Dissimulation de preuves de Donna Leon

Dissimulation de preuves de Donna Leon
( Doctored evidence)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Sahkti, le 25 avril 2008 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 403ème position).
Visites : 8 264 

Chantage meurtrier

Maria Battestini est une vieille peau, pingre, râleuse et méchante, que tous ses voisins aimeraient voir passer l'arme à gauche. Un des jeux favoris de la brave dame est de pousser sa télé à fond, fenêtres ouvertes, jour et nuit, histoire d'empêcher les autres de dormir. Alors voilà, le jour où elle est retrouvée morte par son médecin venu effectuer sa visite hebdomadaire, personne ne pleure et si sa femme d'ouvrage, une roumaine ayant apparemment pris la fuite avant de trouver la mort sous un train, est reconnue coupable du meurtre, personne ne la blâme.
Puis, trois semaines après les faits, une voisine demeurée à Londres tout ce temps, rentre et va témoigner près de Guido Brunetti, d'une manière qui ne laisse planer aucun doute sur la non-culpabilité de la jeune femme roumaine. Le célèbre commissaire vénitien reprend toute l'enquête à zéro, ce qui n'est pas simple, car celle-ci a été menée (et bâclée) par son ennemi fidèle, le lieutenant Scarpa.

Un bon numéro de la série Brunetti, même si cette fois, Donna Leon place davantage l'accent sur l'enquête elle-même que sur Venise ou les considérations de Brunetti sur l'Italie et son fonctionnement. On retrouve avec plaisir Vianello et la signorina Elettra, très peu Patta ou la famille de Brunetti. Place aux indices, donc, et à une minutieuse reconstitution des faits des uns et des autres, avec de surcroît une plongée dans le passé trouble de cette vieille femme qui se révèle être plus riche qu'il n'y paraît.
J'ai pris, une fois de plus, beaucoup de plaisir à déambuler en compagnie de Brunetti dans les méandres de l'enquête.

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Les éditions

  • Dissimulation de preuves [Texte imprimé], roman Donna Leon traduit de l'anglais (États-Unis) par William Olivier Desmond
    de Leon, Donna Desmond, William Olivier (Traducteur)
    Points / Points (Paris)
    ISBN : 9782268003900 ; 7,45 € ; 13/03/2008 ; 312 p. ; Poche
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Dommage...

6 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 15 août 2010

Le commissaire Brunetti est obligé de rouvrir une affaire presque classée après le témoignage spontané de la signora Assunta Gismondi.
Une vieille dame morte à son domicile et la fuite de son aide ménagère roumaine écrasée par un train permettait au lieutenant Scarpa de se faire valoir d'une enquête efficacement menée.
Mais Brunetti va se mettre à explorer toutes les pistes possibles.

Le dénouement final est décevant: "La montagne accouchant d'une souris".
Un policier très classique avec son meurtre de départ, ses personnages sympathiques ou antipathiques, ses rivalités entre collègues, ses particularités locales, Venise et le fonctionnement administratif italien.
Tout ceci fait une lecture agréable mais pas un souvenir impérissable. Premier livre que je lis de Donna Leon, dont une italienne m'a dit ne pas trouver en Italie, alors qu'elle est traduite dans de très nombreuses langues....

Corruption à Venise

7 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 4 mai 2010

Une enquête du commissaire Brunetti avec ses descriptions de Venise et sa partie gastronomie.
Sa femme Paola fait toujours aussi bien la cuisine.
Avec l'aide de Vianello et Elettra, il va enquêter sur le meurtre d'une vieille acariâtre.
Ne tenant pas compte des considérations hâtives de Scarpa, Brunetti va nous emmener dans la corruption italienne.
Lecture agréable mais l'enquête est trop simple et ne tient pas une place assez importante dans ce récit.
C'est un roman policier après tout!

« Mort à Venise »

5 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 25 février 2010

La signora Grazia n’indisposera plus ses voisins, elle ne martyrisera plus ses employées de maison, elle ne grattera plus jusqu’au dernier sou pour arrondir ses économies, elle ne gênera plus personne… son médecin l’a découverte morte, assassinée, dans son appartement vénitien. La dernière bonne qui a officié chez elle, a disparu mais la police la retrouve bien vite et l’arrête à la frontière avant que, dans un dernier élan d’énergie, elle tente de s’enfuir mais est alors percutée par un train qui la laisse morte sur la voie. Cette brave femme fait une coupable idéale que la police charge bien vite du crime pour mettre un terme à cette affaire.

Mais, une voisine, de retour à Venise après une assez longue absence, apporte un témoignage qui pourrait innocenter la bonne. Alors, le commissaire Brunetti, reprend l’enquête malgré les ordres de ses supérieurs et cherche un mobile à ce crime : trafic de fonds, de main d’œuvre, héritage, corruption, chantage, … et tout ce que les sept péchés capitaux peuvent engendrer dans la cité maritime.

Et, Donna Leon nous raconte cette enquête plutôt banale, assez molle, sans véritable ressort, sans surprise, trop prévisible, une enquête où le principal personnage pourrait être ce vieux quartier de Venise et ses habitants avec leur parler typique et une certaine intimité qui n’appartient qu’à ceux qui vivent depuis longtemps dans le même secteur où ils se rencontrent régulièrement au hasard de leurs occupations journalières. Mais, ce roman manque de Venise, la ville n’imprègne pas assez le récit, il n’y a même pas un seul gondolier dans cette histoire, la spécificité de la ville pourrait pourtant faire l’objet de quelques belles scènes. De même, il n’est pas assez gourmand, Donna Leon nous met l’eau la bouche mais nous laisse un peu en plan, on rêve d’Andrea Camilleri et de son art de déguster la cuisine sicilienne.

Ce qui reste en fin compte après cette lecture, c’est une certaine stigmatisation des petits travers, peut-être pas si petits d’ailleurs, italiens : la corruption, la concussion, les trafics en tout genre et toutes les embrouilles que les Italiens sont capables d’inventer pour arrondir leurs fins de mois. On dirait que Donna Leon prend un malin plaisir à rappeler à ses amis vénitiens qu’ils se complaisent un peu trop facilement dans ces combines et que si elle est Américaine de naissance, elle est aussi Italienne de cœur et que les problèmes de la péninsule la concernent elle aussi.

Old school

3 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans) - 22 février 2010

Je n'ai pas particulièrement d'animosité à présenter ici, juste un ennui profond comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps devant un livre. Histoire plate, personnages creux, dialogues classiques, enquête lente, je suis complètement passé à côté avec l'impression de lire un vieux polar comme on n'en fait plus. Même Venise parait bien fade dans tout cela, en tous cas, ne donne certainement pas envie d'être visitée dans la foulée...

Série Guido Brunetti.

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 8 février 2010

Premier contact avec cette « auteuse », ainsi qu’avec son héros récurrent ; le commissaire Guido Brunetti. « Dissimulation de preuves » serait l’épisode n° 13 de la série Brunetti ?
Donna Leon est américaine mais elle a apparemment beaucoup voyagé, est arrivée pour enseigner la littérature du côté de Venise et … n’en serait pas trop repartie. Foin de l’enseignement, elle est passée à l’acte, d’où la série Brunetti, un commissaire de la police … vénitienne ! Un peu le syndrome Elizabeth George, américaine, mais qui vit à Londres et écrit donc des polars britanniques.
Le rythme n’est pas fou – fou (on n’est pas dans Grangé ou Chattam !), languide, correspondant certainement au rythme policier italien ou, disons, vénitien. Il n’est pas sans rappeler d’ailleurs le rythme et les préoccupations culinaires des romans d’Andrea Camilleri, même si la Sicile … ce n’est pas vraiment la Vénétie ! Pas vraiment !
Ce n’est pas réellement du polar purement psychologique, surtout pas du polar d’action, ça se rapproche plutôt des romans à l’ancienne style Agatha Christie où la manière de dénouer l’intrigue est réellement le pivot du roman. C’est sympathique à lire – j’en lirai probablement d’autres – mais ça n’atteint pas les intensités d’un Henning Mankell ou d’un James Lee Burke ou même d’une Elizabeth George.
Venise donc, et sa vie ratatinée sur elle-même, du moins pour les Vénitiens vivant à Venise. Problèmes de voisinage et vieille dame acariâtre, pire, radine comme pas deux, qui méprise et importune son voisinage, qui exploite des immigrées en situation plus ou moins régulière … le genre de voisine que vous n’aimeriez pas avoir ! Maria Grazia Battestini qu’elle s’appelle. Qu’elle s’appelait plutôt puisqu’en fait on la retrouve sauvagement assassinée. A priori c’est tout bête, sa dernière employée de maison - roumaine et exploitée, ou inversement – a décampé au même moment pour tenter de regagner sa patrie. Tenter car … lors de l’interpellation en gare frontière, elle se fait écraser par un train. Voyez comme le monde va ! Le dossier va être classé quand une voisine, charmante celle-ci, vient spontanément faire part de l’impossibilité de sa culpabilité à la police vénitienne. Qui n’apprécie pas trop de voir une affaire résolue basculer du mauvais côté de la pile. Elle va avoir des ennuis la signora Gismondi sauf que .. sauf que le commissaire Brunetti rentre de vacances et va s’occuper de son cas.
Le roman c’est l’enquête, avec des apartés sur Venise et les Vénitiens, l’administration italienne, des cas de corruption (sans blague !), … C’est sympathique donc et c’est peut-être le genre dont on chope le virus à force d’en lire. Possible. A vérifier !

On assassine aussi à Venise

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 janvier 2010

L’aspect le plus intéressant de ce roman est le décor charmant de Venise admirablement évoqué par touches et par des personnages pittoresques. L’enquête policière est plutôt simple et son dénouement risible fait penser qu’elle est un prétexte pour nous faire voyager en Italie.

Néanmoins, je dois avouer que ce premier contact avec le commissaire Brunetti fut charmant. J’ai dévoré en quelques heures, happé par l’écriture fluide de Leon.

Tête de gondole

8 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 21 mai 2009

Donna Leon, c'est un petit peu la Fred Vargas italienne.
On en reparlera à l'occasion d'un autre polar : De sang et d'ébène, excellent, mais celui-ci est déjà plutôt bien : Dissimulation de preuves.
On y retrouve avec grand plaisir la ville de Venise et le commissaire Brunetti, dans cet ordre ou dans l'autre, peu importe : ils vont de paire.
Un commissaire en apparence tout à fait à l'opposé des flics imbibés, divorcés et désabusés qui peuplent la plupart du temps les étagères de notre rayon polars.
En apparence seulement, car en dessous de l'aimable surface le constat porté sur la société est bien le même.
Guido Brunetti est un bon père de famille, épaulé par Paola, une femme adorable (et bonne cuisinière, on est en Italie quand même !) et affublé de deux ados (presque) adorables également.
Rien de machiste dans tout cela (mais on est en Italie quand même !), juste la vie tranquille, pépère (sérénissime ?), une vie comme en rêvent tous les inspecteurs imbibés, divorcés et désabusés qui peuplent la plupart du temps les étagères de notre rayon polars !

[...] Brunetti décrocha le téléphone pour avertir Paola qu'il ne rentrerait pas déjeuner.
" C'est bien dommage, les enfants sont ici et j'ai prévu ... commença-t-elle.
- Vas-y, dis toujours. Je suis un homme, je peux encaisser le coup.
- Des légumes grillés en entrée, et ensuite du veau au citron et au romarin. "
Brunetti laissa échapper un gémissement théâtral.
" Et un sorbet au citron avec un coulis de figue en dessert. Fait maison.
- C'est vrai ? demanda-t-il tout d'un coup, ou est-ce ta façon de me punir de ne pas rentrer ? "
Le silence de Paola se prolongea. " Tu préférerais peut-être que je les amène au McDo ?
- Ce serait de la maltraitance.
- Ce sont des ados, Guido.
- N'empêche ", répliqua-t-il en raccrochant.

Mais les romans de Donna Leon ne comportent pas que des recettes de cuisine et des virées touristiques au fil des canaux de Venise. Ce sont de bons vrais polars avec une intrigue généralement bien ficelée et adossés, comme on les aime, à la réalité sociale ou politique du lieu, en l'occurrence ici : l'Italie corrompue et berlusconienne.

[...] Comme si elle avait lu dans son esprit, elle dit : " Les empreintes digitales ", faisant allusion à la prétention du gouvernement, qui s'était vanté de pouvoir parvenir à constituer un fichier des empreintes digitales de tous les citoyens italiens et de tous les résidents du pays d'ici à cinq ans. Brunetti avait éclaté de rire, quand il avait entendu parler de cette proposition; les trains déraillent, les écoles s'effondrent au moindre frémissement de l'écorce terrestre, trois personnes se servent impunément du même passeport - et ils prétendent recueillir plus de cinquante millions d'empreintes digitales !

Dans cette police pourrie jusqu'à la moelle, Brunetti a une alliée qui vaut le déplacement en Simplon Orient-Express : la signorina Elettra, hackeuse en talons aiguilles, capable (Brunetti ne veut pas savoir comment et nous non plus) de s'ingérer dans les ordinateurs d'Interpol, les archives du gouvernement et Dieu sait quoi encore !
On penserait presque à Josette, la mamy hackeuse de Fred Vargas (les Vents de Neptune) ... si ce n'est que la comparaison physique n'est décidément pas possible entre la mémé de la banlieue parisienne et l'élégante signorina italienne que l'on soupçonne de faire appel à de multiples amants qui lui sont toujours redevables !
Pour celles et ceux qui aiment les canaux de la Sérénissime.

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