Le Troisième Jour de Chochana Boukhobza
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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en course pour les prix littéraires 2010
Il y a de tout dans cette Jérusalem, les parfums du proche Orient sous un soleil de plomb, les amis, la famille, la culture juive et le poids de l’Histoire.
Elisheva et Rachel reviennent trois jours à Jérusalem le temps de donner un concert. Elles sont juives d’Israël mais ont dû quitter le pays pour poursuivre leur carrière de musicienne à New-York.
Elisheva est l’ainée, elle a connu les camps, puis a rejoint le kibboutz. Elle ne vit que pour la musique et l’espoir de tuer le nazi qui a pratiqué des expériences sur elle. Elle a beaucoup d’amis à Jérusalem qui souhaiteraient la voir renoncer à son projet.
Rachel, est jeune, mal à l’aise entre le plaisir de retrouver sa famille qui lui reproche son départ, sa vie facile; ses amis qui ont mille projets pour leur pays et l’amour de sa vie qui est parti avec une autre.
Le livre montre bien au travers de l'histoire et des déplacements des héroïnes qu’Israël est englué dans un mélange de tradition religieuse, culturelle et de violences dues à son histoire. On comprend vite que la fin sera forcement tragique.
Si les ambiances sont belles, j'ai trouvé les rencontres souvent ratées et pas seulement dues au malaise des retrouvailles. On sent que l'auteur aurait souhaité finir sur une tornade qui emporterait les personnages et précipiterait l'intrigue mais personnellement m'étant progressivement détaché du livre l’effet ne fonctionne pas.
Les éditions
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Le troisième jour [Texte imprimé] Chochana Boukhobza
de Boukhobza, Chochana
Denoël
ISBN : 9782207101568 ; 14,00 € ; 19/08/2010 ; 411 p. ; Broché -
Le troisième jour [Texte imprimé] Chochana Boukhobza
de Boukhobza, Chochana
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070446025 ; 8,10 € ; 13/01/2012 ; 382 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Pour mieux comprendre
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 18 septembre 2013
"Le bonheur n'efface pas le désespoir. Il s'écrit dessus. Il s'écrit avec les histoires du passé."
Mais, c'est la façon dont elle le fait qui est remarquable. Ce n'est pas qu'une leçon d'histoire, c'est aussi de très beaux passages sur l'importance et la beauté de la musique, c'est aussi la complexité des relations entre parents et enfants, rescapés et attachés aux traditions avec les nouvelles générations modernes, vivantes ; sans oublier une histoire d'amour impossible (secondaire selon moi).
Un roman excellent, très touchant, où j'ai découvert la complexité de la vie des habitants de Jérusalem, de la multiplicité des ethnies, des vécus et de la difficulté d'être soi avec un poids des traditions, et du passé , là, plus qu'ailleurs, excessivement pesant.
"Je suis prêtre, invalide, amoureux de la beauté. Je ne porte pas une seule croix mais plusieurs, et elles se juxtaposent les unes aux autres. J'ai dit juxtaposent? Non, le mot juste est: se superposent.
… j'aime bien mélanger les prières. Je me dis que Dieu s'y retrouvera."
Trépidant et étouffant
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 29 juillet 2013
Rachel, l’élève, est jeune et retrouve – compliquées les retrouvailles ! – ses parents, ses amis et son grand amour, qu’elle a perdu en partant à New York et qui s’est marié.
Elisheva, elle, n’a pas grand-chose à retrouver. C’est qu’Elisheva est une survivante des camps de la mort de la Seconde guerre mondiale et n’a qu’une obsession ; retrouver, pour l’éliminer, son bourreau, celui qui a éliminé toute sa famille avec des dizaines de milliers d’autres juifs.
D’ailleurs c’est lui qu’elle vient retrouver, à l’insu de tous, après la machination fomentée depuis qu’elle l’a localisé, au Vénézuela. Il vient en Jordanie pour un voyage … de vénézuéliens et Elisheva s’est débrouillée pour qu’il fasse le crochet par Jérusalem. De même qu’elle s’est débrouillée pour organiser ce concert à Jérusalem nécessitant leur venue à Rachel et elle-même.
C’est savamment distillé, noyé au milieu de mille informations et descriptions de Jérusalem et de la vie qu’on peut y mener. Et c’est étouffant donc, de moiteur. On est brûlés par le soleil, déshydratés … Chochana Boukhobza brosse de manière très convaincante le tableau israélien.
En même temps, trois jours c’est court. Et c’est trépidant donc. On n’a même pas le temps de récupérer du décalage horaire !
« J’ai senti la peau douce de Jérusalem apparaître derrière les pierres blanches, puissantes et râpeuses des murailles. Une peau douce derrière l’os de la ville. Des centaines d’hommes sont morts pour ce sanctuaire. Des milliers de jeunes gens de vingt ans y ont été blessés. Mais rien n’a changé dans la cité. Incroyable paradoxe, terrible paradoxe d’une civilisation qui s’interdit de déplacer une pierre de la ville, mais qui accepte qu’on meure pour elle.
J’ai dévalé les ruelles vides du souk. Des sensations sonores et visuelles éclataient dans ma tête, tandis que mes sandales claquaient sur les marches. Je crois que je courais, les intestins noués, comme si j’étais au Vietnam, au fin fond de la jungle. Il n’y avait plus un soldat en vue, toutes les échoppes étaient maintenant closes, le soleil traversait l’auvent de toile verte, et personne, personne ne se montrait, ni vieillard, ni femme, ni enfant. Il fallait que je sorte de là, que je revienne dans un quartier animé, coûte que coûte. »
Chochana Boukhobza ne s’arrête pas à l’écume des choses – d’ailleurs y a-t-il écume là-bas ? – elle ne simplifie pas une donne extraordinairement enchevêtrée. Si vous doutez de la complexité de la situation de Jérusalem, lisez Chochana Boukhobza !
Œil pour œil, dent pour dent
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 21 juillet 2013
La structure du roman dynamise le texte. L'on passe d'un personnage à l'autre, d'un récit écrit à la première personne à un récit dont le narrateur est extérieur à l'histoire. Ce morcellement permet de suivre en même temps tous ces personnages, tous liés les uns aux autres. L'histoire est captivante et bien travaillée. Le lecteur est plongé dans un univers décrit avec précision et vivacité. On aurait tendance à se focaliser sur les personnages principaux et les épisodes les plus frappants, mais certains détails sont tout aussi significatifs et intéressants : la vendeuse de raisin, le personnage d'Aytan, la relation qui lie Rachel et son père, leur voisine haute en couleur, toutes les allusions à la musique classique en accord avec les scènes décrites ou bien avec le rythme de la narration.
Cette peinture de Jérusalem est saisissante.
Se déchirer
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 18 juillet 2013
J’ai dévoré ce bouquin pour la richesse des petites observations ici et là dans les multiples scènes du quotidien. L’auteur s’efface derrière ses personnages et à aucun moment je n’ai eu l’impression qu’ils étaient dirigés. Ils vivent. Des personnages forts, émotifs, peut-être plus grand nature ? Ceci n’agace pas. On peut les reconnaître aussitôt d’un chapitre à l’autre. Heureusement, car les trames secondaires sont légions. On y parle d’amour, de famille et de tradition.
Vraiment un délice pour moi.
Passé difficile à oublier
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 14 juillet 2013
Se mêlent la difficulté de compréhension entre générations, les préjugés religieux mais aussi la tolérance, l’obligation de faire son devoir vis à vis des siens face à l’amour du cœur, le passé qui hante et dont on n’arrive pas à se débarrasser pour vivre le présent.
Les protagonistes sont rassemblés à Jérusalem, le temps d’un séjour de 3 jours pour un concert classique. A l’occasion de ces retrouvailles les incompréhensions et les passions sont ravivées jusqu’aux drames.
IF-0713-4062
Chacun livre sa vérité!
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 25 juin 2013
L'une retrouve sa famille, ses amis, son amour perdu tandis que l'autre, survivante des camps, se donne pour mission d'éliminer son bourreau.
A travers ces deux histoires, l'auteur va nous d'écrire la vie à Jérusalem.
Chaque personnage nous livre sa vérité.
Très bon moment de lecture!
La loi du Talion
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 21 mars 2013
Un séjour en trois cantiques, deux histoires bien différentes et pourtant deux destinées bibliques qui se rejoignent dans un final christique, un portrait sans concession de la vie en Israël avec le poids de la tradition, de l’histoire, des croyances aveugles et de la crainte sans cesse renouvelée qui pèse toujours sur l’existence même du peuple juif.
Verbeux comme presque tous les écrits juifs, exubérant comme un récit séfarade, ce texte au langage, hélas, un peu banal, contenant des passages trop convenus, trop usités, mais aussi quelques belles pages est un regard acéré sur la religion, les origines, la tradition, la raison d’être et le devenir d’un état juif et aussi une interrogation sur la cohabitation entre les diverses communautés peuplant le Moyen-Orient. Mais il comporte trop d’invraisemblances, dans un contexte déjà très chargé par les événements ambiants et historiques, pour que l’émotion ne s’effrite pas, le souffle épique qui devrait porter ce récit sur ses ailes s’époumone avant la fin de ces deux aventures.
Les héros exultent, défaillent, explosent, se lamentent, pleurent, ont des égos débordants … ça grouille de vie comme dans un film réaliste italien. Ca aurait pu être une grande épopée tragique de plus dans l’histoire du peuple juif, une aventure puisant sa source aux origines des temps biblique mais ce n’est finalement qu’un élan pathétique, un peu grandiloquent, destiné à émouvoir un large public et à satisfaire les jurys des concours littéraires. Trop de complaisances concédées au marché peuvent nuire à la qualité de l’œuvre. Il en reste cependant quelques belles envolées sur des airs de Bach et une question obsédante : c’est quoi la justice ? La justice immanente ? La justice de Dieu ? La justice des hommes ? La Loi du Talion ?... L’humanité mérite-t-elle le sacrifice christique ?
Dans le coeur de Jérusalem et d'Israël
Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 77 ans) - 10 janvier 2013
Rachel se raconte ; Elisheva, Daniel et les autres nous sont racontés. Et là le style change, devient grave malgré un humour nécessaire pour éviter la dramatisation ; ce n’est plus seulement la vie d’une jeune femme comme toutes les autres ayant vécu une histoire d’amour douloureuse mais celles des plus âgés ; et l’on retrouve la Shoah, les guerres israéliennes, les origines diverses, les meurtrissures des juifs d’Afrique du Nord, d’Europe centrale, de l’Orient, et même un descendant de marrane d’Espagne (étonnant Carlos !)… tout ce qui constitue Israël.
Le style parfois direct, qui m’a souvent gênée car à la limite du négligé : dialogues souvent ponctués de « il(ou elle) a dit»; donnant l’impression d’un commentaire descriptif pour la télé aux non-voyants (Chochana Boukhobza est aussi réalisatrice de cinéma..), se transforme, suivant les personnages, en une écriture, celle généralement de l’auteur je suppose, vivante, colorée, fine, ciblant les personnages dans leur cœur avec une précision psychologique profonde. Elle a un but et y parvient à sa façon que j’ai trouvé très réussie.
La musique n’est pas vraiment présente même si elle est là pour avoir donné à Elisheva le sentiment du Vivant ; car Elisheva est morte des dizaines d’années plus tôt, et sans la musique, qui a pu remplacer pour elle ce Dieu qu’elle a renié dans les camps, elle n’aurait pu revivre. Mais est-il possible de vraiment revivre quand on a connu les bourreaux nazis ? Elisheva va bousculer tout le petit monde qui l’entoure par son geste vengeur et démontrer que le passé est dans les racines d’Israël, le très ancien comme le plus récent, avec sa violence et surtout sa profonde souffrance.
« Sa gaieté, son élégance, son histoire de juif marrane qui revient vers les sources et appelle dans la même phrase Jésus et Elohim l’avait séduite. Spontanément, elle l’avait invité au dîner de clôture que le festival offrait aux musiciens. Leur amitié avait été rapide ;(…) Un mois plus tard, elle livrait à Carlos ce qu’elle avait caché à ses intimes. Et au seul amour de sa vie.
Carlos qui avait grandi dans la peinture d’Eglise et dans la compagnie des grands Christs écorchés l’avait écoutée, accablé. Cette nuit-là, elle avait été jusqu’à lui parler du bourreau. Elle le savait vivant, planqué. Il avait réussi à fuir, avec d’autres criminels, grâce à la complicité de policiers nazis, d’antennes chrétiennes extrémistes et l’argent du Vatican ».
Un voyage réussi au Proche-Orient
Critique de J-L-B (Caen, Inscrit le 20 décembre 2011, 35 ans) - 24 janvier 2012
Les destins des deux principales protagonistes sont bien articulés mais la quête et la soif de justice d'Elisheva, qui s'annonce comme centrale dès le "Premier cantique", gagnerait à être beaucoup plus étoffée. Il demeure une impression d'achèvement brutal de cette quête lors du troisième jour, un emballement presque trop rapide dans les quarante dernières pages de l'ouvrage.
Magnifique
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 28 septembre 2011
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Chochana Boukhobza | 10 | Aria | 6 septembre 2010 @ 08:17 |