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Forums  :  Musique & Cinéma  :  Chanson du jour

Tistou 22/01/2008 @ 23:13:43
Les Aventures Extraordinaires d’un billet de banque de Bernard Lavilliers
dans Le Stéphanois

J'ai débuté ma carrière
Dans un hold-up audacieux.
Y avait de la cervelle par terre
Les flics étaient très nerveux ...
Continué dans un boxon,
Dans le slip d'une souris,
Puis passé dans le ceinturon
D'un marchand de paradis
Qui se fit dézinguer plus tard
Mais ça c'est une autre histoire...
C'était un tueur à gages
Qui arrondissait ses fins de mois.
C'est pas que dans ce boulot là
On soit souvent au chômage !
Surtout que par les temps qui courent,
La Liberté et l'Amour
Travaillent pour la République,
Comité d'Action Civique
Je me suis multiplié
Chez un type assez bizarre
Qui travaillait tard le soir
A la plume et au pochoir
Voyagé dans des mallettes
Dans des fourgons, des tablettes
Dans des jeans ou de la soie
En Jaguar et en Matra
J'suis même passé dans vos poches
Grippé par vos doigts crochus
Bien crochus
J'étais même au PSU
Au Parti et à Minute
Avant de faire la culbute
Dans les poches de Lavilliers ouais....
Mais ça n'a pas duré.
J'ai dormi chez les prélats
Entre deux doigts d'arnica
Trois bon mots, une caresse
Au vicaire et sur les fesses
Je suis le pouvoir d'achat
Je suis celui qui décomplexe
Je suis le dernier réflexe
Qu'on n’est pas près d'oublier
Essayez de me supprimer
Dans un coin, sur la planète
Y en a qui feraient une drôle de tête
Y en a même qui en sont morts
Allendé, dans le décor !
Je suis passé sous les tables
J'ai glissé sur des tapis
Puis dans des poches confortables
J'ai pris un peu de répit
Dans les mains d'un mercenaire
Puis dans la révolution
J'ai participé mon frère
A des tas de combinaisons
Si tu savais ce que je sais
Dans quelles mains je suis passé
Tu t'en ferais pas beaucoup
Pour ta petite éternité
J'ai voulu me racheter
Mais voilà, j'étais trop cher
Depuis que les financiers
Mettent mes vertus aux enchères
Depuis que les poètes maudits
Comptent leurs économies
Je suis une pute aux nerfs d'acier
Je sais tout mais je dirais rien
C'est peut-être préférable
Pour l'idéal républicain
J'aimerais crever tu sais
J'aimerais qu'on m'foute la paix.

Pas trop connu mais une belle chanson bien servie par une musique minimaliste mais qui fait son effet.

Prince jean 23/01/2008 @ 03:18:05
In diesem Wetter, in diesem Braus (Kindertotenlieder)
(texte : Friedrich Rückert / musique : Richard Strauss)

Par ce mauvais temps, cet ouragan,
jamais je n'aurais fait sortir les enfants ;
on les a emportés au dehors
et je n'ai eu le droit de ne rien dire.

Par ce mauvais temps, cet ouragan,
je n'aurais jamais laissé sortir les enfants,
j'aurais eu peur qu'ils tombent malades ;
quelles vaines pensées à présent !

Par ce mauvais temps, ce ciel sinistre,
je n'aurais jamais laissé sortir les enfants,
j'aurais craint qu'ils ne meurent demain,
inutile de craindre à présent.

Par ce mauvais temps, ce ciel sinistre,
je n'aurais jamais laissé sortir les enfants ;
on les a emportés au dehors
et je n'ai eu le droit de ne rien dire.

Par ce mauvais temps, cet ouragan,
ce vent qui hurle,
ils reposent comme dans le sein de leur mère.
Ne redoutant nulle tempête,
protégés par la main de Dieu,
ils reposent comme dans le sein de leur mère.



(cycle de 5 poêmes de Ruckert écrit apres la mort de ses 2 enfants, mis en musique par Richard Strauss)

Aria
avatar 24/01/2008 @ 01:35:51
Un grand classique. Pour les paroles et la musique, il faut aussi écouter "I am a Rock", je dois avoir posté le texte sur ce fuseau. Et pour le rythme il faut aussi écouter Cecilia.

En fait la musique de S & G parait gentille mais les paroles sont souvent assez tristes

Ah ! Simon and Garfunkel !
Mes 20 ans et quelque...
Belles mélodies, textes qui prennent aux tripes (ou prenaient...)
Merveilles... : The sound of silence, la flute de Pan, Mrs Robinson (pour le film "Le lauréat"), Cecilia, I'm a rock, bien sûr...mais tout le reste aussi ... !
Ca fait plaisir de voir que de plus jeunes apprécient les mêmes artistes. :)

Tistou 24/01/2008 @ 14:51:39
Prends ma main, de Romain Humeau
dans "L'éternité de l'instant"


Avant que le temps ne soit venu
Et que la Faucheuse frappe à ma porte
Il me faudrait aller sentir combien
la fragilité des hommes est belle

Avant que n'apparaisse aux embrasures
l'ombre de l'infâme putain
qui daignera me faire tourner de l'oeil
J'irai bien pisser sur les grolles
des bonimenteurs
Comme on pisse
Sur l'autorité du corps qui meurt
Comme je te dis là, maintenant

Prends ma main
Et serre la fort
Pense que si rien n'est sûr
Il est un torrent qui charrie de l'or
On pansera nos blessures
pour se blesser encore,
mais
Prends ma main
Et serre la fort Jusqu'à la déchirure
Et peut-être plus encore Prends ma main
On verra bien

Après les déluges, aprés les déjantes,
après les grimaces, les rires, l'acide
et le vide
J'irai bien sentir vibrer les mondes
à travers l'autre
Lui dire que j'l'aime
Brasser de l'air
Oui, je sais, c'est pas brasser les sous
La litanie des vauriens c'est des clous
Mais c'est çà ou rien,
juste qu'on s'en fout, allez

Prends ma main
Et serre la fort Pense que si rien n'est sûr
Il est un torrent qui charrie de l'or
On pansera nos blessures
pour se blesser encore,
mais
Prends ma main
Et serre la fort
Jusqu'à la déchirure
Et peut-être plus encore
Prends ma main
On verra bien

Avant que les temps ne soient venus
Et que la Faucheuse ne fasse grincer
sa poussette au vent
Je n'saurai toujours pas qui tu es
mais tu m'auras porté
Aux limites des instants
Comme s'ils étaient les derniers
Quand le désir engendre l'événement
Le choeur de folles, la morale des fous,
prends moi tout

Prends ma main
Et serre la fort Pense que si rien n'est sûr
Il est un torrent qui charrie de l'or
On pansera nos blessures,
pour se blesser encore,
mais
Prends ma main
Et serre la fort
Jusqu'à la déchirure
Et peut-être plus encore
Prends ma main
On verra bien


Romain Humeau est le guitariste-chanteur-compositeur de Eiffel. (dont on aura cru comprendre que je suis passablement fan !)
Eiffel avait fait une pause vers 2005 et Romain Humeau en avait profité pour sortir cet "Eternité de l'instant". Son ; Eiffel, voix ; Eiffel. Normal. Enfin pas tout à fait. Manque sur cette production tout ce qu'apporte Estelle Humeau, sa femme, et ses enjolivures, arpèges, soli de guitare qui font l'extrême richesse de Eiffel. Là il y a au moins la pêche de Romain. Qui n'en manque pas !

Tistou 28/01/2008 @ 18:21:19
La pleureuse, de Dominique A
dans "L'horizon"

Au cœur de la marrade
Je serai ta pleureuse
Quand ça rigolera
Je geindrai à coeur joie ;
Dans l’arène gauloise
Où le pathos agace
Ceux qui craignent de voir
Leur propre peine en face :
Je serai ta pleureuse.

En plombeur de ces dames
Ou en consolateur
Si tu y trouves ton compte
J’inonderai ton cœur ;
Et que le beau Danube
Se transforme en la Meuse
Et je suis ta pleureuse
Oui, je suis ta pleureuse
Pour toujours ta pleureuse.

Il reste hélas en moi
De ce sourire en coin
Qui de l’époque me fait
Être aussi un larbin ;
Mais secoue-moi un peu
Que reviennent impérieuses
Mes armes de pleureuse
Oui, je suis ta pleureuse
A jamais ta pleureuse.


Ca reste un peu mystérieux pour moi. Dominique A apprécie les zones d'ombre, je crois. Ca reste une superbe chanson (je veux parler de la trilogie texte-musique-interprète).

Tistou 30/01/2008 @ 22:26:58
Le courage des oiseaux, de Dominique A
Dans “La fossette”

Dieu que cette histoire finit mal
On imagine jamais très bien
Qu’une histoire puisse finir si mal
Quand elle a commence si bien

On imagine pourtant très bien
Voir un jour les raisons d’aimer
Perdues quelque part dans le temps
Mille tristesses découlent de l’instant

Alors, qui sait ce qui nous passe en tête
Peut être
Finissons nous par nous lasser

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glace

Tourne ton dos contre mon dos
Que vois tu je ne te vois plus
Si c’est ainsi qu’on continue
Je ne donne pas cher de nos peaux

Parfois, qui sais ce qui nous passe en tête
Peut être finissons nous par nous lasser

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glace

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glace


Etrange et ensorcelante chanson devenue "culte" pour les adorateurs de A. Le rythme sautillant y est pour quelque chose, la voix désincarnée également. Frôler la folie ?

Tistou 06/02/2008 @ 14:00:28
Je m'en irai toujours de Romain Humeau
dans "L'éternité de l'instant"

Parc'que l'amour est enfant de Bohème
et que si tu ne m'aimes pas,
moi je t'aime
C'est comme l'eau de nos bénitiers
aux fronts des crève-la-faim
On simule la pitié mais on pense d'abord
à sa propre fin
Parc'que "C'est la vie" disent-ils
et que l'on en a qu'une
Que l'on soit transis d'idylle, pistil,
Big Deal, beau, laid, intelligent, con,
con comme la thune
Quand sous les voûtes célestes
un cauchemar tient nos plumes
Parc'que le jeu du mensonge
est le seul pratiqué
Que la merde est icône
et se substitue à la vérité
Quand la densité des mots
danse la Carmagnole
Et que les actes crashent
leurs containers de sens au vol

Je m'en irai toujours.

Parc'que la différence se paie cher,
que l'ardoise est cassée
Tu n'peux plus rembourser
les lambeaux de ma chair,
à ta décharge, comme un atoll froissé
Parce que Dieu n'est pas toujours là
si tant est qu'il eût été
Parce que Dieu ne décroche pas
alors à quoi bon s'accrocher
Parce que "ailleurs", ça n'existe pas
et qu'à trop s'mater le nombril
on finit par perdre pied
Parce que mes mains comptent
six doigts et que j'en réserve cinq pour toi
Te caresser, mon amour, ou enculer
un nème redneck et sa réalité, avec

Je m'en irai toujours
(Les pom pom girls vous chient des "Ouh!")

Parc'que les ordures portent
un masque de beauté
Que les gros et les grosses
ont été jugés inadmissibles
Que cet inénarrable hiver a toujours été
Et que les fantasmes passent
le mur des possibles
Parc'que l'amour est enfant de Bohème
et que les Bohémiens ont beau aimer
Que restera-t-il de ce théorème ?
Rien de rien, si ce n'est un épitaphe,
taffe, taffe, taffe, fait tourner
Parce que croire en quelqu'un
c'est être naïf, sans filet, sans préservatif
Qu'être naïf, c'est être faible
Et qu'être faible ou trop chétif
dans une course déja lancée
C'est être mort

Je m'en irai toujours.
(Les pom pom girls vous chient des "Ouh!")


Romain Humeau, le guitariste-chanteur-compositeur de Eiffel. Bien sûr !

Tistou 08/02/2008 @ 22:32:18
27ème Heure : Suite Faunesque d’Hubert-Félix Thiéfaine
dans “La tentation du bonheur”

Cette nuit-là je rentrais d'une réunion Tupperware en compagnie du septième mari de ma douzième épouse complètement Johnny walkerisés on essayait d'y voir quéqu'chose dans le pare-brise de ma vieille Renault 12 vers la 27e heure, 27e heure

Les étoiles étaient nulles et la Lune était vide et glauque comme le courrier du fan-club d'une idole et pour m'extrapoler loin de cette idée morbide je m'filmais un documentaire sur des culs menteurs et frivoles vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme un coup d'grisou dans la soute vers la 27e heure, 27e heure Ca r'ssemblait à ET recouvert d'un voile ou d'une bâche tissée dans la dentelle du puy sans fond où j'm'enfonçais ses poumons turgesceaient comme ceux d'Tabatha Cash mais du côté recto c'était plutôt Brigitte Lalaye vers la 27e heure, 27e heure

De la Cicciolina ça r'prenait l'truc du grand écart mais j'crois bien qu'les orteils étaient ceux d'Ophélie Winter qui malheureus'ment n'a jamais été la nièce d'Edgar et encore moins la fille du grandissime Johnny Winter vers la 27e heure, 27e heure Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme un Rembrandt sous une vieille croûte vers la 27e heure, 27e heure

Bientôt ça s'est mis à genoux comme si j'étais Jésus en tripotant le zip de mon Armani 505 général'ment j'aime pas trop qu'on m'touche les fringues dans les rues mais là il faisait noir et j'étais pété comme un coing vers la 27e heure, 27e heure

Le vernis de ses ongles s'écaillait sous ma ceinture et le rouge de sa bouche re-stylée Lolo Ferrari laissait des traces sur ma layette et sans jouer les durs j'commençais à germer de violents projets d'infamie vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus cette apparition de sainte Bernadette Soubirous vers la 27e heure, 27e heure

J'commençais à partir, à décoller sans ecstasy à me mettre à gémir sous les caresses de la diablesse c'est alors que le druide en moi s'éveilla dans la nuit et s'mit à sermonner dur'ment la jolie démonesse vers la 27e heure, 27e heure

Que faites-vous pauvre enfant égarée loin du paradis j'vous ai r'connue, j'avais votre photo dans mon missel que vont penser de vous les dieux, les anges, les saint-esprits s'ils apprennent que la nuit vous faites la pute loin des chapelles vers la 27e heure, 27e heure

Oui par Isis et Déméter, les matrones associées que va penser de vous votre si bonne Vierge Marie n'est-il pas vrai qu'un bon croyant est un être asexué sans idées moches dans la calotte quand elle m'interrompit vers la 27e heure, 27e heure

Ferme-la pauvre noeud t'as rien compris à la Madone t'as rien compris au sexe des anges et des spiritueux car si Dieu l'père et Dieu le fils sont la seule et même personne comment veux-tu qu'la mère et l'fils soient pas incestueux vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme une sainte au milieu des loutes vers la 27e heure, 27e heure

Comme j'étais ni catho ni musulman ni talmudique j'ai final'ment lâché ma pudibond'rie démodée et je m'suis laissé faire dans un élan métaphysique sur une couronne d'épines qui poussaient sur le bas-côté vers la 27e heure, 27e heure

Cette nuit-là je rentrais d'une réunion Tupperware en compagnie du septième mari d'ma douzième épouse qui ronflait comme une basse Fender sur son siège ivre-mort sans voir la scène dans le pare-brise de ma vieille Renault 12 vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus cette apparition comme un feu follet sur écoute vers la 27e heure, 27e heure



Bon, c'est du Thièfaine, chanté avec sa décontraction et son accent vaguement jurassien (pas jurassique hein !) inimitables.

Prince jean 09/02/2008 @ 03:40:13
Quand tu dors près de moi


Quand tu dors près de moi
Tu murmures parfois
Le nom mal oublié
De cet homme que tu aimais

Et tout seul près de toi
Je me souviens tout bas
Toutes ces choses que je crois
Mais que toi, ma chérie, tu ne crois pas

Les gestes étourdissants
Etourdis de la nuit
Les mots émerveillés
Merveilleux de notre amour

Si cet air te rejoint
Si tu l'entends soudain
Je t'en prie, comme moi
Ne dis rien, mais rappelle-toi, chérie

texte de Françoise Sagan

Tistou 09/02/2008 @ 14:31:20
Très beau texte, Prince Jean. Fin et délicat. Ce fût mis en musique et chanté ?

Prince jean 10/02/2008 @ 04:02:14
oui, d'apres la 1ere danse hongroise de Brahms.

Tilman

avatar 10/02/2008 @ 09:44:06
un automne à tanger de thiéfaine

Lui sous la pluie
D'un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué
Lui dans sa nuit
D'un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée

Nous venions du soleil
Comme des goëlands
Les yeux fardés de ciel
Et la queue dans le vent
Mais nous nous sommes perdus
Sous le joug des terriens
Dans ces rades et ces rues
Réservés aux pingouins

Lui sous la pluie
D'un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué

Les vagues mourraient blessées
A la marée sans Lune
En venant féconder
Le ventre des lagunes
Et nos corps écorchés
S'immolaient en riant
Sous les embruns glacés
D'une chambre océan

Lui dans sa nuit
D'un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée

D'ivresse en arrogance
Je reste et je survis
Sans doute par élégance
Peut-être par courtoisie
Mais j'devrais me cacher
Et parler à personne
Et ne plus fréquenter
Les miroirs autochtones

Lui sous la pluie
D'un automne à Tanger
Lui qui poursuit
Son puzzle déglingué
Lui dans sa nuit
D'un automne à Tanger
Lui qui détruit
Son ombre inachevée

Tistou 13/02/2008 @ 23:16:11
Je t’ai toujours aimée, de Dominique A
Dans Auguri

Avant de perdre ma face
Et de m’éteindre comme un vieux mégot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes fesses
Ou je cachais chaque nuit
Le plus précieux de mon magot

Avant de vomir mes adieux
Et de m’écrouler comme un vieux poivrot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes yeux
Ou je cachais chaque nuit
Les plus brûleux de mes propos

Je t’ai toujours aimée

Avant de sombrer dans l’erreur
Et de couler comme un vieux cargo
Mon tout dernier regard
Se portera sur ton cœur
Où je cachais chaque nuit
Les plus honteux de mes sanglots

Je t’ai toujours aimée

Avant de perdre ma face
Et de m’éteindre comme un vieux mégot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes fesses
Ou je cachais chaque nuit
Le plus précieux de mon magot

Je t'ai toujours aimée...

Superbe chanson simplissime. Le genre de chanson qui, à l'écoute, parait évidente et intemporelle.

Tilman

avatar 15/02/2008 @ 09:33:26
On boira de la bière Mano Solo

Allez viens mon pote, laisse aller qu'on se frotte.
Reste pas là, comme ça à te prendre pour une nature morte.
Et on ira boire de la bière dans les bars
et si quelqu'un sort une guitare,
on évitera peut être pour une fois la bagarre.
Et on boira comme des porcs, à la santé de la nôtre perdue
et on se cassera la voix, à gueuler qu'on y croit.
Du moins qu'on y croyait, à quoi déjà,
on s'en souvient pas, on s'en souvient plus.
Allez viens mon pote, même si tu piques, même si tu rotes,
on chante tous la même chanson qui racle, qui vient du fond.
C'est celle qui fait pleurer les filles,
quand on leur tripote le bas résille,
juste avant de se faire cramer par un autre salaud
qu'était peut-être un peu moins alcoolo.
Pourtant c'est tous soif qu'on a, tous soif de deux petits bras.
Mais c'est de la bière qui coule dans notre cou,
sur la peau, baveux bisou.
Et comme ça jusqu'au bout de la nuit,
on s'écroulera tous dans le même lit,
c'est le lit du manque, la dernière étape de la déjante.
Allez viens mon pote, on se lèvera le matin, on dira plus rien,
encore une journée à attendre que la nuit vienne nous prendre.
Allez viens mon pote, ce soir l'alcool nous emporte.
Y'en a qui croient qu'ils ont touché le fond,
ils savent pas qu'il y a toujours plus profond que le fond
et c'est là qu'on habite et c'est là notre maison.

Tistou 16/02/2008 @ 15:26:41
Rien n’est pour de vrai de Eiffel
dans "Tandoori"

Si en dévalant la colline
Tu cavales un peu trop
A trébucher sur les Ondines
Qui longent le bord des ruisseaux
Dis leur qu’ici c’est la machine
Un voyage au bout du médiocre
Que c’est un mal du pays qui mine
Celui du commerce de l’autre

Et que rien n’est pour de vrai

Si tu t’envoles en bicyclette
Dans une tasse d’anis étoilé
Comme le calme après la tempête
Peut aussi atteindre des sommets
Reviens faire un tour près du coeur
Au bout des âmes longilignes
Il y a le corps des âmes soeurs
Et la promesse d’une aube un peu plus digne

Même si rien n’est pour de vrai

Si ce n’est un rêve de misère
Et des bas-fonds qui virent et voltent
Des tiroirs-caisses pas loin les colts
Ou des écrans totalitaires
Rien n’est pour de vrai

Alors à cloche-pied on bouge
Au lendemain des nuits d’ivresse
Lorsque les dollars se dédoublent
Au gré des mouvements de leurs fesses
Peut-être bien quelques doigts d’honneur
Adressés à la race des salauds
Qui font leurs soldes, qui font leur beurre
Au clac de la tristesse à la foire au bestiaux

Rien n’est pour de vrai

Puisque l’on ne rêve pas sa vie
Mais que c’est elle qui nous rêve
Il nous faudra chercher sans trêve
Dans ses recoins les plus jolis
Puisque les cheminées d’usines
Crachent de longue leurs langues de déprimes
Puisque le malheur est malin
A prendre l’allure d’un bonheur feint

Et que rien n’est pour de vrai

Chanson versant tendre et désabusé de Eiffel. Enfin, tendre ? Pas violent en tout cas !

Saule

avatar 17/02/2008 @ 01:24:51
Dream On, Aerosmith, c'est le premier disque que j'ai acheté (à l'époque c'était des vinyls). Vous connaissez ?

Everytime that I look in the mirror
All these lines on my face gettin clearer
The past is gone
It went by like dust to dawn
Isnt that the way
Everybodys got their dues in life to pay

I know what nobody knows
Where it comes and where it goes
I know its everybodys sin
You got to lose to know how to win

Half my life is in books written pages
Live and learn from fools and from sages
You know its true
All the things come back to you

Sing with me, sing for the years
Sing for the laughter, sing for the tears
Sing with me, if its just for today
Maybe tomorrow the good lord will take you away
(x2)

Dream on, dream on
Dream yourself a dream come true
Dream on, dream on
Dream until your dream come true
Dream on, dream on, dream on...

Sing with me, sing for the years
Sing for the laughter and sing for the tears
Sing with me, if its just for today
Maybe tomorrow the good lord will take you away


http://youtube.com/watch/…

Saule

avatar 17/02/2008 @ 01:25:28
j'écoute encore parfois, surtout quand j'ai bu en fait :-)

Jo

avatar 17/02/2008 @ 08:21:21
j'écoute encore parfois, surtout quand j'ai bu en fait :-)



Oui! je connais ..
Je suis fan, ca me rappelle de drôles de souvenirs en fait....

Prince jean 20/02/2008 @ 01:52:53
La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument
Ö l'ange des plaisirs perdus
Ö rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ö parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tans
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle

Tistou 20/02/2008 @ 09:50:06
J'ai dû aller chercher dans Google pourvérifier ce que je pressentais : Léo Ferré. Un extrait de "La mémoire et la mer". Je suis d'autant plus étonné de l'avoir pressenti que ... j'ai du mal avec Ferré. Pas attiré, pas attiré du tout ! C'est la scansion, quand on le lit à haute voix, qui m'a irrésistiblement fait penser à lui. Il a bien une "marque de fabrique".
Ce texte est magnifique. Mais finalement, je le sens plus comme un poète.

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