Germinal de Émile Zola
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Dans le fond...
Zola a vécu dans le temps des exploitations minières et dans le temps de la création de nouvelles pensées politiques: socialisme, internationale communiste, anarchisme...
En décrivant la rencontre d'Etienne Lantier avec les Maheu, Zola ne nous raconte pas que l'histoire d'une grève... il nous raconte bien plus...
D'une part, il trace un portrait psychosociologique de la famille minière de cette époque, à savoir la pauvreté, la précarité, les enfants qui travaillent... il nous brosse aussi les loisirs de cette époque dans le monde ouvrier: café, boissons, bal, sexe...
Il nous fait également un parallèle avec la bourgeoisie de l'époque: quand Cécile mange des petits pains, les autres mandient un quignon...
Puis, différents protagonistes de cette fresque sont les reflets de la pensée de l'époque: Maigrat, le reconverti... Souvarine l'anarchiste, Etienne favorable à l'Internationale...
On peut aisément faire une analogie entre Germinal et ce qui s'est passé à Clabecq... l'air de rien, ce récit est toujours d'actualité.
Les éditions
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Germinal [Texte imprimé] Émile Zola préf. et comment. de Gérard Gengembre
de Zola, Émile Gengembre, Gérard (Editeur scientifique)
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266082624 ; 4,10 € ; 18/03/1998 ; 618 p. ; Poche -
Germinal [Texte imprimé] Émile Zola préface d'Armand Lanoux
de Zola, Émile Lanoux, Armand (Autre)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253004226 ; 4,00 € ; 01/01/2000 ; 605 p. ; Poche -
Germinal [Texte imprimé] Zola chronologie, présentation, notes, dossier, bibliographie, lexique par Adeline Wroma
de Zola, Émile Wrona, Adeline (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782081217751 ; 3,80 € ; 25/08/2008 ; 622 p. ; Poche -
Germinal - EXTRAITS [Texte imprimé], [extraits] Zola présentation, notes, chronologie et dossier par Nathalie Meyniel,...
de Zola, Émile Meyniel, Nathalie (Editeur scientifique)
Flammarion / Étonnants classiques (Paris)
ISBN : 9782080722935 ; 1,59 € ; 17/10/2006 ; 245 p. ; Broché -
Germinal [Texte imprimé] Émile Zola [introd. Dominique Foucher]
de Zola, Émile Foucher-Drouet, Dominique (Préfacier)
Éd. France loisirs
ISBN : 9782724260359 ; 0,53 € ; 01/01/1990 ; 708 p. ; Reliure inconnue
Les livres liés
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Les critiques éclairs (41)
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grise mine
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 6 octobre 2023
Un monument...
Critique de Bacchus79270 (Paris, Inscrit le 20 février 2023, 52 ans) - 20 février 2023
la clé
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 18 décembre 2021
Pour moi une deuxième lecture lecture avec un demi-siècle d'écart.
L'émerveillement s'est un peu émoussé, certes, mais en situant le texte dans son bain originel, il s'agit là d'un pied de nez à la civilisation et au monde économique.
La grande grève qui agite les mines du nord. Ce combat contre la faim, cette lutte contre la classe dirigeante qui veut anéantir l'ouvrier afin de mieux le dominer est un thème téméraire et bien construit.
Tout s'articule autour d'ETIENNE LANTIER
Né en 1846, à Plassans, de Gervaise Macquart et de Lantier. Élection de la mère. Ressemblance physique de la mère, puis du père. Hérédité de l’ivrognerie se tournant en folie homicide. État de crime.
Étienne ressemble à sa mère, puis à son père. Je prends le père. Il est donc joli homme, assez petit, brun, bien râblé, fort sous sa menue apparence, avec une figure correcte, un nez droit, un menton rond, un galant sourire sur ses dents blanches ; un provençal avec ça, un peu noir de peau, les cheveux demi courts et frisant naturellement. – Buisson, le tambourinaire. Toujours rasé, rien que des moustaches. – Avec cela, quelque chose de détraqué dans le regard, un vacillement par moments, qui pâlit l’œil noir ; et alors une légère crispation nerveuse passant sur le visage. – Influence de la mère : douceur, courage au travail, timidité. C’est la marque de la lésion nerveuse qui augmentera plus tard, qui tournera son hérédité d’ivrognerie en folie homicide. Laisser ainsi deviner d’un bout à l’autre, l’inconnu qui s’exaspère en lui. – Je marquerai surtout cet inconnu à la fin, lorsqu’il tiendra Chaval sous son couteau, lorsqu’il verra Jeanlain tuer le petit soldat Jules (l’enfant fait ce qu’il n’a pas osé faire, analyser le coup sur Étienne), et enfin, et surtout lorsqu’il quitte la mine au dénouement, de peur de tuer Chaval devenu porion. Tout cela très important. Dès le début, d’ailleurs, il faut poser le côté détraqué.
En somme, Étienne, dans Germinal fait son éducation socialiste, apprend la révolte, qui jusque-là n’avait été qu’instinctive.
Avec les filles, il est un peu timide, avec des idées de violences, de les prendre et de se satisfaire. Au point de vue de l’ivrognerie, ne boit pas, ne peut pas boire. Cela le rend fou, très malade, avec des idées de mort pour lui et les autres. Comme éducation, très élémentaire. Sait lire et écrire, pas davantage. – Supériorité pourtant chez les mineurs. Intelligence assez vive, mais obstruées d’idées toutes faites. N’a pas de livres, un ou deux peut-être. Peut sentir le besoin de savoir, sans pouvoir ni vouloir apprendre. »
Les personnages par ordre chronologique
Annouchka
Bataille
Berloque, dit Chicot
Bonnemort
Bouteloup (Louis)
Brûlé (La)
Carouble
Casimir
Charles
Chaval
Cornille
Cougny (Comte de)
Dansaert
Deneulin
Deneulin (Jeanne)
Deneulin (Lucie)
Désir (Veuve)
Desrumaux (Baron)
Dutilleul
Fauquenoix
Fauvelle
Fleurance
Francis
Grégoire (Cécile)
Grégoire (Eugène)
Grégoire (Félicien)
Grégoire (Honoré)
Grégoire (Léon)
Grégoire (Mme Léon)
Hennebeau
Hennebeau (Mme)
Hippolyte
Homme noir (L')
Honorine
Jenard
Joire (Abbé)
Jules
Lantier (Étienne)
Legougeux
Lenfant
Lepalmec
Lerenard
Levaque
Levaque (Achille)
Levaque (Bébert)
Levaque (Désirée)
Levaque (La)
Levaque (Philomène)
Macquart (Gervaise)
Maheu (Alzire)
Maheu (Catherine)
Maheu (Estelle)
Maheu (Guillaume)
Maheu (Henri)
Maheu (Jeanlin)
Maheu (Lénore)
Maheu (Nicolas)
Maheu (Toussaint)
Maheu (Zacharie)
Maheude (La)
Maigrat
Maigrat (Mme)
Mélanie
Mouque
Mouquet
Mouquette
Négrel (Mme)
Négrel (Paul)
Paillot
Pierron
Pierron (Lydie)
Pierronne (La)
Piquette
Pluchart
Pologne
Quandieu
Ranvier (Abbé)
Rasseneur
Rasseneur (Mme)
Richomme
Rose
Roussie (La)
Sauvagnat
Smelten
Sonneville
Souvarine
Tison
Trompette
Vanderhaghen
Verdonck
Vincent
Seul ici, les gueules noires font grise mine.
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 22 juillet 2019
Maupassant.
Au nord c'était les corons, la mine et Zola.
Critique de Maranatha (, Inscrit le 17 janvier 2019, 52 ans) - 22 mars 2019
Je suis du nord, j'ai vécu les premières années de ma vie dans les corons, mon père fut mineur tout comme l'étaient mes ancêtres. Certains sont même morts prématurément à cause de la mine.
Difficile quand on parle du nord de passer à côté de la fameuse chanson de Bachelet, de ne pas s'imaginer un chevalet de mine et de penser illico à Zola.
Zola est un auteur que j'apprécie beaucoup, j'ai lu pour le moment 5 ou 6 livres de son cycle.
Il est passé de mode, il ligue contre lui beaucoup de monde, je ne sais pas pourquoi ! Il semblerait qu'on l'aime ou le déteste immensément dans les deux cas.
Ce qui m'a poussé à lire Germinal c'est d'avoir visité le Centre Historique Minier de Lewarde situé près de Douai.
Ce musée couvre la période de 1885, celle de Germinal à la fin des exploitations françaises dans les années 2000. Je recommande vivement ce site à visiter en famille pour bien se plonger dans l'univers des houillères.
Doté des souvenirs de mon enfance et de la visite du site, passer à la lecture de Germinal fut un suprême plaisir.
Comment donner envie à quelqu'un de lire Zola, je dirai en commençant par Germinal.
Ce livre est tout simplement passionnant. Il se lit très bien et vite malgré que Zola écrive des pavés.
J'ai adhéré immédiatement aux principaux personnages, les décors sont précisément traduits grâce aux mots de Zola, l'ambiance des corons, la misère, le labeur au fond de la mine, l'obscurité, la camaraderie, tout y est, même les trahisons et la lutte des classes.
C'est un livre sublime, un incontournable, jamais je n'ai eu de coups de moins bien comme cela arrive parfois avec Zola. C'est dans le style le livre parfait.
On ne peut oublier Etienne et son idéalisme, Maheu, la Mouquette, le père Bonnemort, et tous les autres personnages.
J'ai pris soin de noter que Zola emploi germe et germination à une reprise et Germinal évidemment.
Je ne sais pas si je suis parvenu à faire passer mon enthousiasme à la lecture de ce livre mais pour moi qui ait lu Lourdes, Le ventre de Paris, Au bonheur des dames, Nana, La bête humaine je dois dire que Germinal est pour le moment préféré. A suivre après la lecture des autres tomes.
Intéressant.
Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 25 mars 2016
Noir comme du charbon
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 1 décembre 2014
chef d'oeuvre historique
Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 9 septembre 2014
Ensuite, le talent de romancier de Zola est immense, j'ai littéralement dévoré ce livre qui intègre directement mon top 2 ou 3 des meilleurs livres lus jusqu'ici aux côtés des frères Karamazov de Dostoïevski.
Ce livre nous permet de nous plonger dans le socialisme pré-seconde guerre mondiale, si différent du socialisme contemporain, pour en comprendre les racines et les différentes variantes envisagées/ables.
En bref un livre magnifique, des personnages attachants, j'en reste tout ému et bien évidemment je le conseille à tous !
PS : j'en ai profité pour regarder la version cinématographique de 1962 avec notamment Bernard Blier, toutefois j'estime qu'il est (quasi)impossible de retranscrire à l'écran toute l'attente, la souffrance et l'opposition classe ouvrière/capital retranscrite dans l'ouvrage.
j'invite donc les personnes ayant visionné le film à se plonger dans le livre de ce pas...
Indispensable
Critique de FrèreGallagher (, Inscrit le 7 janvier 2013, 36 ans) - 4 février 2014
C'est un roman très noir écrit autour du bras de fer ouvrier/capital, pessimiste à souhait (la condition du pauvre est une impasse) mais quand même moins déprimant que L’Assommoir. On y voit Etienne, le héros, évoluant mentalement et intellectuellement en donnant un rôle à sa vie, celui de lutter pour la justice et les inégalités sociales, ce qui constitue pour moi la seule vraie lueur d'espoir du livre.
De la première page à la dernière, on est totalement absorbé par cette histoire dramatique mais tellement plaisante à lire!
Germinal au collège : attention à la contre-pub
Critique de Warrel62 (, Inscrit le 30 mars 2013, 54 ans) - 5 avril 2013
Honnêtement, si je n'avais pas fait l'effort, une fois adulte, de me remettre en question et de retenter la lecture, j'aurais crié ici-même "haro sur le baudet" , et me serais fait une joie (voire un devoir!) , tout comme le collègue à l'avis un peu "différent" (que je peux comprendre et respecte tout à fait), de faire redescendre "Germinal" derrière Harry Potter ou Franck Thilliez.
Il est vrai que faire lire une telle oeuvre au collège pose le risque très clair d'une contre publicité zolienne pour les jeunes qui sont les moins matures (même si ce n'est pas la règle, probablement et heureusement).
La reprise de l'oeuvre fût donc pour moi une autre histoire, dans tous les sens du terme. Je me suis surpris à me passionner complètement pour ce qui m'est apparu, cette fois, comme un chef d'oeuvre. Par rapport à la première lecture, c'était un virage à 180 degrés. Comme l'on dit, il y a bien un temps pour tout.
Un grand classique inévitable!
Critique de Emma1302 (, Inscrite le 12 mars 2013, 28 ans) - 13 mars 2013
Fade
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 29 décembre 2012
La vie des mineurs et de leurs dirigeants chagrine mais ne captive pas. Cette lecture était monotone, malgré la critique acerbe d’une société de classe qui ne fait rien contre, entre autres, le travail des très jeunes enfants dans des conditions sordides.
Finalement, ça valait le coup de lire Germinal, juste pour la critique de AmauryWatremez (voir plus bas).
Plongeon dans les corons
Critique de Plume84 (Vecoux, Inscrite le 26 août 2011, 40 ans) - 24 mai 2012
La lecture de cette œuvre dans la période socialement instable que nous traversons permet de mesurer l'importance qu'ont eu les luttes sociales, mais aussi leurs échecs...
Le film... c'est une autre histoire. Ce n'est pas un mauvais film, mais il était sans doute très difficile d'adapter à l'écran une œuvre aussi dense, fournie et complexe. J'ai été relativement déçue, au point de regarder la dernière heure en pointillé. Beaucoup de choses manquent ou sont trop peu présentes:
- Jeanlin le chenapan et sa caverne d'Ali Baba regorgant de milles victuailles alors que les grévistes sombrent littéralement dans la plus triste misère,
- Alzire qui aide sa mère à la maison et qui est emportée par la faim,
- la famine et la misère (qui me semblent beaucoup mieux retranscrites dans le livre),
- les sentiments de M. Hennebeau et le fait qu'il envie les mineurs car ils sont sans doute plus heureux que lui qui a l'argent mais pas l'amour,
- la longue attente de Catherine et d’Étienne dans la mine qui s'inonde,
- la grève,
- ...
Mais tout cela est sans doute la conséquence du passage de la plume à la caméra.
Un maître-livre
Critique de Scruggs (, Inscrit le 10 décembre 2011, 36 ans) - 16 décembre 2011
Le premier roman dont les ouvriers sont les véritables héros, le premier roman social (voire socialiste) dont la grève est le véritable cœur. Un roman du peuple écrit avec sa langue, aussi bien dans les dialogues que pour la narration et jusqu'à la syntaxe, du peuple aliéné par le Capital tout-puissant, divinité monstrueuse et maléfique: " ce dieu repu et accroupi auquel dix mille affamés donnaient leur chair, sans le connaître... "
Un roman coup-de-poing qui marque longtemps, très longtemps l'esprit...
Indispensable
Critique de Ultralucide (, Inscrite le 29 janvier 2011, - ans) - 21 novembre 2011
Eh bien heureusement, les commentaires ci-dessus le prouvent, on sait encore lire à notre époque, et de bons livres.
Evidemment, Germinal est une base pour toute bonne bibliothèque, non seulement comme ouvrage littéraire mais aussi et surtout pour se construire un socle de culture historique et sociale.
Il ne faut pas le confondre avec un essai politique ou sociologique, et pourtant il en permet d'en apprendre énormément, en même temps de fournir des heures de lecture captivante.
Franchement, je ne connais personne qui ait regretté de "s'y attaquer". Fortement recommandé.
Un livre et un public
Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 5 novembre 2011
Le vrai public de Zola (même si ses livres atteignirent ceux d'entre les prolétaires qui avaient encore et les moyens et la force de lire après le boulot), c'est la bourgeoisie. Elle est encore toute bouffie de Romantisme, la bourgeoisie, elle a besoin d'un decorum culturel, d'un langage fait de métaphores esthétiquement ampoulées et dorées sur tranche, d'idéologie sorbonnarde toute dévouée à l'Antique, aux lointains brumeux, à la "pureté"...En un mot le bourgeois réclame surtout de l'enflure, à l'image de son monde. Le kitsch, le Biedermeier, la poésie de chaisière d'un Lamartine, la musique de Wagner... même combat. Alors, de grâce, ne nous trompons pas de cible. Zola dut adopter un langage convaincant aux yeux des bourgeois, non seulement dans ses intentions et son objet (aussi scandaleux qu'ils fussent), mais dans sa forme. Et s'il est irritant aux yeux de maint puriste, c'est d'abord en raison de l'intérêt qu'il a porté aux miséreux, quand bien même en a-t-il donné une image déformée par les a-priori de son temps.
Pas d'anachronisme, SVP.
Zola or not Zola ?
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 4 novembre 2011
Émile Zola - « Mes haines »
Merci monsieur Émile de me fournir l’entrée en matière de mon texte sur votre oeuvre, je trouve qu’elle souffre effectivement d’une pesante gravité (pléonasme ?) et d’un esprit de sérieux pénible, je prend donc le risque de passer aux yeux de votre fantôme pour un railleur.
En ce moment, on parle beaucoup de l’auteur de « V’accuve », ainsi que l’appelait un critique littéraire dont la lecture est encore infréquentable de nos jours, il l’était déjà plus ou moins de son temps, Léon Daudet, qui moquait méchamment le défaut d’élocution dont souffrait Zola, qui zézayait, ce qui est somme toute logique, Daudet fils brûlait l’écrivain qu’il avait adoré toute sa jeunesse et finit par le surnommer « le grand fécal ». Dans un article d’une revue pour djeuns cultivés, je lis que les critiques étaient jaloux des tirages des livres de cet auteur, qui fut un des premiers meilleurs employés fournisseurs de « best sellers ». Il rappelait à chacun parait-il sa bonne fortune en la matière. Maintenant il est curieux que Zola soit défendu actuellement par les mêmes qui détestent les « best sellers ».
Cela me rappelle cruellement un peu plus, ces articles et ouvrages autour de Zola, ce que j’endure à cause de cet écrivain.
Je souffre en effet d’un gros défaut, d’un énorme handicap littéraire, parmi tous les autres diront les esprits chagrins, je n’aime pas du tout Zola, j’en ai lu d’abord deux livres : « la Faute de l’abbé Mouret », lu au collège comme tout bon potache inhibé et obsédé surtout pour l’histoire d’adultère que la quatrième de couverture promettait croustillante et brûlante, alors qu’elle ne choquerait pas maintenant un enfant de choeur même de messe tridentine qui en a vu d’autres et sait que la chair est faible sans avoir lu tous les livres, et j’avais lu aussi « Germinal », en lecture scolaire obligatoire, dont j’aime bien cependant les descriptions de la mine, et suis allé jusqu’à la page 61 de « La Débâcle » en livre de poche sans pouvoir jamais aller plus loin. J’avais lu aussi quand même entre deux « Au bonheur des dames » à cause du film de Renoir infiniment plus humain et doté de plus de chair et de coeur.
Ce n’est pas faute d’essayer, je lis une phrase, puis deux, et ça me paraît tellement pompeux, socialement didactique et amphigourique, que je décroche. Le soleil n’arrête pas de faire des « gerbes d’or », que l’on soit au-dessus de Paris ou de la campagne d’Ile de France, ce qui devient vite lassant.
Je n’y arrive pas.
C’est mal je sais, selon la correction littéraire actuelle, cet auteur est une icône inattaquable, indéboulonnable.
Lire Zola je comparerais cela à regarder la tête de la Gorgone en face, pour moi c’est une Gorgone Zola (je sais, il fallait oser, mais il fallait bien placer ce jeu de mots, je m’en serais voulu de ne pas). Je ne lui reproche pas sa crudité, je ne lui reproche pas même ses opinions, quoique souvent on puisse lui reprocher d’avoir sur le prolétariat et les petites gens le regard froid et méprisant d’un grand bourgeois comme les autres, fût-il « de progrès ». On remarque d’ailleurs que Lantier dans « Germinal », celui qui fera prendre conscience aux mineurs de leurs souffrances, et d’une révolte nécessaire, est montré comme malgré tout issu de la bourgeoisie selon la généalogie imaginaire de la famille des Rougon-Macquart, même si c’est un paria pour les bourgeois. Zola considère ses créatures plus comme des archétypes sociaux tendant à démontrer que sa vulgate idéologique est meilleure que celle du voisin, et non comme des êtres humains à part entière, capables de réflexion et d’intelligence. Et « L’Assommoir », par exemple, c’est un peu comme les films éducatifs des années 30 : « l’alcoolisme ça entraine ça, et puis ça, et puis il y a aussi ça comme conséquences etc... ».
On essaie d’éduquer le bon peuple, de faire son bonheur en suivant la bonne parole. C’est de la littérature positiviste parfaitement en phase avec l’essor du capitalisme qui marchandise tout, qui veut que tout soit performant, y compris les choses de l’esprit.
A Zola, Je préfère l’esprit de dérision de Flaubert, que l’on peut cataloguer si on veut dans les « sales types » pour cela, car il mène à plus de lucidité sur les êtres humains, leurs prétentions et leur médiocrité, mais aussi sur les sentiments dont ils sont capables, parfois, de faire preuve avec profondeur. Et que l’on devrait se méfier un peu plus quand ceux-ci s’embarassent de grands mots ou se préoccupent de devenir des phares de progrès pour l’humanité, ce qui sous-entend donc que selon eux ils n’en font plus partie. Zola se serait certainement bien entendu avec Bouvard et Pécuchet.
Germinal
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 11 août 2011
Lorsque j'ai fini le livre, j'étais un être changé. J'ai vu le monde autrement. J'ai vu le monde avec les lunettes de la gauche. J'ai découvert comment les ouvriers pouvaient être traités. J'ai découvert ce qu'était l'injustice. Avec le temps, j'ai modéré mes idéaux mais j'ai toujours un parti pris pour les ouvriers.
Merci à Jean Martel, mon prof de littérature pour m'avoir obligé à lire ce livre.
Sublime
Critique de Zola adrien (, Inscrit le 29 juin 2011, 27 ans) - 9 août 2011
Une lecture imposée au collège...
Critique de Elora30 (, Inscrite le 18 mai 2011, 52 ans) - 18 mai 2011
Et tant qu'à faire l'investissement dans l’Assommoir (2 lectures).
Nana (2 lectures).
La bête humaine... heu... jamais pu le finir. Trop noir.
Zola raconte la vie telle qu'elle est sans édulcorer. C'est une belle leçon d'humilité pour nous qui sommes sans cesse à nous plaindre, gémir et geindre!
Faut le lire, au moins une fois pour se dire qu'on vit une époque formidable... Tout de même!
Un monument
Critique de Coutal (, Inscrit le 11 juin 2007, 37 ans) - 16 décembre 2010
Ce livre est un classique que j'ai eu la chance de lire au collège. A mon avis, tout le monde doit le lire. Il faut que les gens de notre époque comprennent quelle était la condition de nos aïeux.
Un classique, tout simplement
Critique de Nowhereboy (Rennes, Inscrit le 7 décembre 2010, 45 ans) - 8 décembre 2010
Excellent!
Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 61 ans) - 15 août 2010
Un chef-d'oeuvre.
Critique de Realsight (, Inscrit le 9 janvier 2010, 31 ans) - 9 janvier 2010
Germinal est probablement le roman le plus naturaliste de Zola, tant par son thème (le monde minier) que par ses personnages. Les pauvres sont attachants et les riches sont pitoyables.
De la grande littérature! Et comme diraient nos amis anglais, "This is a masterpiece!"...
Emouvant
Critique de Killer (, Inscrite le 30 octobre 2009, 50 ans) - 30 octobre 2009
Un roman émouvant et poignant
Critique de Montag (Saint Etienne, Inscrit le 3 février 2009, 37 ans) - 10 février 2009
vla un biau liv chur min coin!
Critique de Smokey (Zone 51, Lille, Inscrite le 12 août 2008, 38 ans) - 15 août 2008
Ah les mineurs!
Quel beau pays le Nord, et là Zola décrit d'une façon poignante et vibrante les injustices des ouvriers du début du siècle.
On suit les mineurs dans les boyaux de la terre, on vibre lors des discours de Lantier...
Bref, un livre à avoir sur son étagère!
Saisissant
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 30 juin 2008
J’ai pleuré comme une madeleine dans certaines parties (l’histoire des deux chevaux, ...) et j’ai été frustrée dans d’autres (avoir le sentiment que les choses ne vont pas aller mieux, ...). J'ai vraiment été touchée, envers et contre tous. Je veux dire par là que dans mon édition, il y avait une préface qui révélait tous les éléments importants. Ça m'a servi de leçon, maintenant je lis les préfaces après.
Germinal est mon premier Zola (et certainement pas le dernier). Un texte magistral.
Réalisme, ô réalisme
Critique de Zadek (, Inscrit le 19 février 2008, 33 ans) - 19 février 2008
J'ai toujours été passionné par le courage de Zola, par son style et sa façon d'aborder les choses... J'ai vraiment apprécié Germinal, non seulement pour son histoire mais aussi pour le réel avec lequel l'auteur rend compte des événements.
Ce que j'aime dans le réalisme c'est que l'auteur s'attache à rester très près du réel sans chercher à le magnifier ou en rendre une image épurée ou travestie et, croyez moi, avec Germinal, j'ai été servi !
Noir...émouvant...
Critique de Béa (livry-gargan, Inscrite le 14 août 2005, 30 ans) - 6 février 2008
Une germination
Critique de Zolien (, Inscrit le 25 avril 2006, 59 ans) - 25 avril 2006
une germination encore d'actualité ?
Critique de Paradize80 (, Inscrite le 30 décembre 2004, 34 ans) - 2 avril 2006
Trop noir pour moi
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 6 mai 2005
Le roman est très bien écrit, l'engagement émouvant, mais Zola se complaît trop dans les descriptions sordides, qui ne sont pas toutes forcément nécessaires. Le message est certes d'autant plus fort, mais, pour le coup, un peu trop pour moi. De plus, comme la démocratie est presque toujours antinomique de l'unanimité et par esprit de contradiction aussi jouissif que mesquin, je ne met que trois étoiles.
Même chose pour le film, tout aussi bon de Claude Miller. Dommage, au passage, que Renaud n'ait pas renouvelé, dans d'autres rôles de même valeur, ses talents d'acteurs.
FABULEUX
Critique de Lolo2000 (, Inscrit le 4 août 2004, 38 ans) - 10 août 2004
A lire et à relire
Germinal! Germinal! Germinal!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 avril 2002
Vexé ? Pourquoi ?...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 octobre 2001
Moi ? J'ai critiqué Jules ?...
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 23 octobre 2001
J'espère ne pas avoir froissé.
Question à Bolcho
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 octobre 2001
Ne pas
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 21 octobre 2001
Un roman fabuleux!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 28 avril 2001
Hommes/nourriture de cette terre noire... Dieu Mine qui se gorge de chair humaine. Voilà des images qui restent indélébiles lorsque le livre est refermé. Vérités sociales, vérités politiques, autant de traits de notre histoire qui sont loin d'être dépassés aujourd'hui.
Un très bon choix de critique.
Une bonne critique
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 28 avril 2001
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Germinal: Merci pour les critiques qui parlent de la fin du livre | 5 | Zurco | 9 février 2011 @ 11:17 |