Janet Evanovich n’a pas la côte sur CL et je viens la défendre. C’est la première fois que je lis un roman d’elle et j’ai passé un bon moment.

J’aime beaucoup Stéphanie, trentenaire divorcée, ancienne vendeuse de lingerie, qui se retrouve chasseuse de prime pour son cousin pour des raisons bassement financières. Car, de toute évidence, elle n’est pas faîte pour ça. Mais au moins, elle est très décomplexante, avec elle l’adage « le ridicule ne tue pas » prend tout son sens. Ca nous change de ces superflics méga-intelligents. Stéphanie est tout simplement humaine. Oui, c’est sûr, dans ce 4eme tome, elle est rendue à 3 voitures explosées et son appartement est détruit par un cocktail molotoff. Ce qui l’oblige à se réfugier chez Joe Morelli, ami d’enfance et premier amant, qu’aujourd’hui elle déteste mais qui l’attire toujours autant. Et voilà que la rumeur court : Stéphanie serait enceinte et sur le point de se marier.

Il n’y pas une ligne d’ennui, tout va très vite, aucune longueur, chose rare dans un roman policier. Il s’agit en fait d’un habile compromis entre le roman et le policier.

Les personnages sont tous excentriques à souhait et adorables. Le style est relevé, piquant. Quant à l’intrigue, elle est bien ficelée, complexe. Janet Evanovich ne manque pas d’imagination, ce qui donne une composition originale, loin, très loin des romans policiers classiques.

Ce n’est pas pour rien que Janet Evanovich a autant de succès : le tome 8 vient de paraître en France tandis qu’aux USA ils sont rendus à 11.

Je regrette seulement les titres suggestifs et les résumés racoleurs qui m’ont lontemps empêchée d’acheter un livre de cette série.

Petit extrait :
C’était la première fois que j’entrais chez les Morelli. Je ne connaissais que le garage et le fond du jardin. Bien sûr, j’étais passée devant la maison un nombre incalculable de fois en parlant toujours à mi-voix et sans jamais lambiner de crainte que Mme Morelli ne vienne m’attraper par les oreilles et ne m’accuse de porter une petite culotte de la veille ou de ne pas me brosser correctement les dents. Son mari avait la réputation de jouer facilement du ceinturon sur les fesses de ses fils. Mme Morelli n’avait pas besoin d’en arriver là. D’un mot, elle vous clouait au mur. « Alors ? »disait-elle, et sa malheureuse victime avouait tout. Sauf Joe. Enfant, Joe était déchaîné et incontrôlable.