Les bottes rouges de Franz Bartelt
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les bottes rouges
La signification du titre n'est perceptible qu'à la dernière page, aussi il serait maladroit d'en dire trop afin de ne pas gâcher le plaisir du lecteur.
Le narrateur est journaliste dans un journal de province. Il est l'ami de Basile, son voisin avec qui il partage les confidences entre bière et vin rouge. Basile est magasinier depuis plusieurs lustres et se fait une haute opinion de son travail. Un jour il sombre dans un aventure amoureuse avec une jeune stagiaire de son entreprise et toute sa vie se dérègle. Son épouse, Rose, apprend l'infidélité de son époux et une aventure tout en cocasserie et en surprise débutera.
C'est mon troisième "Bartelt" et j'éprouve toujours ce même émerveillement face à ce style gai, riche, un peu grivois. Une joie de lire et de relire chaque phrase pour se réjouir davantage.
Ce qui fait que ce petit roman ne se lit pas aussi facilement qu'on pourrait le présager. Un bon, très bon livre.
Quelques phrases soulignées en cours de lectures :
"- Quand on aime, le coeur s'entraîne à vivre. il se crée des raisons de battre"
"- Mieux vaut être veuf que mal aimé"
"- c'est du neuf et ça sent encore l'étiquette"
"- Le marin défunt tétait le lait de la nuit éternelle"
"- quand on pense on souffre. "
Rien n'est plus vrai d'ailleurs que cette dernière phrase.
Les éditions
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Les bottes rouges [Texte imprimé], roman Franz Bartelt
de Bartelt, Franz
Gallimard
ISBN : 9782070759132 ; 18,50 € ; 25/08/2000 ; 204 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Ah la garce !
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 28 novembre 2016
Bingo, tout y est dans « les bottes rouges » ! La mesquinerie, la médiocrité, c’est terrifiant de petitesse (tiens je réalise en écrivant ceci que c’est l’exacte antithèse de l’Amérique et des Américains où l’on sent toujours le souffle des grands espaces passés, ce qui n’empêche pas médiocrité et mesquinerie, hein !).
« J’ai toujours aimé éplucher les pommes de terre. C’est mon zen. Il y a un plaisir apaisant dans cet ensemble de gestes utiles qu’on définit trop vite comme une corvée. J’épluche, bien sûr, à heure fixe : les rituels ne se passent pas d’être strictement situés dans le temps quotidien, comme les prières pour les chrétiens, par exemple. »
Ca commence fort, hein ? Quand je vous disais … Lui, c’est le narrateur, correspondant local d’une feuille de chou très locale et accessoirement éplucheur de patates. Il a pour voisin d’en face et compagnon de bière Basile Matrin, magasinier et accessoirement époux de la belle ( ?) Rose.
(dément le pitch !)
Et voilà que survient un drame. Un drame dû à la sincérité de Basile. C’est que Basile, le magasinier, s’est laissé circonvenir par la belle, et jeune, Marise,
« …la petite Caillois, si tu préfères. Une choupinette de vingt ans, belle comme un lingot d’or. »
Celle-ci, engagée comme aide-magasinier « sous contrat renouvelable mensuellement avec possibilité d’embauche définitive au bout de trois mois », s’est dit qu’il fallait se mettre le chef, Basile, dans la poche (enfin pas dans la poche précisément, vous voyez ce que je veux dire ?) et elle fait ce qu’il faut pour faire tourner la tête à Basile et … Et Rose s’aperçoit de la trahison et entre en dépression. Oui, elle entre en dépression comme on entre dans les ordres. Il y a de la foi, du volontarisme, … elle y met le paquet.
Et Basile commence à expier. Grave. Le narrateur, qui assiste à tout ceci de chez lui, l’incite à plaquer la Rose mais non, la culpabilité est la plus forte et Basile ne va lâcher Rose comme ça …
Franz Bartelt a l’art d’aller très loin, « no limit », une fois ce genre de situation installé et il y va, loin. Très loin.
Faut lire. Je ne vous en dirai pas davantage. Il faut lire et en plus, ça se lit bien, Franz Bartelt.
Apologie de la patate et humour décalé
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 28 mars 2014
Cependant, culpabilisant, Basile, décide de repartir à la reconquête de sa Rose. A-t-il opté pour la solution la plus aisée ? N’est-il finalement pas manipulé ? Au fil de ce psychodrame, le lecteur jouit d’un récit rempli de bon mots, décrivant les mœurs débridées de ses personnages et cela sans vulgarité. L’auteur au style si particulier mène le lecteur vers un dénouement qui répond peut-être aux questions précédentes mais n’explique en rien le titre du livre.
En deux mots, Franz Bartelt fait mouche grâce un style unique.
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