Les Annales du Disque-Monde, Tome 04 : Mortimer de Terry Pratchett

Les Annales du Disque-Monde, Tome 04 : Mortimer de Terry Pratchett
( Mort)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par ALF, le 21 juillet 2004 (Ondres (40), Inscrit le 13 mars 2004, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 074ème position).
Visites : 6 969  (depuis Novembre 2007)

L’industrie de la Mort, c’est drôle !

Souvent cité parmi les auteurs les plus hilarants de sa génération, le britannique Terry Pratchett s’est fait connaître du grand public par sa série du Disque-Monde, un univers délirant où tout est possible du moment qu’on veuille bien y croire. Ce quatrième opus de la série nous entraîne dans le quotidien de La Mort et de sa petite famille, ni plus ni moins ! C’est bientôt la fin de l’année lorsque le jeune Mortimer (Morty pour les intimes) est amené bien malgré lui à la foire à l’embauche locale ; la fin de la journée approche et notre jeune ami n’a toujours pas suscité l’attention des recruteurs présents pour l’occasion. Heureusement, un drôle de bonhomme assez squelettique et vêtu d’une grande cape noire semble bien décidé à donner sa chance à notre juvénile héros du moment. Et nous voilà donc plongé une fois de plus dans des péripéties plus loufoques les unes que les autres, car croyez-le ou non, mais la Mort a décidé de s’essayer à la vie de nous autres humains, pendant que son apprenti enchaîne les maladresses comme d’autres enfilent les perles... Alors que le premier teste l’alcool, les jeux, et devient même cuistot dans un restaurant miteux, le second met tout bonnement en péril l’équilibre du Disque-Monde tout entier. Vous aurez déjà compris que sous une approche à première vue basée sur de la science-fiction pure et dure, Pratchett nous offre comme à son habitude un pastiche détonnant des us et coutumes des petites gens, des bas-fonds citadins, et de toutes ces petites choses si insignifiantes qui remplissent pourtant notre quotidien. Non, ce roman n’est pas à proprement parler une œuvre de fantasy telle qu’elle nous est initialement présentée, mais bel et bien un véritable condensé d’humour décapant alliant blagues potaches et jeux de mots finement ciselés, ainsi qu’un certain regard critique sur notre société ; on découvre donc les ingrédients majeurs du genre, tels des situations burlesques ou des analyses de personnages extrêmement étonnantes, mais également une finesse dans les dialogues et un cynisme omniprésent qui séduiront sûrement les plus grands et/ou les plus réfractaires à ce type de littérature. Bref, voici l’antidote idéal aux longues soirées d’hiver et aux coups de déprime, fou-rires garantis !

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Les éditions

  • Mortimer [Texte imprimé] Terry Pratchett [trad. de l'anglais par Patrick Couton]
    de Pratchett, Terry Couton, Patrick (Traducteur)
    Pocket / Presses pocket (Paris).
    ISBN : 9782266080682 ; 2,98 € ; 07/07/1998 ; 235 p. ; Broché
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Il faut bien que jeunesse se passe

7 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 27 août 2015

Mortimer met en valeur un personnage récurrent très particulier de l’univers du Disque-Monde, personnage bien « secondaire » à l’aune de la brièveté de ses apparitions dans les romans des Annales, mais également « éminemment secondaire » devrait-on rajouter tant il tient une place importance dans la narration pratchettienne. Ce personnage c’est la Mort.

Notons que dans Mortimer, Pratchett s’attache plus à la Mort en tant qu’ « individu » que en tant que réalité ou en tant que concept. Notons aussi le choix scénaristique habile de Pratchett qui, à travers les yeux du jeune Mortimer, que la Mort a pris sous son aile en tant qu’apprenti, lui permet de nous faire découvrir à quoi ressemble la vie quotidienne de cette "personnification anthropomorphique" comme il se plaît lui même à se décrire).

Après un troisième tome des Annales relativement moyen, c’est un Terry Pratchett en très grande forme que nous retrouvons là : l’humour et le non-sens sont au rendez-vous bien sûr, dédramatisant la thématique. La plume de l’écrivain britannique est plutôt alerte, nous offrant de beaux passages, par exemple l’ouverture du livre, particulièrement évocatrice. Le scénario, quant à lui, structuré autour de la question de l’inéluctabilité du destin, s’avère particulièrement fluide et plein d’imagination.

La Mort, un ami pour la vie

9 étoiles

Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 18 juin 2014

Apparaissant dans chaque tome du Disque-Monde (même si ce n'est que pour quelques lignes), la Mort est un des personnages les plus géniaux de la saga et ce roman, le premier se focalisant sur lui et son entourage, nous permet ainsi de mieux faire sa connaissance. C'est drôle, c'est prenant, ça fait rire et frissonner, on en avale les pages sans vraiment s'en apercevoir.

Avec Mortimer le monde créé par Pratchett se dévoile de plus en plus et s'intensifie, s'enrichit pour notre plus grand plaisir. On sent que, du pastiche fantastique des premiers tomes, on passe à une œuvre beaucoup plus ambitieuse avec des réflexions et des intrigues bien moins anodines qu'on pourrait le croire mais toujours avec l'humour décapant propre à l'auteur. Avec la Mort on a donc droit à des aventures hautes en couleurs (noires bien entendues), et comme il le dit lui-même "QU'EST CE QU'ON S'AMUSE!"

Eblouissant de simplicité

10 étoiles

Critique de Clare Bear (Lyon, Inscrite le 5 novembre 2009, 41 ans) - 1 septembre 2010

Dans ce 4ème tome, Terry Pratchett s'attaque au gros morceau qu'est la mort. Plutôt que d'en faire un personnage effrayant et repoussant, on découvre la Mort en plein doute et remise en question sur son existence, qui s'intéresse aux plaisirs de la vie de près et qui embauche un apprenti, Morty.
Des situations drôles et inattendues comme seul Pratchett sait les écrire. Des jeux de mots improbables, des associations d'idées plus que géniales. En gros, j'ai ri, beaucoup ri. Si je pouvais donner 6 étoiles à ce livre, je le ferais.
A noter, encore une fois, l'excellente traduction de Patrick Couton.

Imagination burlesque et débridée

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 2 juin 2009

Après une première lecture de cet auteur conseillé par mon fils, c'est d'abord une grande surprise qui domine. Même si on est dans le domaine du fantastique, on est bien loin des auteurs comme Brussolo.
Plein d'humour, de dialogues savoureux et tellement contemporains. Les personnages sont attachants -et oui, même la Mort a des côtés "attendrissants".
Il faut oser des phrases telles que "La Mort commençait à se dire qu'il n'arriverait pas à comprendre les hommes de son vivant."
A lire donc, pour sa grande originalité et son humour intensif de la première à la dernière page.

Très original

10 étoiles

Critique de Orea (, Inscrit le 23 janvier 2006, 30 ans) - 12 août 2007

Ce livre est une perle dans le sens où il n'a pas de morale bien/mal. La Mort sous un aspect effrayant est en fait plutôt sympathique.

J'aime beaucoup ce genre de livre dans lequel on nous met du côté du (soi-disant) mal.

Truffé de délires philosophiques et métaphysiques, plus qu'un bouquin humoristique ce livre est un roman initiatique. A lire à tous les âges (j'encourage les adolescents à lire ce livre qui nous débarrasse de tout a priori sur le bien et le mal avec beaucoup d'humour).

Rien à ajouter

8 étoiles

Critique de Missparker (Ixelles, Inscrite le 27 janvier 2006, 42 ans) - 11 mars 2006

Rien à ajouter par rapport aux autres critiques, ce bouquin est une perle. La Mort est décapant, Morty enchaîne les gaffes et Pratchett se lance une fois encore dans une étude sociologique du Disque-Monde. J'ai adoré.

A mourir de rire

8 étoiles

Critique de Belial (Anvers, Inscrit le 25 août 2005, 45 ans) - 10 mars 2006

La Mort en a jusque-là, il (oui, il) fait les trois-huit 365 jours par an, surveille ses sabliers sans relâche et ne parvient plus à trouver de plaisir dans son job de collecteur d’âmes pour lequel il a pourtant la tête de l’emploi. Alors il (oui, il ! ça suffit maintenant !) décide de prendre un apprenti dans l’espoir de lâcher un peu de lest. Le jeune Mortimer, bon à rien de naissance, est le candidat idéal… Sauf que tout ne va pas se dérouler comme prévu, l’Amour étant de la partie.
Encore un roman court et drôle qui s’ajoute à la saga du Disque-Monde. Avec la Mort au rendez-vous, il faut forcément s’attendre à un humour grinçant : la plume de Pratchett ne faillit pas, et les bons mots fusent à une fréquence très impressionnante dans la première partie du livre. Si le comique s’assagit quelque peu au fur et à mesure de la progression de l’intrigue, l’ensemble fait montre d’une remarquable cohérence : sans doute le mieux construit des quatre premiers tomes. Pratchett affine sa formule et continue de détailler par petits bouts le folklore du Disque-Monde qui commence à prendre beaucoup de consistance tout en conservant la douce folie qui y règne perpétuellement.
Extrait : « La première pizza du Disque fut l’œuvre du mythique klatchien Ronron « Joe la Révélation » Shuwadhi. Il prétendait avoir appris la recette en rêve de la bouche du Créateur du Disque-Monde lui-même, Lequel avait apparemment déclaré que c’était là ce qu’Il cherchait à réaliser depuis toujours. D’après les voyageurs du désert qui ont contemplé l’original, soi-disant miraculeusement conservé dans la Cité Interdite de Ee, ce que le créateur avait en tête, c’était une spécialité plutôt petite, au fromage et aux poivrons, décorée de quelques olives noires**, et tout ce qu’on voit dessus, qui ressemble à des montagnes et des océans, fut rajouté dans l’enthousiasme de la dernière minute, comme il arrive si souvent.
**Après le schisme des « Sens Direct » et la mort de quelque vingt-cinq mille personnes dans le jihad qui s’ensuivit, les fidèles eurent le droit d’ajouter une feuille de laurier à la recette. »

Parcours initiatique

8 étoiles

Critique de Fmr (Nantes, Inscrit le 13 septembre 2004, 55 ans) - 13 septembre 2004

Que d'inventions et de réjouissances dans ce livre !

A conseiller à tout ceux qui raffolent des parcours initiatiques en tout genre. On se croit ici bien loin de Candide, mais n'y-a-t-il pas quelques point communs entre le héros de Voltaire et ce "pauvre" Morty ?

Je vous conseille l'édition originale de l'Atalante plutôt que la Pocket : l'illustration de couverture signée Josh Kirby est un régal à découvrir tout au fil du livre (tout y est).

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