Aubertin d'Avalon de Bernard Tirtiaux
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Sisyphe, Prométhée ou Lucifer ?
Vous le savez, j'aime bien Tirtiaux. Mais ce roman m'a laissé perplexe. Sans doute est-ce là un effet recherché ? Si c'est le cas, peut-être m'aiderez-vous à trouver la morale d'une fable que je déchiffre mal.
Un bâtisseur de cathédrale, maître d'œuvre de Notre-Dame de Paris, veuf à la fois de son épouse et du chantier dont il vient d'être évincé, appareille pour la Terre Sainte à la recherche de ses fils partis en croisade. Nous sommes à la fin du 12ème siècle.
Les Templiers le persuadent au retour de transporter jusqu'à Chartres un feu sacré, conservé en Palestine depuis l'Ancien Testament (qu'ils disent). Ce feu devrait détruire. Eclairera-t-il celui qui le porte ?
On suit en Orient ce sculpteur qui consacre ses forces à magnifier la Beauté, à la faire naître ou revivre en même temps que s'opère le deuil de l'être aimé. La pierre apaise sa révolte. Il se bat contre son ange et parvient même à le faire sourire.
Sceptique quant aux mystères divins, il tente donc de faire oeuvre de beauté et de bonté sans toujours se résigner à croire que la vérité finira par surgir comme un diamant sous ses coups de maillet rageurs. En attendant, c'est souvent le blasphème qui le libère lorsque le sort l'accable. S'opposer à Dieu, c'est une façon d'y croire. Aubertin d'Avalon a la foi prudente autant que rebelle.
Comment un homme pareil, qui n'a rien d'un mystique ni d'un fanatique, accepte-t-il d'accomplir une tâche que certains tiennent pour sacrée, mais dont il perçoit parfaitement l'inanité, voire la malignité ?
Porter le feu qui détruira le temple c'est, pour lui, renier toute une vie de bâtisseur, bafouer le respect dû à ceux qui lui ont transmis leur savoir. Pire que de cracher dans la soupe : renverser la marmite.
Pourquoi se livrerait-il à une telle perpétration, cet homme de l'art qui cherche une renaissance certes, mais que l'idée d'un acte suicidaire n'a sans doute jamais effleuré ? Pourquoi ? J'en suis encore à me le demander…
B.T. nous entraîne sur des voies bien dangereuses (surtout si l'on pense à des événements récents). On sent bien que le roman n'est pas dépourvu de message, fût-il symbolique. Alors, quelle est la morale de la fable (car c'en est une, et bien menée sur le plan narratif) ? Que veut-il suggérer ?
Que l'homme doit accepter le renouveau, quitte à détruire le meilleur de ce que nos pères nous ont légué ? Qu'il faut sans cesse rebâtir la cathédrale ? Que tout est toujours à refaire ? Que l'homme de foi doit, tel Abraham, accepter de servir les desseins de la divinité, même s'ils lui sont incompréhensibles ?
Que B.T. me permette d'en rester au stade du scepticisme primaire que son héros semble avoir dépassé pour atteindre quoi au juste ? A moins qu'un internaute perméable aux Grands Mystères veuille bien me mettre le doigt sur cette montre en or à côté de laquelle je suis distraitement passé ?
Car ma perplexité s'étend au style même du roman. L'auteur a choisi de nous conter la geste d'Aubertin d'Avalon à l'indicatif présent, ce qui confère, certes, une certaine présence aux personnages et aux faits, une apparence d'actualité. Tant mieux pour les lecteurs que le passé simple indispose et qui vomissent le subjonctif imparfait. Bon. Mais on m'ôtera difficilement cette impression qu'une utilisation systématique de l'indicatif présent donne à la narration un je-ne-sais-quoi d'artificiel.
L'auteur écrit dans une langue bellement imagée. Certaines métaphores sont de véritables trouvailles. Mais il arrive que la phrase, un peu rocailleuse, ne parvienne pas à faire chanter l'idée souvent jaillissante qui l'anime. Est-ce pour laisser la pierre à demi ciselée comme le faisait Rodin ?
Voici donc un lecteur perplexe qui espère avoir suscité suffisante polémique pour recevoir les foudres de vos critiques-éclair. Sus ! Taïaut ! Taille haut !
Les éditions
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Aubertin d'Avalon [Texte imprimé], roman Bernard Tirtiaux
de Tirtiaux, Bernard
J.-C. Lattès
ISBN : 9782709621601 ; 26,00 € ; 06/03/2002 ; 300 p. ; Format Kindle
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Les critiques éclairs (4)
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Quêtes
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 24 septembre 2014
S’en suit alors un très long périple. En chemin, il trouve certaines traces de ses fils et aussi l’amour.
Je trouve les critiques précédentes très dures et je ne partage pas vraiment leur point de vue.
Le style de l’auteur est magnifique, se fait poésie lorsqu’il parle d’amour ou de sculpture. C’est un régal ! L’histoire est agréable à lire et imprévisible.
Du mal à comprendre
Critique de Djémsy (Bruxelles, Inscrite le 7 août 2005, 37 ans) - 17 septembre 2006
tout se fait très vite dans se livre, on recherche Aubertin on le retrouve après une demi page, etc...
Non, ça me plait pas....
Aubertin d'Avalon m'a laissée sur ma faim!
Critique de Piccadille (Henri-Chapelle, Inscrite le 1 décembre 2002, 39 ans) - 1 décembre 2002
Mais qui est Aubertin? Que cherche-t-il? J'ai ressenti à travers ce livre la tristesse d'un homme ayant perdu sa bien-aimée, Ermeline. Ainsi que le bonheur de retoucher à l'amour. Aussi, ce sculpteur de pierre cherche à retrouver ses enfants partis en croisade. Personne ne voulait autant que lui revoir sa progéniture. Ce personnage m'a émue car en les cherchant et en se laissant tomber dans les bras de Venus, il en devient attendrissant.
Ensuite l'auteur essaye de nous faire passer un message par son récit. IL semblerait que celui-ci soit très enrichissant mais j'avoue que comme d'autres personnes, je ne l'ai pas trouvé non plus!
Enfin, l'auteur utilise un style immensément riche. Il nous conte l'histoire avec des métaphores et un vocabulaire recherché. Il utilise avec adresse des mots très techniques.
En conclusion, cette histoire banale m'a plu sans m’avoir plu. Il est vrai qu'elle est bien racontée mais le manque d'action me laisse sur la berge! Ce récit n'est pour moi qu'une simple histoire : une addition de faits sans originalité. Je m'attendais à une histoire plus belle, séduisante, attractive, captivante,... à la hauteur de son auteur! Mais peut-être n'ai-je rien compris?
lyrisme peu convaincant...
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 68 ans) - 18 juin 2002
L'auteur s'exprime dans un langage lyrique, souvent ampoulé, par longues phrases bourrées de métaphores qui confinent au tic littéraire. Quant à l'intrigue elle-même, l'odyssée d'Aubertin parti quérir à l'autre bout du monde un feu prétenduement issu du buisson ardent pour incendier une certaine nuit l'ancienne cathédrale de Chartres sur l'ordre d'un grand maître des Templiers que l'approche de la mort rend dangereusement visionnaire, laisse un tantinet rêveur. Lecture achevée, je me surprends à faire la même moue que le personnage de la couverture et, déçue, je me jure bien de ne jamais relire "le passeur de lumière", histoire de ne pas abîmer mes souvenirs de jeunesse!
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