionnément cet art narratif !
Une histoire en trois volumes de Jean-Charles Gaudin et Steven Lejeune a retenu mon attention car elle a le mérite de pouvoir être lue à plusieurs niveaux : une saga familiale qui englobe la Seconde Guerre mondiale ; une bande dessinée qui parle de la Vendée et il n’y en a pas tant que cela ; un album qui parle, parfois avec de nombreux détails, de la boulangerie. Enfin, osons le dire, une excellente bande dessinée tant par le texte que par le dessin. La narration graphique est très bien construite, efficace, agréable à lire, même quand elle se fait quelque peu bavarde…
J’avoue que je n’ai pas cité le point fort spécifique qu’il ne faut pas oublier – désolé si cela vous donne un peu faim et que le prochain repas est encore éloigné – la brioche ! En effet, il sera question de cette brioche vendéenne, de son goût, de sa recette, du tour de main de celui qui l’élabore… Bref, au prochain petit-déjeuner, il vous faudra peut-être en prévoir… Après tout, il faut parfois se laisser aller avec raison et modération, mais sans oublier un peu de plaisir gustatif !
L’histoire tient en peu de place : une famille vient s’installer dans un bourg, Saint-Jean, pour y installer une boulangerie. Bien sûr, il y en avait déjà une et donc on est dans un premier temps dans la concurrence totale, sèche et presque violente. Qui fait le meilleur pain ? Qui a les bonnes viennoiseries ? Qui a le plus de clients ?
Cette compétition va connaître une autre face plus rude quand les Allemands occuperont la région pour construire leur mur de l’Atlantique. Il y aura alors de nouvelles lectures qui s’imposeront avec départ des hommes pour la guerre, femmes devant faire tourner les boulangeries, enfants devenant adultes trop vite, marché noir, relations avec l’ennemi, premières amours, Résistance, Libération…
Puis, il faudra affronter une nouvelle période avec l’extension des entreprises (rachats, conquête des marchés, exportation hors de Vendée de la fameuse brioche…) et des familles (mariages, grossesses, divorces et maitresses et amants) sans oublier les incontournables enterrements qui viennent rythmer la vie humaine.
Cette bande dessinée est une bonne lecture de période estivale et elle est même incontournable si vous allez visiter la Vendée, si vous aimez les sagas familiales ou si vous avec prévu une bonne brioche vendéenne demain matin !
Très bonne lecture et bonne dégustation !
Une histoire en trois volumes de Jean-Charles Gaudin et Steven Lejeune a retenu mon attention car elle a le mérite de pouvoir être lue à plusieurs niveaux : une saga familiale qui englobe la Seconde Guerre mondiale ; une bande dessinée qui parle de la Vendée et il n’y en a pas tant que cela ; un album qui parle, parfois avec de nombreux détails, de la boulangerie. Enfin, osons le dire, une excellente bande dessinée tant par le texte que par le dessin. La narration graphique est très bien construite, efficace, agréable à lire, même quand elle se fait quelque peu bavarde…
J’avoue que je n’ai pas cité le point fort spécifique qu’il ne faut pas oublier – désolé si cela vous donne un peu faim et que le prochain repas est encore éloigné – la brioche ! En effet, il sera question de cette brioche vendéenne, de son goût, de sa recette, du tour de main de celui qui l’élabore… Bref, au prochain petit-déjeuner, il vous faudra peut-être en prévoir… Après tout, il faut parfois se laisser aller avec raison et modération, mais sans oublier un peu de plaisir gustatif !
L’histoire tient en peu de place : une famille vient s’installer dans un bourg, Saint-Jean, pour y installer une boulangerie. Bien sûr, il y en avait déjà une et donc on est dans un premier temps dans la concurrence totale, sèche et presque violente. Qui fait le meilleur pain ? Qui a les bonnes viennoiseries ? Qui a le plus de clients ?
Cette compétition va connaître une autre face plus rude quand les Allemands occuperont la région pour construire leur mur de l’Atlantique. Il y aura alors de nouvelles lectures qui s’imposeront avec départ des hommes pour la guerre, femmes devant faire tourner les boulangeries, enfants devenant adultes trop vite, marché noir, relations avec l’ennemi, premières amours, Résistance, Libération…
Puis, il faudra affronter une nouvelle période avec l’extension des entreprises (rachats, conquête des marchés, exportation hors de Vendée de la fameuse brioche…) et des familles (mariages, grossesses, divorces et maitresses et amants) sans oublier les incontournables enterrements qui viennent rythmer la vie humaine.
Cette bande dessinée est une bonne lecture de période estivale et elle est même incontournable si vous allez visiter la Vendée, si vous aimez les sagas familiales ou si vous avec prévu une bonne brioche vendéenne demain matin !
Très bonne lecture et bonne dégustation !
L’été c’est fait pour lire et je ne vais pas oublier mon fil conducteur estival et balzacien. On a ouvert cette Comédie humaine, avec délectation pour ma part, et je voulais aujourd’hui aller plus en avant dans la connaissance d’Honoré de Balzac ! Pour cela, nous allons ouvrir ensemble quelques biographies consacrées au créateur de la Comédie humaine…
La première constatation est de découvrir le nombre incroyable de livres qui ont été consacrés à Balzac. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que tous les agrégés de lettres et autres docteurs en littérature ont voulu signer un ouvrage sur Balzac mais on n’en est pas loin… Quand ils n’ont pas trouvé un éditeur, ils se sont rabattus sur les introductions et autres appareils critiques des versions mises à la disposition des élèves et étudiants… D’ailleurs, j’ai été surpris de découvrir qu’il existait des romans de Balzac présentés et introduits par Maurice Bardèche. Ce dernier est certes spécialiste de Balzac (thèse en 1940) mais il est aussi un défenseur acharné du fascisme dont il s’est revendiqué jusqu’à sa mort (1998) et promoteur du négationnisme. On aurait pu éviter de le mettre à l’honneur… Non ?
Revenons aux biographes de Balzac fréquentables, et comment ne pas commencer par Roger Pierrot. Ce bibliothécaire a consacré une partie de sa vie à la correspondance de Balzac dont il est devenu l’expert et éditeur. On n’est donc pas surpris que sa biographie magistrale soit basée sur les lettres avant tout et pas sur des interprétations plus ou moins douteuses ou subjectives des œuvres. Son ouvrage est donc devenu une référence absolue dans le domaine pour suivre Balzac jour après jour et ainsi comprendre la genèse de ses romans, sa vie affectives et ses problèmes financiers…
Le second grand biographe de Balzac est, pour moi, Pierre Sipriot. C’était un journaliste et homme de radio et il est connu comme spécialiste d’Henri de Montherlant en tout premier lieu. Néanmoins, son Balzac sans masque, paru en 1992, reste pour moi un ouvrage très intéressant et pertinent. Je serais tenté d’affirmer que c’est une biographie qui se lit comme un roman et que la vie de Balzac a certains aspects romanesques. Il n’en demeure pas moins que Pierre Sipriot arrive à mêler de façon assez agréable les faits biographiques, les éléments bibliographiques et des remarques sur le fond des œuvres de la Comédie humaine. On pourrait clore cette chronique par cette citation de Sipriot :
« Au-delà d’une utilisation partisane, il incite l’humanité à se développer par la toute puissance de sa force morale, par la somme du savoir et l’expérience dont dispose l’époque où nous vivons. En ce sens, Balzac est, comme il l’a dit, du parti de la Révolution qui est celui de la vie ! »
Bonne lecture !
La première constatation est de découvrir le nombre incroyable de livres qui ont été consacrés à Balzac. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que tous les agrégés de lettres et autres docteurs en littérature ont voulu signer un ouvrage sur Balzac mais on n’en est pas loin… Quand ils n’ont pas trouvé un éditeur, ils se sont rabattus sur les introductions et autres appareils critiques des versions mises à la disposition des élèves et étudiants… D’ailleurs, j’ai été surpris de découvrir qu’il existait des romans de Balzac présentés et introduits par Maurice Bardèche. Ce dernier est certes spécialiste de Balzac (thèse en 1940) mais il est aussi un défenseur acharné du fascisme dont il s’est revendiqué jusqu’à sa mort (1998) et promoteur du négationnisme. On aurait pu éviter de le mettre à l’honneur… Non ?
Revenons aux biographes de Balzac fréquentables, et comment ne pas commencer par Roger Pierrot. Ce bibliothécaire a consacré une partie de sa vie à la correspondance de Balzac dont il est devenu l’expert et éditeur. On n’est donc pas surpris que sa biographie magistrale soit basée sur les lettres avant tout et pas sur des interprétations plus ou moins douteuses ou subjectives des œuvres. Son ouvrage est donc devenu une référence absolue dans le domaine pour suivre Balzac jour après jour et ainsi comprendre la genèse de ses romans, sa vie affectives et ses problèmes financiers…
Le second grand biographe de Balzac est, pour moi, Pierre Sipriot. C’était un journaliste et homme de radio et il est connu comme spécialiste d’Henri de Montherlant en tout premier lieu. Néanmoins, son Balzac sans masque, paru en 1992, reste pour moi un ouvrage très intéressant et pertinent. Je serais tenté d’affirmer que c’est une biographie qui se lit comme un roman et que la vie de Balzac a certains aspects romanesques. Il n’en demeure pas moins que Pierre Sipriot arrive à mêler de façon assez agréable les faits biographiques, les éléments bibliographiques et des remarques sur le fond des œuvres de la Comédie humaine. On pourrait clore cette chronique par cette citation de Sipriot :
« Au-delà d’une utilisation partisane, il incite l’humanité à se développer par la toute puissance de sa force morale, par la somme du savoir et l’expérience dont dispose l’époque où nous vivons. En ce sens, Balzac est, comme il l’a dit, du parti de la Révolution qui est celui de la vie ! »
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et si, au début de cette série de chroniques, je pensais lire uniquement un polar de Peter May, Trois étoiles et un meurtre, me voilà dans une nouvelle situation, celle de lire une série de sept romans, Assassins sans visages. Je vais donc vous parler aujourd’hui du premier roman, celui par lequel j’aurais dû commencer, Le mort aux quatre tombeaux.
On commence donc très rapidement par faire connaissance avec Enzo MacLeod, un médecin légiste écossais qui par amour est venu s’installer en France. Il a laissé en Ecosse une première épouse et une fille et comme ses diplômes d’Ecosse ne peuvent pas être reconnus en France, il a aussi abandonné son métier. Il est donc devenu un enseignant universitaire à Toulouse et il vit à Cahors. Pour ce qui est de sa « nouvelle vie » familiale, on pourrait résumer en disant : une femme qui meurt en donnant naissance à une fille, un veuvage depuis une vingtaine d’année, un papa très (trop) protecteur de sa fille qui a grandi sans qu’il s’en rende complètement compte…
Par ailleurs, un journaliste français a écrit un ouvrage où il parle de quelques meurtres dont on ne connait pas encore les coupables, parfois d’ailleurs il s’agit aussi de disparition mystérieuse comme avec Jacques Gaillard, l’objet même de ce premier roman de la série. Car Enzo MacLeod, un soir d’abus de vin de qualité, s’est lancé dans un pari-défi : résoudre les sept cas présentés dans le roman. Une façon de prouver que ses connaissances légistes et criminelles étaient de qualité et que l’on aurait bien dû lui faire confiance dès le départ au lieu de le laisser pourrir à faire quelques cours…
Ce premier roman est un roman surprenant car on ne va pas partir avec une énigme classique, un mort, un ou deux mobiles, quelques suspects, une enquête qui progresse et quelques fausses pistes… Non, ici, on part d’une absence de corps, puis on a des progressions surprenantes, des énigmes qui apparaissent et qui poussent vers d’autres énigmes… Quant au corps, je ne vais pas vous en dire plus pour préserver le suspens qui est excellemment bien construit !
L’environnement d’Enzo est des plus complexes car on va parler de sa fille, enfin non, de ses filles et de leurs relations masculines, de certaines femmes qui pourraient bien tenter Enzo mais aussi de leurs ex, de leurs parents dans certains cas, sans oublier préfet, ministre et autres responsables de la police locale… Complexe, résumé ainsi, mais très agréable à lire car toutes les infos viennent au bon moment… Je précise une descente dans les Catacombes de Paris à éviter pour les claustrophobes et autres angoissés des souterrains !
Un premier roman qui sera suivi de six autres titres et nous en reparlerons donc cet été ! Très bonne lecture !
On commence donc très rapidement par faire connaissance avec Enzo MacLeod, un médecin légiste écossais qui par amour est venu s’installer en France. Il a laissé en Ecosse une première épouse et une fille et comme ses diplômes d’Ecosse ne peuvent pas être reconnus en France, il a aussi abandonné son métier. Il est donc devenu un enseignant universitaire à Toulouse et il vit à Cahors. Pour ce qui est de sa « nouvelle vie » familiale, on pourrait résumer en disant : une femme qui meurt en donnant naissance à une fille, un veuvage depuis une vingtaine d’année, un papa très (trop) protecteur de sa fille qui a grandi sans qu’il s’en rende complètement compte…
Par ailleurs, un journaliste français a écrit un ouvrage où il parle de quelques meurtres dont on ne connait pas encore les coupables, parfois d’ailleurs il s’agit aussi de disparition mystérieuse comme avec Jacques Gaillard, l’objet même de ce premier roman de la série. Car Enzo MacLeod, un soir d’abus de vin de qualité, s’est lancé dans un pari-défi : résoudre les sept cas présentés dans le roman. Une façon de prouver que ses connaissances légistes et criminelles étaient de qualité et que l’on aurait bien dû lui faire confiance dès le départ au lieu de le laisser pourrir à faire quelques cours…
Ce premier roman est un roman surprenant car on ne va pas partir avec une énigme classique, un mort, un ou deux mobiles, quelques suspects, une enquête qui progresse et quelques fausses pistes… Non, ici, on part d’une absence de corps, puis on a des progressions surprenantes, des énigmes qui apparaissent et qui poussent vers d’autres énigmes… Quant au corps, je ne vais pas vous en dire plus pour préserver le suspens qui est excellemment bien construit !
L’environnement d’Enzo est des plus complexes car on va parler de sa fille, enfin non, de ses filles et de leurs relations masculines, de certaines femmes qui pourraient bien tenter Enzo mais aussi de leurs ex, de leurs parents dans certains cas, sans oublier préfet, ministre et autres responsables de la police locale… Complexe, résumé ainsi, mais très agréable à lire car toutes les infos viennent au bon moment… Je précise une descente dans les Catacombes de Paris à éviter pour les claustrophobes et autres angoissés des souterrains !
Un premier roman qui sera suivi de six autres titres et nous en reparlerons donc cet été ! Très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et c’est l’occasion, aussi, de découvrir des plumes que l’on ne connaissait pas et qui peuvent sans aucun doute nous surprendre. Par exemple, qui aurait pu imaginer qu’un animateur d’une communauté de 300000 personnes (dites followers si vous voulez paraître dans le coup) sur les réseaux sociaux puisse devenir un véritable romancier ?
Alexandre Marcel, plus connu sous le nom de « Papa plume », a commencé par parler de la naissance de sa fille, de ses premiers jours et de ses premières émotions, lui le papa qui découvrait jour après jour tout ce que signifiait devenir papa. Il décide de partager cette expérience et en fait une sorte de livre journal de qualité, « Je ne m’attendais pas à ça ! », ouvrage qui lui donne envie d’écrire, de raconter, de vivre autrement… Un auteur est en train de naitre !
Alors, bien sûr, certains le qualifieront trop vite, sans l’avoir lu, d’auteur de pacotilles, de romans de gare, de livres d’été… Bon, pour ce dernier qualificatif, disons que cela tombe bien puisque l’été c’est fait pour lire. Pour le reste, cessons toutes remarques subjectives et inutiles, ouvrons ses livres et constatons les réalités. Il écrit bien, c’est plutôt poétique, agréable à lire et très pertinent au niveau humain. Ce n’est peut-être pas de la « grande littérature » - encore faudrait-il qu’un expert m’explique ce qu’est réellement la « grande littérature » - mais ce sont de très bons livres à lire cet été, le dernier en particulier, Le fil de nos vies.
Quelques éléments sans détruire le fil conducteur pour les futurs lecteurs… C’est un roman de la transmission. Un jeune homme, un de ces dessinateurs qui n’arrête jamais de frotter son crayon dans les carnets, retient l’attention d’un célèbre couturier… L’avenir sera peut-être à lui…
Léo aurait pu prendre la succession paternelle mais il veut tenter sa chance. Sa mère lui voue un amour incroyable et elle a confiance en lui, même si elle ne peut pas le dire franchement à son mari. Il y a aussi une amoureuse qui est prise dans un étau douloureux : elle pense que Léo doit « monter » à Paris et qu’il va réussir… mais le risque est grand de perdre son chéri…
Pour le reste je vous laisserai découvrir quel sera le prix à payer pour réussir et si Léo acceptera cette facture. Ce n’est peut-être pas un pacte avec le diable, n’exagérons rien, mais réussir et garder ses valeurs et convictions n’est pas toujours si simple et c’est ce qui permet d’obtenir un bon roman… Après tout c’est aussi un roman de saison car de nombreux enfants sont sur le point de partir pour la grande ville, pour l’université, pour une carrière professionnelle… et les parents sont inquiets ! « Papa plume » vous raconte un de ces destins…
Alors comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Alexandre Marcel, plus connu sous le nom de « Papa plume », a commencé par parler de la naissance de sa fille, de ses premiers jours et de ses premières émotions, lui le papa qui découvrait jour après jour tout ce que signifiait devenir papa. Il décide de partager cette expérience et en fait une sorte de livre journal de qualité, « Je ne m’attendais pas à ça ! », ouvrage qui lui donne envie d’écrire, de raconter, de vivre autrement… Un auteur est en train de naitre !
Alors, bien sûr, certains le qualifieront trop vite, sans l’avoir lu, d’auteur de pacotilles, de romans de gare, de livres d’été… Bon, pour ce dernier qualificatif, disons que cela tombe bien puisque l’été c’est fait pour lire. Pour le reste, cessons toutes remarques subjectives et inutiles, ouvrons ses livres et constatons les réalités. Il écrit bien, c’est plutôt poétique, agréable à lire et très pertinent au niveau humain. Ce n’est peut-être pas de la « grande littérature » - encore faudrait-il qu’un expert m’explique ce qu’est réellement la « grande littérature » - mais ce sont de très bons livres à lire cet été, le dernier en particulier, Le fil de nos vies.
Quelques éléments sans détruire le fil conducteur pour les futurs lecteurs… C’est un roman de la transmission. Un jeune homme, un de ces dessinateurs qui n’arrête jamais de frotter son crayon dans les carnets, retient l’attention d’un célèbre couturier… L’avenir sera peut-être à lui…
Léo aurait pu prendre la succession paternelle mais il veut tenter sa chance. Sa mère lui voue un amour incroyable et elle a confiance en lui, même si elle ne peut pas le dire franchement à son mari. Il y a aussi une amoureuse qui est prise dans un étau douloureux : elle pense que Léo doit « monter » à Paris et qu’il va réussir… mais le risque est grand de perdre son chéri…
Pour le reste je vous laisserai découvrir quel sera le prix à payer pour réussir et si Léo acceptera cette facture. Ce n’est peut-être pas un pacte avec le diable, n’exagérons rien, mais réussir et garder ses valeurs et convictions n’est pas toujours si simple et c’est ce qui permet d’obtenir un bon roman… Après tout c’est aussi un roman de saison car de nombreux enfants sont sur le point de partir pour la grande ville, pour l’université, pour une carrière professionnelle… et les parents sont inquiets ! « Papa plume » vous raconte un de ces destins…
Alors comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et je recherche les livres qui pourraient m’apporter un peu de plaisir, de joie et de bonheur. Alors, comme je suis passionné d’histoire, j’aime l’été trouver des livres qui sans me prendre la tête donnent la possibilité de survoler une période historique assez longue sous forme synthèse et c’est le cas de ce livre de Thierry Ardisson, Les fantôme des Tuileries, paru en 2016.
Alors, bien sûr, il y a ceux qui aimaient et ceux qui détestaient Ardisson et, pour ceux-là, la lecture de cet ouvrage sera délicate car marquée par des partis pris très forts, trop forts. Pour les autres, il s’agit d’un récit accessible à tous qui nous raconte la vie de cinq dauphins qui n’atteindront jamais le trône… Des destins brisés qui parlent de notre Histoire, du XIX° siècle et Ardisson est plutôt bon dans ce rôle de narrateur populaire… Ces cinq dauphins sont Louis XVII, Napoléon II, Louis-Philippe II, Henri V et Napoléon IV… Les derniers légitimistes du pays seront énervés, désolés, car il ne s’agit pas que des Bourbons et de leurs descendants… Pour les autres, ce sera l’occasion de réviser en quelques pages la Révolution, l’Empire, la Restauration, la Monarchie Bourgeoise, le Second Empire et d’arriver sur la III° République et la fin des illusions du duc de Chambord…
Certes, je dois vous préciser pour être totalement honnête avec les futurs lecteurs, que Thierry Ardisson fait preuve d’une certaine clémence envers ces jeunes « futurs » rois ou empereurs, c’est un peu comme un attachement aux enfants plus qu’aux régimes qu’ils représentent. En revanche, dans les faits, il reste très factuel et précis, ce qui permet d’offrir aux lecteurs une synthèse de qualité et chacun mesurera que nous ne connaissons que finalement fort mal ce XIX° siècle politique !
On peut aussi se mettre à regretter que le Palais des Tuilerie ait brûlé et disparu. Les révolutions, sous toutes les latitudes et dans tous les pays, font disparaitre des richesses archéologiques et historiques alors que, pourtant, elles appartiennent bien, sans aucun doute, aux peuples mêmes qui les détruisent !
Il nous reste ce grand jardin des Tuileries pour se promener et se souvenir que Les Tuileries ont été le centre névralgique de la France plus longtemps que le château de Versailles… Les travaux avaient commencé sous Catherine de Médicis et ce fut Napoléon III qui en fut le dernier locataire. Quant à nous, il ne nous reste plus qu’à arpenter les jardins des Tuileries, visiter le musée de l’Orangerie et ses expositions, ou prendre plaisir avec les statues en extérieur (citons le Baiser de Rodin, la statue équestre de Louis XIV ou Diane déesse de la chasse…).
Comme quoi un livre de Thierry Ardisson peut nous faire réviser notre Histoire, nous inviter à nous promener, nous souvenir de cet homme médiatique et nous faire passer du bon temps ! Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Alors, bien sûr, il y a ceux qui aimaient et ceux qui détestaient Ardisson et, pour ceux-là, la lecture de cet ouvrage sera délicate car marquée par des partis pris très forts, trop forts. Pour les autres, il s’agit d’un récit accessible à tous qui nous raconte la vie de cinq dauphins qui n’atteindront jamais le trône… Des destins brisés qui parlent de notre Histoire, du XIX° siècle et Ardisson est plutôt bon dans ce rôle de narrateur populaire… Ces cinq dauphins sont Louis XVII, Napoléon II, Louis-Philippe II, Henri V et Napoléon IV… Les derniers légitimistes du pays seront énervés, désolés, car il ne s’agit pas que des Bourbons et de leurs descendants… Pour les autres, ce sera l’occasion de réviser en quelques pages la Révolution, l’Empire, la Restauration, la Monarchie Bourgeoise, le Second Empire et d’arriver sur la III° République et la fin des illusions du duc de Chambord…
Certes, je dois vous préciser pour être totalement honnête avec les futurs lecteurs, que Thierry Ardisson fait preuve d’une certaine clémence envers ces jeunes « futurs » rois ou empereurs, c’est un peu comme un attachement aux enfants plus qu’aux régimes qu’ils représentent. En revanche, dans les faits, il reste très factuel et précis, ce qui permet d’offrir aux lecteurs une synthèse de qualité et chacun mesurera que nous ne connaissons que finalement fort mal ce XIX° siècle politique !
On peut aussi se mettre à regretter que le Palais des Tuilerie ait brûlé et disparu. Les révolutions, sous toutes les latitudes et dans tous les pays, font disparaitre des richesses archéologiques et historiques alors que, pourtant, elles appartiennent bien, sans aucun doute, aux peuples mêmes qui les détruisent !
Il nous reste ce grand jardin des Tuileries pour se promener et se souvenir que Les Tuileries ont été le centre névralgique de la France plus longtemps que le château de Versailles… Les travaux avaient commencé sous Catherine de Médicis et ce fut Napoléon III qui en fut le dernier locataire. Quant à nous, il ne nous reste plus qu’à arpenter les jardins des Tuileries, visiter le musée de l’Orangerie et ses expositions, ou prendre plaisir avec les statues en extérieur (citons le Baiser de Rodin, la statue équestre de Louis XIV ou Diane déesse de la chasse…).
Comme quoi un livre de Thierry Ardisson peut nous faire réviser notre Histoire, nous inviter à nous promener, nous souvenir de cet homme médiatique et nous faire passer du bon temps ! Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
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