Débézed

avatar 25/04/2016 @ 14:56:35
Après avoir lu deux très beaux romans, "Station Atomique" de Halldór Laxness


Très bon ça je dois dire, par le Prix Nobel de Littérature 1955, je suis d'autant plus admiratif de cet écrivain et de son oeuvre du fait qu'il a vécu une partie de sa vie dans mon pays...

Je lis la poésie du Sud-Coréen Ko UN et celle de Polonais Zbigniew HERBERT.


"Station atomique" ne m'a pas vraiment emballé, mais ma lecture est déjà ancienne pour que j'aie un souvenir plus précis..

Fanou03
avatar 25/04/2016 @ 15:13:15
"Station atomique" ne m'a pas vraiment emballé, mais ma lecture est déjà ancienne pour que j'aie un souvenir plus précis..


Il faut dire que le livre est émaillé d'épisode mettant en scène des personnages "magiques" qui sortent d'on ne sait où (le Dieu Brillantine et le Poète Atomique) qui donne un ton très particulier au roman. Par exemple mon épouse, pour qui j'avais emprunté le livre à l'origine, n'a jamais réussi à le finir à cause de ces passages là notamment.

Cyclo
avatar 25/04/2016 @ 18:54:53
Je lis avec mon plaisir habituel "Mémoire de fille", le nouveau Annie Ernaux.
Mon libraire de Poitiers était très étonné que j'aime cet écrivain : "Vous êtes bien le seul homme", me disait-il.
Possible, au fond, j'aime bien souvent être "le seul" !

Myrco

avatar 25/04/2016 @ 19:58:21
J'avais bien aimé "La place" lu à sa sortie dans les années 80 mais peut-être était-ce tout simplement parce que cela me ramenait à mon propre parcours. Elle ne semble guère appréciée ici. Tiens, il faudra que je le relise d'autant que c'est court et que je l'ai toujours!

Lobe
avatar 26/04/2016 @ 17:53:20
Pas appréciée? Il va falloir que je me secoue et que je fasse des critiques alors; je l'aime bien. Pas tout, pas trop d'un coup, mais quand même...

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 08:57:57
J'aime bien Annie Erneaux aussi.

Donatien
avatar 27/04/2016 @ 09:07:16
Je compte la lire aussi, rien que parce que Begbeider l'a descendue en flammes dans le figaro "littéraire", alors que d'autres critiques l'admirent!

Donatien
avatar 27/04/2016 @ 09:11:26
Je termine "Désolations" de David Vann. C'est vraiment l'auteur de la désespérance inéluctable dans la cadre d'une nature majestueuse et très indifférente au sort des hommes.
Efficace mais à éviter aux déprimés!

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 09:30:15
Bon, je termine Oblomov de Gontcharov à l'instant, ça a pris un peu plus de temps que prévu.

Je ne me suis ennuyée à aucun moment dans ce livre, que je range dans la catégorie des grands livres (à savoir, ceux qu'on n'oubliera pas) et je vais me demander encore longtemps ce qu'est "l'Omoblovtchina", parce que la réponse n'est finalement pas complètement tranchée: un état dépressif grave? Une paralysie psychique qui empêche d'agir? Le fruit d'un déterminisme social ou encore une fatalité? une conséquence de l'oisiveté? Une philosophie de vie? Le pessimisme incarné? L'aquabonisme de Gainsbourg? Une incapacité au bonheur? Un peu de tout ça à la fois, mais en tout cas le cas de cet homme intrigue et j'ai eu plaisir à le découvrir- je parle de l'homme- et ce au fil du temps- quasiment à l'échelle d'une vie.
Parce que, certes, Gontcharov aurait pu s'arrêter à la farce, ne pas dépasser ces 150 pages du début si drôles, mais alors tout le personnage d'Oblomov, qu'on aurait alors considéré comme une grosse feignasse léthargique sans grand intérêt, nous aurait échappé. Le récit de son enfance nous éclaire sur un certain "héritage" familial et social (le seul évènement marquant vécu par les parents semble avoir été une lettre, arrivée inopinément, et qu'ils ont mis quatre jours à ouvrir quand même!!), mais ce sont surtout les discussions avec Stolz, son illustre contraire, qui m'ont vraiment émue. Oblomov est intelligent, simplement il est épris d'absolu, il veut une vie idéale, magique, parfaite...ou rien. Ses aspirations amoureuses, ses attentes sont immenses, alors on espère qu'une rencontre le "sauvera", et vient l'histoire d'amour, (un tout petit peu trop longue, allez je veux bien concéder ça), qui enfin l'exalte un peu mais qui retombe comme un soufflé, par une espèce de paralysie devant le nécessité de l'action.
Et puis la boucle se boucle, et, peut-être qu'Oblomov a-t-il été quand même un peu heureux sur la fin de sa vie, quand il a obtenu cette fameuse "tranquillité" à laquelle il aspirait tant?
Non seulement j'ai aimé ce livre, mais je l'ai trouvé terriblement émouvant, j'éprouve une tendresse et une compassion incroyables pour cet homme qui a vécu à côté de la vie.
Et me vient une envie de repli, pour y penser, une espèce d'Oblomovtchina qui me saisit...

Allez, une petite chanson pour terminer, autant Danse avec Nathan Golshem m'avait fait fredonner longtemps Quand on n'a que l'amour de Brel, autant là c'est évident aussi:

https://www.youtube.com/watch?v=4yo9Y0WRUqc

Stavroguine 27/04/2016 @ 10:49:49
Même si j'ai exprimé mes réserves sur ce livre (pas besoin d'y revenir), je trouve ta lecture tout à fait ce juste, sauf sur ce point :


Parce que, certes, Gontcharov aurait pu s'arrêter à la farce, ne pas dépasser ces 150 pages du début si drôles, mais alors tout le personnage d'Oblomov, qu'on aurait alors considéré comme une grosse feignasse léthargique sans grand intérêt, nous aurait échappé.


En ce qui me concerne, même dans ce début farceur, je n'ai jamais considéré Oblomov comme "une grosse feignasse léthargique sans grand intérêt". Justement, je trouve que dans ce début Gontcharov fait bien passer qu'il est bien plus que ça. Ne serait-ce que c'est parce que c'est à une mondanité qu'on l'invite et à laquelle il ne cesse de refuser d'assister et qu'ainsi, il montre justement son refus des convenances et du "monde". C'est tout à fait autre chose que de la flemme, c'est un refus du trépignement idiot du monde autour de lui : puisque l'absurde, de toute façon, est de tous les côtés, autant rester sur place. C'est déjà presque beckettien, et ce, dès le début selon moi. Et c'est parce que ce début est si brillant que j'aurais aimé qu'il s'arrête là. Le reste ne vient qu'expliquer (maladroitement) et rajouter (inutilement) des symptômes à un mal déjà bien identifié (selon moi).

Cela dit, je suis ravi que tu aies aimé et ça reste un livre à connaître, sans doute important.

Mais il est certains livres qui s'arrêtent en cours et qu'on peut trouver grands jusqu'à un certain point. S'arrêter de lire Le Rivages des Syrthes après les coups de canons, par exemple, ou Le grand Meaulnes à la fin de la deuxième partie, c'est assez peut-être pour voir leur grandeur ; la fin se traîne un peu. Idem pour Oblomov. Idem aussi, d'ailleurs, pour le troisième acte de Tannhauser ou Le retour du Jedi : ça tient peut-être à l'essence du troisième acte qui doit dénouer, trouver des aboutissements, des fins à tout ce qui a été mis en place avant. Mais je dévie...

Feint

avatar 27/04/2016 @ 11:25:08
Je compte la lire aussi, rien que parce que Begbeider l'a descendue en flammes dans le figaro "littéraire", alors que d'autres critiques l'admirent!
http://towardgrace.blogspot.fr/2016/04/…
(Je suis beaucoup plus souvent d'accord avec Claro qu'avec Beigbeder !)

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 12:23:38

En ce qui me concerne, même dans ce début farceur, je n'ai jamais considéré Oblomov comme "une grosse feignasse léthargique sans grand intérêt". Justement, je trouve que dans ce début Gontcharov fait bien passer qu'il est bien plus que ça. Ne serait-ce que c'est parce que c'est à une mondanité qu'on l'invite et à laquelle il ne cesse de refuser d'assister et qu'ainsi, il montre justement son refus des convenances et du "monde".


Bon, en me relisant je réalise que j'ai été effectivement excessive et j'avais oublié les invitations refusées et l'argumentaire qui allait avec.
Mais, re bon, il n'en demeure pas moins que dans cette première partie, pour ma part j'ai été plus encline à la moquerie qu'à la réflexion.
Oblomov, je ne l'ai vraiment découvert que quand il a commencé à parler, vraiment et longuement, donc lors de sa discussion avec Stolz, et j'ai été très surprise, à ce moment là, parce que je n'avais pas saisi auparavant à quel point il "savait penser", à quel point il avait analysé les choses.
C'est d'ailleurs pourquoi il m'a tant émue. Donc je me dis que je serais passée à côté de ça si ça s'était arrêté avant.


Et c'est parce que ce début est si brillant que j'aurais aimé qu'il s'arrête là. Le reste ne vient qu'expliquer (maladroitement) et rajouter (inutilement) des symptômes à un mal déjà bien identifié (selon moi).


Et bien moi c'est sur ce point que je ne suis vraiment pas d'accord avec toi.

D'une part parce que j'ai apprécié ces "explications", l'histoire familiale m'a intéressée, les discussions encore plus, et malgré tout cela on ne saurait complètement définir l'Oblomovchina, un peu comme la saudade, mot intraduisible (d'où mes guillemets au mot explication). C'est un état, un ressenti, donc c'est difficilement explicable et moi j'en suis encore à m'interroger dessus. Je ne trouve pas que la "réponse" soit explicitement donnée, c'est quoi, le Russe dans toute sa (non) splendeur? C'est une maladie non identifiée?( il faut quand même être malade pour dormir à ce point) Un tempérament? J'arrête là mais beaucoup d'interprétations sont permises et en cela le livre conserve une part de mystère qui contribue également (grandement) à me le faire aimer.

D'autre part, la suite (toujours de cette première partie) ne constitue pas qu'une longue explication, le livre ne fait pas que tenter d'expliquer, il montre aussi: une fois le décor planté on voit comment ce personnage évolue, on espère, d'ailleurs, moi j'ai espéré, vainement mais comme Olga a espéré avant de renoncer j'ai espéré,et il montre aussi les conséquences de cet état sur la vie du personnage.
Oblomov aurait eu une tout autre vie s'il n'avait pas été atteint de ce "mal", finalement pas très bien identifié.
C'est ça en tout cas que j'en retiens.

Ça aurait été un tout autre livre, en fait, si ça s'était arrêté après le "plantage de décor", un livre bien aussi, mais un livre rudement moins bien et qui aurait perdu en richesse selon moi.


Mais il est certains livres qui s'arrêtent en cours et qu'on peut trouver grands jusqu'à un certain point.


Oui ça c'est vrai, là je suis d'accord, mais pas pour celui-là, en fait.

S'arrêter de lire [...]Le grand Meaulnes à la fin de la deuxième partie


Oh même la première. Après le domaine mystérieux et la fête étrange, pour moi les jeux sont déjà faits et je suis sur un petit nuage. Je n'en redescends pas mais du coup, la suite doit m'importer beaucoup moins puisque je ne retiens strictement rien (ou si peu, c'est hyper flou, Franz, un bandeau, Valentine disparue, La recherche d'Yvonne par Meaulnes, c'est à peu près tout...sauf la toute fin qui me remue toujours) de ce qu'il se passe à chaque fois (je l'ai lu 5 ou 6 fois, je ne sais plus).

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 12:31:55
Oubli: et puis d'ailleurs, est-ce Oblomov qui refuse de s'ancrer dans le monde, la vie, ou bien est-ce la vie/le monde qui se refuse à Oblomov?
Ne veut-il pas ou ne peut-il pas?
Je n'ai pas de réponse à cette question...

Myrco

avatar 27/04/2016 @ 14:29:35
Sissi, Stavro,
Je compte lire ce livre un de ces jours.
Cet échange pourrait alors m'intéresser pour y confronter ma propre lecture mais à ce moment là, il est probable que je ne me souviendrai plus sur quel fil il figurait et quand. Auquel cas je trouve dommage qu'il ne figure pas dans le cadre du forum attenant à ce livre et dont c'est la première fonction. Ne pourriez-vous l'y transférer d'une manière ou d'une autre, peut-être avec l'aide de Ludmilla?

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 15:04:02
Ah mais oui, mince, je m'étais dit que je ferais mon retour sous le fil, déjà ouvert (et je me demande s'il n'est pas de Stavro, en plus!) correspondant au livre.

Et puis j'ai oublié.....

Bon, je vais y recopier mon premier message, si Stavro a le temps (et envie), il recopiera sa réponse...et ainsi de suite.

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 15:09:20
J'ai mis ça sous le fil existant "Oblomov à la Comédie Française", pour ne pas en ouvrir cinquante.

Stavroguine 27/04/2016 @ 15:12:43
Pas de réponse non plus aux questions de Sissi sur ce qu'est vraiment cette maladie, mais je ne suis pas sûr de vouloir en avoir.

Quant à celles de Myrco, en ce qui me concerne, aucun problème pour que cet échange (et ceux avec Feint sur les pages précédentes peut-être) soient rattachés au livre si ça ne donne pas trop de travail à Saule et Ludmilla. C'est un peu le problème de Que lisez-vous pour le moment ? C'est souvent un lieu où les lectures du moment mènent à de jolis échanges qui se perdent ensuite dans 700 pages du fil. Il faudrait avoir le réflexe d'aller immédiatement en parler sur le fil du livre concerné, mais ça perd en spontanéité.

Stavroguine 27/04/2016 @ 15:15:21
C'est fait. Mais on perd ce qui a précédé, du coup. Et fais gaffe pour le prochain message, parce qu'on perd aussi les balises "quote".

Sissi

avatar 27/04/2016 @ 15:25:57
Voilà....oui il en manque de sacrés bout, mais il aurait fallu repartir depuis le tout début, quand tu en parlais lors de ta propre lecture (m'en souviens bien, ça t'avais filé des rides!). Ça semble compliqué.
Disons que c'est mieux que rien, quoi. Et il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.

Et oui, il faudrait vraiment avoir le réflexe de discuter d'un livre "sous le livre", je vais essayer d'y penser plus souvent.

Bon, pour en revenir au fil, je ne sais pas avec quoi enchaîner, moi, maintenant.

Stavroguine 27/04/2016 @ 15:32:19
Moi, je suis dans Vampyrotheutis infernalis !

Vachement intéressant. Mais après ce que Feint en disait, je ne m'attendais pas forcément à ça. Autant, je ne sais toujours pas si l'animal existe (enfin, je crois quand même bien que...), autant il s'agit d'un vrai traité, exigeant une lecture concentrée. Mais c'est très riche. En plus d'être un beau livre.

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