Le Pendu de Saint-Pholien de Georges Simenon

Le Pendu de Saint-Pholien de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Fascagat, le 27 avril 2005 (Toulouse, Inscrite le 27 juin 2004, 42 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 945ème position).
Visites : 10 791  (depuis Novembre 2007)

Mon premier Simenon !

C'est le premier livre de Georges Simenon que je lis et je n'ai pas été déçu du résultat.
En le lisant j'ai eu l'impression d'entendre la voix de Bruno Cremer et de le voir déambuler au fil du livre. Fan de la série Maigret interprété par Bruno Crémer, j'ai eu l'impression que ce personnage s'est réincarné en lui tellement il lui colle à la peau.

Bon parlons un peu de l'histoire :
Maigret épie un homme dont le comporte est étrange, il décide de le suivre dans le moindre de ses déplacements même s'ils doivent l'amener à travers l'Europe. Arrivé à Brême cet homme ce suicide lorsqu'il constate que la valise qui l'accompagnait a été dérobée ( par Maigret ). Maigret pris de remord ce demande pourquoi cet homme s'est donné la mort pour une malheureuse valise ne contenant qu'un vieux costume tout abimé et troué. Il décide de découvrir pourquoi coûte que coûte.
Ainsi une vieille histoire de 10 ans va resurgir.

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Des gamins… responsables

9 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 15 septembre 2016

Il y a déjà dans ce roman la nostalgie du rêve perdu à refaire le monde. De la désillusion à n’être que des hommes et que bien trop rarement des génies. Et enfin du remords d’être passé à côte de la vie. Ici Maigret est confronté aux méandres de l’âme humaine, de l’impossible rêve à (tenter, sans force et sans armure, d’atteindre l’inaccessible étoile). A patauger dans la médiocrité, jusqu’à commettre l’acte irréparable … et à essayer d’y survivre… enfin pour certains.
Ici, Maigret poursuit des ombres humaines pour finalement faire aboutir son enquête dans une maison elle-même fantomatique et finalement à en être complètement écœuré… comme il le dit à son vieux Lucas encore brigadier…
-Tu as ma lettre, vieux ?...
-C’est fait ?... Vous avez réussi ?...
-Rien du tout !...
C’était un des mots favoris de Maigret.
-Ils sont fui ?...Vous savez, j’ai été rudement inquiet à cause de cette lettre… j’ai failli filer à Liège… Qu’est-ce que c’est ?... Des anarchistes ?... Des faux monnayeurs ?... Une bande internationale ?...
-Des gamins !... laissa-t-il tomber.
-Vous n’avez pas l’air gai…
-Une idée, vieux !... Il n’y a rien de plus rigolo que la vie !...
(…) La quête. Jacques-Brel.

Sur ma fin

7 étoiles

Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 22 novembre 2011

Très bonne entrée en matière. Maigret se met dans le pétrin, en territoire étranger de surcroît. Que de choses étranges autour de de ce suicidé !
Maigret remonte la piste, se frotte aux protagonistes, manque de finir à la baille ou la peau trouée ...
La tension monte comme il faut, le mystère au lieu de s'éclaircir, semble au contraire s'opacifier comme le brouillard des nuits liégeoises ...
Mais où tout cela va t'il bien nous mener ?
Et bien, et bien, c'est là que le roman perd de sa superbe. D'une part trop court, j'aurais bien aimé que le mystère dure encore. Et puis la chute m'a déçue. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je trouve que le soufflet s'effondre. Dommage.
Cela reste néanmoins un bon livre.

Un p'tit bijou !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 23 février 2010

D’après mes recherches ( hum ! ) , l’action de ce roman de Georges Simenon doit se dérouler en 1936 ( rapport aux grandes inondations de Liège ) . L’histoire est assez fouillée, je trouve ; elle nous entraine à Brême, Bruxelles, Reims, Paris et dans la cité ardente. Et il question d’une autodestruction, des Compagnons de l’Apocalypse, de jeunes gens qui jouent avec le feu, de cinq enfants qui ne demandent qu’une chose, ne pas être écrasés par des problèmes financiers alors qu’ils n’ont pas encore bougé leurs petits orteils. Puis d’un suicidé par pendaison et d’autres pendus un peu partout …

Bref un petit bijou particulièrement pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la vie liégeoise du bon vieux temps ( tu parles ! ). Ce roman fourmille d’infos, de sensations et d’odeurs. Merci Georges ! Oufti !

Le crime du commissaire Maigret

9 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 10 juin 2006

Voici encore un classique de Simenon.

Ce livre a la particularité de commencer comme un policier et de terminer comme un roman.

On retrouve un Maigret rongé par le remord qui décide d'entamer une enquête sur l'homme qui vient de se suicider sous ses yeux. L'histoire commence par les investigations classiques : rencontre de suspects, observations, renseignements, filatures. Ses recherches conduiront Maigret dans différentes villes, dont Liège. Une occasion pour Simenon de nous décrire, avec le talent qu'on lui connaît, l'ambiance de quelques rues et magasins de sa ville natale.

Petit à petit, l'étau se resserre autour de quelques personnages, faisant surgir une ancienne histoire. A ce moment, le policier bascule subtilement dans le roman : l'essentiel du texte est présenté par un autre narrateur faisant écho aux hypothèses avancées par le commissaire.

Une autre particularité de ce livre, c'est une place plus grande donnée à la psychologie. D'abord un Maigret qui ressent une certaine culpabilité suite au suicide de l'homme qu'il observait. Ce même Maigret qui va ensuite utiliser des armes psychologiques plus importantes que dans d'autres enquêtes pour faire craquer ses suspects. Enfin, l'histoire ancienne qui jaillira au milieu de l'enquête va considérablement approfondir la psychologie des principaux personnages. Et puis, bien sûr, comme toujours chez Simenon, chaque personnage, assassin comme victime, est décrit comme profondément humain, avec ses qualités et ses défauts, brouillant la logique du Bien contre le Mal.

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