Substance mort de Philip K. Dick
( A scanner darkly)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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Phillip K. Dick Vs Hunter S. Thompson
J'ai été initié à Philip K. Dick, par Monsieur Giguère, mon professeur d'économie globale au collège. Lors d'une discussion avec cet homme cultivé et passionné, il m'avait dit: "Tu sais K. Dick ça va d'excellent à sublime" Et bien il avait raison!
Après m'être tapé Blade Runner, Total Recall (dans un cours de philo au même collège... quel beau moyen de comprendre Descartes.) et Minority Report (en film). Profitant du fait que j'avais une nuit d'attente devant moi à l'hôpital (doigt bousillé), le temps était venu pour moi de m'attaquer à une oeuvre moins connue de ce virtuose de la plume... Substance Mort...
Sous une couverture et un titre qui semblent des plus tragiques, K. Dick nous livre ici des écrits rigolos et parfois carrément hilarants pour les fans d'humour absurde et cynique. En fait, K. Dick renvoie Hunter S. Thompson sur les bancs d'écoles en nous donnant LE livres référence sur l'humour de drogués.
Fred est un agent secret anonyme vivant sous un complet brouillé, invention assurant son anonymat. Son patron Hank lui a donné une mission. espionner Bob Arctor un toxicomane notoire. Le problème c'est que... IL EST Bob Arctor. Lorsqu'il retire son complet brouillé il redevient le toxico recherché.
La substance mort affligeant son cerveau, il en viendra à se demander qui est son vrai moi, Bob ou Fred? La substance mort l'amènera lui avec ses amis toxico à commettre plusieurs délits et actions complètements absurdes telle une mémorable scène de sexe passionnée... avec un mur! Chose qui me fit éclater de rire en plein milieu de la salle d'attente de l'hôpital.
Cependant, en tant qu'ex héroïnomane, K. Dick montre les deux côtés de la médaille et montre les pertes occasionnées par ce choix de se droguer. D'ailleurs à la fin du livre, on y trouve une missive très sensible et peu moralisatrice sur la drogue et les choix qu'on peut faire face à cette dernière. La finale de l'histoire est magistrale, délicieuse, sublime quoi!
Phillip K. Dick est le roi de la science fiction et Substance Mort est définitivement à lire pour tout le monde.
Je ne peux dire assez de bons mots sur cet ouvrage qui m'a renvoyé au rang de gamin qui m'émerveille devant un récit.
LISEZ-LE! Ca en vaut la peine...
Les éditions
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Substance mort [Texte imprimé] Philip K. Dick trad. de l'américain par Robert Louit
de Dick, Philip K. Louit, Robert (Traducteur)
Gallimard / Folio. Science-fiction.
ISBN : 9782070415779 ; 8,60 € ; 11/10/2000 ; 395 p. ; Poche -
Substance mort
de Dick, Philip K.
Denoël
ISBN : 9782207249208 ; 8,00 € ; 02/08/2000 ; 297 p. ; Poche -
Substance mort
de Dick, Philip K. Louit, Robert (Traducteur)
Denoël / Présence du futur
ISBN : B003UAKRCS ; 01/01/1978 ; 297 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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En un miroir, obscurément
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 10 mars 2014
Ce n'est pas mon roman préféré de lui (je préfère "Blade Runner", "Le Maître Du Haut Château", "Ubik", "Loterie Solaire" et "Le Dieu Venu Du Centaure", tel serait mon Top 5 pour ses romans) mais cette histoire de drogués et de schizophrénie (adaptée au cinéma en un film d'animation avec acteurs, sous le titre original du roman) est vraiment bluffante. Sorte de croisement entre de la SF à la Burroughs et du Hunter S. Thompson, à la fois "Las Vegas Parano" et "Le Festin Nu" (en moins branque) !
Excellent, quoi. Mais avec cet auteur, ça devient une habitude.
De la très bonne came!
Critique de Wyverne (, Inscrit le 9 avril 2013, - ans) - 17 avril 2013
Ce livre que l’auteur stakhanoviste dédie à ses amis emportés ou rendus gravement malades par addiction à la drogue, est une franche réussite. Plutôt que d’en faire un long panégyrique, je vous recommanderai vivement et simplement de le lire.
uchronie autobiographique
Critique de Magicite (Sud-Est, Inscrit le 4 janvier 2006, 46 ans) - 14 septembre 2011
Substance mort est entre l'uchronie contemporaine (de l'auteur) et l'autobiographie. C'est une réflexion sur la drogue, un polar hightech et en même temps un livre intimiste sur la psychologie de camés schizophrènes...
Assez dur à décrire, pas désagréable à lire ni difficile pour les habitués de l'auteur mais fait quand même un peu l'effet d'un marathon tant la trame de l'histoire (toujours ardue à démêler car avec K Dick les personnages sont le récit et le récit est les personnages) tourne autour de la réalité de personnages inspirés de souvenirs de l'auteur et de la grande révélation finale d'un pourquoi et d'un comment qui semblent accessoires durant tout le récit.
Duplicité
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 24 juillet 2011
Le coup de génie c’est quand la police demande à Bob Actor de surveiller... Bob Arctor ! Le système est tellement bien cloisonné qu’elle ignore sa vraie identité ou bien feint de l’ignorer. Au fur et à mesure que Bob Arctor sombre dans la schizophrénie, la duplicité et la manipulation du système se dévoilent. C’est devenu compliqué et entre le vrai et le faux (c’est du K Dick !) j’ai eu un peu de mal à suivre (la lecture du livre dans un anglais criblé d’argot n’a pas arrangé les choses) ce qui a limité mon enthousiasme pour le livre.
Comprendre, mais pas trop
Critique de Zizoubazooka (NANTES, Inscrit le 25 juin 2010, 67 ans) - 14 juillet 2010
Tout a été dit lors des comptes-rendus d'audience. Mon nom est Fred, et j'appartiens au ministère de l'Intérieur. Je prends certainement ici un risque inouï, mais j'affirme que Bob Arctor est innocent et qu'il n'a jamais rien consommé qui serait illégal, si le manuel a encore un sens. En tant que collègue et ami de Bob, je me porte garant de son engagement au sein de nos forces spéciales, comme indicateur dévoué et coopératif dès lors qu'on le sollicite.
Pour valoir ce que de droit. Fred.
PS : le vélo a bien 7 vitesses (5+2)... ça va de soi, évidemment !
Dialogues torturés
Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 50 ans) - 30 décembre 2009
Bob est Fred, Fred est Bob. Fred est agent des stups, Bob est accro. Fred est drogué à la Substance Mort, Bob est Bob. Fred sait qu'il est Bob... du moins par moment. Bob ignore l'inverse. Lui est parano. Fred aussi d'ailleurs. On cherche à les évincer ou à les piéger. Mais qui ? Qui dans l'entourage amical de Bob, qui dans l'entourage professionnel de Fred ? Ou bien est-ce simplement une psychose ? Un délire de plus provoqué par la SM ? Ou au contraire un moment de lucidité ? Tout est faux, tout est vrai, tout est sous contrôle...
De vrais moments de plaisir dans ce roman. Des délires passionnants. Une histoire sans en être vraiment une. Des bribes d'existences, de rencontres, dont le fil se déroule devant nous. Beaucoup d'interrogations. Un univers méfiant et difficile à sonder. Des dialogues assez complexes qui m'ont souvent laissé perplexe. Sans doute très clair dans l'esprit de l'auteur, un peu moins pour moi. Un dénouement inattendu pour le personnage principal, mais une issue beaucoup plus évidente pour l'histoire.
Avec du recul, je conseillerais de le lire d'une traite pour en garder toute la saveur. Sans doute mon regret.
Incontournable !
Critique de Sforza (Bagnols sur cèze, Inscrit le 4 décembre 2009, 36 ans) - 4 décembre 2009
Le personnage principal est touchant, drogué et en même temps un flic qui est dans une section qui fait la chasse aux drogués. On retrouve dans ce roman tous les stéréotypes que portent les drogues dures : délires, paranoïa, discours insensés. Les personnages sont tous uniques, tous drogués eux aussi. Mais, leur côté délirant leur donne un air à la limite de l'intelligence et du mystique.
K Dick crée des philosophes, et nous emmène avec eux dans leurs réflexions qui n'ont pas de sens... et c'est ce qui est intéressant. Jamais je n'aurai osé croire qu'un livre puisse arriver à me plonger dans un délire autant paranoïaque, qui de plus, ne s'éclaircit qu'à la fin. Tout est familier dans ce qui est raconté, tout y est logique et surtout possible. Un livre à lire et à relire absolument, d'un des plus grand auteur de science fiction !
Voyage au bout de la paranoïa
Critique de Kaps (Montpellier, Inscrit le 9 novembre 2005, 48 ans) - 30 août 2006
Je n'ai jamais lu livre si percutant et si criant de vérité quant à l'ambiance paranoïaque entourant les junkies. Pour avoir moi-même plus que traîné dans ces milieux, je peux vous assurer que K Dick sait de quoi il parle. Ces personnages perdus dans leurs pensées donnant à un détail une importance pharaonique, partant dans un délire exagéré et imaginant maints et maints complots sont à la fois attachant et drôles.
Rajoutez à cela une dose de psycho, une trace de philo, quelques grammes d'anticipation, et vous avez un bien beau mix à injecter de toute urgence dans votre liste de lecture.
Pour tout vous dire il me reste encore une trentaine de pages à lire mais je n'ai pu m'empêcher de venir partager mon enthousiasme.
petite fleur bleue
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 2 août 2005
"S'il y a eu un "péché", il aura consisté en ce que ces gens voulaient continuer éternellement de prendre du bon temps. Ils ont été punis pour cela. Mais, je le répète, le châtiment fut démesuré."
Alors pour clore cette critique sur une pointe d'humour :
"... ce mec, disait Luckman, maintenant occupé à remplir une boîte avec l'herbe triée, est venu raconter à la télé qu'il était un imposteur de renommée mondiale. A un moment ou à un autre - c'est ce qu'il expliquait au journaliste -, il s'était fait passer pour un grand chirurgien de la faculté John Hopkins, pour un physicien, boursier fédéral de Harvard et spécialisé dans les particules étranges, pour un romancier finlandais couronné par le Nobel, pour un président de la république Argentine destitué et marié à ...
- Il s'est tiré de tout ça ? demanda Actor. Il n'a jamais été pris ?
- Le type n'avait tenu aucun de ces rôles. Il s'était seulement fait passer pour un imposteur de renommée mondiale. L'histoire a paru plus tard dans le L.A. Times. Le mec passait le balai à Disneyland, jusqu'au jour où il a lu l'autobiographie d'un imposteur célèbre - un vrai. Alors, il s'est dit : merde, je peux me faire passer pour tous ces types folklo et personne n'y verra que du feu, et puis il a encore réfléchi et s'est dit : pourquoi se donner tout ce mal ? Je me ferai passer pour un imposteur. Il s'est fait un blé monstre avec ça, d'après le L.A. Times. Presque autant que le véritable imposteur. Et c'était vachement plus facile, selon lui."
Bien sûr si les 2 autres critiques nous vous ont pas convaincu, lisez ce livre et pénétrez dans l'univers de Dick, dois je préciser que je nierais toute responsabilité si vous vous y risquez et n'en ressortez pas indemne !
Magnifiquement déroutant
Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 4 juillet 2005
Voila des mots touchants prononcés par l'auteur en personne, le non moins génialissime mais torturé Philip. K. Dick, à propos d'une de ses plus célèbres oeuvres: Substance Mort.
Comme je l'ai déjà précisé dans ma critique de Ubik, du même auteur, la science fiction a, et j'en suis navré, le don de me rebuter (le plus souvent en tout cas). Mais là, avec Dick, force est de constater que l'on joue sur un autre plan, soit on aime soit on déteste, mais personnellement, l'érudition, la philosophie et le savoir de l'auteur tous conjugués à la fois n'ont pu que me convaincre...
Donc Substance Mort est un récit avant tout dédié à ses amis disparus, tous tués par ce fléau qu'est la drogue, thème central du roman... En effet, le héros est un flic de la brigade des stups des années 60, infiltré chez des toxicomanes et chargé de surveiller le dangereux Bob Arctor, qui n'est autre que... Lui-même. Paranoïa, schizophrénie et paradis artificiels seront ainsi le lot quotidien de Fred, le héros, qui au fil du roman perdra toutes ses facultés mentales jusqu'à finalement se déconnecter du monde... Et le tout baignant dans de nombreuses références scientifiques, philosophiques et bibliques avec le topologie, Héraclite, Platon, Saint Paul et les évangiles...
Le thème de prédilection de l'auteur (à savoir la distorsion de la réalité) n'est plus exprimé ici avec le voyage dans le temps (Ubik), ou par un accélérateur à particules (L'oeil dans le ciel), non ici c'est par la drogue que Dick nous invite à nous poser ces questions: mais qu'est ce que la réalité? N'est-elle qu'un point de vue? Ce que l'on nomme divinité existe-t-il?
Le chapitre 13 est à ce point déroutant que le héros en est venu, à force de lésions organiques provoquées par l'abus de drogues, à voir l'envers des choses, le verso du réel, la réalité Vraie, celle que personne d'autre que lui ne peut percevoir, celle dont ne sommes que le reflet, pour reprendre Platon... Mais je vous laisse le découvrir seul...
Dick signe ici un de ses chefs d'oeuvre, et nous laisse explorer les méandres de la réalité à travers le cerveau d'un malade drogué et de ses interrogations métaphysiques. ET que dire de la fin... Elle est... Eblouissante! Comme le reste!
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