Cours de philosophie en six heures un quart de Witold Gombrowicz

Cours de philosophie en six heures un quart de Witold Gombrowicz

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Kinbote, le 1 avril 2005 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 853ème position).
Visites : 4 672  (depuis Novembre 2007)

Le philosophie au pas de charge

Dans les derniers jours de sa vie, d’avril à mai 1969, Witold Gombrowicz dispense pour ses amis proches et sa femme un cours de philosophie express. Y sont abordés, principalement Kant et son numen, Husserl et la phénoménologie, Schopenhauer dont il regrette qu’il ne soit plus lu et pour lequel il éprouve une grande affection, Sartre et l’existentialisme dont il se sentait proche (Gombrowicz est considéré par certains comme un précurseur avec Feydidurke paru, avant l’Être et le Néant, en 1937, et ses concepts de forme et d’immaturité), et dont il réactive les idées (mauvaise foi, salaud etc.). Il finit avec Nietzsche et accorde son dernier quart d’heure à Marx.
En tant que Polonais, mais n’ayant plus mis les pieds depuis longtemps en Pologne sous la coupe communiste, il est sévère avec le marxisme et ne donne plus au comunisme est européen longtemps à vivre.
« L’avenir du communisme ? Je supose que dans vingt ou trente ans, on larguera le communisme. »
Juste prévision.

Tout ce qui est enseigné l’est de façon immédiatement compréhenssible, et on peut se faire une large idée des philosophies présentées. Néanmoins, on devine que Gombrowicz aurait apporté moult modifications sinon une toute autre structure à ce cours si le temps lui avait été donné de le revoir avant parution.

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Il n’aime pas les systèmes

6 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 8 septembre 2010

C’est une réflexion sur l’existentialisme dont Gombrowicz se sentait proche, comme l’a déjà montré Kinbote. Si Gombrowicz parle aussi d’autres courants de pensée, c’est pour le situer dans le contexte de la philo moderne. Au début il y a un croquis : un arbre représentant l’existentialisme, dont le tronc porte inscrit le nom Kierkegaard.

Cent pages format poche ; un exposé très succinct fait de raccourcis, d’intuitions, de paradoxes et d’associations d’idées – son objectif n’était pas de livrer une analyse. La méfiance vis à vis de systèmes revient en leitmotiv : « De tels systèmes métaphysiques ont une structure assez fantastique [a propos de Hegel]. Même quand les systèmes s’écroulent, ils servent à comprendre un peu mieux la réalité et le monde ».
En bonus un chapitre sur Marx et la révolution. Là, c’est un curieux mélange, parfois Gombrowicz voit juste, parfois il se trompe lourdement. C’était en 1969.

Extrait : « Pour comprendre Nietzche, il faut comprendre une idée aussi simple que celle de la production des vaches. Un producteur de vaches va essayer d’améliorer l’espèce de telle façon qu’il laissera mourir les vaches les plus faibles. […] C’est l’opposition au christianisme, qui, selon Nietzche, était une morale des faibles imposée aux forts, nuisible pour l’espèce humaine et, donc, immorale ».

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