La croix et la bannière de William Boyd
( Stars and bars)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Bienvenue chez les fous
Henderson Dores a quitté son Angleterre natale dans le but de soigner son handicapante timidité et son manque de confiance en soi, persuadé que le mode de vie américain, où tout le monde fait ce qui lui plaît sans se soucier de l'avis des voisins, lui insufflera assurance et réussite. Hélas, la réalité ruine rapidement ses espérances et il demeure gauche et introverti.
Engagé dans une agence d'experts en art, il se voit confier une mission délicate: obtenir une importante vente de tableaux impressionnistes, propriété d'un riche homme d'affaires sudiste . Le stress est renforcé quand sa future ex femme lui impose la présence de sa fille, Bryant, adolescente délurée.
Dès son arrivée, la situation, déjà déplaisante, devient franchement cauchemardesque. Il se retrouve coincé dans un bled entouré de toute une série de personnages, tous plus fous et loufoques les uns que les autres : le fils à la carrure impressionnante, qui a déjà vendu les toiles à l'insu de son père pour payer ses dettes de jeu; sa femme enceinte et pot de colle; la fille, fausse aveugle énigmatique; la cuisinière rustre et son fils, géant attardé, qui voudra épouser Bryant. Afin de l'immobiliser et de la retenir, il démontera pièce par pièce la voiture de location d'Henderson.
La lutte entre le fils et H. Dores pour l'acquisition des tableaux se terminera par la destruction de ceux-ci. A partir de là, le récit prendra des faux airs de roman noir, plus hilarant qu'angoissant.
William Boyd nous livre un ouvrage cocasse sur le monde de l'art, la cupidité et le mensonge.
Anglais passionné par les Etats-Unis, il nous brosse, à travers les péripéties de son anti-héros, un portrait de l'Amérique sudiste et évoque les relations, empreintes de respect mais aussi de moqueries, et parfois conflictuelles, entre les anglais et les américains.
William Boyd happe son lecteur dans l'univers qu'il a créé par la force de sa plume. Les émotions de ses personnages sont contagieuses. Il les décrit d'une façon si vivante et imagée que nous avons l'impression de ressentir celles qu'éprouve Henderson et de vivre ses aventures. Sans se perdre en descriptions futiles, il réussit l'exploit de recréer les décors du sud des Etats-Unis.
Je conseille vivement la lecture de ce livre les jours de pluie et de déprime. C'est un remède efficace contre les idées noires.
Les éditions
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La croix et la bannière [Texte imprimé], roman William Boyd trad. de l'anglais par Christiane Besse
de Boyd, William Besse, Christiane (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020536363 ; 7,60 € ; 01/04/2005 ; 345 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (9)
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La bannière avec taches
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 23 décembre 2021
Le roman se lit aisément, on sourit à quelques reprises, mais j'ai ressenti tout le long de la lecture le sentiment que c'était trop ou trop peu. Trop peu, car Boyd maintient les péripéties de son héros dans le cadre d'un récit réaliste, gardant ses personnages relativement en laisse, et trop, parce que quelques scènes semblent davantage écrites pour Pierre Richard que pour notre Anglais aux frêles épaules. D'où le sentiment d'être entre deux eaux, de ne pas pouvoir s'appuyer sur les comparses dont la psychologie reste rudimentaire et pour lesquels on ressent peu d'empathie, ni sur un burlesque totalement assumé.
Tout en sachant gré à William Boyd de nous épargner les poncifs les plus éculés sur les habitants du Sud des États-Unis, je dois dire que je m'attendais à plus de mordant et de farfelu après la lecture de certains comptes-rendus.
Bienvenue chez les... (bis)
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 août 2013
J'ai vaguement eu l'impression arrivé au quart du livre que ça allait se reproduire ici.
Ce fut un petit passage à vide de quelques lignes et heureusement il n'en a rien été et j'ai été happé par ce texte accrocheur.
J'ai grandement apprécié une construction parfaite et un enchaînement totalement déjanté.
Entre cette phrase prononcée par un clochard à la première page : "le fourreur à minuit croit ses mains pleines de nuages" et la même à peine ébauchée à la dernière page, il se passe une nuée d'événements qui méritent l'attention et récoltent quelques rires.
Que dire de cet espèce de Zéno (Italo Svevo) qui apprend que son père (ce héros mort sur le champ de bataille) a été tué par une boîte d'ananas en morceaux tombée d'un avion ???
Un merveilleux moment.
Moyen moins
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 19 octobre 2012
Se voulant drôle, ce qui est parfois le cas, le récit plonge bien trop facilement dans l'absurdité, je pense aux personnages, aux péripéties, ou au passage dans le luxueux hôtel d'Atlanta qui vire au grand n'importe quoi.
Honnêtement j'ai été déçu par ce livre, même s'il n'est pas si nul que cela tout de même. Je me suis surpris à bien l'aimer ce pauvre Henderson, mais là encore la fin vient tout gâcher.
J'ai même parfois eu l'impression de lire un Jonathan Coe, mais sur l'ensemble la comparaison ne tient pas, dommage.
An Englishman in ... Luxora Plage
Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 24 août 2009
Les mains pleines de nuages
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 28 août 2005
Dans le domaine de la drôlerie, lisez plutôt le Lodge de "Changement de décor" que j'avais lu juste avant "La croix et la bannière".
Enfin, c'est simplement mon avis.
..ou les tribulations d'un Anglais dans le Sud profond
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 68 ans) - 13 décembre 2004
Et William Boyd, d'une plume intelligente, élégante et ironique plonge son personnage dans une délirante odyssée, d'une irrésistible drôlerie, brocardant au passage la manière de vivre d'une certaine Amérique.
Empêtré dans ses complexes, Henderson accentue encore par son attitude le grotesque des situations auxquelles il est confronté. Jusqu'à ce que, complètement dépassé, il n'atteigne la sérénité (ou la résignation!) désespérée de celui qui en a trop vu pour être encore atteint par quoi que ce soit.
Un régal!
BOYD catégorie drôle
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 septembre 2004
Vive William BOYD.
Quand la timidité dirige votre vie
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 juin 2004
Hilarant
Critique de Nutella (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 31 décembre 2000, 44 ans) - 11 janvier 2004
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