Les gens d'en face de Georges Simenon

Les gens d'en face de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Catinus, le 22 mars 2011 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 978ème position).
Visites : 3 809 

Glasnosk

Adil Bey vient de prendre ses fonctions de diplomate. Il est Turc dans une ville oubliée de l’Empire soviétique au milieu des années cinquante. Les habitants y sont pauvres pour la plupart, à l’extrême pour bon nombre d’entre eux, prêts à tout même le pire pour une boite de sardines. L’ambiance y est lourde, la suspicion règne en maître, tout comme l’ennui et la mesquinerie. « Un père qui verrait arrêter son fils n’oserait pas demander pourquoi « …

Pour se désennuyer, Adil Bey se transforme en voyeur et passe le plus clair de son temps à espionner les gens d’en face : un homme appartenant à la Guépéou ( police ), son épouse, sa sœur qui est d’ailleurs la secrétaire de notre héros. Et puis il y a les fonctionnaires italiens, les persans, diplomates eux aussi. Et puis il est question d’empoisonnement à l’arsenic à doses homéopathiques, d’exécutions sommaires, … Il est peut-être même question d’amour …

On ressort de ce roman comme un peu pollué … On a presque envie de prendre une douche …

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Un Turc sans trucs …

8 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 18 mars 2018

C’est la première fois que Simenon aborde l’aspect politique dans un de ses romans, où tout au moins y décrit-il avec bonheur le malheur d’une ville portuaire et de ses habitants soumis au parti, au pays des soviets, au point que les pauvres bougres prennent pour se nourrir, les poubelles pour des trois étoiles. Face à ce terminator qui broie le plus coriace bien peu jouent les héros si ce n’est que dans l’espoir un jour, de fuir ce régime forcé. A travers le personnage d’un diplomate Turc, Simenon parvient à rendre ce climat parfaitement malsain, qui empoisonne la vie des gens et des étrangers au sens propre comme au figuré et qui apparemment est toujours d’actualité.

Pauvre

4 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 6 mai 2014

Ce n'est pas la première fois que je trouve Simenon très décevant lorsqu'il s'éloigne de la bourgeoisie franco-belge qu'il connaît et décrit si bien. Ici la scène est à Batum, ville portuaire géorgienne alors incluse dans l'ex-URSS. Un nouveau consul turc s'y trouve expédié sous des conditions floues. Il y rencontre quelques rares collègues étrangers, une persane, une secrétaire russe. Il navigue entre Nelja, la persane, et Sonia, la russe. Il s'y perd. Et tout se dilue dans une étonnante pauvreté de style et de contenu. Simenon, si riche auprès de sa base, s'appauvrit au loin, son style devient plat, enfilant descriptions de situations et dialogues sans grande profondeur, évitant tout tableau de la ville et de ce monde lointain. Si la Guépéou est un peu présente, créant un soupçon de dangerosité, mais si mal décrit que le lecteur a tendance à compenser ce manque avec ses autres lectures sur le monde soviétique. Presque rien ne nous est présenté de l'ex-Urss, ni du système, ni de ses personnages.

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