Zazie dans le métro de Raymond Queneau
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Acidulé
Consacré " roman d'humour noir ", " Zazie dans le métro " n'a rien d'hilarant, comme on pourrait le croire à première lecture.
En effet, c'est l'histoire d'une gamine délaissée par sa mère (en proie avec ses nombreux amants), harcelée sexuellement par son beau-père, et qui a pour oncle un travesti...
Zazie veut donc voir le métropolitain, malheureusement en grève lors de son séjour à la capitale. Le métro souterrain, c'est toute l'obscurité des choses qu'elle n'arrive pas à s'expliquer. Parce que oui !, il faut lire " Zazie " à l'aide de Freud !
Un roman à relire et à détailler : chaque protagoniste donne vie aux idées, à l'inconscient, bref, à tout ce qui nous fait peur.
Les éditions
-
Zazie dans le métro [Texte imprimé] Raymond Queneau
de Queneau, Raymond
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070361038 ; 6,90 € ; 19/05/1972 ; 186 p. ; Poche -
Zazie dans le métro [Texte imprimé] Raymond Queneau illustrations de Catherine Meurisse
de Queneau, Raymond Meurisse, Catherine (Illustrateur)
Gallimard / Collection Folio junior
ISBN : 9782070623198 ; 7,90 € ; 15/01/2009 ; 226 p. ; Broché -
Zazie dans le métro [Texte imprimé] Raymond Queneau dossier et notes réalisés par Laurent Fourcaut lecture d'image par Ferrante Ferranti
de Queneau, Raymond Ferranti, Ferrante (Collaborateur) Fourcaut, Laurent (Editeur scientifique)
Gallimard / Folioplus classiques
ISBN : 9782070333073 ; 1,75 € ; 11/05/2006 ; 286 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (28)
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"rien de plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot"
Critique de Encyclopédie sur pattes (, Inscrite le 22 juin 2012, 28 ans) - 4 juillet 2013
~ s'amuser (en particulier avec les jeux sur le langage)
~ amuser son lectorat (personnages surprenants voire comiques comme la veuve Mouaque ou le perroquet Laverdure, péripéties distrayantes...) et le choquer (vocabulaire grossier)
MAIS il ne faut pas oublier le côté plus philosophique de l'oeuvre de Queneau. Ce dernier veut en effet nous faire réfléchir sur la valeur du langage. Par la voix du perroquet qui répète: "tu causes, tu causes c'est tout ce que tu sais faire", Queneau met en doute l'efficacité du langage car souvent celui qui parle oublie d'agir. C'est tout le travail de l'écrivain qui est critiqué car que fait-il à part user du langage ? Queneau pratique, en quelque sorte, l'auto-dérision. Cependant, c'est bien en parlant que la petite Zazie agresse à sa manière le monde des adultes et renverse les tabous, vérifiant le proverbe "la vérité sort de la bouche des enfants".
J'ai du étudier ce roman de Queneau en parallèle avec son adaptation cinématographique par Louis Malle, puisqu'il était au programme du bac L de cette année. Je l'ai trouvé surprenant, distrayant et original. En mettant en scène une histoire a priori sans prétentions, Queneau tente de faire réfléchir le lecteur sur la valeur objective du langage. Ainsi, il ne faut pas s'arrêter à l'aspect formel de l'oeuvre et essayer de comprendre le message, toujours actuel, de Raymond Queneau.
Exceptionnel
Critique de Kreuvar (, Inscrit le 3 avril 2012, 41 ans) - 28 avril 2012
Quant au petit "Martin1" qui n'a sans doute rien compris on le pardonne vu son jeune âge.
Le Roman est hilarant, surréaliste, noir, l'histoire est simple mais bien narrée , le tout fonctionne à merveille et on ne s'ennuie pas.
Il me fait beaucoup penser à certains Boris Vian comme l'arrache coeur.
Queneau est vraiment un maitre méconnu des mots.
assez bien
Critique de Grenadine (, Inscrite le 16 octobre 2011, 24 ans) - 1 janvier 2012
Illisible chef d'oeuvre de littérature
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 25 décembre 2011
L'histoire n'est pas intéressante, on s'ennuie, le vocabulaire est grossier, les dialogues sont omniprésents et déplorables.
Pour faire son intéressant, l'auteur s'est amusé à enlever les négations, écrire des mots dans leur prononciation phonétique, ruiner la beauté de la langue française.
Queneau ne parle pas français. Il est comme un enfant, qui ne sait pas parler français, qui tourne la langue en ridicule - il est encore trop petit pour comprendre ce qu'est la beauté de la langue magnifique qu'est le français - alors il s'amuse à tourner les cubes de lettre dans son bac à jouet, on met un "f" à la place d'un "ph", on chamboule l'orthographe, la grammaire, la conjugaison, mais on conserve l'art de la francisation imaginaire.
Tout cela rend le livre illisible (à tel point que je plissais les yeux).
Bonne lecture tout de même à ceux qui y arrivent ; personnellement je l'ai fini en faisant de nombreuses pauses pour respirer.
Ah ! Averse averse pluie pluie parapluie ! Il pleut dans le royaume de la poésie.
DOUKIPUDONKTAN ?
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 14 décembre 2011
Zazie est confiée à son oncle Gabriel pour deux jours pendant que sa maman prend du bon temps avec un jeune homme. Zazie n'a plus de père parce que sa mère l'a tué d'un coup de hache alors qu'il tentait d'abuser de la petite. Ne vous méprenez pas, ce roman n'est pas tragique ni mélodramatique. Ces épisodes sont évoqués en quelques lignes et ne sont en rien essentiels pour la suite de l'histoire. Zazie est une enfant de presque 10 ans qui a un franc parler, est pleine d'énergie, a pour réplique préférée "Mon cul !" et n'a pas froid aux yeux. Nous sommes donc bien loin du récit pathétique !
Son séjour à Paris sera d'une extrême richesse, elle rencontrera de nombreux parisiens originaux : Charles le chauffeur de taxi, Turandot, Trouscaillon un policier peu fiable, la veuve Mouaque haute en couleur ... Le roman est rythmé par ces rencontres et par des dialogues enlevés sans être pour autant édulcoré. Certains "satyres" semblent fortement attirés par les demoiselles ... Zazie veut connaître à tout prix le métro qui la fait rêver et incarne à ses yeux la modernité, mais cette rencontre sera difficile, pour ne pas dire impossible ...
La richesse de ce roman repose sur la peinture vivante de Paris avec ses embouteillages, ses touristes, sa Tour Eiffel, ses cabarets ... et son argot. La langue de Queneau est riche et inventive, c'est sans doute pour cela qu'un CLien a comparé Queneau à Rabelais ! Certains mots adoptent la graphie de la prononciation : "essméfie", certaines phrases sont incorrectes grammaticalement : "je nous le sommes réservé", des mots sont purement inventés : "charabiaïssent" et les mots-valises complètent ce nouveau dictionnaire imaginaire : " squeleptique" ...
Le roman se lit avec plaisir. Les personnages sont marquants par leur originalité et la langue de ce roman est pittoresque et pourtant si neuve.
Superbe !
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 3 janvier 2011
Le style me semble pouvoir être défini comme du "San Antonio" plus littéraire ("San Antonio" peut aussi être considéré comme un "vrai" écrivain ; mais Queneau est d'un niveau très supérieur tant au niveau du jeu avec la langue que du fond). D'ailleurs, cette oeuvre est contemporaine des premiers "San Antonio" mais ceux-ci étaient encore d'un style très classique à cette époque-là (fin des années 50). Il me semble que l'on pourrait plutôt dire que c'est Frédéric Dard qui a été inspiré par Raymond Queneau que le contraire...
Contrairement à certains autres "critiqueurs libres", je n'ai pas trouvé l'histoire inintéressante même s'il est vrai que le plus important dans cette oeuvre est le jeu sur la langue (avec la tentative très réussie d'écrire le français parlé).
L'histoire de cette petite fille, de sa mère, de son oncle (etc...) m'a vraiment touché et fait rire en même temps (avec ces scènes délirantes où l'exagération fait naître, à la façon de "San Antonio" à la fois le rire et l'émotion).
En lisant des analyses sur le web de ce roman j'ai vu qu'il était truffé d'allusions déguisées à d'autres oeuvres littéraires (des origines de la littérature à nos jours). J'avais vu certains de ces jeux de miroirs entre oeuvres littéraires à la lecture (Shakespeare par exemple) mais pas tous...
Je compte bien lire d'autres romans de Queneau assez rapidement.
Du style oui, mais pas accrocheur du tout
Critique de MrClint99 (, Inscrit le 5 décembre 2009, 46 ans) - 6 décembre 2009
La forme plus que le fond
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 17 novembre 2009
Donc forme savoureuse, fond faiblard (sans doute pour mettre en avant cette écriture si particulière).
Belle écriture originale
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 20 février 2009
C’est en lisant ce livre de Beigbeder que j’ai eu envie de lire ce roman rocambolesque (Zazie dans le métro est 36e dans la liste des 50 meilleurs livres du XXe siècle). C’est original, l’écriture est spéciale, certains mots sont écrits au son (quand ça vient de grands auteurs et que c’est volontaire, alors ça passe) :
« Après tout, disait le type, c'est peut-être vott dame qui me l'a fauché, mon pacson. Elle a peut-être envie de porter des bloudjinnzes elle aussi, vott dame. Ça sûrement non, disait Gabriel, sûrement pas. Qu'est-ce que vous en savez? répliquait le type, l'idée peut lui en être venue avec un mari qui a des façons d'hormosessuel.
- Qu'est-ce que c'est un hormosessuel? demanda Zazie.
- C'est un homme qui met des bloudjinnzes, dit doucement Marceline. »
L’écriture est racée, mais l’histoire m’a moins marqué malheureusement, ça ne rejoint pas vraiment mon genre d’humour.
Tu causes
Critique de MOPP (, Inscrit le 20 mars 2005, 88 ans) - 18 décembre 2007
Génialissime! Chef d'oeuvre!
Critique de Tiffauges (, Inscrite le 4 août 2006, 41 ans) - 15 novembre 2006
A lire
Critique de Olifleur (, Inscrite le 12 octobre 2005, 42 ans) - 30 juillet 2006
Très drôle!
Critique de Isik (, Inscrite le 18 juillet 2006, 45 ans) - 18 juillet 2006
Zazie-qui-va-pas-dans-le-métro!
Critique de Elyria (, Inscrite le 25 mars 2006, 33 ans) - 31 mars 2006
Une histoire décousue et qui se veut ainsi! Bref, un style maîtrisé.
"tu causes tu causes"
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 2 juin 2005
voici un livre que je conseille , si vous aimez les jeux de mots (Raymond écrit les mots tels que nous les prononçons), voici un livre pour vous ! Même si Zazie nous z'énerve on s'y attache !
Un génial capharnaüm
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 10 mai 2005
Le film de Louis Malle avec Philippe Noiret en est une bonne adaptation, et c'est bien mieux que du Jacques Tati : j'ai trouvé les films de ce dernier gentils, mais bien fades.
j'adOOOre
Critique de Lepôvreélève (, Inscrite le 4 mars 2005, 37 ans) - 13 mars 2005
C'est vrai que la fin est assez bizarre ... mais au moins, le lecteur peut y trouver plein d'interprétations différentes !!!
quelle fin confuse!
Critique de Senni (, Inscrit le 6 août 2004, 45 ans) - 6 août 2004
l'écriture surtout...
mais la fin??
et la soi-disant épouse du tonton? c'est un hormossessuel ou non?!
A force, j'avoue que ça m'a lassé les "mon q!" de Zazie...
et j'ai rien compris à la fin, c'est très confus et chaotique...
si quelqu'un pouvait m'éclairer..
Les mots en liberté
Critique de Sha (Namur, Inscrit le 7 avril 2004, 52 ans) - 13 avril 2004
La folie du langage, d'idées, des personnages.
Comment ne pas s'attacher à cette petite peste de Zazie qui n'en fait qu'à sa tête et au flegme de son Oncle
J'ai d'abord fait la connaissance de cette bande de joyeux drilles grâce au film de Louis Malle (avec Catherine Demongeot et Philippe Noiret) mais la lecture du livre m'a fait redécouvrir la merveilleuse folie des bons mots de Queneau.
Bref que du bonheur
Si j'avais 10 ans je crois que je tomberais éperdument amoureux de Zazie!
Doukipudonctan?
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 5 septembre 2002
Du rire du temps au temps du rire (pour Eric B.)
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 10 décembre 2001
Le rire a pour effet de désamorcer le tragique, non de le faire disparaître, puisque le tragique est au coeur même de l'homme (l'exclusion du Paradis d'Adam et Ève est une chute dans le temps, et c'est le début de nos malheurs). Rire, c'est mettre à distance ce qui, sans cela, pourrait nous tuer. Quel antidépresseur plus efficace que le rire ? Il faut envisager le monde, l'univers, comme une pièce de théâtre. Le décor en est tragique, et c'est irrémédiable. Reste la scène où les acteurs que nous sommes peuvent à loisir pleurer ou rire, geindre ou chanter, mordre les murs ou bien danser. Pas question cependant d'oublier le décor immuablement tragique. Non : l'empêcher de trop étendre son ombre funeste sur nos âmes. Là, le tempérament joue, mais nous ne sommes pas condamnés aux larmes, nous avons notre mot à dire, nos maux à rire. Encore une fois, ou bien nous subissons tout à l'instar de victimes jamais rassasiées de malheurs, ou bien nous agissons et mettons du plaisir là où la fatalité semble vouloir nous engluer. Qu'on se souvienne des lamentations de Job sur son fumier. Je pense que nous avons le choix, sinon au départ, du moins en cours de route, et la réflexion sert à cela. Que voulons-nous en fin de compte ? J'ai opté personnellement pour l'harmonie (je préfère ce terme à "bonheur" que j'estime un peu gnangnan). Je ne suis pas forcément un être harmonieux, mais je tends à cela, et l'effort me semble préférable à l'inertie, parce que j'en retire de multiples satisfactions, parce que chaque jour encore j'apprends à apprécier l'existence et à ne pas laisser le tragique me submerger. Privilégié ? Certainement pas. Je suis de nature mélancolique, et je n'ai pas eu une enfance très drôle. Je n'ai jamais en poche plus de trois kopecks et mes fins de mois sont difficiles. Mais je suis aussi et surtout volontaire : tant qu'à périr, ce sera les armes à la main.
Je veux encore, sur ce thème des consciences malheureuses et qui macèrent là-dedans avec cette jubilation incertaine qu'on appelle délectation morose, en appeler à Baudelaire, puisque tu le cites, et inviter ceux que troublerait ma réflexion, à relire son poème "L'héautontimorouménos" (l'homme qui se punit lui-même), dans "Les fleurs du mal", XCII.
Et si cela ne devait pas suffire, voici pour méditer un extrait d'une de mes lettres à mon ami sollersien : "Les hommes aujourd'hui naissent âgés, très fatigués. L'Histoire est un lourd héritage dont chacun rêve de se délester. Trop de mémoire accable. Les hommes de la Renaissance savaient rire, ils étaient affables et légers. C'est qu'ils ont su ne pas trop s'appesantir sur une Histoire pourtant pas folichonne. Nous, nous ne cessons de déplorer les errements de nos pères, nous portons leurs fardeaux comme le Christ sa croix. Nous ne sommes plus capables que de nous souvenir des drames et nous répandre en jérémiades commémoratives. Sommes-nous des hédonistes ou des écorchés vifs avides de plaies nouvelles ? Je recherche, moi, la légèreté, à défaut de pouvoir ressusciter l'innocence. J'essaie de ne plus m'intéresser qu'à ce qui m'empêche de désespérer."
Il n'y a pas de débat quant à savoir si l'humour (tu dis : le comique) est supérieur au tragique, ou bien le contraire. Les deux sont mêlés, inextricablement, et l'un comme l'autre se colorent de subtiles gradations et variations. L'humour de la gaudriole n'est pas celui de la pointe spirituelle, et le rire cruel du sarcasme se distingue du rire espiègle, du rire tendre de l'amoureux taquinant sa belle. Tragiques les attentats du 11 septembre dernier à New York et tragique la chute en rue d'une vieille dame, quand même se relèverait-elle indemne. Entre ces deux faits divers, toute une gamme de tragiques, et pour chacune un rire plus ou moins adapté.
Les auteurs que tu cites (Queneau, Vian ou Jarry), s'ils appartiennent bien à la littérature, manquent tout de même d'envergure, et cruellement. Ils sont, dirons-nous, divertissants. L'humour des potaches est vite lassant. Il n'est drôle que le temps de la récré. Et potaches, ces trois-là le sont jusqu'au trognon, de l'aube au soir. Je passerais, moi, à la vitesse supérieure et j'irais trouver Joyce, qui, dans "Ulysse", nous en donne pour notre argent dans le rire comme dans la réflexion...
Pour en finir avec Queneau (en réponse à Jules et à Syllah-O)
Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 10 décembre 2001
A Eric b
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 décembre 2001
D'accord, je me suis servi de ta critique pour émettre dertaines idées qui ne s'y rattachent pas, mais il me fallait un support. J'espère que tu ne m'en voudras pas !
Une opinion qui en vaut une autre, pas plus, pas moins...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 décembre 2001
En résumé, tout en laissant à Sylla-o ses qualités et ses droits, il serait bien que certains critiqueurs n'attrapent pas la trouille de faire une critique au risque de se recevoir une volée de bois vert (Je rassure, ce ne serait pas mon cas). A chacun sa littérature, à chacun ses droits, et une critiqueuse avec laquelle je dialogue souvent me disais particulièrement apprécier le "code de bonne conduite" de critiqueslibres, qu'elle n'avait pas toujours trouvé ailleurs. Et c'est une bonne critiqueuse !
Voilà, je ne voudrais pas être trop long et l'on pourrait développer, mais j'espère que j'ai été compréhensible sans avoir été offusquant pour qui que ce soit... Je ne veux pas être "un censeur"...
L'encenseur
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 7 décembre 2001
Tu pourrais penser que Queneau est supérieur à Rimbaud. Cela te regarde. Du moment que tu assumes... Me diras-tu pourquoi, à 16 ans, tu détestais Rimbaud ? Cette détestation doit cacher quelque chose. Tu aurais pu être (comme moi) indifférent. Mais non, tu le détestais. Nos passions négatives (et l'indifférence est l'absence de passion) sont très souvent plus révélatrices que nos passions positives (l'enthousiasme, par exemple).
Tu me soupçonnes de vouloir ramener Queneau à un niveau inférieur à ce qu'il mérite selon toi. Tututh ! Je ne mets Queneau nulle part, voilà la vérité. (Je suis un peu diabolique, je le reconnais, et je ne défendrais pas toutes mes opinions si l'on devait me juger pour crime de lèse-majesté. Avec Baudelaire, je revendique le droit à la contradiction.)
Hier on m'a appelé "Monsieur l'intellectuel", aujourd'hui "le censeur". On me prête des qualités que je n'ai pas. Je vomis la censure. Derrière mes avis, souvent tranchés, ou pour mieux dire, péremptoires, il y a ce qui m'anime, à savoir la passion. Le censeur cache un encenseur. Et ce que j'encense c'est la vie, le goût, la culture, l'intelligence, etc. Ce n'est pas là, je pense, un crime susceptible de me valoir l'échafaud. Je m'attends, bien sûr, à être déshonoré prochainement du titre de Monsieur l'Inquisiteur. Je ne le prendrais pas mal, car je suppose à l'adversité une certaine dose d'humour.
Si je suis du côté de la pulsion ? Hum... je n'aime guère ce terme qui sent le divan psychanalytique (pulsion amoureuse, pulsion meurtrière, etc.). La pulsion est brutale et incontrôlable, rien ne la réfrène que l'asile ou la prison. Je ne fréquente aucun de ces lieux, et j'ai sur mes pulsions une assez bonne emprise. L'émotion, je préfère. La sensation. Le sentiment. Quant au pathos, c'est non, définitivement non.
Allez, comme tu dis.
Le censeur
Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 7 décembre 2001
L'emmerdeur
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 7 décembre 2001
Lorsque j'écris, je regarde la feuille de papier sur mon bureau, ou bien l'écran de mon PC. J'écris habillé, donc je ne peux voir mon nombril, ni le triturer.
Le rire en littérature n'a pas bonne presse ? Il y a rire et rire. Pour se fendre la pêche, il y a Gaston Lagaffe, Oussama Ben Laden, Alphonse Allais et les recueils de blagues. Pour l'humour, qui est d'une autre qualité que le rire imbécile, il y a... la liste est longue. Je recommande l'Anglais Saki ("L'omelette byzantine", "La fenêtre ouverte"). Rabelais, bien entendu, et Swift. Breton, qui n'avait pas d'humour, nous a tout de même donné une très excellente "Anthologie de l'humour noir". Et Paul Léautaud, et, en philosophie, son ancêtre Diogène le Cynique (voir "Les Cyniques grecs" au Livre de Poche).
Queneau me fait sourire, comme toi, mais peut-être pour d'autres raisons. Je te taquine. J'ai recommandé la lecture des "Fleurs bleues", livre amusant, sans plus. "Zazie" aussi, c'est amusant. De là à mettre Queneau au-dessus de Rimbaud ! Quant à Vian, c'était un excellent trompettiste, si je ne m'abuse. Saint-Germain, le jazz, tout ça, c'est cool.
Le décor simenonien avec rails, fleuve huileux et péniches me paraît moins propice au rire qu'à la mélancolie. Enfin, s'il y en a que cela fait rire...
Il n'y a pas de mauvaises portes d'entrée en littérature. J'ai commencé avec "Tintin et Milou", "Astérix", "Lucky Luke", "Martine à la ferme", ensuite la comtesse de Ségur, Bob Morane, etc. J'étais riche de tout cela lorsque je me suis plongé dans Kant. Mais peut-être trouves-tu que Kant et les philosophes en général sont d'affreux raseurs ? Eh bien, tu as raison. Je lis plus volontiers Marcel Aymé que Martin Heidegger. Il y a des heures pour la détente, d'autres heures pour la réflexion. Des heures pour le rire, des heures pour les larmes. Ne me dis pas que tu te gondoles du matin au soir ? Si ? Heureuse nature !
Jacques Tati est fin, drôle, tendre. Je l'admire beaucoup. Et je ne fais pas de ses oeuvres une lecture intellectuelle. Tu sais, je ne suis pas constipé. Il me semble (mais peut-être n'est-ce qu'une impression) que mes interventions ici témoignent d'un certain humour. Qu'on ne veuille ou qu'on ne puisse le percevoir n'est pas mon affaire.
Je ne m'intéresse pas au langage. Je m'intéresse à l'écriture. Ne fais pas de moi un théoricien : je ne suis qu'un humble usager.
L'un de mes amis prétend que ce sont les politiciens qui exploitent le mieux les possibilités ludiques du langage. J'ai de drôles de fréquentations, n'est-ce pas ?
Je ne détiens pas, hélas ! le pouvoir de déclencher les foudres.
L'enchanteur
Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 7 décembre 2001
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