Maigret et le corps sans tête de Georges Simenon

Maigret et le corps sans tête de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Killeur.extreme, le 21 avril 2003 (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (25 006ème position).
Visites : 9 011  (depuis Novembre 2007)

sans longueur

Je connaissais surtout Maigret grâce à la série télévisée avec Bruno Cremer, quand j'étais plus jeune, je m'aimais pas beaucoup Maigret, l'atmosphère, la lenteur de l'enquête. Maintenant, ces "défauts" sont devenus pour moi des qualités car, déjà j'ai lu d'autres roman policiers et de plus, il y a plus lent que Maigret: Derrick.
Ayant entendu beaucoup de bien de Simenon, j'ai décidé d'essayer de lire un Maigret, j'ai choisi "Maigret et le corps sans tête" déjà parce que je n'ai pas vu l'adaptation télévisuelle. Dans cet épisode là, ce n'est pas le coupable qui nous intéresse, car Maigret le trouve assez rapidement, mais c'est plutôt la personnalité de la victime, du coupable. Et puis comme les enquêteur ne retrouvent pas la tête, on n'est jamais sûr avant la fin que la "victime" est le cadavre repêché.
Maigret n'est pas un Sherlock Holmes qui enquête seulement parce que le crime est intéressant pour ses facultés cérébrales, mais c'est un enquêteur qui utilise son métier pour comprendre le crime et son auteur. Dans beaucoup de romans policiers, Thriller, les victimes sont quelquefois les vrais coupables, Sherlock Holmes a plusieurs fois laissé le coupable s'échapper, parce que la victime "méritait" son sort.
Bref. J'ai bien aimé ce roman et je conseille à ceux qui ont des préjugés sur Maigret d'en lire un.

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Sombre affaire Quai Valmy

6 étoiles

Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 14 juin 2017

Pourquoi lit-on Simenon aujourd’hui et particulièrement ses romans autour du personnage emblématique qu’est Maigret ? Les enquêtes du commissaire ne sont pas spécialement retorses comme celles d’Hercule Poirot, on se situe à des années lumières des « thrillers » d’aujourd’hui (Grangé, Minier, etc..), il n’y a pas d’action...
Non, si Simenon a encore des lecteurs c’est qu’il parvient tout d’abord à distiller une superbe ambiance en ayant grâce à son style une force d’évocation à nulle autre pareille. Cette ambiance est secondée dans l’esprit du lecteur par cette magnifique série télévisée des années 90-2000 dans laquelle le commissaire est incarné par Bruno Cremer : Impossible à la lecture d’imaginer un autre personnage que cet acteur emblématique évoluer dans les paysages parisiens.
A ce titre, ce volume du commissaire Maigret est emblématique... il pose les paysages et les personnages de façon très détaillée, faisant ressentir au lecteur toute la lourdeur de la situation. L’enquête, elle, est une dissection sociale réussie mêlant les habitus des faubourgs parisiens et de la campagne provinciale la plus grégaire avec ses codes sociaux établis. Lorsqu’il échappe à ces codes, l’individu est alors livré à son être profond, laissé à ses démons les plus destructeurs.
C’est un peu la morale de ce roman de Simenon, très agréable à lire sans être exceptionnel.

Au canal Saint-Martin

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 24 octobre 2012

En manoeuvrant sur le canal Saint-Martin à Paris, une péniche fait revenir à la surface un corps d’homme. D’abord une jambe, un bras, le tronc, … mais pas la tête. Maigret mène son enquête dans ce quartier si pittoresque de Paris, le quai de Jemmapes, le quai de Valmy, la rue des Récolets chez les Calas un bistrot qui ne paie pas trop de mine et où la dame répond sèchement par de très laconiques oui et non. Tiens ! monsieur Calas, Omer de son prénom est absent parti acheter du vin en province. Comme c’est bizarre ! (oups !, je me trompe d’histoire et de réplique, là). Mais peu importe : une nouvelle bonne occasion pour Simenon de nous conter son petit monde de petites gens qu’il affectionne tant.
Mission réussie avec succès !

Extraits :

- Les bistrots du quartier ont tous plus ou moins le même genre de clients. Et, en même temps, chacun a une clientèle différente. « Chez Popaul », par exemple, près de l’écluse, c’est bruyant du matin au soir. On y boit sec, on y parle fort et l’air est toujours bleu de fumée. Passé huit heures du soir, vous pouvez être sûr d’y trouver trois ou quatre femmes, qui elles-mêmes ont leurs habitudes.

- « Vous en voulez à vos parents ? »
« Je ne peux guère leur en vouloir que de m’avoir mise au monde. »

Une femme d'une espèce à sang mort...

8 étoiles

Critique de Noir de Polars (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans) - 7 mars 2012

L’écluse des Récollets, canal Saint-Martin, là même ou Louis Jouvet voulut changer d’atmosphère au grand dam d’Arletty, juste à côté de l’écluse dite des morts, lieu magique de la grande faux parisienne, scène fameuse du boulevard du crime qui n’est pas si loin à l’époque où le roman est publié en 1955.

Non loin de là, un café, un pauvre troquet tenu par un couple. Bien assorti ce couple ? Comment le savoir, puisque l’homme y manque, et que les restes humains en voie de putréfaction retrouvés dans l’eau du canal pourraient bien lui appartenir ?

Bizarre, la bistrotière, cette Aline Calas. Comme absente… Alcolo-dépendante, ça ne fait aucun doute, mais pour le reste, pas facile à deviner. Est-elle belle ? Plus vraiment. L’a-t-elle été plus jeune ? Sans doute. Le commissaire subit-il en quelque sorte son charme revêche ? Oui, on peut le croire..

Et c’est de là que tout part, que tout s’enchaine. Cette femme-là ne peut être ce personnage-ci. Son apparence trompe son monde. Maigret, en psychologue averti, la cerne, pénètre le secret de son âme.

Grand duel à la Simenon entre Maigret le placide, le finaud, le ruminant, et une femme qui a choisi de ne pas suivre le chemin qui lui était tracé, qui a opté pour le pire, qui s’est tricoté sa vie à elle. Cherchez la femme ! Adage policier fameux que Maigret applique presque toujours, et souvent avec succès.

Et Simenon, ce qui chagrinera nos pétroleuses et on les comprend, peint souvent la femme en noir. Quelques exceptions cependant : madame Maigret, serviable et très comme il faut ; la jeune semi-pute de l’Ombre chinoise pour laquelle il a de la tendresse ; la Grande perche, autre professionnelle qu’il apprécie. Mais, il faut bien l’avouer, les femmes pour Simenon ce sont souvent des monstres.

Pas Aline Calas. Ce n’est pas un monstre, c’est une espèce à sang mort à part dans un monde mi-construit., mi-subi. Encore une fois, le charme de l’ambiance « Canal Saint-Martin » opère à plein, et si Maigret apparait passif dans cette enquête, c’est sans doute la puissance de sa réflexion qui force les évènements.

Maigret et le roman sans tête

6 étoiles

Critique de Jonjon21 (, Inscrit le 30 août 2005, 40 ans) - 6 mars 2006

Un roman intéressant à lire, mais qui manque un peu de profondeur et de réalisme. Le hasard semble jouer un rôle un peu trop grand dans l'enquête. Nous avons affaire à un enquêteur qui ne fait pas grand chose, sinon se trouver toujours au bon endroit un bon moment. Et la fin est vraiment prévisible. Ce n'est pas un mauvais roman, mais il ne surprend en aucun moment!

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