Jacques Roubaud, poète et grande figure de l'oulipo, est décédé cette semaine, jeudi 5 décembre, à l'âge de 92 ans. Plusieurs de ses recueils sont présentés sur CL
Contrairement à JPGP, j'avais bien aimé l'Ode à la ligne 29 des autobus parisiens.
Son récit Parc sauvage m'avait touché aussi.
Plus récemment, j'ai acheté le gros volume de ses Tridents publié chez Nous (poèmes brefs à contraintes dont il est l'inventeur - pas si éloignés du haïku, mais c'est quand même autre chose). Pas tout lu mais j'aime aussi, dans l'ensemble.
Et une fois, il y a bientôt quinze ans, j'ai rêvé que je possédais un manuscrit de lui, mais un manuscrit sans aucune lettre, constitué uniquement d'opérations mathématiques qui ne valaient que par leur beauté (Roubaud était aussi mathématicien).
Son récit Parc sauvage m'avait touché aussi.
Plus récemment, j'ai acheté le gros volume de ses Tridents publié chez Nous (poèmes brefs à contraintes dont il est l'inventeur - pas si éloignés du haïku, mais c'est quand même autre chose). Pas tout lu mais j'aime aussi, dans l'ensemble.
Et une fois, il y a bientôt quinze ans, j'ai rêvé que je possédais un manuscrit de lui, mais un manuscrit sans aucune lettre, constitué uniquement d'opérations mathématiques qui ne valaient que par leur beauté (Roubaud était aussi mathématicien).
J'étais triste et étonné que sa mort passe inaperçue sur le site. Merci Éric. Une génération de poètes s'est éteint ces dernières années avec Jaccottet, Bonnefoy, Reda, Gofette et maintenant Roubaud que j'avais découvert avec Quelque chose noir. C'est un recueil qui a beaucoup compté pour moi.
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
La raison est économique. La poésie, en France, ne se vend pas. 300 exemplaires vendus pour un titre, c'est bien. Les gros éditeurs se sont progressivement désengagés : la Blanche de Gallimard ne propose plus que ce qui lui paraît très accessible ; Flammarion a encore une collection très bonne mais limitée à quelques titres par an ; POL a dû baisser aussi depuis le décès de Paul Otchakoksvy-Laurens. Il faut chercher chez de plus petits éditeurs ; parmi les moins petits, le Castor Astral, Bruno Doucey. Et puis Cheyne, l'Attente, Nous, LansKine et chez de plus petits encore, parfois excellents, parfois moins. On ne voit pas trop comment les noms des poètes contemporains peuvent arriver aux oreilles du public. Il faudrait un public vraiment très motivé et qui fasse un vrai travail d'enquête (il existe un peu, d'ailleurs).
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
Roubaud, pour revenir à lui, était particulièrement attentif aux travaux de certaines de ces maisons ; il allait aux rencontres, aux lectures (nous nous y sommes retrouvés côte à côte sur le même banc).
J'avais découvert Roubaud avec "Epsilon" : j'avoue que j'avais eu du mal !!! Ce recueil pourrait candidater pour notre liste des oeuvres illisibles ! :P
Maintenant que j'y pense, il a préfacé un des livres du poète américain Guy Bennett, dont j'aime beaucoup le travail : https://hublots2.blogspot.com/2015/09/…
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
J'avais découvert Roubaud avec "Epsilon" : j'avoue que j'avais eu du mal !!! Ce recueil pourrait candidater pour notre liste des oeuvres illisibles ! :PParle-nous en sur le fil !
(Au fait, j'ai acheté le Visniec !)
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
La raison est économique. La poésie, en France, ne se vend pas. 300 exemplaires vendus pour un titre, c'est bien. Les gros éditeurs se sont progressivement désengagés : la Blanche de Gallimard ne propose plus que ce qui lui paraît très accessible ; Flammarion a encore une collection très bonne mais limitée à quelques titres par an ; POL a dû baisser aussi depuis le décès de Paul Otchakoksvy-Laurens. Il faut chercher chez de plus petits éditeurs ; parmi les moins petits, le Castor Astral, Bruno Doucey. Et puis Cheyne, l'Attente, Nous, LansKine et chez de plus petits encore, parfois excellents, parfois moins. On ne voit pas trop comment les noms des poètes contemporains peuvent arriver aux oreilles du public. Il faudrait un public vraiment très motivé et qui fasse un vrai travail d'enquête (il existe un peu, d'ailleurs).
Oui, ce sont des maisons que je connais et que je suis également. Je pense aussi aux éditions Unes. J'ai la chance aussi d'être très ami avec le libraire de EXC, en face de la Maison de la poésie et qui se spécialise dans ce genre et est un merveilleux passeur, de pouvoir aller au Marché de la poésie. Et malgré cela, je peine à identifier les voix qui se hisseront à la hauteur de cette génération. Sans doute, au moins en partie, du fait précisément qu'il y a une génération d'écart, que le temps n'a pas fait son office et que, par manque de temps, je ne prends pas celui de faire moi-même le boulot à sa place. Aussi, au risque de passer pour reac, parce que j'ai l'impression qu'une tendance ces dernières années, sous l'influence des Instapoetes à la Rupi Kaur, et peut-être aussi du rap et de ses punchlines, fait de la poésie un genre paradoxalement à la mode et que tout et n'importe quoi finit par se prétendre poésie au prétexte que c'est bref et un peu rythmé, qu'on y trouve quelques assonances ou un collage surréaliste.
J'avoue ne pas connaître du tout cette tendance :)
Aussi, au risque de passer pour reac, parce que j'ai l'impression qu'une tendance ces dernières années, sous l'influence des Instapoetes à la Rupi Kaur, et peut-être aussi du rap et de ses punchlines, fait de la poésie un genre paradoxalement à la mode et que tout et n'importe quoi finit par se prétendre poésie au prétexte que c'est bref et un peu rythmé, qu'on y trouve quelques assonances ou un collage surréaliste.
Je connais bien aussi la librairie EXC depuis sa création et sa petite grande sœur Vendredi de la rue des Martyrs. Il y a aussi l'Ours et la Vieille Grille, dans le 5e, qui est spécialisée et très riche en poésie.
Quant aux éditeur, pour faire une petite liste alphabétique des éditeurs de poésie dont j'ai des livres dans ma bibli (en essayant de me limiter à celles encore en activité), je dirai : Abrüpt, Al dante, Al manar, l'Atelier de l'Agneau, l'Attente, le Bleu du ciel, la Boucherie littéraire, le Bruit du temps, Bruno Guattari, le Cadran ligné, les Carnets du dessert de lune, le Castor astral, le Chat polaire, Conspiration, la Contre-allée, Dernier Télégramme, Derrière la salle de bain, Eric Pesty, Fata Morgana, Flammarion poésie, le grand Os, Hourra, Isabelle Sauvage, Jou, LansKine, Louise Bottu, Lunatique, Lurlure, Marges en pages, le Mot et le reste, Nous, Paraules, la Part commune, les petits matins (collection les grands soirs), Pierre Mainard, POL, le Quartanier, le Réalgar, la Rumeur libre, Série discrète, Théâtre typographique, Tinbad, Unes, la Ville brûle... j'en oublie sûrement beaucoup mais il y a déjà de quoi faire.
Jacques Roubaud, poète et grande figure de l'oulipo, est décédé cette semaine, jeudi 5 décembre, à l'âge de 92 ans. Plusieurs de ses recueils sont présentés sur CL
En voilà une bien triste nouvelle.
Après la mort de Jude STÉFAN (1930 – 2020), celui que je considérais sans aucun doute comme le plus grand poète français viens aussi de nous quitter...
Le plus bel hommage que l'on puisse lui faire est ici : https://critiqueslibres.com/i.php/vauteur/2947
J'étais triste et étonné que sa mort passe inaperçue sur le site. Merci Éric. Une génération de poètes s'est éteint ces dernières années avec Jaccottet, Bonnefoy, Reda, Gofette et maintenant Roubaud que j'avais découvert avec Quelque chose noir. C'est un recueil qui a beaucoup compté pour moi.
Je ne sais pas qui sont leurs successeurs.
Je me faisais justement la même réflexion. Les poètes tombent «comme des mouches», ces dernières années…
Voici ceux dont je me rappelle, qui nous ont quittés au cours des dernières années, mais il en manque certainement :
M. Michel DEGUY (1930 – 2022)
M. Christian BOBIN (1951 – 2022)
Mme. Anise KOLTZ (1928 - 2023),
M. Kenneth WHITE (1936 - 2023),
M. Jean-Pierre VERHEGGEN (1942 - 2023),
M. Charles SIMIC (1938 – 2023),
Mme. Louise GLÜCK (1943 – 2023),
M. Jacques RÉDA (1929 – 2024),
M. Guy GOFFETTE (1947 - 2024),
M. Marcel MIGOZZI (1936 – 2024),
M. Nuno JÚDICE (1949 - 2024),
M. Breyten BREYTENBACH (1939 – 2024),
M. TANIKAWA Shuntaro (1931 – 2024)
Mme. Nikki GIOVANNI (1943 – 2024),
Mme. Fleur ADCOCK (1934 – 2024)
M. Jacques ROUBAUD (1932 – 2024)
(...)
Je ne suis toutefois pas inquiet, il y a toujours un «renouvellement», des générations, et il reste, notamment en France, toujours de grands poètes, je citerais entre autres …
Mme. Lydie DATTAS (*1949)
Que je «tiens» pour le plus grand poète (poétesse dans le cas présent…) français contemporain après la mort de M. ROUBAUD…
M. Tahar BEN JELLOUN (*1947)
Mme. Silvia BARON SUPERVIELLE (*1934),
M. Jean-Michel MAULPOIX (*1952),
Dont je sais qu’il ne fait pas l’unanimité sur CL en raison de son comportement inacceptable dans sa vie privée, pour lequel il a d’ailleurs été condamné par la justice française…
M. Jean-Pierre SIMÉON (*1950)
M. André VELTER (*1945)
M. William CLIFF (*1940)
M. Abdellatif LAÂBI (*1942)
Mme. Vénus KHOURY-GHATA (*1937)
Et dans le monde :
ADONIS (*1930)
Que je «tiens» pour le plus grand poète contemporain…
Mme. Adélia PRADO (*1934),
Mme. Margaret ATWOOD (*1939),
Mme. Ida VITALE (*1923)
Dame Carol Ann DUFFY (*1955),
M. Amir OR (*1959)
Mme. Tua FORSSTRÖM (*1947),
M. KO Un (*1933),
Dont je sais qu’il ne fait pas l’unanimité sur CL en raison de son comportement inacceptable dans sa vie privée…
Mme. Ana BLANDIANA (*1942),
Mme. Cristina PERI ROSSI (*1941),
Mme. Katarina FROSTENSON (*1953)…
et beaucoup, beaucoup d’autres…
@Septu : renouvellement, renouvellement... Le poète français le plus jeune que tu cites est JM Maulpoix, né en 1952 !!! Il y en a quelques-uns plus jeunes, comme Erwann Rougé, né en 1954, ou Judith Chavanne, née en 1967.
Cela dit, je pense comme toi qu'il y a beaucoup d'excellents poètes contemporains mais, comme le dit Feint, ils n'ont presque aucune exposition. Et, comme le dit Stavro, il y a une tendance de fond à considérer que "tout est poésie", de même qu'on a dit avant "tout est art", ce qui aboutit à célébrer comme poésie tout texte écrit ou parlé, pour peu qu'il suscite une émotion. Tendance qui se double aussi d'une volonté de valoriser la culture urbaine, et de mettre en avant la poésie de performance, le slam, etc. au détriment d'une poésie plus intime et secrète, qui devient confidentielle au point presque d'en mourir...
Cela dit, je pense comme toi qu'il y a beaucoup d'excellents poètes contemporains mais, comme le dit Feint, ils n'ont presque aucune exposition. Et, comme le dit Stavro, il y a une tendance de fond à considérer que "tout est poésie", de même qu'on a dit avant "tout est art", ce qui aboutit à célébrer comme poésie tout texte écrit ou parlé, pour peu qu'il suscite une émotion. Tendance qui se double aussi d'une volonté de valoriser la culture urbaine, et de mettre en avant la poésie de performance, le slam, etc. au détriment d'une poésie plus intime et secrète, qui devient confidentielle au point presque d'en mourir...
@Septu : renouvellement, renouvellement... Le poète français le plus jeune que tu cites est JM Maulpoix, né en 1952 !!!D'ailleurs, écrivent-ils encore ? Quand on parle de poésie contemporaine, ce ne sont pas du tout les noms qui me viennent à l'esprit.
@Feint : dans toute la liste des éditeurs que tu as cités, il me semble que tu omets les plus "grands" chez les "petits" : Tarabuste, Arfuyen, Rougerie, etc. On pourrait aussi citer Obsidiane, Phi, L'armourier, Jacques Bremond, Alcyone, etc. En fait, il y a pas mal d'éditeurs ! Même L'Harmattan a publié, mais souvent noyés dans l'immensité de tout ce qu'il publie, des recueils vraiment intéressants.
@Septu : renouvellement, renouvellement... Le poète français le plus jeune que tu cites est JM Maulpoix, né en 1952 !!! Il y en a quelques-uns plus jeunes, comme Erwann Rougé, né en 1954, ou Judith Chavanne, née en 1967.
Oui, bien entendu il y en a d'autres bien plus jeunes, et heureusement d'ailleurs...
Ceux dont je parle ci-dessus sont ceux qui sont des poètes déjà plus "établis", dans le sens qu'ils ont déjà une œuvre "solide" derrière eux... Et qu'ils prennent directement "la suite" du regretté M. ROUBAUD !!
Cela dit, je pense comme toi qu'il y a beaucoup d'excellents poètes contemporains mais, comme le dit Feint, ils n'ont presque aucune exposition. Et, comme le dit Stavro, il y a une tendance de fond à considérer que "tout est poésie", de même qu'on a dit avant "tout est art", ce qui aboutit à célébrer comme poésie tout texte écrit ou parlé, pour peu qu'il suscite une émotion. Tendance qui se double aussi d'une volonté de valoriser la culture urbaine, et de mettre en avant la poésie de performance, le slam, etc. au détriment d'une poésie plus intime et secrète, qui devient confidentielle au point presque d'en mourir...
Oui. Après on te diras que tout le monde à le droit d'écrire et de se faire publier...
Je pense que l'on doit, comme pour tout d'ailleurs -, faire sa sélection et choisir ceux que l'on veut, - ou pas -, lire...
P. ex. le nom de la canadienne, Melle. Rupi KAUR (*1992), a été cité plus haut... Et bien, pour avoir vu son spectacle de représentation poétique, et avoir lu tous ses livres traduits en français, je trouve que c'est une très bonne poétesse... Ce n'est certes pas la poésie de Melle. Emily DICKINSON (1830 - 1886), mais c'est une œuvre poétique tout à fait valable...
@Septu : renouvellement, renouvellement... Le poète français le plus jeune que tu cites est JM Maulpoix, né en 1952 !!!
D'ailleurs, écrivent-ils encore ? Quand on parle de poésie contemporaine, ce ne sont pas du tout les noms qui me viennent à l'esprit.
Encore une fois : Je parle ici de poètes encore vivants qui "reprennent" le flambeau après la mort de M. Jacques ROUBAUD... Pas des jeunes "pousses" qui arrivent actuellement... Sinon, ma liste aurait compté une centaine de noms!
Quant a savoir si ils écrivent encore, - ou pas? -, cela il faudrait peut-être leur demander...
@Feint : dans toute la liste des éditeurs que tu as cités, il me semble que tu omets les plus "grands" chez les "petits" : Tarabuste, Arfuyen, Rougerie, etc. On pourrait aussi citer Obsidiane, Phi, L'armourier, Jacques Bremond, Alcyone, etc. En fait, il y a pas mal d'éditeurs ! Même L'Harmattan a publié, mais souvent noyés dans l'immensité de tout ce qu'il publie, des recueils vraiment intéressants.
Arfuyen je suis très fan, et PHI est une des "choses" dont je suis le plus fier de mon pays !!
J'en parle d'ailleurs régulièrement dans mes recensions de poésie...
Oui. Après on te diras que tout le monde à le droit d'écrire et de se faire publier...
Je pense que l'on doit, comme pour tout d'ailleurs -, faire sa sélection et choisir ceux que l'on veut, - ou pas -, lire...
P. ex. le nom de la canadienne, Melle. Rupi KAUR (*1992), a été cité plus haut... Et bien, pour avoir vu son spectacle de représentation poétique, et avoir lu tous ses livres traduits en français, je trouve que c'est une très bonne poétesse... Ce n'est certes pas la poésie de Melle. Emily DICKINSON (1830 - 1886), mais c'est une œuvre poétique tout à fait valable...
Je ne peux pas juger du spectacle mais je trouve ça infiniment pauvre, Rupi Kaur. Très standardisé, très facile, joli comme les petits dessins dont elle accompagne certains de ses textes. C'est un produit bien calibré. Je me disais d'ailleurs que peut-être plus encore qu'aux codes du rap, ce genre de poèmes emprunte à ceux de la pub. C'est consensuel, ça nous évoque des univers familiers. C'est dit avec les mots de tout le monde et tout le monde s'y reconnaît plus. C'est "plat comme un trottoir de rue". Des collègues le donnent parfois en lecture cursive pour le bac et les élèves se laissent piéger, le présentent et n'ont au fond rien à en dire (bon, en même temps, ce n'est ni vraiment de leur faute, ni de celle de Rupi Kaur ou de leur prof, mais du nouveau format de l'oral du bac qui a vraiment été très mal pensé, comme à peu près toute la réforme du bac mais on dévie).
.... (bon, en même temps, ce n'est ni vraiment de leur faute, ni de celle de Rupi Kaur ou de leur prof, mais du nouveau format de l'oral du bac qui a vraiment été très mal pensé, comme à peu près toute la réforme du bac mais on dévie).
Tu dévies, certes, mais c'est intéressant ! Il y a quelques années, il n'y pas si longtemps (à peine 20 ans), au lieu de Rupi Kaur, c'était "Les planches courbes" d'Yves Bonnefoy que les lycéens lisaient pour le bac... Est-ce que ce serait encore possible quand on voit l'avalanche d'insultes déversées sur Sylvie Germain par des lycéens traumatisés par la complexité du texte ? (il y a d'ailleurs eu quelques éclaboussures sur CL, aussi désolantes qu'hilarantes quand on les lit avec le recul !)
Oui, c'est encore possible. En fait, pour le bac, les élèves doivent lire 8 livres. 4 qui sont à choisir parmi 12 œuvres au programmes (3 par objet d'étude, chacun desdits objets d'étude correspondant à un genre littéraire : récit, théâtre, poésie et "littérature d'idées") et 4 laissés au libre choix de l'enseignant dans la mesure où celui-ci doit quand même les proposer dans le cadre de l'étude des œuvres au programme et doit donc ménager un lien entre les unes et les autres. Rupi Kaur figure parmi les œuvres relevant de la seconde catégorie. Ça ne concerne donc que quelques collègues, même si je la vois revenir avec une insistance qui me fait ronchonner car j'estime que tant qu'à proposer de la poésie à des élèves et dans la mesure où on sait que peu liront effectivement le livre (rien de nouveau sous le soleil : ça existait aussi du temps où j'étais élève) et qu'ils seront encore moins à le présenter au bac, autant leur proposer des choses plus consistantes. Mais encore une fois, ce n'est qu'une proposition parmi beaucoup d'autres et laissée au choix du professeur. Les œuvres au programme, en ce moment, ce sont La Rage de l'expression de Ponge, les Cahiers de Douai de Rimbaud et Mes Forêts d'Hélène Dorion, ce qui est tout à fait respectable.
Quant au déchaînement dont a fait l'objet Sylvie Germain, il faut le prendre pour ce qu'il est : une sorte de déversement catharthique d'un élève qui a planché sur un texte pendant 4h et dont il a l'impression que dépend tout son avenir. On sort de l'épreuve, on se libère avec un grand cri et on joue le rôle de l'ado immature que tout le monde attend, au fond, puisque tous les ans, on guette ces réactions pour s'en offusquer et parler de la supposée baisse de niveau des lycéens. Ce n'est qu'un jeu de rôle alimenté par les réseaux qui incitent à la surenchère et à la punchline bien sentie. La boucle sera bouclée quand on publiera un recueil de ces punchlines dezinguant le poète adoubé présenté au bac.
Quant au déchaînement dont a fait l'objet Sylvie Germain, il faut le prendre pour ce qu'il est : une sorte de déversement catharthique d'un élève qui a planché sur un texte pendant 4h et dont il a l'impression que dépend tout son avenir. On sort de l'épreuve, on se libère avec un grand cri et on joue le rôle de l'ado immature que tout le monde attend, au fond, puisque tous les ans, on guette ces réactions pour s'en offusquer et parler de la supposée baisse de niveau des lycéens. Ce n'est qu'un jeu de rôle alimenté par les réseaux qui incitent à la surenchère et à la punchline bien sentie. La boucle sera bouclée quand on publiera un recueil de ces punchlines dezinguant le poète adoubé présenté au bac.
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