Zadig, ou, La destinée de Voltaire
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Contes philosophiques.
Candide, Zadig, même combat. Quand on ne peut s'exprimer explicitement sous peine d'être saisi, emprisonné, ou plus si affinités, on fait comme Voltaire. Zadig, en plus, c'est commode. C'est loin, l'Orient. C'est exotique. Candide devait être plus risqué dans le genre.
Alors que lui arrive-t-il à ce pauvre Zadig? Bien des misères quand même puisque quoiqu'il entreprenne, ou quelques décisions qu'il prenne, il y a toujours une mauvaise interprétation, un être malfaisant (déja à l'époque!) pour détourner l'intention, le propos de Zadig dans un sens condamnable.
Le discours de VOLTAIRE est ici très fataliste, résumé par les explications finales de l'Ange, qui lui démontre que tout ce qui est arrivé, même si cela lui parait odieux, injustifié ou injuste, était nécessaire et ne pouvait se passer autrement. Ou pire, aurait conduit à d'autres types de débordements si ça ne s'était pas passé ainsi. Il en arrive ainsi à justifier des meurtres, des catastrophes, ...
Le tout avec une morale 'orientalisante" (il est d'ailleurs intéressant de lire Zadig sous l'angle "quelles étaient les perceptions et connaissances sur l'Orient à cette époque") qui déroute un peu. Candide est plus "transposable" à cet égard.
Les éditions
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Zadig ou La destinée [Texte imprimé] Voltaire préf. par Édouard Guitton chronologie et notes établies avec le concours d'Aline Jalliet
de Voltaire, Guitton, Édouard (Préfacier) Jalliet, Aline (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253098287 ; 2,90 € ; 05/09/2001 ; 190 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (11)
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Zadig ou la destinée
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 22 juillet 2014
Zadig raconte la vie d’un philosophe sans repos et qui ne parvient jamais à rendre son peuple heureux tant les hommes sont ingrats et envieux à son égard. Il est pourtant plein de bonté, de bon sens et de justice. Pour Voltaire, il représente bien l’agnostique, humble et intelligent, qui ne prétend pas connaître les secrets du monde ni de l’existence de Dieu, simplement un exemple vivant de la bonté humaine.
Oui mais… je suis sceptique. D’abord, la première chose qui m’a sauté aux yeux c’est l’imperfection de Zadig lui-même : il ne semble pas user de sévérité à l’égard de lui-même, il est intelligent et il le sait. Il n’a aucune douceur envers ses deux premières femmes qu’il répudie, la seconde de manière presque préméditée (l’épisode du nez). C’est un menteur, puisqu’il cache au roi sa liaison avec la reine. C’est aussi un meurtrier : il tue le mari de Missouf. L’épisode de la femme battue est assez curieux d’ailleurs : puisque devant le problème, Zadig a l’attitude la plus bestiale qui soit : il tue l’homme et n’essaie pas de comprendre le sentiment qui résulte de cet acte chez la femme. Il préfère s’en aller, fuir la présence agaçante de la femme dont il ne comprend pas le comportement. Il expédie l’affaire.
La double personnalité de Zadig (amoureux de la justice mais à la morale douteuse) me fait penser à l’évolution du personnage de Candide (l’élève naïf qui est devenu un adroit justicier). Chez Zadig comme chez Candide, il n’y a pas réel étalage d’humilité et de vertu : ou bien l’idée que Voltaire a de la vertu n’est pas la mienne. Pour moi, c’est vraiment le règne des « fripons adroits » dénoncé par Robespierre (qui le détestait) ; Zadig et Candide, mais surtout Zadig, sont des malins auxquels le monde, selon Voltaire, doit finir par être cédé au détriment des faibles d’esprit.
D’un autre côté, cet ouvrage est intéressant afin de comprendre ce que reproche Voltaire à son époque... Les indignations de l’auteur sont nobles et je retrouve le bon Voltaire qu’on me peignait à l’école : la jalousie (les intrigues de l’envieux), l’esclavage (Sétoc), les femmes battues, les coutumes macabres (le bûcher du veuvage), les différends stupides (doit-on entrer dans le temple du pied gauche ou du pied droit ?) et bien sûr les défauts du système judiciaire, auxquels Voltaire accorde une grande part du roman.
Pour finir, l’épisode de l’ermite m’a surpris, car si je suis certain de l’ironie du passage, je ne sais si Voltaire approuve ou non la philosophie du « petit mal pour le grand bien ».
Sur la forme, Zadig est plus plaisant à lire que Candide, car les tapis de Babylone sont plus confortables que les salons d’Europe et les navires chavirants de l’Amérique. C’est aussi un choix plus prudent, car l’Eglise n’est pas directement visée. J’ai trouvé pour ma part le conte philosophique très instructif et les péripéties assez amusantes.
Citation : « L’amour propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui fait une piqûre ».
voyage,voyage
Critique de La-lectrice-en-chef (, Inscrite le 4 janvier 2012, 27 ans) - 26 mars 2013
presque un divertissement
Critique de Junos2005 (, Inscrite le 12 mars 2013, 34 ans) - 19 mars 2013
Seul bémol, on ne peut le prendre comme un conte mais comme un conte philosophique; on ne peut s’empêcher de réfléchir au message caché de Voltaire, aux idéologies de l'époque, de tenter des analyses... Et nous revoilà partis dans la grande période du stress des examens de français!
Relecture inutile
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 17 juin 2012
Qu'en penser ? Est-ce que j'avais plus de capacité d'analyse il y a 10 ans ? Est-ce que j'avais pu faire une lecture plus exhaustive me permettant de relever les nombreuses métaphores qui doivent sans doute parsemer l'ouvrage ?
Je n'ai trouvé de positif dans Zadig que son ironie. Repérer le discours critique envers la société du 18ème que l'on octroit habituellement à Voltaire m'a été difficile. J'ai parcouru dernièrement les Lettres Persanes de Montesquieu, qui faisait aussi appel à l'Orient, et j'ai trouvé celui-ci beaucoup plus explicite. J'ai par contre préféré le style de Voltaire, avec des phrases comme celle-ci : "Les charmes de sa conversation redoublaient encore par cette envie de plaire qui est à l'esprit ce que la parure est à la beauté ".
Les péripéties qui se sont ici succédées m'ont semblé grotesques. Les amourettes de Zadig et les réactions de la société bien pensante de l'époque ont bien mal vieilli. Il faut sans doute arriver à replacer précisément l'oeuvre dans son contexte ; j'en suis incapable !
Zadig téléporté au XXIe siècle!
Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 4 août 2011
Ce qu’il y a de particulier, est qu’au contraire de s’éloigner d’une histoire peu similaire à la nôtre, l'auteur s’en rapproche avec des thèmes qui lui sont chers, tels que la justice, l’équité, les préjugés à effacer et j’en passe.
Ce qui est agréable, ce sont les niveaux de lecture multiples qui séduisent autant les plus jeunes que les plus cultivés. Chaque page est imprimée d’ironie et c’est souvent à vous de la chercher, un jeu assez amusant. Mais ce qui éclaire l’œuvre, car l’œuvre est de Voltaire, c’est une profonde interrogation sur la Providence et donc sur la Destinée. Vous pourrez évidemment mettre en lien tout le travail des Lumières, un travail riche et dense mais ô combien attrayant et enrichissant.
4 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 17 juin 2010
A la découverte de l'Homme !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 16 juin 2010
Faut-il croire en l'Homme ?
Cela me semble la question posée par l'auteur et ses ébauches de réponses ne semblent pas optimistes .
Excellent ouvrage devenu un classique de la littérature.
Intéressant
Critique de Nouillade (, Inscrite le 13 mars 2008, 33 ans) - 14 mars 2008
J'ai bien aimé.
La destinée ou la pédagogie de la découverte ?
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 21 novembre 2007
Promis maintes fois à la potence, au bûcher ou à la pendaison Zadig va néanmoins réussir à chaque fois à se sortir de situations perdues. La raison ? Une intelligence certaine vouée à servir son sens inné du raisonnement et de la sagesse; adepte d'une philosophie qu'il éprouve dans le moindre détail, Zadig sait réconcilier des ennemis, confondre des femmes pas si fidèles et démasquer des maris violents.
Zoroastre, son seul guide spirituel, est l'une clé de la sagesse d'un Zadig ancré dans la lumière de son siècle.
Mon avis: Encore une fois un très joli conte oriental (très à la mode au XVIIIème s.) servant à la cause de Voltaire qui peut donner au travers de son personnage une superbe leçon de philosophie et de sa sagesse dans un siècle qui en a tant manqué. Les Mille et une nuits et autres contes orientaux semblent avoir beaucoup inspiré à l'époque; étaient-ils un modèle de sagesse ou juste de belles notes d'exotisme ?
Resucée des Lettres persanes
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 5 août 2005
Mon préféré des Voltaire
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 8 janvier 2005
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