Bleu presque transparent de Ryū Murakami
( Kagirinaku tômei ni chikai burû)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Noir complet
Né près de Nagasaki en 1952, Murakami Ryu a grandi près d'une base de la marine américaine. Il vient à Tokyo pour étudier en arts. Il abandonne lorsqu’il découvre que la littérature l'intéresse davantage.
Il devient célèbre très jeune avec son premier roman, Bleu presque transparent, qui lui vaut le prix Akutagawa en 1976 (le Goncourt japonais). Le roman devient un immense succès commercial et Murakami, lui-même, en fait un film en 1978.
Ce roman au titre angélique raconte l'aventure sordide de huit jeunes Japonais, autour de la vingtaine, dans le Tokyo du début des années 1970.
Sexes, drogues, hallucinations. On baise, on se défonce, on baise encore, on essaie de s'accrocher aux autres mais on ne trouve rien; on s'engueule, on se cogne dessus, on se fait mal, on se réconcilie, on se tape encore plus fort. On accepte la douleur, parce qu’ainsi on est sûr qu’on est encore vivant. On écoute les Stones, Hendrix, Janis, les Doors. On fréquente les soldats américains, on échange le sexe et la drogue. On vit en marge, on ne fréquente pas la société, sinon la police et l'hôpital. Suicidaire, on veut mourir, on veut que l’autre nous tue.
On vit dans un monde glauque, tout faisande, croupit, se putréfie, lève le cœur. On avale n'importe quoi et on n’arrive plus à se débarrasser de ces goûts acres. On vomit toutes les saletés possibles, on saigne constamment parce que les lèvres sont fendues, parce que le sexe est blessé, on sue, les muqueuses dégoulinent sans cesse, les humeurs de tout le monde se répandent, larmes, sang, spermes et vomissures confondus.
Il reste le rêve (plutôt psychédélique, donc jamais loin du cauchemar), un bref moment de beauté entrevue, le désir d'amitié, un peu d’enfance.
On se dépêche à lire pour sortir au plus tôt de ce cauchemar. Et on ne relit pas pour trouver quelques passages à citer.
Bleu presque transparent? Noir complet, plutôt!
Les éditions
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Bleu presque transparent [Texte imprimé], roman Murakami Ryû trad. du japonais par Guy Morel et Georges Belmont
de Murakami, Ryū Belmont, Georges (Traducteur) Morel, Guy (Traducteur)
Editions Philippe Picquier / Picquier poche (Arles).
ISBN : 9782877302968 ; 16,99 € ; 23/04/1999 ; 203 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Une jeunesse marginale
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 4 janvier 2013
Ce roman ne laisse pas insensible et peut choquer. Certaines scènes ne se lisent pas avec plaisir ( passage à tabac d'un gardien, consommation excessive de drogues et évocations du ressenti de ces addicts, scènes sexuelles nombreuses et variées ... ). Cette jeunesse inquiète le lecteur et le désarçonne. On se plaît à imaginer que ce comportement ne concerne pas tous les jeunes de la planète, même si de tels actes ne sont malheureusement pas réservés à ce seul pays.
Le lecteur descend dans les bas-fonds de l'humanité. Il découvre les pulsions et le sentiment d'abandon de certains jeunes. Tout est transparent et impudique.
Malgré ce sujet pénible, le roman se lit facilement et l'auteur possède le sens du rythme. Il s'agit d'un roman percutant, réussi et audacieux par ces épisodes écoeurants !
D'une pureté presque transparente
Critique de Hunter (, Inscrit le 21 août 2012, 41 ans) - 22 août 2012
Comment ne pas être submergé par la rage et la tristesse lorsque l'on voit nos personnages humiliés par une société qui les a elle-même amené à être ce qu'ils sont? Je vois dans l’extrême déchéance de Ryû, de Kei ou d'Okinawa le drame des ces jeunes qui n'ont pas pu trouver ailleurs une alternative au monde de cinglé qu'on leur propose. Je vais alors conclure sur une citation du Dr Jonhson : "He who makes a beast of himself gets rid of the pain of being a man", soit en français : "Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme".
Peu d'intérêt
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 février 2009
Ce n'est pas avec ces livres qu'on révèle des secrets, qu'on se rend compte que la jeunesse, que les civilisations s'effondrent. Ce n'est qu'un témoignage que je qualifierais presque de puéril car il ne montre aucune cause, aucune répercussion de ces comportements affligeants.
Sexe, drogue et saké
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 13 mars 2008
C'est le roman de ceux qui ne veulent pas vivre comme des consommateurs à la botte des distributeurs géants avec leur "marketeurs" dévoués.
C'est la vie de ceux qui ont choisi de vivre dans la marge de la société mais cette fois ça se passe au Japon et ce ne sont ni Bukowski, ni Selby, ni McInerney, ni Easton Ellis, ni Burroughs, ... qui mènent la barque mais un jeune Japonais talentueux qui ne veut pas suivre l'irrésistible ascension économique de son pays en rupture avec toutes ses traditions.
Génération désenchantée
Critique de Sparkling Nova (Paris, Inscrite le 6 juillet 2005, 41 ans) - 25 février 2007
J'ai eu du mal à lire ce livre, à identifier les différents personnages (bêtement, à cause de leurs prénoms aux sonorités très proches), à tourner les pages en sachant ce que j'allais trouver sur les suivantes...
Car si on ne peut que reconnaître le talent littéraire et l'audace de Murakami, il ressort de cette lecture une forte impression de déjà vu.
Ce livre, j'ai eu le sentiment de l'avoir déjà lu plusieurs fois, mais dans des paysages différents: jeunesse désenchantée en France (Hell, L.Pille), en Allemagne (Moi, Christiane F.), aux Etats-Unis (Moins que zéro, B.Easton Ellis), etc.
Mais, me direz-vous, Murakami a écrit ce roman bien avant, il y a plus de 30 ans. Preuve qu'il est toujours d'actualité.
Et il le sera certainement éternellement, chaque époque étant marquée de changements dans lesquels sa jeunesse en peut que se perdre.
Les quelques parenthèses poétiques, que l'auteur essaime au long du roman comme autant de lueurs d'espoir, éclaircissent ce tableau d'éternel retour.
Autobiographique?
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 2 juillet 2004
L'homonyme de Haruki Murakami est selon moi moins talentueux, mais plus rageur dans son écriture, ce qui ne me déplait pas. Probablement inspiration pour des films américains tel que "Requiem For a Dream" & "Basket-Ball Diaries". J'ai trouvé ce livre brutal mais touchant à la fois. Murakami met en scène les oubliés de la société. Fidèle à sa réputation, il met en mots les tabous de la société Japonaise.
Argh...
Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 43 ans) - 19 mai 2004
Glauque... Noir (pas transparent pour un sou)... violent...
"Weird" quoi :-P
Sex, Drugs And Rock'n'Roll
Critique de Sha (Namur, Inscrit le 7 avril 2004, 52 ans) - 7 avril 2004
L'Orange Mécanique à côté c'est Martine à la plage (ayant but du lait survitaminé quand même)
Un vision noire très noire de la jeunesse japonaise, perdue dans les méandres de la drogue, de l'alcool et du sexe.
Personnellement je ne sais pas à qui je pourrais conseiller ce livre sinon à ceux qui veulent analyser la décadence de nos sociétés ou ceux qui rêvent d'avoir une vie de chien.
Drogue, sexe, violence
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 20 juin 2002
Un univers
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 novembre 2001
Oh oui alors, je confirme
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 8 novembre 2001
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