La pluie de néon de James Lee Burke

La pluie de néon de James Lee Burke
( The neon rain)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Eireann 32, le 28 février 2005 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 648ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 645  (depuis Novembre 2007)

Robichaux. Début de carrière

Premier roman de J.L.Burke avec le lieutenant Dave Robichaux, série qui en compte une dizaine environ. Burke est pour moi (roman policier ou pas roman policer) l'écrivain d'un mode d'existence qui se cherche entre la douceur de vivre et la violence qui gangrène la vie de New-Iberia.
La Louisiane et le bayou servent de toile de fond, loin des standards du roman policier urbain, la guerre de Sécession est toujours présente dans le Sud profond. Robichaux repêche le cadavre d'une jeune prostituée noire, suicide pense la police, mais l'affaire est plus compliquée que cela. Certains nostalgiques du Vietnam rêvent de revanche et organisent un trafic d'armes pour le Nicaragua. En plus la mafia colombienne commence à s'installer en Louisiane et les parrains locaux n'apprécient pas beaucoup. La drogue et l'alcool sont des marchés qui enrichissent beaucoup.
Le lieutenant Robichaux (dit Belle mèche) est un policier atypique de la littérature policière américaine, littérature de la Louisiane devrais-je dire. Ancien alcoolique, mauvaise tête au grand cœur, hanté par ses souvenirs du Vietnam, en conflit permanent avec sa hiérarchie, c'est un policier aux méthodes parfois très brutales que sa femme a quitté. Les méchants n'ont pas évidemment le bon rôle, la police non plus d'ailleurs ni les services fédéraux, où la corruption comme partout fait la loi.
L'intrigue est bonne, l'écriture est prenante, aussi bien pour les descriptions des paysages que pour les retours sur les horreurs du Vietnam.
Cerise sur le gâteau, la gastronomie n'est pas absente et les huîtres, et autres crevettes agrémentent les repas de la Louisiane, dans les bouis-bouis au bord de l'eau.

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Robicheaux, première

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 17 juillet 2023

Cette première enquête du flic louisianais Dave Robicheaux est un vrai régal, sans être le meilleur des 23 romans (pour le moment) que James Lee Burke a consacrés à son héros le plus récurrent et connu. Mais, déjà, on a tout ce que l'on aime dans les romans de l'auteur : son style faulknérien, proche , aussi, et notamment dans les dialogues, des romans du regretté Cormac MacCarthy, plus âgé que Burke de seulement 3 ou 4 ans. Impossible de ne pas mettre le visage de Tommy Lee Jones (qui a joué le rôle dans le super film de Tavernier adapté du roman "Dans La Brume électrique avec les morts confédérés", titre raccourci de quatre mots pour le film) sur celui de Robicheaux.
L'histoire ? En allant dire adieu à un taulard sur le point de passer sur la Friteuse, Robicheaux apprend de ce dernier qu'il serait, apparemment, sur la to-kill list d'un gang de mafieux d'origine colombienne/nicaraguayenne, suite à son attrait, selon eux mal placé, sur la mort d'une jeune pute noire, officiellement noyée par accident ou suicide, et officieusement, selon lui, assassinée. Pourquoi l'aurait-on assassinée ? Apparemment, il vaut mieux ne pas le savoir si on veut rester en vie, mais Robicheaux n'est pas du genre à se laisser impressionner...
Excellent roman noir. Excellent, vraiment.

Une histoire d'un dur à cuire

6 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 30 décembre 2018

L’auteur nous plante son personnage dans un décor du sud-est américain, hyper violent, raciste, moite et aussi appétissant qu’un hamburger dégoulinant de ketchup.

Le héros, Dave Robicheaux aux ascendances Cajuns et francophones (son père lui parlait parfois en français) est policier à la criminelle de la Nouvelle-Orleans. Il est aussi un vétéran traumatisé du Vietnam qui s’est plongé dans un enquête que personne à part lui n’a envie d’élucider. Une petite prostituée noire assassinée n’est aux yeux de ses collègues qu’une péripétie.

Ce qui apparaît pourtant comme un fait divers sans intérêt va être le déclencheur d’ennuis à répétition pour notre héros incorruptible et tenace. Pour le scénario, on repassera car il n’y a rien de très subtil et l’enquêteur n’a pas l’air de réfléchir beaucoup ; tout a l’air de lui arriver tout cuit. Il doit surtout se battre pour faire admettre l’évidence et lutter contre ses pairs qui veulent empêcher que justice soit faite.

C’est donc bien l’ambiance glauque, les descriptions saumâtres et les dialogues « raffinés » des protagonistes qui retiendront l’attention du lecteur.

Un goût de peu trop peu ; d’autres auteurs américains de romans de genre me sont apparus davantage dignes d’intérêt,... je pense à Connelly, Ellroy, et surtout Ellory.

« Belles mèches » en prise avec ses démons !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017

La brigade criminelle de La Nouvelle-Orléans abrite en son sein un policier aux méthodes viriles ...
Convaincu que le meurtre d'une jeune femme a été masqué en noyade, le Lieutenant cajun Dave Robicheaux va devoir affronter les plus vils criminels.
Mais, c'est avant tout contre lui-même que le combat sera le plus tortueux.
Hanté par les horreurs du Vietnam et une famille éclatée; Robicheaux cherche l'oubli dans les bars miteux et les fréquentations hasardeuses.
Une enquête menée tambour battant où l'extrême violence côtoie la plus sombre solitude.
La lisière semble bien fine entre la loi et le crime organisé.

La très grande force de ce roman est l'Ambiance créée par l'auteur.
La Louisiane, la Nouvelle-Orléans, les Bayous....
Dave Robicheaux est un gars du cru qui connait, aime au plus profond de lui-même sa Louisiane natale.
Un homme qui avance pour ne pas être rattrapé par ses démons.

J'ai adoré les longues et magnifiques descriptions.
Une oeuvre qui flatte les sens, portée par une magnifique écriture.
Un excellent moment de lecture.

La pluie de bourbon !

9 étoiles

Critique de Pakstones (saubens, Inscrit le 2 septembre 2010, 58 ans) - 15 juillet 2012

Le Lieutenant Dave Robicheaux de la Nouvelle Orleans, découvre le cadavre d'une fille noire soi disant suicidée ... ce ne sera pas le cas !

De là, un chemin semé d’embûche, de morts violentes, d'atrocités, de faux semblants, de mafioso, de politiciens véreux et j'en passe sous la moiteur torride de la Louisiane.

Ces évènements nous conduiront dans les retranchements cauchemardesques de notre homme, le Vietnam, cherchant l'oubli dans la bouteille.

Premier roman, première enquête de notre héros aux penchants ambigus et violents et c'est ainsi que l'on va suivre cette passionnante histoire, où il devra sauver sa peau.

J.L. Burke écrit incroyablement bien, décrivant aussi bien ces lieux sombres et marécageux, ses personnages complexes et poisseux, son enquête fluide et prenante, jusqu'à son personnage ultra attachant ayant soif de justice et de vérité.

Mais c'est sans compter sur la pluie qui dégouline le long des néons de ces bars miteux, qui m'imbibe les yeux dû à la noirceur du roman.

une pluie de bourbon pour me faire oublier que Dave "belle mèche" n'est pas MOI !!!

Merci Mr. Burke de ce putain de roman puissant, je veux vite lire ta suite.

So long Sucker and good luck !!

Lourd, violent, moite et cajun

10 étoiles

Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 19 février 2012

Années 1980, Dave Robicheaux, « Belle mèche » pour les intimes, est lieutenant à la brigade criminelle de la Nouvelle Orléans.
Une rumeur circule dans le milieu comme quoi un contrat a été lancé sur sa tête.
Lors d’une partie de pêche, Dave a découvert le corps d’une jeune noire dans le bayou Lafourche, dans la paroisse de Cataouatche. Le shérif local vient de classer l’affaire sans suite. L’acharnement de Dave à rouvrir le dossier crée des remous. Avec son co-équipier Cletus Purcel, Dave va plonger dans les bas-fonds du « Carré français » pour comprendre pourquoi on en veut à sa peau…

Né en 1936, et après s’être essayé pendant de longues années à la littérature (son premier roman date de 1965), James Lee Burke connait enfin la notoriété en 1987 avec « La pluie de néon ». Ce premier succès est un pur roman noir, intense et violent, épicé à la cajun sur fond de Louisiane.
Le personnage de Dave Robicheaux, anticonformiste qui habite sur une péniche, est l’archétype du flic incorruptible, dur à cuire, cultivé, ex alcoolique et vétéran du Vietnam. C’est un héros attachant qui ne lâche rien dans un univers où se mêlent la mafia d’Amérique latine, les contras du Nicaragua et des trafiquants d’armes.
Le style fiévreux de Burke sublime une ambiance lourde et moite à la violence envoûtante.
Très grand roman noir à lire absolument si vous êtes un amateur du genre.

Découverte d'un personnage...

7 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 9 octobre 2011

En terme d'intrigue, le roman de James Lee Burke n'apporte rien de nouveau au monde du polar. Et d'ailleurs le but de la première enquête de l'inspecteur Robicheaux, n'est pas de découvrir les coupables, mais de trouver les moyens de les inculper. C'est en terme d'écriture, qu'il apporte une grande vague de fraicheur, et on se régale de ses descriptions palpables de la Louisiane, ainsi que de ses dialogues crus et sans détours.

Mais la vraie réussite de cette histoire reste le personnage de Dave Robicheaux: Une grande découverte. C'est un authentique alcoolique (toujours sur la brèche), un authentique violent incontrôlable (utile pour résoudre les dilemmes) et en même temps un authentique redresseur de torts (avec la soif de justice). Par sa noirceur intérieure, que l'on vit à la première personne, il devient captivant et on a vraiment envie de le suivre dans ses futures aventures.

Dave Robicheaux : premier acte

9 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 6 janvier 2011

L'action de ce roman se déroule dans le cadre enchanteur du sud de la Louisiane, parmi une faune et une flore extraordinaires. L'auteur sait d'ailleurs bien retranscrire les somptueux paysages de cette région où son héros, Dave Robicheaux, natif des lieux est lieutenant de police à La Nouvelle Orléans.
Dans ce premier opus d'une longue série, l'histoire est rythmée, simple malgré quelques dialogues au langage "subtil" et pas toujours clairs. On apprend à connaitre ce héros non exempt de défauts, mais dont l'introspection quasi perpétuelle lui permet de garder sa droiture et son honnêteté (sauf vis à vis de lui-même peut-être).
Si les romans suivants sont du même acabit, cela promet d'excellents moments de lecture.

Dave Robicheaux, lieutenant de police à La Nouvelle Orléans, apprend qu'il est menacé de mort. Fouillant dans ses enquêtes en cours, il ne tarde pas à découvrir que c'est en rapport avec le meurtre d'une prostituée noire, dont le corps est retrouvé dans le bayou. Obstiné, Robicheaux ne lâche rien, et se retrouve à régler ses comptes avec la mafia locale.

Premier de la série Robicheaux

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 18 mai 2008

« La pluie de néon » date de 1987 pour l’édition américaine et constitue le premier épisode de la série Robicheaux. Pour autant que James Lee Burke ait eu l’idée d’une série au départ ?
Il plante là le décor qu’on retrouve avec toujours autant de plaisir : la Louisiane et plutôt la proximité de La Nouvelle Orléans, la corruption et les Mafias locales, la désillusion globale, …
Des personnages récurrents apparaissent, tel Clete Purcel, mais pour l’essentiel, surtout quand on ne le lit en premier de la série, on est désarçonné puisque c’est dans ce premier épisode que Dave Robicheaux va mettre fin à ses fonctions au sein de la Police de New Orleans et à la toute fin acheter sa petite affaire de location de bateaux au sein de laquelle on le verra évoluer par la suite. C’est aussi dans cet épisode qu’il connait sa femme, Annie, qui connaîtra une fin rapide dans l’épisode suivant. Pas encore d’Alafair, sa fille adoptive … Bref, on est bien avec Dave Robicheaux, mais du « proto-Robicheaux » !
Ce qui n’empêche pas d’être d’ores et déja séduit, avec une histoire qui tient largement la route. Un traitement de celle-ci … habituel au système Burke ; humanité, minimalisme dans les résultats, pragmatisme, …
Dave Robicheaux est mis au courant par le condamné à mort qu’il accompagne jusqu’à son lieu d’exécution de l’existence d’un contrat sur sa tête. Il est vrai qu’un quasi mort n’a pas de raisons de mentir, mais … pourquoi ? Dave Robicheaux se le demande bien. Et puis les choses évoluent. La découverte peu de temps auparavant du cadavre d’une jeune noire dans le bayou et l’enquête qu’il mène contre toute attente semble bien être l’élément déclencheur de ce contrat. Mafia colombienne, Mafia historique d’origine italienne, politiciens véreux (grande spécialité semble-t-il de la Louisiane et de la Floride à en croire Burke et Hiaasen), tout s’entrechoque et Dave obicheaux est au milieu comme un bouchon balloté par des flots tumultueux. Balloté mais têtu, et déterminé, et …

« Le ciel du crépuscule se zébrait de mauve, couleur de prunes déchiquetées, et une pluie fine commençait à tomber lorsque j’arrivai au bout de la chaussée goudronnée qui traversait trente-cinq kilomètres de forêt presque impénétrable, chênes rabougris et pins, pour m’arrêter devant le portail d’entrée du pénitencier d’Angola. La foule des opposants à la peine de mort – prêtres, nonnes en habits laïques, gamins de la LSU, mains en coupe autour de leur bougie allumée – priaient devant la clôture. Où se trouvaient également un autre groupe – étrange rassemblement de membres de fraternités universitaires et de péquenots – occupés à boire de la bière sorties de glacières en polystyrène remplies de glace pilée ; ils chantaient « Luis, Petit Vers Luisant », et arboraient des pancartes qui disaient : A LA TIENNE, MASSINA et JOHNNY, C EST AUJOURD HUI QUE T OUVRES TON STAND DE GRILLADES. »

On peut certainement rendre hommage aussi à Freddy Michalski, le traducteur patenté de James Lee Burke, qui ne doit pas être pour rien dans le plaisir de cette lecture.

Dave Robicheaux ? Une affaire à suivre…

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 29 décembre 2006

Bien sûr, puisqu’il s’agit ici d’un roman policier, le lecteur est en présence d’une intrigue (pour le résumé, voir la critique d’Eireann 32). Mais ce qui m’a plu, c’est qu’il s’agit bien plus que d’un polar, que le lieutenant Dave Robicheaux est bien plus qu’un enquêteur classique et que le cadre est bien plus qu’un background anodin. Attention, des meurtres, il y en a, ainsi que du suspense et que les autres éléments propres au genre. Mais la perception que j’ai eue du livre, c’est qu’on a entre les mains un vrai roman, que l’intrigue policière, certes bien présente, m’a surtout permis de rencontrer un personnage, bien plus qu’un policier, un personnage avec une réelle consistance, atypique, attachant, très nuancé (on est loin du gentil policier bien lisse dont l’unique motivation serait le respect de la loi), ancien alcoolique dont les rapports à la violence sont ambigus. Et c’est ainsi que l’énigme est passée au second plan et que, pour moi, l’intérêt principal du livre tournait autour de Robicheaux.

A tel point que j’ai tout de suite entamé le deuxième volet de ses aventures (« Prisonniers du ciel »)…

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  Dave Robicheaux 4 Dalania 18 juin 2007 @ 17:38

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