Le silence de la mer : et autres récits de Vercors
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Résistance
C'est à une résistance particulière que nous confronte ce livre. Werner von Ebrennac, un officier allemand, réquisitionne l'une des chambres d'une petite maison de campagne. Cet officier vient troubler les jours d'un vieil homme et de sa filleule. Tous les soirs, au coin du feu s'instaurera alors le même rituel. Cet officier, civilisé, courtois, humble, croyant en la fraternité entre les peuples dissertera longuement sur l'union entre la France, pays des belles lettres et l'Allemagne, pays de la musique. Ainsi: "Les Anglais reprit-il, on pense aussitôt: Shakespeare. Les Italiens: Dante. L'Espagne: Cervantès. Et nous, tout de suite: Goethe. Après, il faut chercher. Mais si on dit: et la France? Alors, qui surgit à l'instant? Molière? Racine? Hugo? Voltaire? Rabelais? ou quel autre, ils se pressent, ils sont comme une foule à l'entrée d'un théâtre, on ne sait pas qui faire entrer d'abord... Mais pour la musique, alors c'est chez nous: Bach, Haendel, Beethoven, Wagner, Mozart... Quel nom vient le premier? Et nous nous sommes fait la guerre!"
Et là est bien le problème! Car sans cette guerre, là où le dialogue aurait pris entre les différents protagonistes de ce huis-clos s'installe à la place la résistance muette des deux Français. Ils se mureront dans le silence le plus profond, telles les profondeurs abyssales de la mer, la seule résistance qu'ils proposeront à cet envahisseur francophile qui toujours subira dignement ce logique retour de flammes et jamais ne s'en offusquera.
"Le silence de la mer" est le premier livre à avoir été publié aux Editions de Minuit en 1942, qui à cette période oeuvraient dans la clandestinité. Vercors est d'ailleurs le nom sous lequel officiait l'auteur dans la Résistance. Ce livre est un sobre plaidoyer contre la barbarie hitlérienne qui ravage la culture française sous ses pas. L'auteur rêve ici d'un retour à une Allemagne plus éprise de grandes et nobles idées ainsi que de culture.
Dans son édition poche, le texte est accompagné de plusieurs autres récits moins intéressants et assez inégaux. Il n'empêche que la lecture du premier texte s'impose par son message.
Les éditions
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Le Silence de la mer [Texte imprimé], et autres récits Vercors
de Vercors,
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253003106 ; 4,10 € ; 01/01/1967 ; 215 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (15)
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Ne pas parler c'est dire beaucoup
Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 21 mai 2016
Ces nouvelles sont donc d'un grand intérêt car les avoir écrites durant la guerre est un acte de résistance en soi. Même si elles ne sont pas toutes du même niveau et j'ai eu un peu de mal à apprécier le style de l'auteur elles réussissent à transmettre de l'émotion et de l'empathie. Un recueil assez utile donc qui réussit à mêler l'intérêt littéraire à l'historique.
4 étoiles pour ce livre
Critique de Pixie980 (, Inscrit le 12 janvier 2014, 27 ans) - 13 janvier 2014
On a une histoire qui reflète exactement la rivalité franco-allemande durant la seconde guerre mondiale (les français ne daignent pas dire un mot à l'officier allemand qu'ils accueillent)
Ce livre est plutôt réaliste et Vercors reste un très bon auteur.
Néanmoins, ce livre n'est pas le meilleur concernant la seconde guerre mondiale. C'est pour cette raison que je ne donnerai pas la note maximale, car je pense que "elle s'appelait Sarah'' ou encore "le pianiste" sont des livres qui sont beaucoup plus intenses et émouvants, mais cela reste mon avis personnel.
Je vous souhaite à tous une bonne soirée.
Le silence de la mer
Critique de Oiseau Lyre (Clermont-Ferrand, Inscrite le 17 mars 2013, 26 ans) - 17 mars 2013
C'est un très bon livre et je le conseille, il est sombre et sensible.
Fausse valeur
Critique de Jefopera (Paris, Inscrit le 9 avril 2009, 60 ans) - 27 juillet 2011
Il ne m'a ni ému ni surpris par ses qualités littéraires. Bien au contraire, j'ai ressenti au fil de la lecture un réel malaise ; tout cela ne sentirait-il pas un peu fort la xénophobie, la femme tondue et le comité d'épuration ?
En tombant par hasard sur un texte d'Arthur Koestler, je me suis dit "voila, c'est tout à fait ce que je pense, jamais je ne l'exprimerai mieux" :
"Peut-on imaginer qu'un homme sensible continue à parler pendant plus de cent nuits à des gens qui font semblant de ne jamais le voir et qui ne lui répondent jamais ? Psychologiquement, l'histoire ne tient pas debout. Mais politiquement elle est pire. toutes les paroles et toutes les pensées de cet aristocrate éclairé vont diamétralement à l'encontre du nazisme _ mais il est évident que l'auteur exècre l'idée que la fidélité d'un homme à ses convictions politiques puisse être plus forte que sa foi patriotique.
Ce qu'il y a plus exaspérant dans ce petit livre, c'est le mélange d'arrogance et de complexe d'infériorité. S'il a jamais existé un ami de la France noble, bien intentionné, généreux, c'est ce héros rêveur qui pousse l'amour jusqu'au suicide. Alors, pourquoi le punir par ce silence arrogant et stupide ? Uniquement parce que cet antinazi est né de parents allemands ? Nous avons là, en 1942, la répétition étrangement exacte de la mentalité, qui, en 1939, envoyait dans les prisons françaises les Allemands antinazis."
Arthur Koestler, Le Yogi et le commissaire
Un classique à resituer
Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 21 mai 2011
"son public, c’était l’homme de 1941, humilié par la défaite, mais surpris par la courtoisie apprise de l’occupant (…) égaré par les discours de Pétain ". " il faut lutter contre un régime et une idéologie néfastes même si les hommes qui nous les apportent ne nous paraissent pas mauvais". " dès la fin de 1942, Le Silence de la Mer avait perdu son efficace : c’est que la guerre recommençait sur notre territoire "...
Une nouvelle sur une forme de résistance...
Inégal
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 23 avril 2011
Le Silence de la Mer, c'est la première nouvelle, et la plus intéressante à mes yeux: on y voit la manière dont réagit une famille française face à l'installation d'un officier allemand chez elle. C'est un récit poignant et plein d'humanité.
Je ne vais pas m'étendre sur les autres nouvelles; je me suis ennuyé ferme à le lecture de certaines, jusqu'à compter le nombre de pages restantes...
Recueil de nouvelles résistantes
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 30 mars 2011
résister malgré tout
Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 43 ans) - 18 janvier 2011
Je l'ai avant tout perçu comme un texte sur la résistance bien entendu, mais aussi comme un plaidoyer contre l'absurdité d'une guerre qui broie les individus en les incluant de force dans un mouvement au sein duquel ils ne se retrouvent pas et où ils n'ont rien a faire.
C'est vraiment poignant.
Un avis plutôt mitigé
Critique de Pounette (, Inscrite le 31 juillet 2008, 48 ans) - 21 avril 2010
"Je vous souhaite une bonne nuit"
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 18 février 2010
Ainsi, au final, ils semblent avoir compris qu'on ne peut pas tirer une généralité d'un peuple, fût-il envahisseur. Toute la tension vient donc de là : ils ne peuvent pas apprécier à sa juste valeur un homme indépendamment de son origine et des idéaux qui y prédominent. Car le risque serait d'être soit même considéré comme un traître envers sa patrie, donc d'être englobé à son tour dans un vaste mouvement généraliste et réducteur. Dans ce cadre, même une simple discussion isolée dans une maison reculée est impossible.
Récit très court et d'une grande force dramatique.
Le silence de la mer...
Critique de Lunatoke (, Inscrite le 6 janvier 2010, 34 ans) - 9 janvier 2010
3,5 étoiles pour "le silence de la mer"
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 18 septembre 2009
Le message est fort et les dialogues sont finement écrits. Donc,un bon livre, un peu désuet par certains aspects, mais intéressant d'un point de vue historique.
de la résistance
Critique de Cafeine (, Inscrite le 12 juin 2007, 50 ans) - 27 mars 2008
Ce sont trois personnes prises dans une tourmente qui les dépasse.
L'officier allemand n'attend pas de réponse, il essaie de montrer l'humanité qui est la sienne, le regret tacite que leur rencontre se fasse dans de telle condition, il ne fait preuve d'aucune brusquerie et se soumet à cet acte courageux d'une femme "digne et silencieuse".
La guerre, cet état d'occupant et d'occupé, lui permet à lui ses monologues qui ne peuvent être entendus, elle ce sera son silence qui ne pourra être brisé.
Très beau livre, d'une grande finesse et d'une grande force.
Un classique un peu désuet
Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 30 novembre 2004
J'ai vu le téléfilm aussi, mais j'ai trouvé que le scénario tenait peu la route, en plus, les images pêchaient encore une fois, comme beaucoup de films actuellement, par leur esthétisme de bon aloi, ce qui, à mon sens, donne un aspect trop fabriqué. Du coup, on n'est pas impliqué émotionnellement, du moins c'est mon avis.
4 étoiles pour "Le silence de la mer"
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 23 novembre 2004
Ce livre regroupe également d'autres récits de qualité mineure, si ce n'est "Ce jour-là", l'histoire d'un père et de son jeune fils, d'un pot de géranium sur le chassis d'une fenêtre et d'un enfant qu'on abandonne chez une vieille femme. L'ensemble des récits tourne autour de la guerre, du combat, des espoirs déçus, de la trahison et des sacrifices d'hommes et de femmes pour une juste cause. Tous ont été rédigés durant les années 40, pendant l'occupation allemande, alors que Vercors créait avec Pierre de Lescure les Editions de Minuit qui regroupaient les volumes d'écrivains représentant la résistance.
"Le silence de la mer" est un texte qu'on doit tous ouvrir un jour ou l'autre : sa beauté est sans égale.
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