Pot-Bouille de Émile Zola
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un Zola à redécouvrir
« Ma prédilection, après Germinal, va vers Pot-Bouille. » André Gide.
L’un des moins connus de Zola, et des moins lus, Pot-Bouille en dépasse pourtant beaucoup.
D’abord par le style, qui n’est pas saturé en descriptions comme dans Au Bonheur des Dames ou Le Ventre de Paris.
Ensuite par son histoire, qui n’est pas noire et glauque comme la plupart des Zola ; est absent ce qui fait la réputation de Zola et… le malheur des lecteurs (certains…).
Sans pour autant que Zola renonce à son talent d’observateur impartial et de naturaliste : dans Pot-Bouille, il explore un immeuble propre et élégant, des plus riches au rez-de-chaussée aux pauvres gens et domestiques du dernier étage… avec toutes les intrigues et relations qui s’y cachent en profondeur…
Cela à travers l’œil d’un jeune homme heureux de vivre, Octave Mouret (le futur patron de Au Bonheur des Dames) qui compte bien réussir dans la vie, est animé d’un égoïsme sans scrupule ainsi que d’une certaine… immoralité qui en réjouira…
J’ai osé dire que ce n’était pas sordide comme histoire ? Non, c’est noir, mais seulement au point de vue de la morale : presque tout le monde dans ce livre a des « aventures » (quel euphémisme !) avec tout le monde… L’innocence est bafouée, le sadisme est roi. Le tout avec un ton assez joyeux tout de même.
Si l’on peut être horrifié par certaines découvertes, il existe néanmoins des contreparties dans Pot-Bouille. Plus que dans tout autre Zola, j’ai trouvé les personnages variés, bien tracés, mis en relief, et parfois même attachants.
J’ai aussi souvenir d’un style étonnamment beau, clair, soigné et parfois poétique. Les dialogues abondent. Les rares descriptions sont magnifiques : la symbolique de l’église et de la religion en général m’a beaucoup plu. La religion seule est là pour masquer de son blanc manteau toutes les impuretés du monde…
Les éditions
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Pot-Bouille [Texte imprimé] Émile Zola
de Zola, Émile Nourissier, François (Préfacier) Marotte, Pierre (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253006985 ; 5,70 € ; 01/04/1972 ; 510 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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L'avant "Bonheur des Dames"
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 27 octobre 2021
Octave Mouret vient y loger dans un immeuble de quatre niveaux,
La maison est tout à fait bien, habitée rien que par des gens comme il faut : les ménages Vabres, enfants du propriétaire ; Duveyrier, conseiller à la Cour d’appel ; Mme Juzeur, une petite femme bien malheureuse ; un monsieur très distingué qui ne vient qu’une fois par semaine ; Les Josserand, père caissier avec deux filles à marier ; les Pichon, petit ménage d’employés, mais d’une éducation parfaite. Tout en haut, l’étage des bonnes, tout en bas le concierge, ancien valet de chambre d’un duc. Seule tache, un monsieur qui fait des livres, qu’on ne voit pas, que personne ne connaît.
La trame du roman ce sont les deux filles à marier des Josserand. Le père bonace et la mère infernale qui ne vit que dans cet objectif. On se rend compte qu'à l'époque, une fille n'est qu'un poids mort dans une famille.
Quant à Octave il parvient à séduire (nécessité aidant) madame Hédouin la propriétaire d'un magasin qui cherche à s'agrandir. Le Bonheur des Dames est en train de naître !
C'est doute le "Rougon-Macquart" qui m'a le moins plu ce qui parait anachronique vu l'accueil très favorable réservé par l'ensemble des lecteurs
Les personnages
Adèle
Amélie
Bachelard (Narcisse)
Bachelard père
Bernheim (Les Frères)
Bocquet (Clarisse)
Bocquet (Mme)
Bonnaud
Campardon (Achille)
Campardon (Angèle)
Campardon (Rose) = Domergue (Rose)
Chassagne (Docteur)
Chavignat
Clémence
Dambreville
Dambreville (Mme)
Dambreville (Raymonde)
Desmarquay
Domergue
Domergue (Mme)
Duveyrier (Alphonse)
Duveyrier (Clotide) =Vabre (Clotilde)
Duveyrier (Gustave)
Eugénie
Fifi
Françoise
Gasparine
Gourd
Gourd (Mme)
Gueulin
Hédouin (Charles)
Hippolyte
Josserand
Josserand (Berthe)
Josserand (Éléonore) = Bachelard (Éléonore)
Josserand (Hortense)
Josserand (Léon)
Josserand (Père)
Josserand (Saturnin)
Juillerat
Julie
Juzeur (Mme)
Lisa
Louhette
Louhette (Mme)
Louise
Mardienne Frères
Mauduit (Abbé)
Menu (Mlle)
Mouret (Octave)
Payan
Pérou (La Mère)
Pichon (Jules)
Pichon (Lilitte)
Pichon (Marie) = Vuillaume (Marie)
Rachel
Renaudin
Théodore
Trublot (Hector)
Vabre
Vabre (Auguste)
Vabre (Camille)
Vabre (Théophile)
Vabre (Valérie) = Louhette (Valérie)
Vaugelade (Duc de)
Verdier
Victoire
Vuillaume
Vuillaume (Mme)
L'oeil goguenard de M. Zola
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 10 mai 2015
Ce livre n'est pas du Zola habituel, on y trouve plus de rythme, beaucoup de légèreté dans les propos, il paraît d'un accès plus facile pour qui déplore les descriptions ou le côté dramatique présents dans d'autres ouvrages de l'auteur.
Critique acerbe de la bourgeoisie
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 5 novembre 2013
Cependant il nous offre tout de même une critique acerbe dans laquelle il dénonce sans vergogne l’hypocrisie de la bourgeoisie.
Derrière le luxe de façade c’est bien la pourriture qui se cache …
Punaise, je peux vous dire que les Bourgeois, Zola leur taille un de ces costumes : Houlà ! Il les a bien rhabillés pour l’hiver (pour toutes les autres saisons aussi d’ailleurs !!!).
C’est d’ailleurs là où le bât blesse, c’est qu’on verse un peu trop dans le vaudeville alors que ce je trouve le plus intéressant chez Zola c’est plutôt son réalisme.
Et puis, je dois bien avouer que je n’ai pas du tout aimé Octave Mouret dans ce tome des Rougon-Macquart, alors que je l’avais beaucoup apprécié dans « Au Bonheur des Dames ». Dans Pot-Bouille, il court d’une femme à l’autre en se plaisant à dire « Décidément, on n'aime bien que les femmes qu'on n'a pas eues. » Il va se calmer le playboy des bacs à sable oui !!
Petite déception donc mais, qu’à cela ne tienne, il m’en reste encore tellement à découvrir.
Le quotidien d'un immeuble bourgeois
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 13 mai 2013
Selon le concierge, l'immeuble n'abrite que des gens bien, sans histoire sordide. Mais la vérité est tout autre : les bonnes cancanent sans arrêt sur leurs maitres et reçoivent des hommes des familles plus aisées, et l'immeuble est rempli d'histoires d'argent, d'adultère...
Parmi les locataires, Octave Mouret, un jeune homme venu à Paris pour faire fortune. Octave est un homme à femmes, cherchant à réussir en trouvant une maitresse aisée.
Ce tome est beaucoup moins de descriptif que les autres, rendant sa lecture plus aisée. Il a également un peu plus d'action. Ce roman est assez intéressant, par son aspect de description de la vie hypocrite de ces immeubles.
Vous avez dit réalisme ?
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 22 mars 2013
Ma scène préférée reste la description de l'accouchement d'Adèle, la bonne, au chapitre 18 : criant de vérité.
Très fort
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 19 février 2013
Le premier est cette description vacharde, quasi méprisante, d'un immeuble parisien pris comme un échantillon de la moyenne bourgeoisie. L'hypocrisie y règne en maître, couvrant les débordements de la chair et une attention démesurée aux affaires d'argent et au qu'en-dira-t-on. Zola s'y révèle plus psychologue que sociologue - ce qu'il est à mon sens plus spontanément - et y déploie de grandes qualités. On peut trouver cette peinture datée et dépassée. Une bonne discussion avec un notaire ouvert au dialogue prouverait à tout un chacun le contraire. Disons qu'il y faut seulement quelques adaptations pour la rendre actuelle.
Le second est constitué par une sorte de chemin initiatique d'Octave Mouret, le personnage central du 'Bonheur des Dames', chef d'oeuvre absolu dont la description des enjeux du grand commerce est encore aujourd'hui d'une saisissante vérité. On voit le bel (?) Octave errer de femme en femme jusqu'à trouver celle qui lui apportera un tremplin vers le succès commercial. Universel, croyez moi sur parole.
La tambouille au quotidien...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 8 octobre 2012
On retrouve ici Octave Mouret, fils de François Mouret et Marthe Rougon déjà présent dans « La Conquête de Plassans » et qui aura son heure de gloire dans le roman suivant, à paraître en 1883 : « Au bonheur des dames ».
D'abord, une petite précision de vocabulaire : au XIXe siècle « Pot-Bouille » désigne familièrement la « popote » quotidienne, pas toujours reluisante.
« Pot-Bouille », une œuvre méconnue du grand public…J'en veux pour preuve le nombre de lecteurs très inférieur sur Babélio comparé à d'autres ouvrages dits majeurs de l'auteur.
Et pourtant … ce roman, même s'il l'est, est beaucoup plus qu'une préparation, un prélude, à celui qui va suivre, « Au bonheur des dames » où Octave Mouret tiendra la vedette. Il s'agit en effet d'analyser les différentes couches sociales du second empire au travers les relations quotidiennes et pas toujours ragoûtantes - d'où le titre « Pot-Bouille » - des habitants d'un immeuble cossu : plus on monte dans les étages et plus le niveau social baisse. Pour l'exemple, Octave habite chez les Campardon au quatrième étage, juste au dessous des chambres de bonnes. Les Campardon qui ne tarderont pas à lui procurer un emploi dans le grand magasin « Au bonheur des dames »…
Zola nous a souvent confrontés à la triste réalité de la vie en cette fin de dix-neuvième siècle, parfois de façon brutale. Il n'en est rien ici, « Pot-Bouille » est un roman « relativement léger » - c'est quand même du Zola - et ne manquant pas d'humour, en même temps qu'une introduction à celui qui va suivre et qui reste pour moi un des grands romans de Zola avec « Le Ventre de Paris » et « La faute de l'abbé Mouret » : Au bonheur des dames.
La comédie humaine de Zola
Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 64 ans) - 20 octobre 2011
Pot-Bouille est moins "anecdotique" qu' "Au bonheur des dames" (dont il est, en quelque sorte, le prélude), moins caricatural dans son étude sociale que les grands romans naturalistes comme "L'assommoir" ou "Thérèse Raquin", et bien que souvent cruel, certainement une des oeuvres qui dévoile le mieux l'humour de Zola (car il pouvait en avoir !).
On frémit, on s'émeut, on pleure ou on rit au rythme des aventures et mésaventures des habitants de cet immeuble, synthèse de la société française (ou au moins parisienne) de la III° république. Chaque étage est une "couche" distincte de ce gâteau social; distincte, mais non étanche, car cela navigue sacrement d'un niveau à l'autre, pour toutes sortes de raisons, plus ou moins avouables.
Lisez "Pot-Bouille", il y a dedans autant d'études et de vérités sociales que dans toute la "Comédie humaine" de Balzac.... et c'est sacrément mieux écrit !
Pot-Bouille
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 18 juin 2011
Pot-bouille c'est aussi l'influence de l'environnement sur le comportement humain. Octave Mouret devient dans cette maison un coureur de jupons qui use de ses charmes pour arriver à ses ambitions. Dès qu'il est sorti ce ce lieu, il redevient une personne respectable.
Comme les autres livres de Zola, Pot-Bouille est un livre noir.
Plaisir garanti...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 27 août 2008
L'hypocrisie à son comble
Critique de Franaud (, Inscrite le 23 mars 2004, 49 ans) - 21 juillet 2006
Mais les thèmes de Zola , sa noirceur et sa critique sont présents: l'hypocrisie de la bourgeoisie, qui condamne lourdement les fautes des ouvriers, sans daigner regarder les siennes, révolte.
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