C'est noir et le sang gicle...

Ah Rachel ! Tu rêvais de pouvoir embrasser un jour Tom Cruise, ton idole. D’ailleurs la première page de ce tome y est consacrée à ce fantasme de ta vie. On assiste à la première du film « Rain man » au Chinese Theatre et une foule d’admirateurs se presse afin de pouvoir contempler la vedette de l’heure dans toute sa splendeur. Les projecteurs sont braqués sur la scène où le Dieu doit apparaître. Et le voilà cet homme mythique au sourire ravageur et tu es là, Rachel, aux premières lignes avec une amie. Pour rien au monde tu ne céderais ta place n’est-ce pas ? Ton rêve a bien peu de chance de se réaliser maintenant car te voilà présentement dans de sales draps c’est le cas de le dire. Voici donc le troisième tome de cette série, un tome d’une extrême violence qui scellera le destin de deux des quatre protagonistes de ce jeu cruel et destructeur. En effet, voilà que les hésitations de chacun s’estompent et on passe à l’action mais pas toujours comme on pourrait s’y attendre. L’argent est tout puissant et transforme souvent des êtres en apparence inoffensifs et pacifiques en monstres sans foi ni loi. L’espoir d’accéder à une vie meilleure, de pouvoir s’offrir tout ce que l’on a toujours désiré sans jamais pourvoir l’obtenir, de devenir quelqu’un, de ne plus endosser le rôle du perdant, est un moteur d’une puissance incroyable qui génère des comportements excessifs et dévastateurs. La morale s’estompe, les scrupules sont enfouis sous une couche de haine et la volonté de s’en sortir devient plus forte que tout.

Le récit est intéressant car il démontre très bien les mécanismes psychologiques à l’origine des tueries perpétrées par des gens effacés, en apparence satisfaits de leur sort et semblant tout à fait pacifiques. Mais l’eau qui dort est souvent trompeuse et il ne faut pas s’y fier. Il est aussi très intéressant de constater la puissance de la tentation sur l’être humain et la capacité de résistance de celui-ci au mal. Certains succombent très vite alors que d’autres sont plus forts.

Cet épisode regorge d’action et le rythme est effréné. Je dois avouer que c’est le plus réussi des quatre, le plus palpitant, le plus représentatif de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus monstrueux et de plus répugnant. Le côté sombre de l’âme a pris le dessus. C’est noir, très noir et le sang gicle…

« Vas-y, montre-moi ce que tu as dans le ventre ! Tu ne dis rien ? Pourtant, parais que tu es un vrai dur… Les flics ont téléphoné aujourd’hui… Ils ont posé des questions sur toi. Et tu sais ce que je leur ai dit ? Que j’en avais rien à foutre de toi… Que t’étais un bon à rien, un minable. Tu n’es qu’un faible, un raté… Tu me donnes envie de vomir… Maintenant, tu poses ce flingue ou tu vas salement dérouiller. »

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  Le diviseur [Texte imprimé] [scénario de] Callède [dessins de] Gihef

  de Gihef, (Illustrateur) Callède, Joël (Scénariste)
  Vents d'ouest / Turbulences (Issy-les-Moulineaux)
  ISBN : 9782749302270 ; 7,00 € ; 11/01/2006 ; 48 p. ; Album

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