Le pain et le blé de Jules Leroux

Le pain et le blé de Jules Leroux

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par JulesRomans, le 3 décembre 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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En 1880 le père Leroux connut la chicorée et reconnut son fils

Voilà un village des Ardennes où on s’étonne méchamment de la présence d’ouvriers étrangers à la commune et du peu de travail de l’employé municipal, on est patriote mais on a évité de servir le pays en faisant un voyage à l’étranger au moment où on était appelé à combattre. Nous sommes à la Belle Époque comme on ne l’aurait pas obligatoirement deviné et c’est un artisan le père Brifaut qui est le plus virulent.

D’autres personnages présents sont bien plus sympathiques comme Paul et sa mère:

« Ce fut l’enfance de Paul qui, jusqu’à douze ans, vécut, insouciant, dans la joie et l’affection, entre la mère, toujours douce, et son père toujours de bonne humeur ». (page 47)

Il se trouve que Paul Francolin est le neveu du père Brifaut ainsi que le fils de Marguerite, sœur de ce dernier. Le père Brifaut entend bien profiter du désarroi financier qui a suivi le décès de son beau-frère pour acquérir à bas prix la maison où loge la famille Francolin. Toutefois on est à la période où les chemins de fer construisent leurs dernières lignes d’intérêt local et parfois électoral et cet équipement demande l’achat de terrains qui se fait à un bon prix. En conséquence la famille Francolin va bénéficier d’une belle opportunité. Le mariage de Paul, avec une jeune fille aimable, qu’il aime apportera une dernière touche dans ce bonheur retrouvé.

Jules Leroux est né en 1880 dans les Ardennes et il est de 1907 à 1914 professeur de lettres et d'histoire-géographie à l'école normale de Douai où il enseigne à des élèves-maîtres tels Maurice Wullens qui animèrent des revues dans l'Entre-deux-guerres comme "Les Humbles", "Le réveil des primaires" ou "Les Primaires" qui s'attachèrent à faire connaître une littérature populiste (comprendre qui évoque la vie des ouvriers ou des paysans). On retrouve par ailleurs un certain nombre d'entre eux, dont Maurice Wullens, soit dans la pédagogie théorisée par Célestin Freinet, soit dans les mouvements pacifistes de l'Entre-deux-guerres. Volontaire à la déclaration de la guerre, alors qu'il était réformé, Jules Leroux meurt le 16 juin 1915 avec les galons de caporal du 41e régiment d'infanterie basé à la caserne Saint Georges de Rennes.

Alors que "Léon Chatry, instituteur" de Jules Leroux est un ouvrage qui est sorti du vivant de l’auteur, par contre "Le pain et le blé" est un livre posthume. Comme "Nêne" d’Ernest Pérochon (republié également chez Marivole), il aurait dû être publié à la fin de 1914; les conséquences de la déclaration de la guerre l’empêchèrent. Une même origine rurale chez les deux hommes et un passage par l’École normale d’instituteurs en font des témoins fidèles et critiques des mentalités et évolutions économiques des campagnes françaises au début du XXe siècle.

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