Mercure de Amélie Nothomb
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Comment s'approprier l’amour d’une créature parfaite
Si Amélie Nothomb est constante dans la fréquence de sa production littéraire, elle l'est aussi dans ses obsessions.
Une fois encore, ses personnages sont parfaitement monstrueux. Laideur et beauté physiques se côtoient effectivement dans "Mercure", tout comme dans "Attentat". Cependant, le terme monstruosité recouvre ici une deuxième acceptation. Hazel, Françoise et le Capitaine nous révulsent de par leurs actes ou leur passivité. Mais en même temps, ils nous émeuvent car un sentiment noble les anime : l’amour. L'amour absolu - et pas vraiment platonique – entre un vieillard, le Capitaine, et une jeune femme, Hazel. L’adoration plus qu’ambiguë d’une infirmière, Françoise, pour la même Hazel. On retrouve d'ailleurs là un autre thème cher à Amélie Nothomb : l’homosexualité féminine. Jamais vraiment avouée, jamais consommée, mais pourtant latente.
" Mercure " se laisse dévorer sans difficulté mais n'est assurément pas le meilleur roman d’Amélie Nothomb. On l'a connue plus incisive et plus percutante dans ses dialogues, avec " Hygiène de l'assassin ", plus dérangeante dans " Attentat " et tout simplement brillante dans "Stupeur et tremblements".
Les éditions
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Mercure [Texte imprimé], roman Amélie Nothomb
de Nothomb, Amélie
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253149118 ; 6,40 € ; 01/09/2000 ; 188 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (36)
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Mon préféré
Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 29 juin 2021
Il s'agit d'un huis-clos. Omer Loncours est un vieux capitaine qui, après avoir parcouru les mers, a acheté une île proche de Cherbourg, l'île de Mortes-Frontières et y a fait construire une maison particulière, sans fenêtre à hauteur des yeux, sans miroir et aucune possibilité d'apercevoir son reflet.
Il vit reclus dans cette île gardée par ses sbires avec Hazel, sa pupille avec qui il entretient une relation particulière ; amour ou tyrannie ?
Hazel est une jeune femme qu'il a rencontrée il y a cinq ans, elle avait dix-huit ans à l'époque, c'était à Point à Pitre, un horrible incendie avait tué ses parents, défigurée lui avait-il dit, il l'a prise sous son aile l'emmenant sur son île ; un paradis ou un enfer ?
Françoise Chavaigne est infirmière, elle arrive sur l'île pour soigner Hazel. Elle va découvrir le secret d'Omer Loncours, sa tromperie pour conserver cet amour égoïste. Françoise reviendra chaque jour, apprivoisant Hazel, lui offrant un peu de joie, dans l'espoir de la sauver...
C'est un conte cruel comme Amélie sait les écrire, qui nous parle de l'amour, des contradictions de l'être humain, de sa cruauté ou générosité... C'est quoi l'amour ? Bourreau ou gardien ? On s'en pose des questions sur la nature humaine mais aussi sur le pouvoir libérateur des livres et de l'écriture, une constante d'Amélie déjà présente dans ce récit.
Narcisse ou Eden ? Paradis ou enfer ? À vous de voir !
Avec cette plume si caractéristique, une écriture subtile, fluide, cynique et déstabilisante, Amélie nous offre deux fins, à vous de choisir !
Ah la complexité des sentiments !
Je suis fan et touchée par ces propos qui ont l'air un peu loufoques, cruels mais suscitent toujours autant de questions sur la nature humaine.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Vous n'avez aucune idée de ce qu'est l'amour : c'est une maladie qui rend mauvais. Dès qu'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui nuire, même et surtout si l'on veut le rendre heureux.
L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux
J'ai lu soixante-quatre fois La Chartreuse de Parme : chaque lecture était plus excitante que la précédente.
- Comment peut-on vouloir lire soixante-quatre fois un roman ?
- Si vous étiez amoureuse, voudriez-vous ne passer qu'une nuit avec l'objet de votre passion ?
- Ca ne se compare pas?
- Si. Le même texte ou le même désir peuvent donner lieu à tant de variations. Ce serait dommage de se limiter à une seule, surtout si la soixante-quatrième est la meilleure.
Le propre des grands livres est que chaque lecteur en est l'auteur. vous lui faites dire ce que vous voulez.
Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l'existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles. L'amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie que l'on s'est choisie. Pour l'homme, c'est la carrière dont tout dépend; pour la femme, ce sont les enfants. Dans une telle perspective, l'amour ne peut être qu'une passade, une maladie dont la brièveté est souhaitable.
La littérature a un pouvoir plus que libérateur : elle a un pouvoir salvateur.
Vous avez si peur d'être belle ? Je comprends, même si je le suis moins que vous. La laideur, c'est rassurant : il n'y a aucun défi à relever, il suffit de s'abandonner à sa malchance, de s'en gargariser, c'est si confortable.
Il faut admirer les gens capables d'être heureux.
L'eau et l'amour sont le berceau de toute vie : il n'y a pas plus fécond. Mourir par l'amour ou par l'eau, ou mieux encore par les deux ensemble, c'est boucler la boucle, c'est prendre la porte d'entrée pour la porte de sortie. C'est se tuer par la vie même.
Beautés
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 7 décembre 2018
Celui-ci est du même tonneau (comme dirait Diogène de Sinope). Agréable à lire, facile à lire, court, allant droit au but (mais lequel ?), il commence par situer son action sur une toute petite île française, loin du monde, à l’abri des regards et de la convoitise. Les jeunes femmes qui évoluent autour d’un vieil homme libidineux sont toutes des réelles beautés -même si certaines d’entre elles ne le savent pas- et un mystère les entoure et les rend prisonnières…
Joliesse des mots, références littéraires abondantes, humour, mystères, quelques idées originales font donc de ce roman un moment agréable … jusqu’au prochain dans quelques années.
Immoral + amoral !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 13 janvier 2017
Une des particularités de ce roman est qu’il comporte deux fins. Une autre est que, (mais ça nous le savions déjà), mine de rien, Amélie a, de la nature humaine, une vision bien particulière, qui nous glace le sang . Une autre particularité c’est que ce roman est, non seulement immoral, mais également amoral. C’est tout dire !
Extraits :
- J’aime que vous vous appeliez Françoise. Cela vous va à merveille : c’est beau et c’est sérieux.
- Je vais vous dire, moi, ce qui a changé. Il y a trente ans, vous étiez un homme mûr et lucide, capable de voir qu’Adèle ne vous aimait pas. A présent vous êtes un vieillard gâteux, persuadé, comme tous les vieux dégoûtants, d’être plébiscité par les jeunes filles. Ce que vous nommez rédemption s’appelle sénilité.
- Pour la plupart des gens, aimer est un détail de l’existence, au même titre que le sport, les vacances, les spectacles. L’amour a intérêt à être pratique, à cadrer avec la vie sure l’on s’est choisie. Pour l’homme, c’est la carrière dont tout dépend ; pour la femme, ce sont les enfants. Dans une telle perspective, l’amour ne peut être qu’une passade, une maladie dont la brièveté est souhaitable.
- Ce paradis, oui : j’ai tout ce que je veux, ce qui est déjà bien, et j’échappe à tout ce qui me déplaît, ce qui est encore mieux.
Miroir et métamorphose
Critique de Anonyme12 (, Inscrite le 27 février 2010, 14 ans) - 25 mai 2014
Elle nous embarque ici dans un ménage à trois sur l’île des Mortes-Frontières : Hazel, jeune femme de 23 ans est emprisonnée sur l'île des Mortes-Frontières par un vieux loup de mer, Omer Loncours qui lui fait croire qu'elle a été défigurée par un bombardement . Pour cela , il use d'un stratagème qui est de chasser tous les miroirs de la demeure pour mieux assouvir ses désirs.
Jusqu'au jour où.. arrive Françoise, la messagère, infirmière de son état et là tout bascule !
Les protagonistes sont assez complexes, pas franchement sympathiques, souffrant , comme Hazel , du syndrôme de Stockolm. Françoise reste sur cette île alors qu'elle pourrait en partir et , très vite, le piège se referme sur ces deux femmes, elles sont prisonnières.
Françoise est pourtant celle qui relie, qui masse (séances de massage avec Omer), qui soulage, guérit, et elle recrée à sa manière une forme ... d'abondance , car , en dépit des consignes, elle fait parler Hazel.. et arrive à entrer en communication avec elle.
" J'ai une devinette, dit Omer à Françoise (en milieu de récit). quel est le rapport entre le mercure et vous ?.. Je parle du lien mythologique qui vous unit....le caducée ! " "Vous avez l'air si fine, si supérieure, on s'aperçoit qu'on a affaire à une paysanne hébétée."
Il y a bien sûr des invraisemblances dans le roman, comme le nom de l'île par exemple ou la construction de la maison, impossible à réaliser, mais c'est surtout l'occasion de revisiter les modèles féminins car si Hazel est fille d' Athena, Françoise l'est peut être tout autant.
Nous retrouvons beaucoup de repères littéraires qui prennent grande place dans ce roman ainsi que les thèmes de l'enfermement ( " Contes de Mille et Une nuits" , "Comte de Monte Cristo") , de la sexualité et de la beauté ( "Dracula" de Bram Stocker) , et de la folie ( le "Horla" de Maupassant ).
Nothomb revisite le modèle féminin , ce qui est une nécessité car il a souvent été imaginé par les hommes (symbolisé par le plein pouvoir d'Omer, au début) .
.Françoise s'identifiant à Hazel puis Hazel à Françoise (?), l'on peut évoquer le thème du miroir , du double qui marque une certaine ambiguïté: le mercure offre en effet un reflet déformé des visages pour des personnages toujours en quête de leur identité, à mi chemin entre le monstre et l'homme.
Arrivera , au cours du récit, la métamorphose inévitable des personnages , la délivrance et la renaissance de ces deux femmes qui échappent aux plaisirs de l'homme et choisissent d'aimer autrement ?
J'ai bien aimé la fraîcheur et la modernité de ce roman (qui propose deux fins contradictoires à l'histoire), les réflexions profondes qu'il suscite , le rôle que joue les livres dans notre existence, celle de Françoise en particulier, et du drôle de jeu mené avec le lecteur par " lady Amelia Northumb"... (qui se nomme ainsi à un moment du récit. A vous de trouver le clin d'oeil malicieux).
Etrange!
Critique de Bouboule15 (, Inscrite le 12 juillet 2011, 35 ans) - 31 octobre 2011
En tout cas j'ai aimé ce livre, j'ai aimé l'univers atypique de cette homme vivant sur une ile à l'écart du reste de la population, de ces actes tout à fait étranges par rapport à Hazel et des interrogations qu'on peut se poser par la suite sur la nature profonde des êtres humains.
Une occasion de faire parler d'elle
Critique de Fleur-de-lyss (, Inscrite le 12 juin 2011, 29 ans) - 28 septembre 2011
Un mystère qui n'en est pas un!
Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 7 août 2011
Puis à la fin, j’ai été surpris qu’A. Nothomb laisse au lecteur deux possibilités de fin, qui sont toutes les deux assez différentes, la première étant vraiment médiocre. L’auteur ne doit-il pas guider son lecteur, laisser aller ses personnages ?
Comment peut-on alors proposer deux fins ? Non, cela n’en fait aucunement quelque chose d’original mais au contraire démontre les faiblesses certaines de l’écriture de la romancière. Je disais que la première était médiocre, elle l’est de par sa simplicité consternante et d’une mièvrerie sans nom. Je cite la dernière phrase : « Il leur arriva bien des choses à chacune, mais elles ne se quittèrent jamais », on a la désagréable impression de lire un livre pour enfant, sans relief et d’une bêtise peu commune. Quant à la deuxième fin, elle est beaucoup plus intéressante, en plongeant dans les vices de la passion et nous fait découvrir la noirceur d’un personnage qui était avant un sauveur. Ce personnage, c’est celui de Françoise Châtaigne et c’est à ce moment que quelque chose dérange, tout le long du livre, elle est louée, considérée au plus au point et même accusée d’être une « paysanne hébétée » mais rien ne laisse deviner une quelconque face cachée. On hésite entre le sentiment de surprise qui, lui, rachète le livre et de l’autre cette impression d’avoir été floué.
De plus, je vous passerai le nombre de livres qui ne sont cités que pour ramener une consistance oubliée et qui permettent à l’auteure de rajouter quelques pages en plus. Oui, je crois finalement me lasser de l’écrivain, de ses sujets qui ne sont en fait peu intéressants et de ses personnages pas assez creusés.
pas le meilleur
Critique de Magda (, Inscrite le 23 juillet 2011, 59 ans) - 23 juillet 2011
Bof
Critique de Listelle (Bordeaux, Inscrite le 25 juillet 2010, 38 ans) - 18 août 2010
Invraisemblable
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 2 janvier 2009
pas plus que ça...
Critique de Béa44 (Nantes, Inscrite le 31 octobre 2008, 59 ans) - 23 novembre 2008
les lecteurs eux-aussi peuvent ressentir de la lassitude...
Déçue.
Critique de Pélisse (, Inscrite le 26 octobre 2008, 38 ans) - 22 novembre 2008
Désolée !
Absurde
Critique de Tameine (Lyon, Inscrite le 9 juin 2008, 59 ans) - 19 août 2008
J'espère que l'auteure me surprendra agréablement dans mon prochain livre.
Amélie Amélie...
Critique de Nouillade (, Inscrite le 13 mars 2008, 33 ans) - 14 mars 2008
J'ai beaucoup aimé ce petit livre, plutôt rapide à lire, et bien décalé, à la limite du dérangeant, comme il se doit.
Je le conseille, à lire quand on est en manque de lecture.
Niouf !
Beau huis-clos
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 30 octobre 2006
Un bon roman
Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 30 septembre 2006
La force de ce roman réside surement dans les fantasmes du vieil Omer ; pourquoi laisser Hazel penser qu'elle est un monstre ? Mais elle se trouve aussi dans la puissance des sentiments des personnages, très controversés.
Un roman qui ressemble beaucoup à "Hygiène de l'Assassin" sur le point de vue des dialogues, avec toujours le tranchant et la fascination morbide d'Amélie !
Superbe!
Critique de ALV (, Inscrite le 17 février 2006, 52 ans) - 17 février 2006
Je pense que l'élaboration des thèmes - la question de la beauté et de l’amour - rend ce livre un livre très original. L’histoire est un peu bizarre. En lisant, le point essentiel de l’histoire devient clair. Cette tension fait que je le lisais rapidement avec une grande attention, parce que j’étais vraiment curieuse de quoi il s’agit.
De plus, l’auteur a créé deux fins pour cette histoire ceci est très original. Cependant, je dois avouer que la première fin (je ne la révélerai pas) me plaît plus que la deuxième.
Ce que me frappait est qu’il y a beaucoup de longs dialogues dans le livre. Ils sont souvent un peu philosophiques, mais ceci n’empêche pas que le livre est très accessible.
Malgré une grande dose de symbolisme, le style d’écriture est aimable et accessible. La langue est facile à comprendre, mais quand même subtile et raffinée. Ceci est dû partiellement au style parfois humoriste et le choix de mots.
une petite merveille
Critique de Tinkerbel (, Inscrit le 29 avril 2005, 63 ans) - 4 janvier 2006
terrifiant
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 3 juin 2005
Pas très convaincant!
Critique de Jaja (namur, Inscrite le 4 avril 2005, 35 ans) - 4 avril 2005
Une fiction d'Amélie qui vaut vraiment la peine d'être lue
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 6 janvier 2005
Et moi je choisis la fin la plus cruelle...
Génial
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans) - 22 août 2004
Surprenant
Critique de Krystelle (Région Parisienne, Inscrite le 10 juin 2004, 45 ans) - 14 août 2004
Jubilatoire
Critique de Banco (Cergy, Inscrit le 6 août 2004, 42 ans) - 11 août 2004
Mars 1923 à Mortes- Frontières au large de Cherbourg. La jeune Hazel vit recluse à l'abri de tout miroir qui pourrait lui révéler l'horreur qu'est devenu son visage emporté par la guerre. Mais cette horreur n'empêche pas son bienfaiteur, le vieux capitaine Omer Loncours de la désirer et de vouloir la posséder au désespoir de la jeune fille. Engagée pour la soigner, la belle et sagace Françoise va tout tenter pour disputer la magnifique jeune beauté au vieillard et la tirer de la prison mentale qu'il a construite pour permettre l'assouvissement de son amour dément et paroxystique.
Mercure est, pour moi, le meilleur roman d'Amélie Nothomb. C'est aussi le premier livre de l'écrivain belge que j'ai lu et cette première lecture fut une découverte jubilatoire qui contrastait singulièrement avec la sobriété de la quatrième de couverture qui n'est pas coutumière chez ses laudateurs ampoulés. Consciente de son manque de verve et d'inspiration, la quatrième avisait même un expédient en glissant à la place des louanges qu'il n'avait pu trouver des éloges réchappés de Madame Figaro et du magazine littéraire, des éloges de celles qui peuvent s'appliquer à tous les livres parce qu'elles ne parlent de rien sauf peut-être de l'estime que le journaliste se porte à lui-même. La quatrième de couverture échappait l'idée fugitive que la puissance de Mercure tenait à la lutte confinée d'une belle jeune et d'un vieil homme pour la possession d'une belle jeune fille et à l'atmosphère saphique de ce gynécée normand. Il manquait l'aspect jubilatoire qui émane de la conversation lettrée des deux belles femmes sur le dépucelage de Clélia dans la chartreuse de Parme. Il oubliait l'aspect novateur et paradoxal de ce roman nanti de deux fins équivalentes entre lesquelles l'auteur refuse intelligemment de se prononcer. Ne pouvant passer plus sous silence, cette négligente quatrième avait la présence d'esprit de mentionner l'amour absolu inséparable de l'illusion et de la perversité comme thème propre et central du roman, ainsi que j'aurais pu aussi avoir la fantaisie de le faire. Au lieu de quoi, je vous parlerai plutôt du plaisir de voir attribuée par deux fois à la lecture sa dimension artistique comparable à l'exécution en musique. Car selon que vous lirez mal ou bien, Mercure vous plaira ou vous déplaira.
Un roman ou un conte?
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 9 août 2004
D'autre part, à aucun moment les émotions fortes, qui déchirent le trio, ne m'ont ému. Pourtant je suis généralement bon public pour Amélie. Pas cette fois-ci.
pas mal
Critique de Nelibelul (TOURS, Inscrite le 19 juillet 2004, 55 ans) - 3 août 2004
le thème de l'histoire est intéressant : mentir à quelqu'un pour le retenir... tout un programme.
mais l'histoire s’essouffle tout de même vite non ?
Lucien, là, j'ai senti le vent du boulet...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 juin 2003
Dans ta critique sur le Nothomb, "L'ennuyeuse Emma", à mon avis, était une allusion à la critique éclair dans laquelle j'ai dit qu'elle m'avait parfois ennuyé. En tout cas je l'ai pris comme tel et cela ne me dérange évidemment en rien. Mais je voudrais simplement expliquer cet "ennui". Il est certain que j'ai relu "Madame Bovary" avec plaisir il y a de cela environ quatre ans. Le style est plus que parfait, le vocabulaire est d'une très grande richesse et la description de l'ennui de notre Emma est merveilleusement décrit avec sa petite vie dans un trou de province et un bon et brave mari qui s'échine tant au boulot qu'il ne lui reste plus une bien grande énergie pour le sentiment et quelques crises romantiques qui ne doivent même pas lui effleurer l'esprit. Jusque là, tout va bien ! Mais notre Emma tombe vraiment dans les bras de n'importe qui et avec une facilité troublante !... Elle ne vit plus sur terre, elle flotte carrément dans un monde qui n'existe pas et ne peut qu'aller à la catastrophe. Cette Emma là, j'avais une très grande envie de la secouer et de lui dire de regarder le monde, le vrai et pas celui qu'elle avait rêver la nuit dans son petit lit de la ferme. Elle voulait absolument le quitter, ce monde là, elle y était arrivée et maintenant ?... C'est ce côté battue d'avance et aveugle qui m'énervait en peu en elle. Madame de Rénal était bien plus lucide, même si elle a aussi cédé, et à quelqu'un qui ne le méritait peut-être pas non plus, mais cela était moins flagrant. Elle n'était pas une fleur bleue, véritable proie pour le chat. Julien Sorel avait d'autres qualités et s'est montré bien plus habile et persévérant pour vaincre sa forteresse.
Voilà ! "Madame Bovary" est un très grand chef-d'oeuvre, c'est indiscutable. Il se fait simplement que cette femme m'a parfois énervé par sa course maladroite au grand amour romantique.
Miroir, mon beau miroir...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 15 juin 2003
Un Nothomb romantique - ou plutôt romanesque - avec ce paradoxe de la belle qui se croit bête, ces variations sur le thème de l'amour et de la mort, ce château sur une île ("Mortes-Frontières"!) et tout cet intertexte mis en abyme à travers le récit : "La chartreuse de Parme", "Carmilla", "Monte-Cristo" bien sûr. Tous ces livres empilés qui permettront l'évasion, la libération, la métamorphose de Cendrillon...
C'est vrai que les deux fins, c'est un peu agaçant. Mais après tout, le lecteur peut choisir... Et puis, alors que certains croient que les profs de français s'entêtent à imposer la lecture des Rougon-Macquart et d'Eugénie Grandet, sans parler de l'ennuyeuse Emma, voici un petit roman que les élèves apprécient. Quand, de surcroît, ils prennent la plume pour écrire à Amélie et lui poser quelques questions, ne voilà-t-il pas qu'elle leur répond gentiment et de manière détaillée! Alors pourquoi bouder son plaisir?
Les avis sont partagés...
Critique de Zenith_ (Bruxelles, Inscrite le 28 janvier 2001, 43 ans) - 29 janvier 2003
Je pense également qu'il n'est pas nécessaire d'avoir été brutalisée ou violentée par un vieux libidineux pour écrire un tel roman. Au contraire. Beaucoup de choses douloureuses se ressentent, beaucoup plus qu'elles ne se vivent "physiquement".
A boire et à manger !
Critique de Otbest (Bruxelles, Inscrit le 28 mai 2001, 68 ans) - 17 février 2002
Carrément "abusée" ?...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 14 janvier 2002
Barbe Bleue
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 13 janvier 2002
talent expéditif
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 7 octobre 2001
Une jeune fille laide séquestrée par un vieillard passionnément amoureux :
l'amour peut-il être prison ? Change-t-on de personnalité si on a été belle et qu'on se retrouve défigurée ? Qu'est-ce que la laideur ? Quelqu’un a-t-il le pouvoir, le devoir , le droit de bousculer tout cela ? Que vient faire l’âge là-dedans ? Et si cette prisonnière aimait son geôlier ? Passion ou imposture ? Des dialogues qui manquent de souffle , un talent trop pressé qui demande encore à mûrir, mais vraiment, on ne s'y ennuie pas.
Bien
Critique de Elric (Boussu, Inscrit le 15 mai 2001, 50 ans) - 7 septembre 2001
Comme un soufflé qui retombe..
Critique de Spiritus spirat (Paris, Inscrit le 29 avril 2001, 47 ans) - 29 avril 2001
une belle histoire
Critique de Brunette (Crosne, Inscrite le 10 février 2001, 44 ans) - 24 février 2001
Suspense, humour, un livre très agréable à lire.
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Pourquoi souvent la beauté? | 49 | Jaja | 11 mai 2007 @ 21:13 |