ANATOLINE 31/07/2007 @ 22:33:26
"Du beau devant du beau derrière du beau où que vous tourniez vos yeux, vos oreilles", du beau à chaque page, à chaque réplique...........du plaisir à lire, à entendre et à jouer .....mais "on n'en sort pas indemne" après cela, comment pourrais-je encore regarder La Joconde en face..........et parler de sexe avec mes enfants...sans penser "forcément" à notre interpretation théatrale mise en scène par Michel .....une saison à répeter "ca vous avale l intégralité du sentiment "...et après personne ne pense à nous remonter le moral à nous les acteurs !!!!

Shelton
avatar 01/08/2007 @ 09:25:40
Même "mes" acteurs viennent donner leur point de vue sur le site... Quelle joie ! Et, bonjour Anatoline !

B1p
avatar 19/11/2008 @ 07:56:35
Vu avant-hier soir en sourdine sur LCI : Jean-Michel Ribes a adapté sa pièce au cinéma. Bientôt sur les écrans français.
Très bonne nouvelle, à condition qu'il soit parvenu à conserver le côté absurde et ironique, ce qui serait vraiment un tour de force, surtout pour le cinéma français qui est tout de même souvent beaucoup plus conventionnel dans son humour.

Shelton
avatar 20/11/2008 @ 20:14:35
Je vais aller voir le film avec une des actrices que j'ai fait jouer il y a un an et demi sur ce texte... Je reviendrai en parler dans quelques jours...

Prince jean 20/11/2008 @ 22:29:15
tres mauvaise critique dans le canard.

Henri Cachia

avatar 21/11/2008 @ 12:05:33
Bonjour,

Vu la morosité ambiante et les mauvaises critiques, j'ai tout de même été voir, hier, ce film, en me disant que ça me remonterai un peu le moral que de voir cabotiner certains grands acteurs comme Lucchini, Blanc, Robin, Arditi. Déception de A à Z. Même Daniel Prévost ne m'a pas tiré un sourire. On sent tous ces acteurs tenter de jouer ce qu'on leur a demandé, sans y croire vraiment. On les sent seul, et Dieu sait que pour un comédien, jouer seul, c'est pas le pied!
J'y allais vraiment avec l'envie de me laisser faire, d'oublier, quitte à me forcer légèrement au début. Rien n'y a fait.
Un sujet pareil, c'est une mine d'or pour un artiste, mais les textes de Jean-Michel Ribes ne me semblent vraiment pas à la hauteur du propos. Il reste encore un film à faire sur ce sujet.
Un beau sujet pour Woody Allen...
Tout cela dit, sans aucune animosité. J'étais vraiment parti pour...
Mais je le déconseille gentiment...
Cordialement

B1p
avatar 22/11/2008 @ 21:10:57
Au moins l'1 des 2 Eric de chez Ruquier a aimé, et c'est pas son genre de faire du cirage de pompes. Au moins une raison d'espérer...
Si catastrophe, il reste toujours le texte pour se consoler et rigoler à gorge déployée.

Shelton
avatar 23/11/2008 @ 19:11:11
Je ne suis pas du tout d’accord avec une des remarques ci-dessus concernant ce film mais, aussi, ce texte « Musée haut, musée bas ». Je vais donc essayer d’organiser ma pensée même si je ne suis pas spécialiste du cinéma, ce septième art. Oui, je suis plus habitué au neuvième, celui où l’image est fixe et fait appel à votre imagination pour donner du mouvement et de la bande son… Mais plongeons-nous dans ce musée de Jean-Michel Ribes !

Il y a dans mon regard et dans mon appréhension de ce film, un parti pris et un aspect subjectif évident que je ne peux pas vous cacher plus longtemps. Il y a presque deux ans, j’ai fait travailler ma troupe de théâtre sur ce texte. Je le connais, même encore aujourd’hui, quasiment par cœur. Quand je l’ai lu, tout de suite je l’ai senti, perçu, imaginé, mis en image… avec une irrésistible envie de le porter sur la place publique, de le partager. Les musées sont des lieux particuliers. On y entre, du moins la première fois, tenu en main par des parents ou des enseignants, par des guides qui veulent nous dire quand il faut s’émouvoir, quand il faut tomber en pamoison, quand il faut s’émerveiller. Souvent, le jeune visiteur fait semblant, répond machinalement, confond les genres, les artistes, les périodes… et attend l’heure du départ, celle du retour à l’air frais…
Il arrive qu’un guide ou un proche nous conduise au contact d’une œuvre en distillant comme un instant de magie. Je me souviens, ainsi, d’une heure passée au musée d’Orsay à écouter une jeune femme, probablement une stagiaire étudiante, parler de l’apparition de Vénus. Elle était là devant nous, entre nous et le tableau, comme une véritable médiatrice, j’étais avec des enfants… En quelques minutes, nous écoutions Vénus, l’eau de la mer avait atteint nos pieds… et le retour à la circulation parisienne fut si difficile que cet instant magique est resté gravé en moi et que dès que j’évoque le musée je revois Vénus venir à moi…

Or, Jean-Michel Ribes a vécu tout cela, lui aussi : ceux qui s’ennuient dans un musée, ceux qui continuent à vivre leur vie comme s’ils étaient encore à l’extérieur, ceux qui tombent au cœur de l’œuvre d’art et n’en reviennent que profondément changés, ceux qui ne comprennent rien, ceux dont le regard fausse tout… Il aurait pu en faire un travail sérieux, triste et désespérant. Il en a fait un texte enjoué, décalé, ironique, absurde. Un texte de théâtre contemporain. Un hymne baroque à l’humanité.

Mais comment allait-il pouvoir transformer ce texte remarquable, en tout cas c’est ce que je pense de cette pièce, en film ? Ce n’était pas si simple car le théâtre ne passe pas toujours d’une scène à un plateau, du confinement à l’universel, du spectateur de la scène à celui de la bobine…

Je suis allé voir le film avec une des actrices que j’avais dirigées dans « Musée haut, musée bas », c’était hier, à Paris, dans une salle avec une trentaine de personnes seulement… Je dois vous avouer, dès maintenant, que le rire fut franc chez presque tous, que certains se sont même mis à applaudir à la fin et que plusieurs se sont adressé la parole pour partager en fin de séance. Ce n’est déjà pas si courant pour relever le fait…

Pour moi, le plus étonnant fut de découvrir que Jean-Michel avait choisi une mise en scène, un rythme, une ambiance très proche de celle pour laquelle j’avais opté. Son texte était donc bien écrit pour que sans son aide j’aie choisi d’aller dans son sens…

Par contre, j’ai trouvé que son film avait une couleur particulière et que cet artifice augmentait considérablement la qualité artistique. En quelques instants, il fait passer ses personnages du musée à l’intérieur de certaines œuvres d’art. Très fort !

Mais il y a aussi une touche métaphysique de très haut niveau. Si ! Je sais que ça va en surprendre plus d’un chez ceux qui ont enfermé Jean-Michel Ribes dans Palace. Dans ce film, on voit Dieu mourir, ressusciter, les vierges à l’enfant toutes venir à notre rencontre puis retourner à leurs toiles… enfin, l’humanité sombrer dans un déluge tandis qu’une arche particulière tente de sauver l’humanité…

J’exagère ? Non ! Je suis fasciné par ce film qui sous des abords de comique populaire – un père de famille cherchant la sortie du musée et le parking où il a laissé sa voiture – ose plonger le téléspectateur dans des questionnements beaucoup plus profonds : qu’est-ce que l’art ? L’action humaine est-elle systématiquement art ? Dieu existe-t-il en dehors des tableaux et sculptures ? Le sexe d’un bel apollon grec est-il moins traumatisant que celui d’un acteur de cinéma porno ? Un assassinat est-il une œuvre ? …

Enfin, le clin d’œil général sur le conflit entre la nature et l’homme est magnifique au moment où au nom du développement durable tout serait autorisé…

Alors après avoir travaillé ce texte, l’avoir mis en scène, l’avoir vu en film… je reste convaincu de sa qualité, de sa grandeur… Mais comme il est décalé, déjanté, absurde, je ne peux pas le conseiller à tous car certains pourraient être déçus…

Mais Musée haut, musée bas est un très bon film, une belle pièce de théâtre, un livre à lire… et vous n’irez plus dans un musée avec le même regard sur l’art…

Veneziano
avatar 30/11/2008 @ 17:48:47
Voici un hymne baroque à l'art, et également à l'humanité, dressé derrière la façade d'une comédie à l'humour troupier, que ne décevra pas les amateurs de la série Palace du même Jean-Michel Ribes, qui analyse les comportements face à l'oeuvre d'art, eux-mêmes dignes d'intérêt, puisque les visiteurs deviennent eux-mêmes sujets d'expositions. C'est cette galerie de portraits qui constitue cette suite de saynètes cinglantes autant qu'hilarantes, l'aspect choral du film étant desservi par une distribution impressionnante, avec Michel Blanc, Valérie Lemercier, Pierre Arditi, feu Philippe Khorsand - à qui le film est dédié - , Eva Darlan, Daniel Prévost, déjà présents dans Palace, ainsi que Josiane Balasko, Fabrice Lucchini, André Dussollier, avec même une apparition de Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture.
La scène se passe principalement dans le Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.

L'humour n'est que grossier qu'en apparence, et le cynisme en donne une double lecture possible.

B1p
avatar 30/11/2008 @ 19:49:40
Bon et bien merci pour ces 2 dernières interventions qui m'ont remonté à bloc dans mon envie d'aller voir le film !
Comme j'aime les comédies "à texte" et les situations "absurdes", je pars même avec un a priori plutôt positif, même si j'ai détesté "Palace" et "Merci Bernard" du même Ribes.

B1p
avatar 07/12/2008 @ 23:25:30
Voilà j'ai enfin vu le film, et je l'ai trouvé très très bon.
Il n'est en rien conventionnel, ce qui est bei nvu que la pièce n'avait déjà rien de conventionnel. Et Ribes a eu le courage de s'en tenir aux textes, même dans ses aspects les moins facilement transposables (Sulki et Sulku notamment). Bref, je suis très très positivement étonné.

B1p
avatar 07/12/2008 @ 23:32:50
P.S. reste que pour saisir toute la jubilation qu'il y a dans le texte, la meilleure façon reste encore de le lire...

Shelton
avatar 08/12/2008 @ 17:20:44
Heureux de ton point de vue. Effectivement, rien ne vaut une bonne lecture, plus fort, une lecture à voix haute...

B1p
avatar 08/12/2008 @ 22:18:09
J'aime beaucoup les lectures à haute voix. Quand j'ai l'occasion d'en voir/écouter, j'y vais sans hésiter. Je connais quelqu'un qui travaille dans une asbl culturelle dont c'est le principe, ça aide...

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier