Le Visiteur de Éric-Emmanuel Schmitt
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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Jouer sur le doute jusqu'à en perdre la raison
Voici une pièce de théâtre hors du commun. La lire est déjà bien, mais une fois de plus, le théâtre c'est quelque chose qui se vit.
Je vous conseillerais donc d'aller la voir dès qu'elle refait surface.
Je pense cependant qu'il vous sera difficile d'attendre pour découvrir ce petit chef-d'œuvre.
Ce livre marquera certainement plus ceux d'entre vous qui s'intéressent à Sigmund Freud, principalement dans ses écrits à propos de la religion : je vous conseille de vous référer à " Malaise dans la culture " et " Moïse ou la religion monothéiste " notamment.
Il s'agit en effet du docteur Freud qui se trouve dans son cabinet au début de la deuxième guerre mondiale, sa fille vient d'être embarquée par les Allemands. Il est là perdu et désespéré. C'est l'époque où il vient d'achever " Moïse ou la religion monothéiste " dans lequel il dit en gros, et sans vouloir réduire sa thèse, que Dieu n'existe pas mais qu'il est une manifestation de l'inconscient…
Soudain, un homme entre chez lui et lui parle très étrangement. Serait-ce Dieu ? Ou simplement un fou ? Ou une manifestation de son inconscient ?
S'engage alors un dialogue réduisant toutes les croyances de Freud à ce sujet à l'état de doutes…
Je vous laisse entre ses mains.
Réfléchissez donc à ces côtés dans cette pièce métaphysique, confrontant une fois de plus la croyance à la raison.
Les éditions
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Le visiteur [Texte imprimé], [Paris, Petit théâtre, 23 septembre 1993] Eric-Emmanuel Schmitt
de Schmitt, Éric-Emmanuel
Actes Sud / Théâtre (Paris. 1985).
ISBN : 9782869433977 ; 8,20 € ; 29/12/1998 ; 63 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Et Dieu dans tout ça...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 23 septembre 2012
Il faut dire que le thème de cette courte pièce de Théâtre n'est pas banal : peu de temps après l'Anschluss, en 1938 dans une Vienne dont les troupes allemandes ont pris possession, on trouve Sigmund Freud à la fin de sa vie, fatigué et désespéré alors que la Gestapo vient d'emmener sa fille Anna pour l'interroger. Prendra-t-il la décision de sauver sa famille en fuyant à Londres ? Un étrange personnage entre par la fenêtre et lui tient de bien étranges discours…
Qui est-il ? Un fou ? Il y en a un qui vient de s'échapper de l'asile, un mythomane…Mais il est arrêté…
Alors Dieu, lui-même, comme il le prétend… Ou une projection du subconscient de Freud…
Chacun se fera sa propre idée.
On aborde ici, comme sans en avoir l'air des sujets aussi fondamentaux et éternels que la nature de la conscience et de l'inconscient, la place de l'homme dans le monde, la raison du Mal, le conflit entre raison et intuition, et bien d'autres encore…
Envoûtant !
Oui, pourquoi pas ?
Critique de Nouillade (, Inscrite le 13 mars 2008, 33 ans) - 23 mars 2008
Une pièce un peu inégale pour moi. Dommage.
Le retrait de Dieu - sa démission ? -
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 15 mars 2007
Et Dieu ne règle aucun des deux maux, ne sauve ni une minorité menacée ni même un seul. Il apparaît pour repartir comme un jeu de marionnettes.
Cette pièce, assez courte, fait réfléchir sur la place de Dieu. Elle est aussi vive que simple. Elle est intéressante et ne peut manquer de faire réagir, même si elle n'est peut-être pas assez forte pour réussir à faire changer d'opinions, mais déjà à ouvrir un débat de manière fort honnête, ce qui est très louable. L'attention est maintenue et même attisée. Une bonne part de l'objectif de l'auteur doit probablement être atteint.
Agnostique, ce n'est pas sans remords que je suis tenté de rejoindre cette vision.
Excellent!
Critique de Bibou379 (, Inscrite le 26 mai 2005, 40 ans) - 2 octobre 2006
Le Procès de Dieu
Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 9 octobre 2005
"Freud (au nazi) : Votre nez. Il rappelle trait pour trait, narine pour narine, celui de mon oncle Simon, qui était rabbin. Notez que je ne suis pas très fort au jeu des ressemblances, mais là, vraiment... c'est plus qu'un air de famille... c'est... Notez que moi, finalement, j'ai le nez beaucoup plus droit, moins busqué que vous... Mais c'est moi qui suis juif! Notez, par ailleurs, qu'on ne m'a jamais vu à la synagogue... Mais c'est moi qui suis juif! Notez aussi que je ne n'ai jamais rien fait pour de l'argent... Mais c'est moi qui suis juif!! Mais c'est étrange tout de même, on ne vous a jamais parlé de votre nez?"
Beaucoup de scènes piquantes comme celle-ci dans cette pièce.
Mais bien qu'on puisse penser à une pièce, historique ou policière, on y voit aussi un procès de Dieu...
Ce "Visiteur", cet "Inconnu", se dit Dieu...et essaye de convaincre Freud...de tout! De son existence, de pourquoi le malheur, pourquoi il ne peut l’empêcher, pourquoi il n'est finalement pas omniscient comme on lui prête de l'être!!
A lire, cette pièce est réellement superbe! (Je mets 5 étoiles parce qu'en plus de la qualité du texte, j'aime beaucoup le théâtre!!)
ennuyeux
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 11 juillet 2004
Mais je n’ai pas fini l’assiette, qui était heureusement petite.
J’ai trouvé les dialogues naïfs, les comportements puérils, les attitudes irréalistes voire grotesques, les réparties mièvres.
Schmitt philosophe du cœur, c’est un régal, mais ce registre-ci manque de subtilité, il me semble.
Savoureux échange
Critique de Trisopathe (, Inscrit le 21 octobre 2002, 45 ans) - 5 juin 2004
Un inconnu profite d'un moment de faiblesse pour mettre à mal sa conviction de la non-existence de Dieu.
Il faut dire, à la décharge de l'éminent Sigmund, que cet inconnu est très convaincant, sans toutefois faire étalage de sa toute-puissance.
Le dialogue est savoureux de bout en bout et on apprécie, comme le dit Jules, les réparties de Freud et de l'inconnu.
Ca m'a fait penser à "Dieu et moi" de Jacqueline Harpman.
Dans ces 2 très courts textes, on remercie l'auteur de retranscrire les quatre vérités que chaque athée aimerait avoir le privilège de pouvoir dire à Dieu. C'est très jubilatoire.
Je poursuis le parallèle (car je recommande en seconde lecture l'ouvrage de Harpman) en notant toutefois que chez Harpman, bien que Dieu soit plus imposant et beaucoup plus démonstratif, il se montre plus faible ; la simplicité et la sincérité du Dieu mis en scène par Eric-Emmanuel Schmitt est plus touchante et de là, plus convaincante.
En vrac quelques courtes citations excellentes :
- Alors que Freud demande à Dieu de prouver sa divinité en opérant un miracle, Dieu rétorque entre autres : "Je croyais devoir réserver mes miracles aux imbéciles..."
- Alors que Freud s'allume un énorme cigare, Dieu le lui retire en disant : "La mort te brûle déjà. Pas besoin de rajouter des braises..."
- De la bouche de Dieu : "Libre pour le bien comme pour le mal, sinon la liberté n'est rien."
Une excellente pièce
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 16 janvier 2001
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