Le soir du vent fou de Michel Jeury

Le soir du vent fou de Michel Jeury

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Thémis, le 30 décembre 2001 (Ligny, Inscrite le 17 avril 2001, 54 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 108ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 221  (depuis Novembre 2007)

Cercle fermé...difficile d'entrer

L'histoire de ce roman se passe de nouveau dans le Périgord qu’affectionne tout particulièrement l’auteur. Un tout jeune instituteur doit y prendre ses fonctions durant deux semaines pour remplacer un collègue.
Il demeurera bien plus longtemps sur place. Tout le village semble vouloir le tenir à l'écart de ce qui s'y passe d'une part, mais plus encore de ce qui s’y est passé, il y a vingt ans, le soir du vent fou... Pourtant et comme c’est souvent le cas, plus on va chercher à l’évincer et plus il va s’intéresser à cette communauté. Vincent se prend rapidement d’affection pour la région, pour son métier, y compris pour certains de ses habitants.
On aime tout dans ce livre ! L’histoire, les personnages, l'ambiance, les descriptions faites avec passion. Vincent va tenter de se frayer un chemin vers la reconnaissance, il veut avoir son mot à dire, il veut participer à la vie du village. Faut-il à tout prix naître à Mondonat pour pouvoir y vivre et y être heureux ? Y a-t-il un avenir possible pour un étranger désireux de s’y installer ?
On remarquera combien il est difficile de se faire accepter au sein de ce groupe de villageois qui nous apparaît comme étant hors du temps; c'est vrai aussi que l’époque où l’instituteur avait une classe unique pour tous ses élèves est bien loin de nous. A ce moment là, l'instituteur était une personne importante qu'il fallait respecter en tant que tel!

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Terroir, policier et sentimental

6 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 27 juin 2022

1954. Vincent Lerouge, 20 ans, vient assurer un court remplacement dans l’école de Mondonat, petit bourg du Périgord profond. Il pense ne devoir y séjourner qu’une quinzaine de jours. Céline, la titulaire, atteinte d’une cirrhose, espère toujours revenir reprendre en main sa classe unique. Mais son état de santé ne s’améliorant pas, elle prolonge de plus en plus son arrêt de maladie, bloquant ainsi Vincent dans un village dont il découvre peu à peu les habitants assez particuliers et surtout le terrible drame qui l’a marqué. Vingt années auparavant, la maison du maire a été totalement détruite par un incendie. Un homme y a été retrouvé carbonisé à l’intérieur. Il aurait provoqué le sinistre en renversant par mégarde, alors qu’il avait trop bu, une lanterne sourde dans la paille de la grange. Certaines remarques et certaines attitudes des habitants de Mondonat mettent la puce à l’oreille de Vincent et lui donnent à penser que cette affaire ne serait pas arrivée par accident, mais plutôt de manière volontaire et donc criminelle. Encore lui faudra-t-il mener l’enquête et découvrir le pot aux roses…
« Le soir du vent fou » est un roman de divertissement à la limite de trois genres, terroir, policier et sentimental. L’instituteur remplaçant est hésitant entre trois prétendantes, Roseline, sa logeuse, Marianne, sa blonde collègue ambitieuse du village voisin et Marie, la fille de la victime, un peu plus âgée que lui, mais portrait vivant de sa propre mère. Le terroir tient surtout par le décor de ce Périgord rural qu’on imagine du côté d'Issigeac ou de Villeréal, vu que les noms sont fictifs. La vie de ce village perdu, le quotidien de l’instituteur de classe unique avec en point d’orgue le certificat d’études, véritable cérémonie et épreuve d’initiation à l’époque, sont particulièrement bien rendus. L’auteur, né à Razac d'Eymet, fit partie un temps de la profession. Il savait donc de quoi il parlait. Moins intéressante reste l’intrigue vaguement policière qui sous-tend toute cette histoire. Jeury n’étant pas Agatha Christie, n’a pas su ménager suffisamment le suspens. Dès le début, on devine la fin et même le nom du coupable. Dommage !

le soir du vent fou

8 étoiles

Critique de Toussine (, Inscrite le 22 février 2013, 65 ans) - 23 février 2013

L'histoire se passe dans un village dans les années 1950 et relate l'enquête sur un fait divers catastrophique survenu en 1934. On se rend compte que les mentalités n'ont pas changé en l'espace de vingt ans, malgré la guerre. C'est une étude de mœurs de la vie paysanne de cette époque, on y retrouve les personnages clé, tel que le riche qui se prend pour le seigneur des lieux mais qui n'y arrive qu'en humiliant les faibles et en achetant les autorités, le curé qui exerce son influence sur les parents à travers les enfants, et l'instituteur qui vient d'ailleurs et qui va bouger tout ce petit monde en menant l’enquête sur ce fait dramatique, il est l’élément extérieur qui va éclairer et ainsi libérer ce monde replié sur lui-même.
L’histoire est rythmée par l’année scolaire et les saisons . Les descriptions de la nature sont splendides. Deux moments forts dans ce roman : la description par Marie des vicissitudes malheureuses de sa vie auprès de son père provoquées par le personnage néfaste de Darrat, les humiliations, les harcèlements … et surtout le passage bouleversant de Jéhan qui abat son chien bien-aimé, par amour, pour ne pas le laisser à la portée de ce Darrat ! Passage que j’aurais aimé relire pour la beauté de la langue, mais tellement prenant que je n’en ai pas eu le courage.

Une belle critique

7 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 31 décembre 2001

Chaque petit village connaît tous les problèmes posés à celui qui souhaite s'intégrer et c'est un peu vrai dans tous les pays. A l'époque, les gens ne parcouraient pas l'Europe comme aujourd'hui, ils étaient donc moins ouverts aux étrangers. C'est toujours plus ou moins vrai, sauf pour les régions plus touristiques. Elle ont aussi, malheureusement, perdu un peu de leur âme... Qui dit ouverture sur les autres dit aussi accélération d'une certaine mondialisation. Elle est inévitable, apporte son lot d'évolutions des mentalités mais, pour garder son âme, il faut d'abord en avoir une, puis faire davantage d'efforts pour la garder. Quant à l'instituteur, comme pour le père de Pagnol, à une certaine époque, il représentait presque la république... Il était le représentant, honni ou aimé, de la loi Jules Ferry et de l'enseignement libre.

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  Le soir du vent fou 4 Toussine 23 février 2013 @ 08:35

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