Insatisfaite

C’est avec beaucoup d’espoir que j’avais commencé cette série. J’ai commencé par le deuxième tome parce que c’est le premier qui a été publié, en 1950 (plus tard les livres vont être réédités en ordre chronologique) et c’est aussi l’ordre des films présentement en production. Ça avait été un vrai dilemme. Est-ce que je lis les tomes en ordre chronologique ou en ordre de publication, avec des antépisodes ? J’ai choisi la seconde façon, même si ça va à l’encontre des souhaits de l’auteur, qui a déjà écrit qu’il préférait qu’on lise les livres chronologiquement. Mais maintenant, le dilemme n'est plus de savoir dans quel ordre je vais lire les tomes, mais si je vais lire la suite oui ou non. J’ai été désagréablement surprise.

L’histoire est bien simple et j’aurais pu l’aimer : Quatre enfants, frères et soeurs, sont placés chez un professeur durant la guerre et découvrent une pièce contenant une armoire qui mène à un monde magique et merveilleux. Ce monde est en danger par une méchante sorcière, mais il y a de la lumière, il y a le bienveillant lion Aslan et une prophétie qui dit que si deux fils d’Adam et deux filles d’Eve apparaissent à Narnia, le règne de la sorcière blanche prendra fin.

Ce qui m’a le plus agacée, c’est les éléments religieux et la mentalité « années 50 ». Premièrement, je trouve étrange qu’on désigne les humains par les enfants d’Adam et d’Eve dans un monde merveilleux. Ensuite, Peter a le droit à une épée pour se battre, mais Susan ne doit se servir de son arc qu’en cas d’urgence et j'ai bondi quand Aslan donne un poignard à Lucy et dit :

« - Le poignard te servira à te défendre en cas de danger extrême. Car toi non plus tu ne dois pas te trouver dans la bataille.
- Pourquoi, monsieur ? demanda Lucy. Je pense... je me trompe peut-être... mais je pense que j’aurais suffisamment de courage.
- Ce n’est pas la question, dit-il, mais les batailles sont très laides quand les femmes combattent »

Hein ? Lucy est l’héroïne et a les meilleures scènes, mais est-ce que la dernière phrase était vraiment nécessaire ? Il aurait pu dire à cause qu’elle est trop jeune ou quelque chose d’autre... Peut-être que je m’emporte trop. C’est vrai qu’il y a beaucoup de demoiselles en détresse dans le genre aventure ou fantastique, mais on n’est pas obligé d’aimer ça non plus et il y a des façons plus délicates de le faire je suppose.

« - Il y a quelque chose que je ne comprends pas, monsieur Castor, dit Peter. La sorcière n’est-elle pas un Être humain ?
- Elle aimerait bien que nous le croyions ! dit M. Castor, et c’est sur cela qu’elle fonde sa prétention à être reine. Mais elle n’est pas fille d’Ève. Elle descend de la première femme de votre père Adam (là, M. Castor s’inclina), que l’on appelait Lilith. Elle était l’une des djinns. Voilà d’où elle descend d’un côté. Et de l’autre côté, elle descend des géants. Non, non, il n’y a pas une goutte de vrai sang humain chez la sorcière.
- C’est la raison pour laquelle elle est complètement méchante, monsieur Castor, remarqua Mme Castor.
- C’est juste, madame Castor, répliqua-t-il »

Ok ??? Je n’aime pas l’idée que quelqu’un naît vilain. Je n’aime pas les vilains qui sont méchants juste parce qu’ils sont méchants, surtout quand ils n’ont pas d’humour. Oui, parce qu’en plus le récit manque beaucoup d’humour, ce qui aurait pu alléger le tout. Il y a en vers la fin, mais j’aurais aimé que ça soit réparti durant toute l’histoire. Il n’y a pas beaucoup d’action aussi. La bataille finale ne dure même pas deux pages ! Pour ce qui est de l’intrigue, vous pouvez imaginer qu’elle est mince et prévisible au maximum, mais j’aurais pu l’aimer si j’aurais senti de la magie. Après tout, l’idée de l’armoire qui mène à un autre monde est intéressante et fait rêver. Je trouve que c’est mal utilisé une bonne idée. Les personnages sont peu développés, mais certains sont attachants, surtout Lucy, la plus jeune des soeurs, très curieuse. Le moment le plus touchant, c’est quand Aslan marche avec Susan et Lucy pour son sacrifice, comme un Jésus numéro deux... Ce n’est pas assez. Je m’attendais à un grand classique épique.

Je crois que la série a mal vieilli. Les films ont pallié aux manques et controverses les plus criants. Je crois que je ne vais pas finir ma lecture de la série, mais seulement suivre les films...

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  Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique [Texte imprimé] C. S. Lewis illustrations de Pauline Baynes traduit de l'anglais par Anne-Marie Dalmais

  de Lewis, Clive Staples Baynes, Pauline (Illustrateur) Dalmais, Anne-Marie (Traducteur)
  Gallimard / Collection Folio junior
  ISBN : 9782070570751 ; 1,09 € ; 24/11/2005 ; 185 p. ; Broché

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