L'arc-en-ciel de verre de James Lee Burke

L'arc-en-ciel de verre de James Lee Burke
(The glass rainbow)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Jfp, le 1 décembre 2013 (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 511ème position).
Visites : 4 935 

mortel bayou

Quelle ambiance ! Dans la chaleur tropicale de la Louisiane, au bord du bayou Teche cher à James Lee Burke, Dave Robicheaux, en compagnie de son vieil et fidèle ami Cleve Purcel, s'élance dans une enquête sur la mort de quatre jeunes filles, sauvagement torturées. Une quête de l'impossible, dans un monde dominé par ceux qui croient qu'argent et notoriété leur donnent l'absolution pour commettre les crimes les plus sordides. Et quand la Loi protège en toute bonne foi les criminels, quoi de plus normal que de l'enfreindre pour le respect de sa conscience ? C'est ce pas que franchissent allègrement nos deux compères, bravant tous les dangers, même ceux venant de leur propre camp. Une vision amère de la société actuelle, admirablement rendue par un auteur au sommet de son talent. L'ambiance, poisseuse à souhait, nous emmène dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine. La traduction est remarquable, mais les (trop) nombreuses fautes de français sont malheureusement imputables à un défaut de relecture de la part de l'éditeur. Espérons que la prochaine édition les corrigera et fera honneur à une œuvre majeure de la littérature policière contemporaine…

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Robicheaux, opus 18

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 avril 2016

« Le samedi matin, j’ai pris la voiture et j’ai roulé jusqu’à la communauté rurale, au sud de Jennings, où Bernadette Latiolais avait vécu avec sa grand-mère. Il pleuvait fort depuis deux heures. Les fossés de toute la région débordaient d’eau et de débris flottants, les champs étaient détrempés, le ciel gris d’un bout à l’autre de l’horizon. Rares étaient les boîtes aux lettres portant un nom un numéro, et je ne trouvais pas la maison de la grand-mère. A un croisement, je suis entré dans un magasin revêtu de planches à clin, avec une table de billard au fond et un bar en drive-in sur une façade. Par la fenêtre arrière, j’apercevais la pluie tourbillonnant en maelström à travers un champ de riz transformé en élevage d’écrevisses. J’apercevais un pavillon cajun abandonné, ses fenêtres obstruées de planches, sa galerie affaissée, des balles de foin entassées dans l’entrée dépourvue de portes. J’apercevais un tracteur rouillé qui sembla ressusciter dans un miroitement quand un éclair fracassa le ciel …
…/…
Il y a dans le Deep South des moments où l’on se demande si l’on ne vient pas de se réveiller, au soleil levant, un jour du printemps 1862. Et, à cet instant, peut-être, on réalise avec un pincement de culpabilité qu’on ne trouverait pas un évènement pareil entièrement malvenu. »

Très visuelle, toujours, l’écriture de James Lee Burke. En bon sudiste, profondément imprégné de sa terre ancestrale. Une terre qui marque indéniablement ses fils écrivains au … stylo rouge. Comme un William Faulkner, un Ernest Gaines … Il y a une spécificité sudiste.
Or notre ami James Lee Burke l’est, sudiste. Et plus précisément Louisianais, New Iberia, pas si loin de La Nouvelle-Orléans. Et par voie de conséquence Dave Robicheaux l’est également puisqu’il est enquêteur – vraiment proche de la retraite maintenant – dans la paroisse d’Iberia.
On retrouve dans « l’arc-en-ciel de verre » tous les ingrédients habituels des polars de James Lee Burke ; la violence latente du sud des Etats-Unis, les séquelles de la société américaine et ses laissés-pour-compte, du « crime organisé » ou du moins de beaux restes … J’ai l’impression que James Lee Burke va vers toujours un peu plus de violence en enchainant les épisodes (il en est à 18 avec celui-ci !). Réalité ou évolution naturelle de l’écrivain qui vieillit ou qui a besoin d’une espèce de surenchère ?
J’ai trouvé cet épisode plus brouillon dans l’ensemble, et allant vraiment vers le point de rupture, tout près, toujours plus près … Annoncerait-il un point de rupture prochain ?
Il est amusant de constater que James Lee Burke met en scène sa propre fille, Alafair Burke, sous les traits, depuis le début, d’une fille adoptive de Dave Robicheaux. Et l’Alafair … Robicheaux, écrit des policiers après des études de Droit, des romans policiers comme … la réelle Alafair Burke ! Et elle passe de sacrés mauvais quarts d’heure dans cet épisode, l’Alafair ! Je ne sais pas si James Lee Burke a des comptes à régler avec sa fille ?!!!

Dave Robicheaux : dix-huitième acte

8 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 28 mars 2016

Que dire de plus par rapport aux dix-sept tomes précédents ? Pas facile d'apporter une réponse.

Les situations sont les mêmes, les personnages également et pourraient indifféremment apparaître dans n'importe quelle aventure de la série, les dialogues sont toujours aussi allusifs ou flous selon les passages, les descriptions des somptueux paysages de la Louisiane autant attractifs et poétiques que d'habitude.

Mais alors à quoi bon lire la même chose pendant dix-huit romans ?
Le plaisir de retrouver les "Bobbsey twins" et ce style et ce talent si particuliers que possède James Lee Burke pour raconter son histoire, même si celle-ci est encore plus complexe à suivre, si cela est encore possible, et que le dénouement n'apporte pas toutes les réponses attendues .

Robicheaux est éternel...

8 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 3 août 2015

On ne se lasse pas des descriptions émues de cette nature incroyable hantée par les fantômes des premiers occupants de la Louisiane et de leurs héritiers : quelques riches qui ont conservé le pouvoir et les pauvres déshérités.

Quelques crimes sordides mettent Robicheaux (et ses comparses habituels) sur le pied de guerre ; il va frôler la mort à plusieurs reprises, comme d'habitude, et il s'en sortira de même pour le plus grand bonheur du lecteur qui s'attend bien sûr à le retrouver dans un prochain épisode.

Beaucoup de redites et de répétitions mais on pardonne beaucoup à James Lee Burke. A propos, connaissiez-vous la "canopée" ?

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