Dernier tramway pour les Champs-Elysées de James Lee Burke

Dernier tramway pour les Champs-Elysées de James Lee Burke
( Last car to Elysian Fields)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par El grillo, le 4 mars 2009 (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (25 089ème position).
Visites : 6 207 

Coup de vieux

Par une soirée pluvieuse en cette fin d'été, Dave Robicheaux se sent d'humeur morose. Même s'il ne boit plus, il cherche à retrouver la chaleur et l'ambiance des bars qui le renvoient à la Louisiane de son enfance. Assis au comptoir chez Goldie Bierbaum, il voit entrer un jeune homme au crâne rasé. Un petit dealer qui joue aussi dans des pornos, un type pas regardant sur les besognes qu'on le charge d'exécuter. Qui lui a ordonné d'aller tabasser sauvagement le père Jimmie Dolan, prêtre à la réputation sulfureuse et ami de Robicheaux ? L'agression perpétrée contre le père Dolan va emmener Dave Robicheaux sur des chemins imprévus, à la rencontre du fantôme de Junior Crudup, un bluesman incarcéré à Angola dans les années trente. Un mystère plane toujours sur le destin de ce musicien génial, jamais ressorti de la prison où il purgeait sa peine. Qu'est-il devenu ? Enigme d'autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est aujourd'hui sur le point d'être dépossédée de sa ferme par une société qui gère les résidus toxiques de l'industrie pétrolière. Robicheaux se sait en terrain mouvant lorsqu'il s'aperçoit que le propriétaire de cette société n'est autre que Merchie Flannigan. Un nom qu'il connaît. Flannigan a en effet épousé Theodosha LeJeune, issue d'une riche famille, et... ancien amour de Dave Robicheaux.


Un florilège de personnages plus décapants les uns que les autres, un Robicheaux sur le retour, très anticonventionnel, las et vieillissant. Cette attitude désenchantée de Robicheaux transpire tout le long du récit et donne une ambiance particulière, presque nonchalante. Dave pleure ses morts, et nous avec lui.
L'intrigue déconcerte, difficile parfois de voir le lien entre les personnages. Je me suis souvent perdu, sans comprendre la logique qui les imbriquait ni le pourquoi de leurs agissements.
J'ai parfois trouvé pataud le déroulement de l'enquête, le spleen de Robicheaux n'aidant pas sur ce coup. On se perd dans les intérets des uns et autres, et c'est dommage, la lecture s'en trouve plombée. Alors même si la prose de Burke réserve parfois de bons moments, il n'en reste pas moins que je suis resté à quai de ce tramway, pourtant j'avais un ticket...

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Les éditions

  • Dernier tramway pour les Champs-Élysées [Texte imprimé] James Lee Burke traduit de l'anglais (États-Unis) par Freddy Michalski
    de Burke, James Lee Michalski, Freddy (Traducteur)
    Payot & Rivages / Rivages-thriller.
    ISBN : 9782743618643 ; 6,72 € ; 01/10/2008 ; 343 p. ; Broché
  • Dernier tramway pour les Champs-Élysées [Texte imprimé] James Lee Burke traduit de l'anglais (États-Unis) par Freddy Michalski
    de Burke, James Lee Michalski, Freddy (Traducteur)
    Payot & Rivages / Rivages Noir
    ISBN : 9782743622299 ; 9,65 € ; 11/05/2011 ; 446 p. ; Poche
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Un Robicheaux étrange

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 19 août 2024

Comme une sensation (vite atténuée, ceci dit, quand on sait que beaucoup d'autres romans vont suivre dans la série) de fin, avec ce 13ème opus de la série "Dave Robicheaux".
Dès les premières pages, on apprend, assez brutalement, au détour d'une conversation épurée, la mort de sa femme, Bootsie. On découvre ensuite, au fil du roman, que Dave est sous les ordres de son ancienne collègue, désormais supérieure, Helen Soileau. Et qu'il ne gère plus sa boutique d'articles de pêche, c'est désormais Batist qui le fait seul. Sa maison a brûlé. Alafair, sa fille (adoptive), est à l'université, loin. Une sensation de fin. Ca aurait été le dernier opus que personne n'en aurait été surpris, sans doute les lecteurs de Burke, au moment de découvrir ce roman en 2002 (2008 chez nous !), se sont-ils posé la question plus profondément...
Un bon cru, malgré des éléments comme toujours un poil trop récurrents (un méchant qui semble vraiment "génie du mal tissant sa toile depuis le sombre passé local", un amour d'enfance ou d'adolescence qui refait surface, des secrets du passé enfouis et qui, eux aussi, refont surface). Après une série de romans avec des titres anglophones ("Sunset Limited", "Jolie Blon's Bounce", etc), "Dernier Tramway pour les Champs-Elysées" (pas l'avenue, on s'en doute, mais le paradis des guerriers de l'Antiquité romaine) inaugure une autre vague burkienne, celle des titres de romans un peu tarabiscotés et nébuleux "La Dernière descente de Pégase", "L'arc-en-ciel de verre", "L'emblème du croisé", notamment).

Bayous voyous ripoux

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 25 décembre 2012

Dave Robicheaux a vieilli, depuis les premiers polars où il est apparu sous la plume de James Lee Burke, il y a un quart de siècle. Toujours prêt à se mettre en danger pour défendre la veuve et l'orphelin et réparer les injustices, ce flic de la Nouvelle-Orléans, cajun de cœur et d'esprit, a pris de la bouteille, au sens propre comme au sens figuré. Finalement entré chez les Alcooliques Anonymes, il n'aspire plus qu'à une vie bien tranquille, en attendant une retraite bien méritée au bord du bayou Teche. Hélas, des évènements vont se succéder, qui vont mettre à mal ses bonnes résolutions. Un prêtre catholique tabassé, une jeune fille victime d'un accident de la route (pas catholique du tout), et voilà notre flic reparti en chasse comme en quarante. De nombreux personnages émaillent ce récit complexe, tortueux mais puissant. À travers Robicheaux, c'est le désenchantement de ce coin perdu de l'Amérique qui s'exprime: misère, prostitution, pollution, alcool, corruption. Une odeur de pourriture flotte au milieu des cyprès chauves... Magistral!

Dave Robicheaux : treizième acte

8 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 5 octobre 2012

Comme quoi il faut laisser un peu de temps entre les romans de James Lee Burke... afin d'éviter la monotonie.

En effet, les scénarios comme les personnages se ressemblent tant, qu’ils pourraient s’interchanger sans le moindre souci. Les dialogues sont toujours autant blindés de sous-entendus, et il n’est pas facile de relier tous les éléments entre eux. Certes les explications finales sont les bienvenues, mais il faut faire appel à notre sens de l’interprétation pour les accepter.

Et pourtant dans ce roman narrant la treizième aventure de la série, la magie opère de nouveau, sans doute grâce au talent d’écrivain de l’auteur qui sait nous captiver, malgré quelques régulières digressions, en décrivant avec acuité une réalité sordide, et par la même occasion en dénonçant sans compromis une misère sociale et les agissements révoltants de l’homme en général pour qui seul le profit reste indispensable, quitte à négliger la vie de son prochain.

En attendant Katrina ?

6 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 28 mai 2011

Les recettes de Burke/Robichaux ne surprennent plus : un ou deux crimes à élucider, une vieille énigme à résoudre ( ici, Junior Crudup un jeune musicien noir disparu sans laisser de traces quelques décennies plus tôt, des personnages familiers et récurrents, aussi originaux les uns que les autres ; et surtout des paysages que l'auteur ne se lasse pas de décrire avec passion, Nouvelle Orléans et les bayous.

On se laisse prendre à chaque fois (moi, en tout cas...), mais c'est de plus en plus difficile. J'aimerais qu'il aborde la situation après le passage de l'ouragan Katrina en 2007 sur cette magnifique région !

Un Robicheaux crépusculaire

6 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 6 avril 2010

« Je me préparai à dîner de bonne heure et mangeai à une antique table de pique-nique de couleur verte dans l’arrière-cour. De l’autre côté du bayou, des gamins jouaient au football sans plaquage dans le jardin public et la fumée de grillades des barbecues s’accrochait aux arbres. Dans les ombres qui gagnaient, je crus entendre des voix à l’intérieur de ma tête : ma fille adoptive, Alafair, aujourd’hui étudiante à Reed College ; Bootsie, mon épouse décédée ; et un Noir du nom de Baptist, à qui j’avais vendu mon affaire, un magasin d’articles de pêche et location de bateaux, située au sud de la ville. Les samedis après-midi, je n’allais pas bien. En fait, je n’allais jamais bien l’après-midi. »

Et bien quoi ! Que lis-je ? Bootsie morte ? Alafair au diable vauvert ? L’activité pêche et location de bateaux out ? Eh, Dave Robicheaux, il reste quoi ?
C’est vrai quoi. Du temps a passé et Robicheaux a apparemment encaissé des coups durs (aurais-je raté un épisode ?). Il travaille toujours pour la police de New Iberia, sous les ordres d’ailleurs de son ancienne coéquipière mais encore et toujours son passé le rattrape. Et il faut reconnaître qu’il y en a des choses dans le passé de Dave Robicheaux !
- Petit reproche à James Lee Burke, il nous refait un coup déjà plusieurs fois faits, me semble-t-il, à savoir un ancien amour de Dave Robicheaux qui refait apparition dans sa vie d’homme, presque de vieillard, là, et du mauvais côté de la barrière : Theodosha Lejeune, qui a épousé Merchie Flannigan, pas précisément un « gentil ».
Alors de quoi s’agit-il ? Pollution des industries chimiques, corruption politique, mafia, racisme latent envers les Noirs, … James Lee Burke ne lésine pas et ce « Dernier tramway pour les Champs Elysées » m’a paru plus violent que les précédents. Plus violent mais pas forcément plus intéressant. L’enquête concernera une disparition d’un bluesman louisianais noir, Junior Crudup, cinquante – soixante ans de cela et qui n’a jamais réapparu. Theodosha sera effectivement concerné par cela, pas forcément comme l’imaginait un temps Dave Robicheaux, et … noir, c’est noir. Cet épisode restera définitivement noir. Avec Clete Purcel toujours aussi dévoué à Dave Robicheaux et qui chargera un max, et un personnage étonnant de prêtre, le père Jimmie Dolan, autour duquel tournera longtemps l’enquête.
Un épisode définitivement crépusculaire.

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