Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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A lire ! A regarder ! A jouer !
Le théâtre est, doit être, une véritable jubilation et non une récitation extirpée péniblement aux forceps. Mais, si l’acteur a sur lui une grosse responsabilité, partagée d’ailleurs avec le metteur en scène, le texte est capital et nous savons tous que certaines pièces portent l’acteur au firmament pour la plus grande joie du public…
Quand le théâtre est lu, comme un livre normal, le lecteur doit donner du sens, de la vie, du rythme à son texte pour le transformer en pièce jouée, une représentation unique qu’aucun autre lecteur n’aura entendue, ni vue… Un beau travail d’imagination !
Dès que j’ai ouvert cet ouvrage, Musée haut, musée bas, j’ai été séduit par le propos, retransmettre tout ce qui pourrait bien se passer dans un musée, de façon humoristique, certes, mais aussi en laissant poindre un regard très philosophique sur l’art, sa réalité, son utilité…
Le texte est construit en une multitude de saynètes, plus ou moins longues, et la version dans cette édition doit être considérée comme définitive, du moins si on en croit l’auteur, Jean-Michel Ribes, co-auteur de Palace [ce n’est peut-être pas son travail le meilleur, mais c’est au moins le plus connu]. Les textes les plus courts se limitent à une seule phrase prononcée par un personnage perdu dans ses pensées ou s’exclamant d’aise et de bonheur devant une œuvre d’art… ou à un dialogue restreint au minimum…
- Au début j’ai failli vomir et puis après ça ma plu.
- Ça ne se voit pas tout de suite le talent, Albert…
J’ai adoré ce texte et j’en ai choisi les morceaux qui me parlaient le plus pour en faire un spectacle. J’ai osé intégrer le public en le transformant en œuvre d’art, les acteurs de la troupe jouant le rôle des gardiens, des guides, des visiteurs… Imaginez-vous dans la position de l’admiré :
- … regarde le Discobole, c’est une splendeur !
Mais, parfois, le texte peut être plus difficile à entendre car Ribes donne les limites de l’enthousiasme pour l’art, un art qui dévore ceux qui le contemplent, un art destructeur…
« J’en ai tellement vu des merdes qui sont devenues des merveilles… Attention, c’est pas de leur faute, c’est nous… c’est toujours nous qui décidons… »
Quand on sort d’une telle lecture ou d’un tel spectacle, est-il possible, encore, d’aller dans un musée pour se laisser prendre par l’émotion ? Oui, mais…
Petite anecdote en passant… Un des acteurs de la troupe a avoué, en fin de travail, avant la première, qu’il n’était jamais allé dans un musée… Exagération ? Mémoire défaillante ? Qu’importe, quand vous aurez lu le texte, vous comprendrez que la question devient existentielle… et vous n’aurez qu’une seule envie… venir nous voir jouer !
Comment puis-je noter objectivement un texte que j’ai choisi de jouer et faire jouer ?
Les éditions
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Musée haut, musée bas [Texte imprimé] Jean-Michel Ribes
de Ribes, Jean-Michel
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742760190 ; 8,67 € ; 14/03/2006 ; 196 p. ; Poche
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entre ironie et absurde
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 15 août 2008
Soit "Musée haut, musée bas", donc, qui ne m'a pas du tout déçu.
Piques cinglantes lancées contre les cultureux, les beaufs. Accrochage de tableaux comme des descentes de croix, etc. etc.
Toujours entre absurde et ironie.
Moi, ça m'a fait penser à du Ionesco, avec un langage qui serait plus clair, un second degré de lecture qui serait beaucoup plus accessible.
Bref, c'est extrêmement jouissif. Vivement d'autres retransmissions sur TV5 ou ailleurs. Et au théâtre peut-être un jour !
Ribes explore un musée d'art de haut en bas
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 27 août 2007
Notons aussi un point sacrément original: les différentes scènes ou saynètes débutent toujours par le nom de la salle ou le le lieu dans lequel elles se déroulent ("Grande Galerie", "Hall", "Parking", "Salle 32", "Aile sud", "Salle 5", "Cafétéria"...). Ces différents noms de salles et de lieux remplacent en quelque sorte les scènes et les actes du théâtre classique.
Ainsi, à travers de nombreux personnages (dont on ne sait parfois seulement qu'ils sont des visiteurs, des gardiens, des guides ou des touristes), Ribes nous invite à une petite promenade dans un musée contemporain.
Et, avec l'humour grinçant qui lui est propre, il brosse une caricature assez sévère de ce que signifie l'art de nos jours pour une grande majorité de personnes.
C'est l'occasion pour lui de créer moult situations cocasses, répliques cinglantes et échanges hilarants qui engendrent bien le rire et la bonne humeur.
Parfois, la caricature est un peu trop exagérée, mais dans l'ensemble "Musée haut, musée bas" est une comédie jouissive, loufoque et drôle à souhait.
("- C'est pas très bien dessiné quand même...!
- C'est son style chéri.
- Même pour du style, ce n'est pas très bien dessiné.
- C'est une recherche de forme, si tu préfères.
- Franchement, c'est très mal dessiné.
- N'exagère pas, on voit bien le lapin.
- Tu déconnes ! C'est un lapin ?!
- Attends... Non, tu as raison, c'est un veau... D'ailleurs, le tableau s'appelle "Le Veau", c'est écrit là, en dessous.
- C'est mal écrit, dis donc ! ")
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MUSEE DE BAS EN HAUT | 14 | ANATOLINE | 8 décembre 2008 @ 22:18 |