L'équation africaine de Yasmina Khadra
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Un hymne splendide et émouvant
« L'équation africaine »
roman de Yasmina Khadra
Un hymne splendide et émouvant
Chaque œuvre de cet auteur est un événement littéraire. Celui ci s'inscrit dans la lignée des précédents et notamment de « l'Olympe des infortunes »....
Le lecteur est invité à découvrir un Continent, tel qu'il est et à rencontrer ses différents acteurs dans leurs diversités.
C'est à la fois un tableau de maître, un roman d'aventures et une œuvre de réflexion.
On se croirait dans un film 3D particulièrement soigné : les descriptions superbes des paysages sont telles qu'il suffit de fermer les yeux pour prendre possession du cadre et le « spectateur » est capté par l'histoire et la magnificence.
Mais que va faire le médecin généraliste Kurt dans cette Afrique lointaine ?
Tout sourit à cet homme : une maison confortable, une résidence secondaire, une vie réglée et surtout une femme aimée et aimante.
Un jour tout bascule et un drame familial l'accable. Il décide d'abandonner son existence luxueuse pour partir avec son ami Hans en voilier aux Comores.
Le voyage de l'oubli se transforme très vite en cauchemar, le voilier est arraisonné par des pirates africains et les deux amis sont traînés de force et sans ménagement par leurs ravisseurs .
De la Somalie au Soudan, le voyage est long et pénible : les coups et les humiliations subies donnent à Kurt une image partielle et partiale de l'Afrique.
Qui lui donne le droit de prendre ces africains pour des sauvages. La réplique d'un de ses gardiens est sans appel :
«...La guerre ? Les vôtres sont pires que les cataclysmes. La misère ? C'est à vous que nous la devons. L'ignorance ? Qui te fait croire que tu es plus cultivé que moi ? »
C'est tout le drame et la réalité d'un continent livré à la violence des prédateurs occidentaux et africains et aux tyrans qui sont résumés ainsi....
Ce sont parfois des hommes simples, tranquilles et très cultivés qui se trouvent victimes d'une attaque génocidaire et qui à leur tout peuvent devenir des aventuriers sans foi ni loi...
L'Afrique est une terre de contrastes où se côtoient le pire et le meilleur, le premier étant le fruit des politiques colonialistes et locales .
L'enfer sur terre n'existe pas, il n'y a que « des démons et ils ne sont pas invincibles » …
Kurt arrivera t-il à comprendre et à se débarrasser de sa répulsion, née d'une détention pénible ?
Va t-il saisir et comprendre la force de ces africains qui, spoliés, pauvres, désarmés, soumis aux violences ne cèdent « pas une miette de leur lamentable existence » !?
Ce livre est comme un bijou incandescent qui brillerait de mille feux....
Jean-François Chalot
Les éditions
-
L'Equation Africaine
de Khadra, Yasmina
Julliard
ISBN : 9782260019602 ; 20,90 € ; 18/08/2011 ; 336 p. ; Broché -
L'équation africaine [Texte imprimé] Yasmina Khadra
de Khadra, Yasmina
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266229340 ; 7,60 € ; 06/09/2012 ; 352 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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Les leçons d’une prise d’otages au large d’Aden
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 21 janvier 2015
Ceux-ci démunis de tout, mais surtout de cervelle, tout en jouant cyniquement avec la vie de leurs otages, semblent vouloir venger leur propre décrépitude, l’arme au poing et le rire haineux.
Jamais le prix de la vie, ou plutôt de la survie, n’aura été aussi bien rendu que dans cet excellent roman de Yasmina Khadra décrivant avec talent la misère ultime de ces villages au milieu du désert, et dont les populations demeurent les victimes désespérées des rapines incessantes de bandes armées.
Kurt, le héros de cette aventure hors du temps, ou plutôt hélas, bien de notre temps, parviendra-t-il à sauver son corps et sa raison pour retourner au pays et à ‘la civilisation’ ?
Nous sommes ici en présence d’un grand roman, instructif et cruel.
'l'Afrique ne se voit pas , elle se sent..'
Critique de EZZdahmed (, Inscrit le 20 novembre 2013, 42 ans) - 21 novembre 2013
Ça résume tout, j'ai beaucoup aimé ce roman , peut-être parce que je l'ai lu après un voyage en Tanzanie, Tout au long de l'histoire on découvre que les guerres civiles , les conditions de vie non humaines n'ont pas pu changer la générosité et la joie de vie que porte chaque Africain en lui-même.
Fabuleux
Critique de Keirabaker2007 (, Inscrite le 11 septembre 2013, 54 ans) - 11 septembre 2013
350 pages à avaler facilement et avec plaisir, pas d'ennui, pas de temps mort. Une description précise et détaillée à chaque Evénement, .... magnifique!
J'adore le proverbe africain « Qui ne voit l’Afrique qu’une seule fois dans sa vie mourra borgne »
Bravo!!!!
Pirates de la Corne de l’Afrique
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 janvier 2013
C’est en effet le problème du piratage maritime, principalement somalien, qui est le sujet de ce roman.
Kurt est un médecin généraliste allemand bien installé dans la ville de Frankfurt. Son amour, son épouse adorée, suite à une désillusion professionnelle se suicide. Kurt est complètement déstabilisé, au point que son ami Hans, homme d’affaire riche et impliqué dans des actions humanitaires, lui propose de l’accompagner dans son périple en voilier de Chypre vers l’Afrique de l’Est. Et le pire arrive, le voilier est accosté par des pirates, le cuisinier philippin exécuté et Hans et Kurt emmenés sur la côte comme monnaie d’échange.
« Quatre hommes armés tiennent en joue Hans et Tao dans la cabine de pilotage en gueulant tous à la fois ; un cinquième barre l’escalier qui mène sur le pont. Ce dernier passe et repasse la lame d’un sabre sur la paume de sa main, aussi sinistre qu’un bourreau s’apprêtant à décapiter sa victime. Ses yeux brillent d’un éclat malsain, et son rictus figé me glace le sang. Malingre, le visage osseux et les bras démesurément longs, il donne l’impression de ne pas avoir toute sa tête avec les grotesques lunettes sans verre qu’il porte avec désinvolture. »
La suite du roman est le périple, principalement de Kurt, et bizarrement au Soudan alors que clairement, ces actes là sont Somaliens ?
Il y a de très belles pages sur ce qu’est le désert dans ces zones inhumaines, et sur ce que sont ces individus poussés à bout qui ont basculé dans le piratage (lire Nuruddin Farah, « Exils » par exemple pour avoir une petite idée de la pétaudière que représente la Somalie !). De très belles pages donc. Et en même temps des passages moyens au niveau psychologique et surtout au niveau des dialogues. De la naïveté, des passages faibles dont je n’avais pas souvenir dans ses autres romans.
N’empêche, les termes de l’équation sont clairement posés. Problème ; c’est une équation avec trop d’inconnues. Beaucoup trop. Et elle n’est pas près d’être résolue cette équation !
Magistral!
Critique de Giz (, Inscrite le 18 janvier 2013, 40 ans) - 18 janvier 2013
Khadra a le pouvoir merveilleux de nous réconcilier avec l'âme humaine et "L'équation africaine" ne déroge pas à la règle...
A lire, absolument!
Ombres et lumières africaines
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 3 octobre 2012
l'Afrique dans l'idéal et la charogne. Très bon Khadra
Critique de Clo. (, Inscrite le 24 avril 2012, 40 ans) - 27 avril 2012
Malgré ce bémol, l'équation africaine est à lire absolument !
L’écriture de Yasmina Khadra est délectable. Il y a de la poésie dans le choix des mots, dans leur nuance. Le texte est puissant. Percutant autant qu’émouvant par le verbe et par ce qu’il raconte sur l’Afrique, ce continent des extrêmes. A la fois hymne et errance littéraire, une quête de la beauté pour chaque phrase. Je crois qu’il faut justement lire l’équation africaine comme de la poésie où l’esthétique prime sur le réalisme et sur l’histoire.
« Je ne vois que des débris humains charriant dans leur sillage l’ironie du sort qui les a épargnés et portant à bras-le-corps une étrange conviction qui ne ressemble ni à leurs prières, ni à un destin (…). »
La confrontation de deux mondes
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 2 février 2012
Malheureusement, pour des besoins de scénario, l'auteur délire notamment en déportant ses otages vers le Darfour (improbable voire impossible). Par ailleurs, sa description du preneur d'otage à la fois poète et sanguinaire est assez difficile à cerner. Cela laisse planer un sérieux doute sur la crédibilité du contexte du roman.
La prise d'otage et son issue ne constituent aussi malheureusement qu'une grosse moitié du livre.
Par contre, pour une fois, Khadra trouve une chute, certes assez classique, mais qui ne tourne pas comme dans beaucoup de ses livres en eau de boudin.
J'ai aussi l'impression que Khadra écrit parfois certains de ses romans (comme celui-ci) en espérant pouvoir vendre les droits pour le cinéma.
En résumé, un bon Khadra, mais ses livres "algériens" + " l'attentat" sont bien meilleurs.
Quelle émotion
Critique de Julisa (bordeaux, Inscrite le 30 novembre 2004, 41 ans) - 10 janvier 2012
Un très bon Khadra
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 6 janvier 2012
Comme dans d’autres romans de Khadra , c’est la FORCE DE LA VIE qui triomphe en final. Dans le dénouement celle-ci le conduit à fuir un Occident vide de sens vers l’Afrique , la solidarité et une autre femme . Ceci me rappelle la fin des Sirènes de Bagdad où le terroriste , observe subitement avec humanité la foule qu’il l’entoure…
Questions de vie ou de mort
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 22 décembre 2011
Ce roman est un traité de philosophie sur l’Afrique et ses malheurs. En prenant comme point de départ ses plus grands fléaux, à savoir la piraterie et les guerres, Yasmina Khadra arbitre un débat entre Bruno le défenseur de l’Afrique et un Kurt de plus en plus révolté. Il oppose la futilité du geste de la femme de Kurt à la ténacité des Africains qui luttent pour rester en vie un jour de plus et continuent d’espère contre toute logique.
Malheureusement, les grands discours tenus par certains ravisseurs défigurent ce livre car qui pourrait croire qu’un lettré ayant reçu de prestigieux prix littéraires puisse verser dans une telle insensibilité et surtout une telle violence ? La violence peut avoir ses raisons dans la douleur, mais alors, elle ne fait plus appel à la raison. Tout cela est incompatible.
Il n’en reste pas moins que le style de l’auteur est toujours aussi savoureux et que cette histoire a le mérite de nous faire réfléchir, notamment sur la chance dont nous bénéficions au quotidien. J’aime aussi sa conclusion silencieuse : l’homme trouve son salut lorsqu’il aide son prochain et non pas lorsqu’il se complait dans la complainte.
Déçu
Critique de Belkech (, Inscrite le 11 novembre 2011, 51 ans) - 11 novembre 2011
Un poète
Critique de Elfe191 (, Inscrite le 9 novembre 2006, 68 ans) - 21 octobre 2011
Dans ce roman même si le style en est un tantinet ampoulé,un brin sentencieux et si contre toute attente les pirates parlent comme Montherlant ,cette histoire contée par Yasmina Khadra
Le poète Algérois nous laisse l’agréable sensation d’avoir accompagné au fil des pages « Un homme de lettres »
Du grand Khadra !
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 22 août 2011
Et puis c'est l'odyssée, percutante, le grand tumulte de la rencontre avec une Afrique déchirée, en proie aux convulsions d'un XXIe siècle qui la dépècera ou la grandira de toutes ses infinies richesses...
Ce magnifique roman est un hymne vibrant à l'Afrique, dans ce qu'elle a de plus douloureux et de plus héroïque mais c'est aussi un voyage initiatique pour le lecteur en proie aux mêmes doutes que le héros, Kurt, dont il partage les colères, le dégoût, l'incompréhension, le rejet pour ce continent de tous les possibles.
« Qui ne voit l’Afrique qu’une seule fois dans sa vie mourra borgne » dit le proverbe.
C’est un livre dont il est difficile de parler tant les mots semblent ternes au regard de l‘impression qu’il laisse.
Bravo, Mr Khadra, vous êtes un merveilleux romancier, vous m’avez bouleversée et pour bien connaître l’Afrique qui ne m’a pas laissée borgne, je peux assurer que la beauté de votre écriture, la justesse de votre regard lui sont un réel hommage. Vous portez avec brio, ces paroles prononcées par votre Joma:
"Avec le Verbe, on peut assujettir l'adversité"
(5 étoiles, un maximum pour moi insuffisant)
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