Cette histoire-là de Alessandro Baricco

Cette histoire-là de Alessandro Baricco
( Questa storia)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Philduch, le 15 septembre 2007 (Aix en Provence, Inscrit le 17 février 2006, 57 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 307ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 895  (depuis Novembre 2007)

La course au style

Comme souvent avec Alessandro Baricco, ce roman est un emboîtement de points de vue et de styles, une démonstration de maestria littéraire parfois un peu forcée; de la scène d'ouverture aux phrases hachées (une course d'automobile meurtrière) aux chapitres plus conventionnels (narrateur omniscient), en passant par des extraits de journal intime à la première personne ou des pages entières de pur dialogue. Le résultat est l'esquisse en trompe-l'oeil d'un portrait, celui du personnage principal, Ultimo, homme honnête, solitaire, fasciné par l'idée de créer un circuit automobile qui soit à l'image de sa vie. Le thème général évoqué par la photo de couverture (les courses automobiles) n'est qu'un alibi, ou plutôt un déclencheur.
Si on ne peut que s'extasier devant la capacité de l'auteur à changer de registre, l'impression finale est mitigée. Connaît-on vraiment Ultimo, ou avons-nous, à l'image d'Elizaveta, la sensation d'être passé à côté, d'avoir manqué dans la tourmente des mots, l'occasion de vraiment aborder ce héros solitaire?
Reste un texte dont certaines pages sont d'une incroyable justesse et pour moi, le frémissement (déçu) de qui espère avoir un chef-d'oeuvre entre les mains et ne trouve au final qu'un joli roman, original, et un peu surfait.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Un chef d'oeuvre de plus signé Baricco

9 étoiles

Critique de LudoGeek (, Inscrit le 6 novembre 2012, 51 ans) - 6 novembre 2012

Les fans d'Alessandro Baricco ne seront pas déçus par cette histoire. Le résumé de l'ouvrage et son introduction pourraient en rebuter certains... cela serait vraiment regrettable. C'est un chef d’œuvre de plus !
L'histoire et les personnages qui composent ce roman sonnent juste. Chacun a un rôle, une raison d'être, même les plus secondaires. Et tout ce petit monde s'anime dans un cadre réaliste sur fond d'Italie et des premières courses automobiles qui saura plaire au plus grand nombre (nul besoin de suivre les courses automobiles pour aimer les descriptions de cet auteur de talent !).

Un merveilleux raconteur

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 30 juillet 2011

Alessandro Baricco a cette capacité à sortir de son imagination de merveilleuses histoires, avec surtout de merveilleux atypiques personnages. Tel ce Ultimo Parri dont il va être question dans « cette histoire-là ».
Il y a du « Novecento » dans ce personnage d’Ultimo Parri. On va le suivre en trois temps ; petit, adulte en âge de guerroyer (celle de 14 – 18) puis vieux (1950). Ce qui peut donner une impression de décousu. Juste patienter, la cohérence prend définitivement corps à la fin.
Car enfin, quelle est l’ambition d’Ultimo Parri, très vite, dès son plus jeune âge ?

« - Et peut-être qu’on te retrouvera dans quelques années au volant d’une Itala, champion d’Italie.
- Ce n’est pas ce que j’ai comme projet, monsieur.
Gardini hocha la tête, un peu pris à contre-pied.
- Ah non ? Et ce serait quoi ton projet ?
Ce n’était pas facile pour Ultimo de répondre à cette question.
C’étaient des choses auxquelles il n’avait pas encore donné de noms. Comme des petites bêtes qu’on vient de trouver dans les bois.
- Je ne sais pas, monsieur, c’est difficile à expliquer.
- Essaie.
Ultimo réfléchit quelques instants.
Puis il fit un geste dans l’air, comme pour dessiner un serpent.
- Les routes, dit-il. J’aime les routes.
Et il s’arrêta là. »

Pas banal on en conviendra l’Ultimo. Pas banals non plus son père, sa mère, Gardini …
Construire, créer, un circuit automobile dont les contours traceraient les contours de sa vie. Telle est son idée, limite fixe, qui lui permettra de tenir le coup pendant la guerre 14 – 18 dans l’enfer des tranchées de Caporetto et de la débâcle italienne qui s’ensuit. La suite de la vie d’Ultimo sera tout sauf rectiligne – comme le circuit qu’il s’imagine construire. Un détour par les Etats-Unis, l’occasion de faire la connaissance de la femme de sa vie. Et de la rater.
Et puis. Et puis on saute directement au clin d’œil final. A l’acrobatie Baricoïenne qui fait que tout tiendra debout, à coup de nostalgies, d’émotions, d’occasions perdues et de personnages également perdus.
Au bilan un bien beau roman. Pas forcément facile du fait de son aspect kaléidoscopique, mais d’une belle sensibilité.

Un roman sans véritable sujet principal ….

5 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 21 janvier 2010

Je sors déçue et plutôt agacée de la lecture de ce roman .
Agacée par la construction éclatée du roman, par la multiplicité des points de vue et des styles , par le croisement des voix : exercice de prouesse littéraire qui me paraît souvent gratuit , plus destiné à servir la réputation de Baricco que l’intérêt ou l’intelligibilité du récit lui-même . Comme si Baricco sacrifiait le fond à la forme …..

Déçue de n’avoir fait qu’entrevoir certains personnages, que survoler le personnage de Ultimo, qui en raison des ellipses du récit , ou de sa disparition dans de nombreux passages , demeure un personnage qu’on connaît mal et qui pourrait finalement être considéré seulement comme la figure centrale mais incomplète d’un ouvrage balayant une période d’avancée technologique mais de régression dans la barbarie .

Acrobaties inutiles

4 étoiles

Critique de Noufaro (, Inscrite le 27 avril 2008, 64 ans) - 27 avril 2008

On s'y perd en essayant de suivre Baricco au cours des acrobaties stylistiques souvent (très) ennuyeuses et des considérations philosophiques assez banales. Où sont donc passées la poésie et la musique de son écriture? Décidement ce n'est pas du meilleur Baricco.

plaisir des mots

9 étoiles

Critique de Livrophage (Pessoulens, Inscrite le 28 février 2007, 64 ans) - 7 janvier 2008

Je rejoins philduch dans sa critique, au fil de certain passages j'ai passé de purs moments de bonheur ,dommage que les parties soient assez inégales .Cela reste toutefois un des meilleurs livres que j'ai lu ces derniers mois.

Forums: Cette histoire-là

  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  Cette histoire là 3 Xav 27 avril 2008 @ 19:21

Autres discussion autour de Cette histoire-là »