La croix et la bannière de William Boyd

La croix et la bannière de William Boyd
( Stars and bars)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Féline, le 4 juillet 2002 (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 325ème position).
Visites : 7 857  (depuis Novembre 2007)

Bienvenue chez les fous

Henderson Dores a quitté son Angleterre natale dans le but de soigner son handicapante timidité et son manque de confiance en soi, persuadé que le mode de vie américain, où tout le monde fait ce qui lui plaît sans se soucier de l'avis des voisins, lui insufflera assurance et réussite. Hélas, la réalité ruine rapidement ses espérances et il demeure gauche et introverti.

Engagé dans une agence d'experts en art, il se voit confier une mission délicate: obtenir une importante vente de tableaux impressionnistes, propriété d'un riche homme d'affaires sudiste . Le stress est renforcé quand sa future ex femme lui impose la présence de sa fille, Bryant, adolescente délurée.

Dès son arrivée, la situation, déjà déplaisante, devient franchement cauchemardesque. Il se retrouve coincé dans un bled entouré de toute une série de personnages, tous plus fous et loufoques les uns que les autres : le fils à la carrure impressionnante, qui a déjà vendu les toiles à l'insu de son père pour payer ses dettes de jeu; sa femme enceinte et pot de colle; la fille, fausse aveugle énigmatique; la cuisinière rustre et son fils, géant attardé, qui voudra épouser Bryant. Afin de l'immobiliser et de la retenir, il démontera pièce par pièce la voiture de location d'Henderson.

La lutte entre le fils et H. Dores pour l'acquisition des tableaux se terminera par la destruction de ceux-ci. A partir de là, le récit prendra des faux airs de roman noir, plus hilarant qu'angoissant.

William Boyd nous livre un ouvrage cocasse sur le monde de l'art, la cupidité et le mensonge.

Anglais passionné par les Etats-Unis, il nous brosse, à travers les péripéties de son anti-héros, un portrait de l'Amérique sudiste et évoque les relations, empreintes de respect mais aussi de moqueries, et parfois conflictuelles, entre les anglais et les américains.

William Boyd happe son lecteur dans l'univers qu'il a créé par la force de sa plume. Les émotions de ses personnages sont contagieuses. Il les décrit d'une façon si vivante et imagée que nous avons l'impression de ressentir celles qu'éprouve Henderson et de vivre ses aventures. Sans se perdre en descriptions futiles, il réussit l'exploit de recréer les décors du sud des Etats-Unis.

Je conseille vivement la lecture de ce livre les jours de pluie et de déprime. C'est un remède efficace contre les idées noires.

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Les éditions

  • La croix et la bannière [Texte imprimé], roman William Boyd trad. de l'anglais par Christiane Besse
    de Boyd, William Besse, Christiane (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris)
    ISBN : 9782020536363 ; 7,60 € ; 01/04/2005 ; 345 p. ; Poche
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La bannière avec taches

5 étoiles

Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 23 décembre 2021

La littérature à visée humoristique est un art des plus délicat. Le roman de William Boyd avec son Anglais qui espère guérir son manque de confiance en soi en venant s'immerger dans le bain de l'aplomb américain, comprend a priori tous les ingrédients du roman caustique à succès. D'autant plus, quand le timoré représentant d'Albion se voit confier une mission professionnelle de la plus haute importance parmi les ploucs de la campagne que sont forcément les descendants des Confédérés.

Le roman se lit aisément, on sourit à quelques reprises, mais j'ai ressenti tout le long de la lecture le sentiment que c'était trop ou trop peu. Trop peu, car Boyd maintient les péripéties de son héros dans le cadre d'un récit réaliste, gardant ses personnages relativement en laisse, et trop, parce que quelques scènes semblent davantage écrites pour Pierre Richard que pour notre Anglais aux frêles épaules. D'où le sentiment d'être entre deux eaux, de ne pas pouvoir s'appuyer sur les comparses dont la psychologie reste rudimentaire et pour lesquels on ressent peu d'empathie, ni sur un burlesque totalement assumé.

Tout en sachant gré à William Boyd de nous épargner les poncifs les plus éculés sur les habitants du Sud des États-Unis, je dois dire que je m'attendais à plus de mordant et de farfelu après la lecture de certains comptes-rendus.

Bienvenue chez les... (bis)

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 août 2013

L'attente de l'aube m'avait laissé un goût amer. Une première partie haletante et puis une suite un peu "série B".
J'ai vaguement eu l'impression arrivé au quart du livre que ça allait se reproduire ici.
Ce fut un petit passage à vide de quelques lignes et heureusement il n'en a rien été et j'ai été happé par ce texte accrocheur.
J'ai grandement apprécié une construction parfaite et un enchaînement totalement déjanté.
Entre cette phrase prononcée par un clochard à la première page : "le fourreur à minuit croit ses mains pleines de nuages" et la même à peine ébauchée à la dernière page, il se passe une nuée d'événements qui méritent l'attention et récoltent quelques rires.

Que dire de cet espèce de Zéno (Italo Svevo) qui apprend que son père (ce héros mort sur le champ de bataille) a été tué par une boîte d'ananas en morceaux tombée d'un avion ???

Un merveilleux moment.

Moyen moins

4 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 19 octobre 2012

Un drôle de livre que ce roman de Boyd. Après une bonne entrée en matière le récit prend une tournure non pas loufoque mais grotesque. Trop d'incohérences viennent ternir les aventures Sudistes du pauvre Henderson, bof, bof.
Se voulant drôle, ce qui est parfois le cas, le récit plonge bien trop facilement dans l'absurdité, je pense aux personnages, aux péripéties, ou au passage dans le luxueux hôtel d'Atlanta qui vire au grand n'importe quoi.
Honnêtement j'ai été déçu par ce livre, même s'il n'est pas si nul que cela tout de même. Je me suis surpris à bien l'aimer ce pauvre Henderson, mais là encore la fin vient tout gâcher.
J'ai même parfois eu l'impression de lire un Jonathan Coe, mais sur l'ensemble la comparaison ne tient pas, dommage.

An Englishman in ... Luxora Plage

8 étoiles

Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 24 août 2009

Je me suis beaucoup amusé à lire les tribulations d'un anglais travaillant à New-York et qui, pour raisons professionnelles, se rend dans le Sud profond des Etats-Unis. Si ce n'est déjà pas simple pour cet anglais timide de trouver sa place à New-York, sa vie va littéralement exploser durant ce séjour chez, ce qu'il convient d'appeler, les fous ! Henderson va aller de déconvenues en humiliations toujours plus importantes et, même si on ne pourra s'empêcher parfois de ressentir de la compassion pour lui, on pourra encore moins retenir un sourire à la lecture de ses aventures rocambolesques.

Les mains pleines de nuages

5 étoiles

Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 28 août 2005

C'est ce que dit un fou que croise Henderson le héros (enfin héros, si on veut!). Et c'est vrai que vous allez entrer dans un monde de fou mais rarement de poésie. Celà dit, la poésie est-elle encore imaginable dans le monde où vit cet "Englishman in New York" avant de plonger dans les mystères du Sud américain? Ou alors les nuages sont ceux que Henderson se fabrique de ses propres mains, erreurs ou tentations. Je dois reconnaitre avoir moins aimé ce livre ( même si je reconnais les qualités du récit et le ton souvent drôle ou loufoque) que d'autres Boyd comme ses nouvelles que je vous recommande au ton plus grave et toujours avec ce brio imaginatif.
Dans le domaine de la drôlerie, lisez plutôt le Lodge de "Changement de décor" que j'avais lu juste avant "La croix et la bannière".
Enfin, c'est simplement mon avis.

..ou les tribulations d'un Anglais dans le Sud profond

9 étoiles

Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 68 ans) - 13 décembre 2004

Pétri de timidité et de bonnes manières anglaises, le pauvre Henderson Dores va en effet subir les catastrophes les plus terribles, "ses actes les plus simples n'engendrant qu'un cortège de conséquences plus éprouvantes et absurdes les unes que les autres".
Et William Boyd, d'une plume intelligente, élégante et ironique plonge son personnage dans une délirante odyssée, d'une irrésistible drôlerie, brocardant au passage la manière de vivre d'une certaine Amérique.
Empêtré dans ses complexes, Henderson accentue encore par son attitude le grotesque des situations auxquelles il est confronté. Jusqu'à ce que, complètement dépassé, il n'atteigne la sérénité (ou la résignation!) désespérée de celui qui en a trop vu pour être encore atteint par quoi que ce soit.
Un régal!

BOYD catégorie drôle

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 septembre 2004

Pas le premier à s'attaquer au démythifiage (?) de l'Amérique. Ni de cette manière burlesque et déconnante. On pourrait le rapprocher des semblables entreprises de Donald WESTLAKE pour New York principalement ou Carl HIAASEN pour la Floride. Jubilatoire et désopilant, mais en même temps mise à nu du mythe. On est dans le BOYD côté Brazzaville Plage plutôt que Les nouvelles Confessions. Dans la filiation, pour la finesse des situations et du campement des personnages, j'évoquerais aussi LE CLEZIO.
Vive William BOYD.

Quand la timidité dirige votre vie

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 juin 2004

Un roman d’une grande drôlerie. Henderson est un timide maladif qui se cache derrière la peinture impressionniste. Tout lui échappe : son ex-épouse, la fille de celle-ci, sa maîtresse, les collectionneurs privées ou les responsables de galeries. Henderson décide de combattre son défaut en travaillant avec le patron d’une société de commissaires-priseurs. Mais rien ne se passe comme il le voudrait… et nous on s'amuse. On ne se moque pas, ça semble cruel, il faut bien reconnaître que c'est hilarant. On s'attache à Henderson qui nous fait rire, ça fait du bien.

Hilarant

9 étoiles

Critique de Nutella (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 31 décembre 2000, 44 ans) - 11 janvier 2004

Au travers des péripéties de son anti-héros, William Boyd m'a fait rire aux larmes. J'ai découvert cet auteur avec bonheur et vous le conseille comme remède contre la morosité.

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